SE NOYER AUSSI

Mon mari vient de partir voir son psy au CSAPA en titubant et pleurant . J'ai eu l'impression de l'abandonner en le laissant partir ainsi. C'est un véritable déchirement pour moi de le voir souffrir ainsi sans pouvoir ne rien faire. Il est tellement dans un monde à part actuellement. Il est seul et ne comprend plus rien de ce qui se passe autour de lui. C'est comme si tout l'atteignait en plein coeur, sans filtre. 
Je discutais avec ma fille cet après midi quand il est intervenu évoquant son enfance et la mélangeant et la comparant à celle de ma fille. Ce n'était ni le moment ni le lieu et je lui ai dit que je discutais avec ma fille et qu'il ne fallait pas tout mélanger. Se sentant exclu il est parti se coucher en pleurant ne comprenant rien à ce qui s'était passé. Il a une image de lui si abimée. Je ne pense pas qu'il ait bu mais là ses émotions arrivent et il ne sait plus où il en est.
Que faire au milieu de tout cela ? Cela me touche profondément sa détresse. Mais je ne peux rien y faire.

Bonsoir Marguerite,

Surtout ne te fais pas de bile. Le mien aussi est complètement "perdu". C'est la maladie qui fait ça. Ne t'en préoccupe pas. Le lendemain, il aura de toute façon tout oublié. C'est une de ces malheureuses conséquences de l'alcoolisme. Il  fait ou dit des conneries et fugacement, il s'en souviendrait. Parce que moi, le mien, il fait semblant de pas savoir pourquoi on divorce, alors qu'il le sait très bien. Par contre, il sort des trucs dont il n'a strictement rien à fiche. Tant pis, y avait pas qu'à. C'est dur, mais c'est comme ça. Il n'y a que de notre côté qui ressentons une telle culpabilité. Faut pas. On a rien à y voir, c'est eux qui devrait se sentir mal là.

Tu n'as pas à culpabiliser Marguerite, tu fais du mieux que tu peux dans un environnement intenable, alors non, au contraire, relève la tête et dis toi que tu es bien plus forte que tu ne le crois....
Ton mari fait une démarche de soin, il faut qu'il la fasse seul et il faudra qu'il apprenne à contrôler ses émotions avec un psy. Quand il n'est pas alcoolisé suffisamment, elles débordent et il ne sait pas quoi en faire, alors il ajoute un peu plus d'alcool pour s'anesthésier complètement. Mais tu n'y es pour rien...

Pourquoi culpabilises-tu Marguerite? Qu'est-ce qui te fait culpabiliser?
Ton mari est malade, et toi tu n'y es strictement pour rien, quoi qu'il en dise! 

J'espère aussi qu'il poursuivra sa démarche de soins.

A propos de votre médecin, ce serait vraiment bien d'avoir chacun le vôtre, mais je sais, ce n'est pas toujours facile d'un trouver un qui accepte de nouveaux patients car dans certaines régions ils sont ultra-complets 
Pour un médecin comme pour un psy, c'est très difficile de rester neutre et objectif face à deux personnes en couple qu'il soigne. 

Question de reprendre ton travail, réfléchis bien et vois si tu t'y sens prête. Je me souviens que tu disais que dans ton boulot il faut toujours être "au top". C'est vrai dans la plupart des boulots hélas... quand j'étais assistante de direction je n'avais pas moi non plus droit à moindre baisse de régime. Mais dans ton boulot tu dois en plus donner de ton énergie pour aider les autres. Ca peut t'aider en te distanciant de tes propres soucis, comme ça peut t'épuiser... à toi de voir.

Bien sûr que tu n'as pas à culpabiliser marguerite.....

Nous avons tous des blessures en nous... et ton mari va "affronter" les siennes... 

Mon mari est revenu effondré il faut qu'il attende qu'une place se libère pour être hospitalisé.
Son psy du CSAPA m'a téléphoné pour me dire qu'il ne l'avait jamais vu ainsi (moi si) et qu'il n'allait pas le laisser s'enfoncer trop. Une place sera peut être disponible mercredi de la semaine d'après. Entre temps s'il va plus mal je peux l'appeler au CSAPA aux heures de bureau. 
Il est content que j'aie trouvé un psy pour me soutenir et me dit qu'il me parlera de la suite. Il me dit que l'hospitalisation me donnera une pause. 
Patience, donc et pour lui et pour moi. 
Le médecin traitant et le psy du CSAPA l'ont enfin vu comme il est au domicile.

Et bien, tu vois, ça commence à bouger, c'est une bonne chose, je ne sais pas ce qui en sortira, mais ce peut être très positif....

C'est un premier pas... ton mari s'est montré sous son "vrai jour"... et ce n'est sûrement pas anodin....

Croisons les doigts pour qu'une place se libère bien vite 

Les actions que tu poses te permettent de te centrer sur toi. Pour la lecture, tu peux lire des romans ou des lectures plus légères que sur la codépendance, ça te détendra et te permettra de voyager 

Moi, ça m'a énormément aidé. Je me suis faite une routine et chaque soir, encore aujourd'hui, je lis un 30 à 60 min. avant de m'endormir, je déconnecte complètement de la réalité et ça me fait un bien immense. Le tricot aussi, je suis certaine que ça te permettra de te faire du bien. 

Courage Marguerite, tu t'en sors bien et tu n'es pas obligé d'envisager la séparation maintenant. Pour l'instant, tu as ta chambre pour te réfugier et c'est important de conserver cet espace pour toi pour un temps. Le temps de voir ce que tu veux vraiment faire. 

tu as enfin de l'aide extérieure,des gens qui ont vu ton mari comme tu le vois toi et c'est une avancée immense car tu ne te sens plus seule  j'espère qu'ils vont lui trouver une place rapidement,il en as besoin mais toi aussi,sursaut toi 

J'ai bien dormi. Lui il a des portes qui claquent dans sa tête. Avez vous déjà entendu parler de cela ? Il n'a pas bu depuis lundi mais je trouve qu'il va mal. Par moment il retrouve une attitude et des comportements "normaux". J'aimerais en parler avec son psy mais je ne le vois jamais seule.

Bien sur qu'il va mal,il n'a plus sa dose et ça doit être terrible à vivre.j'espère qu'il a un traitement pour le sevrage parce qu'arrêter de boire,ce n'est pas anodin et ça peut être dangereux mais il a déjà fait un sevrage,il doit savoir ça.En tout cas,si tu vois qu'il hallucine ou qu'il est trop mal,tu appelles le 15.
pense à toi et laisse le se débrouiller ,tu as ta vie à reconstruire ,il sait ce qu'il a à faire 

Oui, ce sont sans doute des symptômes de sevrage, j'espère qu'il a des anxiolytiques à prendre pour éviter de faire un délirium tremens, sinon, comme te l'ont dit les autres, appelle le 15, à la moindre hallucination, au moindre malaise un peu important...

Mon mari a appelé son psy du CSAPA à l'aide.
Le psy vient de me parler. Il n'a pas de place finalement avant le 1er mars. Il me dit qu'il faut qu'il retourne dans la clinique où il était en novembre. Mon mari ne veut pas car il était au service gériatrie.
Le psy me dit qu'il va mal, comme si je ne le savais pas. Qu'il faut autrement que j'appelle SOS médecins et qu'il soit hospitalisé aux urgences psychiatriques. A moi de me débrouiller avec tout cela.

oui,c'est encore sur toi que ça retombe   oui,dans ce cas là,ce sont les urgences psy,est ce que tu as le courage de les appeler ou de l'y emmener??

Appelle les urgences psy, mais le psy du CSAPA aurait pu le faire. Ton médecin peut le faire aussi, tu l'appelles pour lui dire la décision du psy du CSAPA et lui demander s'il peut intervenir, il aura plus de poids que toi...
Tiens bon, tu es solide mais on t'en demande beaucoup. D'un autre côté l'important c'est qu'il s'éloigne de toi et qu'il se soigne, ce qui se ferait ainsi.
Tiens nous au courant! Je pense à toi très fort!!!

Impossible d'avoir SOS Médecins, mon mari a recommencé à me crier dessus, j'ai appelé le SAMU. Ils arrivent dans 2 h. Depuis il fait comme si tout allait bien et s'est commandé une pizza alors que j'avais préparé à manger.
Merci le CSAPA, c'est sur moi que ça retombe. Je trouve ça dur et comme détachement, y a mieux.

Oui, effectivement. Le CSAPA n'a pas assuré sur ce coup là... Ton médecin personnel ne répondait pas non plus ?
Tu as bien fait d'appeler le SAMU, mais il faut bien que tu leur précise que la demande est faite par le psy du CSAPA.. Que ton médecin n'est pas joignable et que tu as peur pour toi .....N'hésite pas à en rajouter s'il le faut, il est obligatoire qu'ils l'emmènent...

Bonsoir marguerite, en effet, très dur de se détacher dans ce cas là 

J'espère de tout coeur qu'il va être hospitalisé.....

Courage ma belle 

il faut que tu leur parles du fait qu'il est en sevrage alcoolique et qu'il t'a fait peur et que tu sais ce qu'est le délirium tremens,insiste aussi sur le fait qu'il a crié et que tu as peur et aussi qu'il etait prévu qu'il soit hospitalisé mais pas de place.
Bon courage Marguerite,j'espère de tout coeur que tu vas bientot pouvoir souffler

Il est parti aux urgences psychiatriques. Il a fait celui qui ne voyait pas pourquoi. Il n'a eu que des mots désagréables envers moi. Il ne se rappelait pas avoir appelé au secours aujourd'hui au CSAPA. Il ne m'a pas dit au revoir. Que c'est triste d'en arriver là. 
Je ne suis vraiment pas sure qu'il le garde plus qu'une nuit.

Tu verras bien s'il le garde plus d'une nuit. Tu dois sûrement dormir à l'heure où je passe, il est minuit passé chez-toi. Profite de ce calme pendant qu'il passe. Fais-toi du bien aujourd'hui et essaie de ne pas trop angoisser et d'appréhender un retour. 

Les effets du sevrage se font sentir pour ton mari, il n'est pas lui-même, alors essaie de ne pas prendre ça personnel. Il lui faut un bouc émissaire, car il ne doit pas trop comprendre ce qui lui arrive en ce moment. Il ne veut probablement pas admettre que c'est l'effet du sevrage. 

Une heure à la fois pour aujourd'hui 

Si tu le peux,évite le un maximum pour ne pas lui servir de bouc emissaire,le manque le fait devenir Mister hyde et c'est toi qui trinque  il est fort probable qu'il ne le garde pas,il faut que son psy du CSAPA se bouge mais dans tous les cas,tu ne peux pas rester dans cette vie là,c'est insoutenable et indigne de toi 

Bien sur que mon mari ne comprend rien et qu'il lutte de toutes ses forces pour rester dans le déni. Hier il avait décidé, vu qu'il n'y avait pas de place en hospitalisation, de ne plus rester que couché et de ne plus bouger du domicile. Jolie perspective pour moi. J'ai appelé le 15 car je n'accepte plus qu'il recommence à me crier dessus. C'est vrai que maintenant je vais être le mauvais objet. 
Lui il est en impasse mais moi aussi car je vais bientot reprendre mon travail et dans ces conditions de vie cela va être très dur pour moi. J'essaie de vivre au jour le jour en m'octroyant des petits plaisirs mais cela ne suffit pas. Une hospitalisation pour le 1er mars me semble vraiment lointaine.
Je vais téléphoner au CSAPA pour leur dire qu'il est parti aux urgences psychiatriques hier soir. Pour le reste, je suis vraiment dans le brouillard. Je lutte de toutes mes forces pour rester dans la vie.

demande au CSAPA de t'aider,tu leur dis que tu n'en peux plus et qu'ils faut qu'ils lui trouvent une place au plus vite sinon,c'est toi qui va te retrouver en HP. Fais leur peur en disant que tu es au bord de la rupture psychologique et que tu es sur le point de craquer,ce qui en plus est vrai.C'est à eux de te sortir de là,c'est leur mission!!!!
Tiens nous au courant surtout,on va essayer de trouver ce qui est le mieux pour toi