SE NOYER AUSSI

Oui il faut un certain temps d'abstinence (variant suivant les personnes ) pour sortir de l'alcool même après un bref moment d'abstinence.

Après ma cure, j'ai longtemps fréquenté le groupe "prévention à la rechute" qui était donné dans mon centre de cure et pour les plus motivés. Souvent j'arrivais à l'avance, et j'allais fumer ma clope au fumoir des curistes. En tant qu'abstinente, je remarquais d'énormes différences : leurs sautes d'humeur, leur côté très à fleur de peau, leur côté rebelle, etc... et je me reconnaissais tout à fait dans leur comportement quand moi-même j'étais en cure. Moi j'étais une peste : je déjouais et contournais toutes les règles  Rien que pour aller me faire un café tard le soir ou alors fumer ma clope  Sans doute, je pense, juste par plaisir de déjouer les règles 

Au fil du temps j'ai remarqué ces comportements et j'en ai fait part aux infirmières qui animaient le groupe "prévention à la rechute". Elles y étaient habituées  Et elles savaient bien que hors alcool nous n'avions plus du tout ce genre de comportement.

Il faut du temps Marguerite pour ça, il faut accepter et intégrer notre maladie, et là vient une sorte de sagesse  Mais il faut du temps.... 

Le principal pour toi est de te préserver au maximum, et c'est d'ailleurs ce qui est le plus susceptible de l'aider

Courage 

Merci Lisa pour tes propos et tes encouragements.
Je n'ai pas vu la journée passer. J'ai la chance d'exercer un métier que j'aime et dont je ne me lasse pas depuis plus de 30 ans. Il est divers et surtout je suis libre de m'organiser comme je veux. Tu me diras c'est tout bénéf pour mon employeur car je ne compte pas mes heures.
A mon retour mon mari était calme et c'était bien.
J'ai aussi organisé avec une amie ma soirée du 10 mars pour aller écouter du blues. Cela me fera du bien, je ne sors plus souvent. Alors je suis contente.
Je n'ai pas eu trop à justifier ma petite mine aux collègues et c'était bien
Je me sens calme ce soir.

Chouette ça! Une sortie pour toi bientôt! 

C'est vrai que c'est une chance pour toi d'avoir un métier que tu aimes! C'est le rêve de beaucoup ça! 

Passe une bonne soirée 

je te sens effectivement apaisée et ça fait plaisir de te lire ainsi  c'est chuoette que tu recommences à sortir,tu vas voir que tu vas y prendre gout

c'est bon de te lire plus apaisée marguerite 

Merci à toutes. Que cela me fait chaud au coeur de savoir que vous êtes là dispersées au quatre coins de la France et même au Québec. Vos présences à toutes me portent et me touchent profondément. Ce sont des actes de générosité, gratuits et c'est bon.
Imaginez vous que je n'ai pas pensé 1 mn à l'alcool aujourd'hui. Par contre, en écoutant les discussions à la "cantine" je me suis aperçue que plusieurs hommes ne parlaient que d'alcool et de leurs soirées. C'est vrai que je suis plus sensible à ce sujet. En fait, nous sommes entourés de personnes qui ont pour un certain nombre un problème avec l'alcool. Et pourtant il y a tant d'autres sujets intéressants.
J'ai proposé à mon mari d'imaginer un lieu où nous pourrions partir ensemble quelques jours en vacances cet été. Je vais le laisser faire. 
Oui j'ai de la chance d'avoir un métier que j'aime même si il est parfois difficile et que je le ramène à la maison car il remplit ma tête. Je travaille en protection de l'enfance surtout et c'est beaucoup de responsabilité sur les épaules. Avec les années, j'angoisse moins, je prends le temps d'écouter, d'évaluer et de chercher avec les personnes la solution qui leur conviendrait le mieux, en tout cas une solution qu'elles comprennent là où elles en sont. Je sais qu'il est toujours plus facile de voir pour les autres que pour soi même et que c'est une démarche difficile et de confiance que de venir m'exposer leur vie. Alors j'écoute et j'essaie de prendre le recul nécessaire, sans me projeter et en leur laissant leur responsabilité et leur dignité. 
Dans quelques années je vais quitter ce métier et cela me fera du bien car par moment j'ai l'impression d'avoir vécu des milliers de vie. Et après, je ne m'occuperai que de moi.

Eh tu oublies la Belgique! Je vais me vexer!  

Tu as certes un beau métier, mais très prenant émotionnellement. Ca ne doit pas être facile tous les jours de prendre tes distances.... surtout si tu ramènes du boulot à la maison.

Tu dis que dans quelques années tu vas quitter ce métier... Tu as des projets? Je suis curieuse, sorry 

Oh Lisa, je ne veux surtout pas oublier les amies Belges.
Oui, oui j'ai des projets. Je finis ma formation de sophrologue et dans 3 ans je prends ma retraite (maigre car j'ai travaillé à temps partiel pour mes filles). Je compte la compléter par quelques heures de sophrologie et puis j'aimerai faire du théatre. C'est quelque chose qui me tente depuis mon enfance alors je jouerai les rôles de "vieille". J'aimerai m'offrir ce cadeau là. Peut être que je serai nulle mais ce n'est pas grave si j'ai du plaisir. Une femme entre son boulot, ses enfants n'a pas eu forcément beaucoup de temps pour soi et je pense qu'il est important de s'offrir des plaisirs. 
Sur ce, je me sauve au boulot. Très bonne journée à toutes.

Bonjour Marguerite,comment ca se passe depuis le retour de ton mari?j ai un peu perdu le fil car j ai travaillé ce we et je ne suis pas venue sur le forum....;
Le mien est en cure depuis une semaine....

Laurence

Et oui marguerite, des "petites" belges aussi 

En tout cas, tu as de beaux projets pour ta retraite.... penser à toi... te faire plaisir... tu as mille fois raison 

Bonjour Laurence, depuis son retour des urgences psychiatriques où il a eu un sevrage de 5 jours, le retour n'est pas facile tous les jours. Il fait son suivi au CSAPA à l'hopital de jour entre 2 et 3 fois par semaine et ne veut plus retourner à son travail. L'ambiance est plus détendue même si j'ai des grands coups de blues par moment. C'est irrégulier. Il est souvent fatigué et a du mal à se trouver des occupations mais il tient depuis sa sortie qui remonte à 8 jours. Notre relationnel est un peu distant et chacun est dans son propre cheminement avec ses hauts et ses bas. Je réalise aussi que le sevrage est juste le début d'un cheminement. Attendons la suite.
Je suis très calme aujourd'hui mais je sais que ma colère est encore bien présente. Je la gère au mieux.
Profite de son temps de cure pour te reposer car l'éloignement a vraiment du bon.

il faudrait que tu puisses évacuer cette colère Marguerite car elle te ronge à l'intérieur et c'est pas bon
sport,musique,écriture,dessin n'importe quel support pour évacuer tout ça.Tu crois que tu peux le faire??

Tu pourrais aussi essayer des séances de méditations, de la danse aussi pourquoi pas, mais permettre à ce trop plein de sortir...

Oui il faudrait que cette colère arrête de me ronger et sorte c'est aussi pour cela que je vais chez le psy. C'est par les mots que j'arrive à évacuer petit à petit. 
Je fais des séances de sophro régulièrement ça me vide mais cela se remplit aussi. J'ai beaucoup entassé avant de venir pour parler. C'est le trop plein qui m'a fait agir et demander de l'aide. Je me croyais forte. 
Ce soir séance tricot, cela me détend. Je m'occupe maintenant un peu plus de moi. Petit à petit le ballon de baudruche va se dégonfler. En fait depuis que je suis arrîvée à exprimer à l'extérieur que j'allais mal et que ce que je vivais était intenable. J'ai contenu depuis près de 10 ans car à intervalles irréguliers cela basculait. J'accepte maintenant d'exprimer que j'ai tenu dans des situations impossibles tant j'avais honte et me sentais isolée. J'avais quelquefois des petits sas mais ils n'étaient pas suffisants. Reconnaitre que l'on se sent mal est parfois long surtout quand les situations de crise reviennent sans arrêt. J'ai beaucoup écrit pour tenir. Quand il m'arrive de retomber sur certains écrits je n'en crois pas mes yeux que j'aie pu accepter de vivre cela, toute cette violence. 
En fait c'est mon instinct qui m'a fait vous contacter et depuis je bouge, j'évolue. Je revois la lumière.

Je suis contente de te lire Marguerite, que tu t'offres des sorties, c'est vraiment super, alors profites-en pour t'amuser.

Tu sais, des jours où on ne pense pas à l'alcool, il va y en avoir d'autres pour toi aussi. Et c'est là que l'on se rend compte combien nous sommes bien 

Je trouve l'idée très bonne de confier la tâche de trouver la destination de vos vacances à ton mari. Continue à vivre un jour à la fois et à profiter de chaque journée où l'alcool n'est pas présent dans vos vies. C'est un jour de plus Marguerite 

Ca y est mon mari nous a réservé une semaine de vacances pour cet été en Bretagne. Cela me fait très plaisir de voir qu'il y est arrivé. Je sais que c'est une tache pas simple pour lui. 
Nous avançons et chacun essaie de mettre de côté tout ce qui s'est passé. Je ne sais pas si c'est la bonne solution mais je pense que oui, d'autant que chacun continue son suivi.
Le mien devient régulier 1 fois tous les 15 jours. Cela me convient d'autant que les séances durent 1 h 15. 
Je prends aussi plus de distance avec mon boulot ce qui est une bonne chose. Dans 3 ans je serai à la retraite et la vie continuera. Je me recentre sur mes besoins que j'ai souvent mis de côté.
Mon mari va avancer à sa vitesse.
Aujourd'hui je n'ai aucune colère. Je sais aussi qu'il faut quand même que je continue le travail thérapeutique. J'ai bien l'impression qu'il me faudra plus d'une vie pour arriver à me connaitre!!!! la prochaine sera sans doute plus paisible.

Déjà la situation a beaucoup évoluée entre vous deux. c'est super que ton mari se soit occupé de réserver les vacances , ça montre qu'il a aussi envie d'y aller avec toi... Pour la psychothérapie, ça peut aussi durer très longtemps, c'est toi qui décide au bout d'un moment d'arrêter....
En tout cas, tu avances bien et c'est le principal.

Bravo marguerite, ton mari prends les "choses" en main, et ce voyage vous fera le plus grand bien...

Chacun à son rythme 

Ta colère est partie,c'est une très bonne chose   tu vas pouvoir vivre bien plus sereinement.C'est bien que ton mari se soit occupé des vacances,

Bonsoir, j'aimerais aborder un sujet qui bien qu'intime me semble important lorsqu'il y a ou il y a eu de l'alcool au milieu : la sexualité du couple.
Ce n'est pas simple de pouvoir en parler autour de soi, d'autant que c'est intime. 
Mon mari est en demande de sexualité et pour moi c'est bien compliqué actuellement car je me sens encore blessée. Je sais qu'il en souffre mais pour l'instant je suis beaucoup dans la réserve.
Qu'en est il ou qu'en a t il été pour vous ? Lorsqu'il s'alcoolisait il était en forte demande de sexe et moi j'étais dans l'incapacité après avoir été malmenée de pouvoir y répondre. Ma tête et mon corps étant fortement liée impossible de me distancier. Je sais que la sexualité a une place dans la vie d'un couple mais là j'ai encore du mal. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des gestes et des mots tendres. Mais je n'arrive pas à passer ce cap pour l'instant.

Bonsoir Marguerite ,

C est un sujet très intime en effet....moi,quand il etait en période d alcoolisation il avait rarement envie et de toute façon,de mon côté c était même pas la peine....je comprends que tu ne sois pas encore prête ,je pense être dans le même état d esprit que toi mais le manque de tendresse dans un premier temps me pèse beaucoup....il revient demain jusqu à dimanche et je ne sais pas comment çà va se passer à ce niveau là....ni comment je vais réagir c est difficile....

Il y a quelque temps j'avais ouvert un sujet "Sexualité et alcool" dans la rubrique "Débats et sujets de fonds", mais avec un taux de participation assez moyen et beaucoup de réserve de la part de pas mal de participants. Ceci dit, que rien ne t'empêche d'en parler ouvertement ici!
Je pense que les femmes ont une conception différente du sexe que les hommes, du moins pour la plupart. Pour les hommes c'est facilement une activité de réconcilitation sur l'oreiller, alors que les femmes ont besoin de passer avant ça par du dialogue. 
Moi qui aime le sexe, avant d'être MA, je repoussais les avances de mon copain quand il avait trop bu parce que son haleine me dérangeait et qu'il n'était pas tout à fait lui-même. A jeun ok par contre, pas de souci.
Faire l'amour avec quelqu'un qui est alcoolisé n'est en général pas agréable! Bien que j'ai connu un ami qui aimait faire l'amour avec sa copine quand elle avait bu  Comme quoi chaque cas est différent.

Que tu aies des gestes et des mots tendres c'est déjà super! Tu peux aussi lui expliquer que pour toi, pour l'instant le sexe ce n'est pas encore facile et qu'il te faut un peu de temps.

BONSOIR mavieaveclui, ton mari vient en permission à ce que je comprends. Ce sont toujours des moments compliqués qui amènent de nouvelles émotions. Je l'ai déjà vécu à plusieurs reprises et les relations ont été différentes chaque fois. La meilleure façon que j'ai trouvé a été de faire des activités ensemble à l'extérieur (piscine, promenade, restau) afin de ne pas me retrouver que dans l'appartement en tête à tête. Les blessures étant encore trop fraiches cela me préservait. Et puis c'est une pause au milieu de la cure alors l'ambiance est bizarre surtout le dimanche lorsqu'il préparait sa valise après avoir lavé ses affaires. Chacun est dans sa bulle, toi de récupération et lui de sevrage et travail sur lui. Je pense que tu feras au mieux et comme tu peux en essayant de ne pas retomber dans les mêmes fonctionnements qu'avant son départ.

Petite précision au passage : un homme sous Valium ne peut pas avoir d'érection, et certains le vivement mal. Mais c'est uniquement un effet secondaire de ce médicament et temporaire, tout revient à la normale après l'arrêt de ce médicament 

Nous avons prévu de sortir demain soir,il veut aller au resto et qu on profite d une soirée a deux....