mon sentier follet 2

Mais tu trouves un resto dans ton quartier, si tu demandes un cocktail de jus de fruits, en général ils t'en font un même si ce n'est pas marqué, sinon tu prends une autre boisson non alcoolisée que tu aimes bien. C'est pour vous retrouver entre copines, c'est une super bonne idée et en général, on rit bien plus que lorsque les hommes sont là!! En effet, on peut dire du mal d'eux et ça fait un bien fou!!!

et bien il est temps que tu t'éloignes un peu de ton quartier ma belle et ainsi découvrir le monde  
je suis sure que tu vas trouver un resto sympa,pas la peine qu'il soit 5 étoiles non plus,il y a des crêperies super bonnes,des pizzerias super sympa et surement des belles petites auberges qui ne payent pas de mine dans ton coin Allez,ne te prend pas la tête,c'est une soirée entre copines,pas un concours gastro ok?? tu as bien fait des resto avec ton homme qui t'ont plus hors de ton quartier non??

cristal a écrit:tu as bien fait des resto avec ton homme qui t'ont plus hors de ton quartier non??

Bah non !...
En plus, il faut qu'il y ait des plats végétariens - ah c'est simple !!
Mais bon, c'est dans une semaine, je ne vais pas commencer à m'angoisser dès maintenant
Shale, j'ai déjà fait des soirées mixtes où les filles (l'une de mes deux amies, notamment) n'y vont pas avec le dos de la cuiller, question mecs...
(J'ai un secret espoir : aider à leur réconciliation - je les aime toutes les deux et elles se sont fâchées il y a quelques semaines ; comme elles ont accepté de nous retrouver toutes les trois, j'ai bon espoir... )

Coucou Anna, comment ça va? Tu as réussi te renseigner sur les restos?
Passe nous en dire un peu plus

Hello, Sanka/Sophie !
J'ai complètement zappé cette histoire de resto - je crois que ça m'angoisse à peu près comme m'ont angoissée les vacances de cet été, toutes proportions gardées. Du coup, je zappe...
Je me suis plutôt occupée de rédiger le dossier pour Melancholia II - ce qui m'a pris pas mal d'heures -, de corriger la plaquette du festival dirigé par JLT (pour gagner un pass et voir tous les spectacles gratos ) et d'apprendre et réapprendre mes deux petits textes en vue de l'atelier théâtre auquel je participe.
Bref, je n'ai pas beaucoup travaillé ma préparation de copie... Va falloir me rattraper.

Dimanche, j'aurai donc 50 ans. Ça me perturbe pas mal. Cette nuit, je me suis levée et j'ai fait un bilan le plus objectif possible de ces 50 années - "le bon", "le mauvais". Finalement, ça s'équilibre pas mal... on pourrait même dire assez bien. C'est grâce à vous si j'ai eu cette idée des 2 colonnes

C'est important de faire cette démarche assez régulièrement. On peut voir ce qui va dans notre vie ou ce qu'il faut changer pour que cette vie soit plus harmonieuse et plus agréable à vivre...

Pour ton repas Anna, il approche tout de même, ce serait bien que tu te renseigne pour ne pas paniquer au dernier moment en te disant "C'est demain, je 'nai toujours pas de resto" et te rendre mal... Et rappelle toi du plaisir de tes vacances après tout ce stresse
En tout cas pour le reste tu avances dit donc! Et en plus tu as l'air de prendre plaisir

Pour le bilan des 50 ans bah là j'avoue que je ne suis pas bien placé quoique j'ai fait le miens pour les 30
Et contrairement à toi il n'était pas très glorieux...
J'aime la façon dont tu as de voir un équilibre, tu vois l'apprentissage de voir le verre a moitié plein marche bien
L'idée des 2 colonnes c'est le top parce que tu as une vraie vue d'ensemble et écrit noir sur blanc!

Finalement, l'homme qui devait être absent pour mon anniversaire était là, et ça m'a fait une grande joie On a dîné tous les 4, mes 2 amies et l'homme et moi. Un dîner tout simple - et bon - dans un resto du quartier. Dans la matinée, plusieurs personnes avaient pensé à moi - ça fait plaisir, tout bêtement. Et à l'atelier, l'après-midi, on m'attendait avec des fleurs et un gâteau
De gentilles attentions qui touchent.

Aujourd'hui, pas trop le moral. L'homme est parti pour 13 jours - tout ça pour Phèdre - et je me dis que me voilà embarquée pour 13 jours de silence - enfin, non : je vais parler aux chats ! Autrefois, ça ne me dérangeait pas, au contraire, je goûtais ces moments de solitude intermittents ; aujourd'hui, eh bien... je le supporte moins facilement.
Il faut dire que je suis moins amie avec moi-même...
L’image physique que j’ai de moi n’est pas reluisante : petite boulotte avec une petite tête, encore réduite avec les cheveux courts, posée sur un corps un peu informe, lourd et trapu pour ne pas dire grossier
L’image intellectuelle que j’ai de moi n’est pas fameuse non plus : encroûtée, vieillie, esprit lent, force d’inertie impressionnante, lourdeur, manque d’humour, d’inspiration, paresse intellectuelle
Que faire ? Maigrir, me pousser à avoir des contacts sociaux, amicaux, sortir davantage, lire davantage, tenter de réfléchir à ce que je vois et lis… Hélas, tout cela me paraît parfaitement insurmontable.
Bon, ma journée est bien teintée de gris. Espérons que mon regard aura un peu changé demain.

50 ans, c'est tout de même l'âge où il faut penser à son corps et l'entretenir, il a encore une longue route à faire, autant que ce soit en fonctionnant le mieux possible
Tout d'abord je m'occuperais de mon poids, tout va bien mieux quand on se sent plus légère dans son corps, et tu peux y arriver . Tu as plusieurs solution, aller voir une diététicienne, faire un régime , il y en a des très bien et d'autres beaucoup moins . Pour information, celui que j'ai fait, ça fait 3 ans que je n'ai pas repris un gramme, mais il demande tout de même une vigilance sur ce qu'on mange.
Ensuite tu t'offres une séance d'esthétique, massage de la peau, ça fait un bien fou.
Ta difficulté à gérer tout ce qui est intellectuel va aussi de pair avec la gestion de ton corps, c'est un tout. je te conseille de commencer par le corps car c'est ce qui est le plus motivant...
Et puis dis toi que tu as la chance d'arriver à tes 50 ans, de nos jours, on peut considérer que c'est la moitié de notre vie, tu as donc encore de belles années devant toi, il faut que tu les prépares, tout est possible je te l'assure!!!

"La moitié de notre vie"... tu es rudement pessimiste ! Arriver à 100 ans, avec les douleurs, le déclin, les maladies... très peu pour moi ! Depuis un an environ j'ai d'ailleurs déjà commencé à envisager un suicide commun, avec l'homme, le moment venu.
En attendant, tu as raison, jusque là mieux vaut s'entretenir un minimum, faire un minimum attention à soi - ce que je n'avais jamais fait jusqu'à l'arrêt de l'alcool, puis de la cigarette ; mais ce n'est pas suffisant, et ce n'est pas l'aquagym une fois par semaine qui "m'entretient"...
Déjà, je vais recommencer à faire attention à ce que je mange (et combien je mange), je pense que ça va aider un peu. Si je perds ces 5 ou 6 fichus kilos, le moral s'en ressentira.

Ah ! une jolie nouvelle : l'Espéral m'a évité un whisky hier soir (j'ai été tentée à cause de mon anniversaire ) ; du coup, j'ai découvert le mojito sans alcool : excellent !

Je confirme, le mojito sans alcool est absolument délicieux!!!!  
La moitié de ta vie, mais cette moitié tu peux la passer en forme et sans tout ce que tu y vois de négatif. Pour ma part, je connais beaucoup de personnes qui ont entre 90 ans et 105 ans, et bien je t'assure qu'ils font ce qu'ils faisaient à 60 ans. Mon beau père a 92 ans, il se tient droit comme un i, monte dans le cerisier cueillir les fruits, pilote sa voiture et se promène où il veut. Ma mère 87 ans, suit des cours d'informatique pour se perfectionner, j'avais commencé à lui apprendre mais comme je suis assez loin, elle a envie de progresser plus vite. Pas loin de chez moi, il y a un homme de 105 ans qui a couru les 7kms d'une course à pieds organisée par un village, il ne semblait guère plus fatigué à l'arrivée qu'au départ... Et ces personnes qui , il ya quelques années semblaient hors du commun, deviennent au contraire de plus en plus nombreux... On vieillit de mieux en mieux, alors autant en profiter pour le faire bien....

J'admire tous ces exemples que tu donnes, mais je ne peux m'empêcher de penser que ce sont juste des exceptions... exceptionnelles.

Pas trop le moral, toujours. Je suis seule avec moi-même et ne me trouve pas de très bonne compagnie. Je ne suis pas contente de moi, de mes journées.
Juste un exemple : je sors faire des courses hier soir (par obligation) et passe devant l'un de "nos" cafés : je dis bonsoir à 3 copains/copines et, comme je n'ai rien à dire, je passe vite fait mon chemin, direction la supérette ; au retour, j'évite de passer entre les tables sur le trottoir pour n'avoir pas à parler, fais un petit coucou de loin et file chez moi pour... jouer au solitaire sur l'ordi' en attendant de nourrir les chats, puis de regarder la télé en avalant un plat préparé - tout ça pendant que les copains/copines boivent leurs rouges et leurs blancs en discutant joyeusement.

Parfois, il m'arrive de me dire que je devrais me remettre à boire : j'aurais moins de difficultés à lier des relations sociales.
D'autres fois, je pense que ces relations sociales-là n'avaient pas grande substance et que je n'ai rien perdu ; je suis juste devenue ce que je suis : une sauvage, pour ne pas dire une asociale.
Je ne suis capable d'avoir une discussion qu'avec une seule personne à la fois, isolées toutes les deux et pas au milieu d'un groupe, surtout si j'y connais d'autres personnes.

Je m'en veux de me plaindre quasi en permanence en étant incapable de faire un effort pour changer les choses. Et je m'en veux de m'en vouloir, parce que ça ne fait pas avancer le schmilblick, pas du tout.

Un autre exemple qui me navre : j'ai (enfin) commencé la lecture de la Recherche du temps perdu, dont la majorité des gens qui l'ont lue s'extasient devant le génie de Proust, le grand Marcel ; moi, je m'ennuie, profondément, surtout je ne comprends pas la moitié de ce que je lis !, je m'agace de ces descriptions à n'en plus finir de la vie de cette grande bourgeoisie oisive, de ces béatitudes, ces exaltations devant les étamines d'un bouquet d'aubépines qui durent deux pages parce qu'on passe notamment par des généalogies de rois fictifs et de saints inconnus... Bref, je suis déçue, après plus de 150 pages, de ne pas trouver le bonheur que d'autres ont trouvé à la lecture de cette saga qui m'échappe complètement. Et pour tout dire, je me sens juste c*nne. Comme si je me trouvais interdite devant la porte d'un monde merveilleux qui me reste fermée.

"En un mot", je ne suis pas contente de moi, je ne suis pas contente de mes journées, je ne suis pas contente de ma vie. Je préférerais la passer à dormir, ce serait plus constructif qu'en ce moment.
(D'ailleurs, je dors - et pourrais dormir plus encore - beaucoup ces temps-ci, entre mes nuits de 9 heures et mes siestes qui peuvent aller jusqu'à 2 heures.)

non mais tu as fini de te descendre oui ??? mais qu'est ce que tu peux être intolérante avec toi même!!
pourquoi veux tu forcément aimer un livre que les autres ont aimé?? et d'abord,qui te dit qu'ils ont réellement aimé??la plupart des gens ne vivent que pour le paraitre alors je suis quasiment sure que la moitié de ces soi disant passionnés de proust en ont bavé pour lire ce bouquin bourré de longueurs et plutot soporifique!!
tu n'accroches pas??et bien laisse tomber!!! c'est toi qui te malmène là,personne ne t'a obligé à lire ce livre!C'est du délire ça,où est il ecrit que tu es plus c**ne parce que tu n'aime pas proust?? alors je tombe de haut là parce que ça veut dire que je dois aussi être la reine des idiotes parce que je n'aime pas non plus,ni le théatre,ni les opéras,ni le classique,mon Dieu,comment fais je pour me regarder dans une glace???  

pour les copines,si tu as envie de papoter avec elles,tu y vas,si tu n'en a pas envie,tu n'y vas pas où est le problème??penses tu réellement que leur sujet de conversation vaut le coup?voudrais tu y être parce que tu les apprécies réellement ou pour ne pas être seule ?tu sais, parfois,on est bien mieux seule crois moi.
Tu as passé un bon moment l'autre jour avec tes copines n'est ce pas vrai??donc tu n'es pas associable  
je n'aime pas non plus les groupes,si il y a plus de 2 personnes,je m'isole,je suis comme ça et il faut faire avec et alors??c'est ma façon d’être et je suis très heureuse comme ça.

le problème anna,ce n'est pas ta relation aux autres,c'est ta relation avec toi.Tant que tu ne t'aimeras pas,tant que tu continueras à te trouver nulle et ininteressante,tu ne pourras jamais avoir une vie sociale sereine.
Tu ne dois pas vivre en fonction des autres mais en fonction de toi,c'est là le problème.

pourquoi ne pas inviter une copine que tu aimes pour prendre un café??tu verras que tu es tout à fait appréciée et que ce n'est pas la terrasse du café qui fait l'amitié.

retourne la médaille anna,remets tout dans le positif parce que là,c'est trop noir pour y voir clair

Là, excuse moi Anna, mais je suis écroulée de rire en te lisant!!!! Avoir envie d'être heureuse "comme tous les autres" en lisant Proust ??  

Tu peux me dire qui sont tous les autres ???
Pour ma part, de temps en temps pour faire bien, j'ouvre un livre de Proust, mais comme je m'endors avant la fin du premier chapitre, d'autres c'est même avant la fin de la première phrase, tellement elles sont longues, que je ne vois pas qui peut être heureux de lire Proust... Un maso??? Un insomniaque qui l'essaie comme somnifère?? un intello qui a tout lu, alors Proust ou un autre, peu importe ???? ou une des rares personnes qui soutiennent que Proust est un génie, comme mon mari qui est un fan!
Mais alors ce n'est vraiment pas une référence, il n'aime que ce que tous les autres n'aiment pas, alors Proust, on l'oublie!!!

Tu te trouves un bouquin sympa que tu aimes et tu essaies pas de lire ce qui ne te plaît pas. Quand j'ouvre un bouquin et qu'au bout d'un chapitre je n'accroche pas, je le pose et j'en prends un autre. C'est notre plaisir avant tout. Que gagneras-tu à avoir réussi à lire Proust ??? Sûrement du bonheur, je peux te l'assurer!!!!

Sinon pour les copains, et bien tu tentes l'expérience de t'asseoir à une table avec un papier et un crayon et tu dis qu'il faut que tu envoies ce mot tout à l'heure. Ensuite tu commences à écrire, les conversations reprennent et peu à peu , tu es installée, tu te sens mieux et tu peux commencer à parler avec les autres.... C'est une façon d'entrer en communication en te protégeant...

Avant de vous répondre, je mets l'"EDIT" que je voulais insérer dans mon message ; c'est à propos de la porte fermée devant Proust :

EDIT - ** Tiens, j'y pense, c'est comme le "bonheur du hors alcool" dont j'entends parfois parler ici et qui me reste inaccessible. Certes, je suis fière d'avoir gagné le combat (en gros, malgré les quelques petits cailloux qui sont restés entre février et septembre de cette année), mais le bonheur, la joie de vivre, la (re)découverte de menues choses qui font plaisir : nada. Comme Proust : la porte est fermée.
Ou alors, est-ce que j'ai gardé de mon adolescence ma vision d'une vie d'adulte merveilleuse, excitante, époustouflante ?... Ou encore, est-ce que le début de mes périodes maniaques me rend nostalgique d'une vie invivable au long cours ?...

Bon, sinon, MERCI, Shale, parce que tu as réussi à me faire sourire, avec ton papier et ton crayon Je m'imagine m'asseyant à 19 h 30 à une table du café (pourvu qu'il s'en trouve une de libre), feuille et crayon à la main, assurant que je dois faire partir ce mot tout de suite ! Pour le coup, retour chez le fichu Marcel : c'est un pneumatique que je dois faire porter dans l'heure, sûrement Non, l'astuce est bonne, certainement, mais avec un texto plutôt (que je déteste écrire, parce que je tremble, et ça me prend des plombes... ), ou alors un petit carnet où je note tout et n'importe quoi. Quoi qu'il en soit, je retiens.

Par ailleurs, je suis vexée Je n'ai jamais dit "tous les autres" aiment Proust. Je connais juste 4 personnes, que j'admire énormément, avec qui j'ai beaucoup de goûts en commun (dont l'homme, qu'en plus j'aime), qui m'ont depuis des années encouragée à lire la Recherche en me faisant miroiter une découverte extraordinaire, un bonheur suprême, un étonnement perpétuel et merveilleux (bon, j'en rajoute un peu, mais, tiens, comme la Vie de Casanova, que je n'ose pas plus aborder...). Vous imaginez mieux ma déception alors ? Ces 4 personnes que j'admire ont pris un plaisir délicieux à lire un roman-fleuve auquel je ne comprends quasiment rien !?! Évidemment que je me dévalue à mes propres yeux.
Et là, vous allez me trouver ridicule, mais l'homme, qui a des complexes et se trouve inculte parce qu'il n'a qu'un CAP (alors qu'il a lu tout Beckett et des centaines de livres), a aimé tout Proust et moi je suis incapable même de comprendre ce que je lis (je ne comprends pas les phrases !) ? Le souci n'est pas tant que je m'ennuie mais plutôt que je ne comprends pas ! Il y a de quoi se poser des questions sur mes facultés intellectuelles, non ?

Cristal a écrit:le problème anna,ce n'est pas ta relation aux autres,c'est ta relation avec toi.Tant que tu ne t'aimeras pas,tant que tu continueras à te trouver nulle et ininteressante,tu ne pourras jamais avoir une vie sociale sereine.
Tu ne dois pas vivre en fonction des autres mais en fonction de toi,c'est là le problème.

Et là, tu poses le doigt où ça fait mal. Rares, très, très rares, sont les moments où je me dis "oh ! tu es chouette, anna, tu es une belle personne ! je suis sûre que tu es intéressante, et que tu es aimée ou appréciée, et qu'est-ce que tu es jolie ! en plus, tu n'es pas bête, tu as vraiment tout un tas de qualités, beaucoup d'atouts !" Si ça m'arrive trois fois dans l'année, c'est Byzance. S'il arrive qu'on me fasse un compliment, je suis empêtrée, gênée, je ne vois même pas quoi répondre si ce n'est un banal "merci, c'est gentil" puis j'essaie vite fait de changer de sujet.
Mais basta ! J'arrête de me regarder le nombril. Il est probable de toute façon que je termine ma vie comme je l'ai commencée : timide, renfermée, plutôt paresseuse, défaitiste et portée sur le drame tout en étant combattive, courageuse et têtue. On verra bien ce que ça donnera - après tout je n'ai "que" 50 ans.


P-S : il y en a un autre dont on dit beaucoup de bien dans d'autres cercles et avec lequel je n'ai pas du tout accroché, c'est Tolkien. Mais, va savoir, je m'en fiche comme d'une guigne...

Alors mon QI doit être très bas aussi car non seulement je n'aime pas Proust mais ses phrases sont si longues que j'ai oublié le début quand j'arrive  à la fin, alors pour comprendre, c'est pas très facile. En plus je me demande ce qu'il y a vraiment à comprendre dans un roman de Proust, tout est tellement noyé dans des détails que pour trouver une cohérence à ce qu'il écrit n'est pas facile.
Mais on peut être heureuse avec un bouquin, un bouquin qu'on a choisi nous même, pas un que des amis nous ont recommandé, ou un qui est à la mode, non un qu'on a trouvé et dont le résumé nous a accroché, même si ce livre est complètement inconnu, peu importe, j'ai plaisir à le lire, je délaisse même l'ordinateur pour connaître plus vite la suite de l'histoire.
J'ai horreur qu'on me conseille de lire tel ou tel livre, pour moi le choix d'un livre c'est entre moi et moi, c'est tout, comme beaucoup de mes choix d'ailleurs, je m'en rends compte en l'écrivant..J'ai toujours fait mes choix toute seule, donc c'est difficile pour moi d'accepter l'intrusion d'une autre personne dans ce domaine.
Pour l'alcool, j'ai été obligée de demander de l'aide et c'est ce qui m'a sauvée, c'était sans doute la première fois où je faisais cette démarche.
Bon, mais je ne suis pas là pour parler de moi mais pour discuter avec toi Anna.
Tu te compares toujours aux autres, à ce qu'ils font, ce qu'ils vivent, ce qu'ils disent, mais les autres, tu ne connais pas leur vie ni ce qui les a amenés à être comme ça. Il y a de grande chance que d'autres personnes t'envient d'être comme tu es, mais ça tu ne peux pas le voir, persuadée que tu ne vaux rien.... Je laisse décanter un peu et je reviendrai à la charge, il va falloir que tu entendes que tu es quelqu'un de bien, d'intéressant et quelqu'un avec qui on aime parler!!!

et moi,non seulement mon QI doit être bas mais je vois que je suis aussi inculte car je ne connais même pas Tolkien et je n'ai jamais lu de Beckett non plus.  
Je ne me dis pas non plus chaque matin que je suis belle,intelligente et que je vaux le coup juste que je ne me dévalorise plus,que je connais mes valeurs et que j'accepte de ne pas être aimée,ça,c'est pas facile non plus.
je crois que tu n'as pas bien compris ce qu'était l'amour de soi,ça ne veut pas dire devenir narcissique mais être son amie,tout faire pour être le mieux possible en fonction de ses limites,de ses ressentis,de ses opinions,c'est réussir à dire "non" quand dire oui touche à notre intégrité,c'est aussi chercher à se faire du bien mais c'est sutrout arrêter de se faire du mal et de se dévaloriser!!
si tu etais si nulle que ça,tu crois que l'homme serait resté si longtemps à tes cotés??que tu aurais autant d'amis?que JLT ferait appel à toi?on voit tous ici ce que tu vaux,quel dommage que tu aies des lunettes noires qui t'empechent de voir toutes tes valeurs

Ne parlons pas de QI, d'autant que ça n'indique rien du tout, l'intelligence ne se mesure pas par des tests identiques appliqués à tout le monde sans distinction. On sait bien qu'il existe mille intelligences différentes, multiformes - analytiques, synthétiques, intuitives, "animales"... - sans échelles de valeur entre elles.
Non, ce n'est pas une question de QI mais de "forme d'esprit", sans doute, plutôt - ? Ce n'est pas très clair pour moi. Si des gens que j'admire, avec qui j'ai des dizaines de points communs, des goûts communs, ont pris plaisir à lire la Recherche et que moi-même je n'y comprends rien, ça me pose question, et, oui, j'ai de grandes facultés à me dévaluer, donc je verse tout de suite dans ce défaut...

(Au passage, en parlant de Beckett, Molloy, Malone meurt, En attendant Godot et Cap au pire ont été des régals, pour moi ; et il paraît que Mercier et Camier ne sont pas mal non plus - je ne dis pas ça pour toi, Shale, puisque tu ne lis que ce dont on ne parle pas )

D'ailleurs, ce que tu dis de ta façon de fonctionner, Shale, me stupéfait, je suis admirative. Ne s'en tenir qu'à sa propre opinion, ses propres ressentis, ne se fier qu'à soi-même pour tous ses choix demande certainement une grande confiance en soi, et ça, c'est si précieux ! Mais j'imagine que tu as dû la cultiver, cette confiance, bataillé pour te la bâtir. Je trouve ça formidable, impressionnant.

Pour ma part, je traverse de longs moments où j'ai le sentiment d'être sans opinion aucune, sans pensées, avec pour seul ressenti un malaise, un mal-être brumeux - c'est ce que je vis ces temps-ci. Et ma confrontation avec Proust ne m'aide pas, on peut le dire. Je ne suis même pas capable de dire ce qui ne me plaît pas chez lui, d'autant qu'il y a de rares passages qui me plaisent - bref, il me met la tête à l'envers !

S'il y a une chose certaine, c'est qu'en effet je me compare sans cesse aux autres (pour me dévaloriser dans 99 % des cas), et je me méprise pour ça. Parce que je sais exactement que ça ne me mène nulle part, que personne n'est parfait, personne ne mène précisément la vie dont il ou elle avait rêvé, que personne n'a une vie en permanence palpitante et respirant l'intelligence et le bonheur, que personne n'est en permanence en contact avec des gens captivants, etc.
Je crois que je n'arrive pas à grandir dans ma tête (c'est navrant, à mon âge) ; je pense toujours comme la fillette de 13 ans qui dans une rédaction décrivait sa vie future comme un bonheur de science-fiction. La vie a eu beau me démontrer qu'on y rencontre bien des chaos et des douleurs de toutes sortes, je rêve encore d'amour éternel sans cesse renouvelé, de beauté en toutes choses entraînant mille émerveillements, d'échanges profonds entre personnes fascinantes et tout le bazar dont on peut croire qu'est faite la vie quand on ne s'y est pas encore frotté-e...
JE NE COMPRENDS PAS pourquoi je reste incapable de me confronter à la réalité. Pourquoi j'ai une exigence telle par rapport à moi et à la vie que je voudrais mener. Non, je ne comprends pas. Ça ne sert qu'à me faire mal, me rendre frustrée, presque perpétuellement insatisfaite. La plupart du temps - je dirais à 70 % - dans ma vie, je le passe à regretter de la vivre telle qu'elle est. Dommage, quand même... Et je n'ai qu'une peur : finir comme le personnage de Tolstoï dans La Mort d'Ivan Illitch. Sauf que je file droit vers ça ! Si je continue sur ma ligne. C'est-à-dire : au moment de ma mort, comprendre d'un coup que je suis passée totalement à côté de ma vie, des choses importantes et belles que j'avais pourtant sous les yeux.
Je fonctionne comme ça depuis tant de dizaines d'années... je ne sais pas comment m'en sortir (et ce ne sont pas mes 8 ans d'analyse qui m'auront aidée).

J'aime beaucoup, Cristal, ta façon de décrire, de définir l'amour de soi ; ça, je le comprends, avec ma tête, mais je suis incapable de le com-prendre véritablement, de le faire mien, de l'intégrer.

Vous êtes bien patientes, avec moi... Pour ça aussi, je vous admire. MERCI

Ça ne sert qu'à me faire mal, me rendre frustrée, presque perpétuellement insatisfaite

tu disais ne pas comprendre pourquoi tu réagissais de cette façon,tu as la réponse ci dessus ....
la question est alors de savoir ce que tu as fait de si répréhensible pour t'infliger un tel sort

Je te mets deux tableaux Anna, un qui explique le phénomène de dévalorisation et l'autre au contraire celui de valorisation.
Tu les lis et tu essaies pour de petite chose au début , de mettre le deuxième tableau en place et de suivre ce qui est indiqué. C'est à pratiquer sur plusieurs mois..

cristal a écrit:la question est alors de savoir ce que tu as fait de si répréhensible pour t'infliger un tel sort

Je crois qu'il vaut mieux que je ne réponde pas à cette question ce soir ou ces temps-ci, car la réponse serait larmoyante et sans queue ni tête. Je m'abstiens, donc, histoire de ne pas sombrer dans le ridicule grotesque d'une ado attardée.

Shale, quand tu me conseilles de mettre en place le deuxième tableau, j'imagine que tu parles de la première image, la "valorisation" ?
Je me suis empressée de recopier ces deux tableaux dans mon fichier de notes personnelles.
Au premier coup d’œil, ils m'ont paru bien schématiques (puisque, par exemple, moi qui me dévalorise je n'ai aucun mal à exprimer mes sentiments), pourtant venant de toi, j'ai confiance, et je ne vais pas refuser une perche qu'on me tend.
Seulement, là, tout de suite, je ne sais pas bien encore par quel bout je vais pouvoir m'y prendre... Je crois que la plus grosse difficulté, pour le moment, est de commencer par le début : "j'agis"...
Peut-être que je vais m'imposer "le défi du jour" (peut-être pas chaque jour, mais 2 ou 3 par semaine) ; par exemple, demain, m'obliger à rappeler JLT qui m'a laissé un gentil message il y a 2 jours juste pour demander de mes nouvelles et suggérer que l'on se croise ce week-end... (Ce qui me contraindrait à sortir, contrairement à aujourd'hui, où je ne me suis même pas habillée.)
Un autre aspect du début me pose problème : qu'est-ce que je pourrais bien vouloir ?...
A suivre...

J'ai la nette impression de vous transformer en psys... Désolée de vous bouffer votre temps comme ça... Mais heureusement que vous êtes là, pour nous toutes et tous

Mais tu ne nous bouffes pas, on est là pour toi et pour tous ceux qui ont besoin de soutien... Alors là aussi, arrête de penser que tu nous ennuies, c'est loin d'être le cas.
Pour les tableaux, bien sûr c'est celui sur la valorisation, ils ne se sont pas mis dans l'ordre et je n'ai pas vérifié.
Agir me paraît un très bon début...Te donner deux défis par semaine, c'est largement assez pour le moment...
Qu'est-ce que tu pourrais bien vouloir??? Là, tu es la seule à avoir la réponse. Je peux te dire ce que je vois dans ce que tu écris comme voeux: Tu as des rêves de petite fille qui croit encore au prince charmant, aux bonnes fées et aux méchantes sorcières....
Là je pense que ta problématique principale c'est d'accepter ton âge et de faire le deuil de cette petite fille qui a sans doute existé mais qui n'a plus sa place dans ta vie à part celle de  pourrir ta vie de maintenant..Mais c'est ma vision à travers tout ce que tu dis...

Je pense que ta vision est juste - hélas.
En fait, j'ai toujours refusé de grandir, et, même, de devenir une femme. A 50 ans, il est temps que je réagisse, avec la peur de l'inconnu que ça implique.

Défi du jour, qui m'est tombé dessus ce matin : accepter l'invitation d'une connaissance à prendre un thé ce midi - ce qui induit douche, et sortir, plus organisation courses, déjeuner et achat à faire dans l'après-midi, brrr...
Allez, je vais me préparer. Haut les cœurs !

je suis sure que tu vas t'en tirer haut la main pour ton défi du jour
quant à ta petite fille interieure,elle n'est pas méchante et ne fait pas exprès de t'empecher de vivre,elle ne sait pas vivre une vie d'adulte c'est tout
a toi de lui expliquer,de la rassurer et de l'accompagner à sa place dans l'enfance mais dis lui bien qu'elle n'y est pas enfermée,elle peut venir dans le présent mais sous l'autorité de l'adulte   
j'ai mis du temps à grandir moi aussi mais je peux t'assurer que grandir ne veut pas dire vieillir je ne me suis jamais sentie aussi jeune depuis que je ne suis plus une petite fille

cristal a écrit:je ne me suis jamais sentie aussi jeune depuis que je ne suis plus une petite fille

Voilà une phrase pleine d'espoir !
J'aime beaucoup te lire décrire la place que doit prendre cette "petite fille" - ça me fait un peu penser aux films de fantômes japonais...

Bon. Mon défi du jour a dû épuiser toutes mes ressources : après, j'ai fait de rapides petites courses, je suis rentrée pour manger et me suis allongée "pour une petite heure" - j'ai dormi de 15 h à presque 19 h !!!
Le rendez-vous n'avait duré qu'une heure et demie et été plutôt agréable. Je pense que c'est la pression que je me suis mise qui m'a éreintée... A ce point, tout de même, je ne pensais pas...
Raté, donc, l'achat que je devais faire ensuite, ce qui est ennuyeux, mais pas catastrophique, du moins je l'espère.
Moi qui voulais passer ma vie à dormir, aujourd'hui c'est quasi réussi !