mon sentier follet 2

Sanka, je comprends parfaitement ce que tu exprimes d'ailleurs très bien. "Pour certaines personnes ça ne vient pas naturellement - eh bien apparemment on est faites toutes les deux de ce bois-là : ne pas réussir à nous réjouir des petites choses de la vie... Oui, je suis consciente qu'il nous faut donc faire un effort, qu'on doit initier une démarche volontaire pour apprendre à goûter ces "petits bonheurs de rien". Mais parfois (la plupart du temps) les bras m'en tombent - je dois faire un effort pour ça, faire un effort pour contrôler l'alcool, pour contrôler la maladie, pour rompre la monotonie de la routine de la vie avec l'homme depuis bientôt 17 ans, pour parvenir à travailler, pour recommencer à lire, pour réussir à assumer le quotidien (manger, ménage, vaisselles), pour me bouger physiquement, pour continuer à prendre plaisir au chant, bref, j'ai l'impression que ma vie se résume à faire des efforts pour à peu près tout, que rien ne m'est naturel, que rien ne coule de source (excepté le travail théâtral qui, lorsqu'il arrive, m'anime et me comble - malgré certaines difficultés parfois), que rien ne m'amène du plaisir, juste des obligations, des efforts pour faire tout ce que "les gens" font avec aisance et quasi sans y penser (du moins c'est ce que j'imagine). Alors oui, les bras m'en tombent.

Shale, je n'ai jamais dit que j'avais bu à cause de l'homme : en effet, j'ai bu ce verre, puis le lendemain l'homme s'est lamentablement cuité. Ce que je lui ai reproché, c'est qu'avec cette cuite il me "mettais le nez dedans", me donnait envie de me laisser aller comme lui (malgré le dégoût que son comportement m'a inspiré), me dirigeait vers un "à quoi bon", et que malgré tout son laisser aller avait tendance à m'encourager à me laisser aller aussi. Ensuite, ma colère (contre moi, contre l'alcool qui revenait s'attaquer à moi, et colère qui s'est retournée contre lui) a été énorme, démesurée - et c'est ce qui m'a rendue si rigide, comme tu dis, si froidement furieuse que j'aurais bien flingué la terre entière. Cette immense colère, ce bouillon de rage, m'a égarée, à ne plus savoir sur quoi, sur qui la faire retomber. J'ai même été en colère contre vous, qui essayiez de temporiser sans comprendre (de mon point de vue d'alors).

Maintenant, je remets les choses à plat.
J'ai vu ma psychologue hier, qui approuve : oui, l'alcool a repris le dessus, une dépendance sous une nouvelle forme, je n'ai plus le contrôle, mais selon elle cette rechute va être moins difficile à combattre que ma maladie alcoolique de départ ; elle me dit que je dois en parler à l'homme, qui ne peut pas deviner tout seul que j'ai besoin de soutien ; quant à mes difficultés pour travailler, elle pense qu'il me faudrait "sectoriser géographiquement" mes activités (aller travailler de temps en temps en bibliothèque, par exemple, lire dehors...).

J'ai parlé à l'homme, sans aucune agressivité. Il "entend", veut bien faire des efforts pour m'aider, pour améliorer notre vie (en passant par un "tu veux qu'on se sépare ?")... Pour dire vrai, je n'ai guère d'espoir et ne vois pas par où commencer (pour changer les choses).
Mais je vais essayer de... faire des efforts...

De toute façon, tu lâches tout, tu bois , tu ne bosses pas, bref tout ce qui te demande des efforts, tu ne le fais plus...
Et bien dans 15 jours tu ressembleras à certaines alcooliques qu'on peut croises parfois dans la rue, le regard vide, marchand au hasard, ne cherchant plus rien si ce n'est de l'alcool...
Tu peux aussi reprendre ta vie, en privilégiant ce que tu aimes faire, en changeant un peu certaines choses, et en essayant de trouver plaisir à faire quelque chose, ce n'est pas si difficile qu'on le pense.....
Courage Anna....

Ouh là là ! si tu as cru que j'étais tentée par un laisser aller complet, alors c'est que je me suis mal exprimée !
J'ai juste fait part de mon ressenti, comment je sens et vis les choses, au moins ces temps-ci, je devrais dire : depuis que j'ai pris conscience que j'étais de nouveau prise par l'alcool.

Je n'ai pas envie, pas du tout envie de retourner en arrière. J'ai envie - oui, je peux presque dire "envie" - de réussir à faire tous ces efforts. Et je pense que je peux y arriver. Ça va juste être difficile, et je ne sais pas par où commencer, à quoi m'attaquer d'abord... C'est tout.

Je sais bien que tu n'es pas du genre à te laisser aller , mais par où tu peux commencer, je ne sais pas.
Qu'est-ce qui est le plus important dans tout ça pour le moment, le plus important pour toi bien sûr. Sur quoi dois-tu tourner ton attention surtout ?

J'ai réfléchi plusieurs fois, je suis incapable d'établir une liste de mes priorités - comme d'habitude, raison pour laquelle je me perds dans l'inefficacité journellement.
Je vais essayer encore, mais tout me paraît important et lié inextricablement...

Quand tu y penses sans réfléchir qu'est-ce qui te vient en tête tout de suite.
Peux-tu me mettre, si ce n'est pas indiscret la liste de tout ce que tu dois hiérarchiser?

Oh non, d'ailleurs je ne suis pas très discrète, sur le forum, je me dévoile facilement...

Alors, dans un presque désordre :
- alcool
- routine et autre souci avec l'homme
- maladie
- savoir goûter la vie
- réussir à travailler
- assumer le quotidien (et sans que ce soit trop pesant)
- réveiller ma curiosité (lecture, sorties - ne plus avoir peur des autres)
- bouger physiquement plus d'une fois par semaine
- me bouger pour avoir des projets, à court, moyen et long termes

Voilà, en gros. Les deux premiers points me paraissent vraiment importants ; le troisième, il me semble que j'arrive à peu près à m'en dépatouiller, bien entourée par tous mes médecins... Ensuite, c'est le brouillard...
Ne te prend pas trop la tête, Shale : c'est à moi de le faire !

Bonsoir anna,

Et bien, c'est une liste très claire 
Tu verras qu'au fur et à mesure, tout ce que tu mets en place, point par point, te paraîtra moins lourd.
Surtout, ne t'en demande pas trop, écoute toi, laisse toi le temps, et surtout, fais toi plaisir! même si ce mot n'a pas encore tout son sens...
Patience anna 

Bien sûr que c'est à toi de le faire. Je note juste quels mots peuvent se compléter:

-Maladie et alcool , même si ta maladie principale ce n'est pas l'alcoolisme, la PMD va souvent de pair avec l'alcoolisme. Là il faudrait vraiment que tu fasses le point rapidement.

-routine et soucis avec l'homme, tu peux l'ajouter à savoir goûter la vie... Dans toute routine, il y a des choses à apprécier.
Ce qui est drôle ou plutôt, non, pas drôle du tout, c'est que ta vie, à travers ce que tu en dis, me paraît tout sauf routinière, il me semble qu'une vie routinière ce n'est pas vraiment ça. Tu as pas mal d'activités très différentes , tu vois des spectacles, tu es partie en vacances, tu fais plein de choses, je ne vois pas où est la routine...

-réussir à travailler et assurer le quotidien, la aussi, c'est ton travail qui est le plus rentable, donc à court terme c'est celui que tu dois faire de toute façon. Sinon, le quotidien en est sérieusement perturbé.

- bouger physiquement plus d'une fois par semaine me semble correspondre avec la dernière phrase:me bouger pour avoir des projets, à court, moyen et long termes! Maintenant il faut que tu vois ce qui est à court terme, à moyen terme et sur le long terme, mais ça ne te posera pas de problème.

Ta liste est complète, mais il y manque un élément important que tu tais, c'est ce qui a provoqué une telle colère chez toi, je suis sûre que c'est quelque chose d'important, qui touche sans doute l'homme. Je peux me tromper bien sûr, mais tant que tu n'auras pas régler ça, ce sera difficile d'avancer...
-

anna a écrit:Oh non, d'ailleurs je ne suis pas très discrète, sur le forum, je me dévoile facilement...

Alors, dans un presque désordre :

- alcool - maladie : Peut-être remettre en place quelques aides supplémentaire ex : un suivie psy plus régulier, sinon je trouve que niveau examens tu fais ce qu'il faut et peut-être revoir ce qu'il est possible niveau alcool...

- routine et autre souci avec l'homme : Peut-être mettre les soucis sur papier et voir pour les régler un à un avec lui sans tout prendre d'un coup qui parait être une montagne. La routine comme Shale, t'as vie est pas mal remplis et faite de choses en commun avec l'homme sauf qu'il y a souvent l'alcool présent, est -il possible d'inviter une amie ou autre sans qu'il n'y ai d'alcool? Exemple: "ce soir je nous ai prévue un bon cocktail avec mon blender, vous m'en direz des nouvelles ". Je pense que tu parles de la routine en journée, le quotidien, mais les réponses vont suivre...

- savoir goûter la vie : Je ne pense pas que le terme savoir est le bon, mais apprendre oui. Et ça viendra avec le temps au fur et à mesure où toutes les choses que tu as énuméré vont ce mettre en place, que tu auras trouvé un rythme de vie qui te correspond sans voir tout comme des obligations mais comme des banalités quotidiennes, les pas drôle et les satisfaisantes. Il y a des choses nouvelles que tu vas essayer, la 1ere fois tu ne te sentiras peut-être pas à l'aise et te diras "ce n'est pas pour moi" puis tu vas quand même réessayer, ça sera déjà plus plaisant et la fois d'après, ça deviendra agréable ect... Au final en découleront des petits plaisirs

- réussir à travailler : Suivant les horaires où tu arrives le mieux travailler, comme si tu avais un rdv avec un médecin, tu mets sur ton agenda rdv à par exemple 10h à la bibliothèque avec tous les documents que tu as besoin et tu pars travailler 2h, plus efficace car tu n'auras rien pour t'éparpiller là bas et c'est un horaire à respecter.

- assumer le quotidien (et sans que ce soit trop pesant) : Planning de tâches, c'est assez courant et tu peux même inclure l'homme là dedans, tel jour aspi, tous les 2 jours linges, aquarium tous les 2 mois, la vaisselle, un jour l'homme, un jour toi, balai rapide pour les poiles des chats pendant que un fait la vaisselle l'autre s'y colle et chacun son tour (rapide et gain de temps)

- réveiller ma curiosité (lecture, sorties - ne plus avoir peur des autres) : Les sorties tu les as avec le théâtre et tu as l'air très à l'aise avec les autres, peut-être qu'il faudrait élargir tout ça. J'aurai même pensé au MAB pour ne plus avoir peur de parler aux autres et rejoindre le côté maladie plus sortir de chez toi et ça te donnerait peut-être d'autres envies d'entendre les autres. Pour la lecture, changer d'endroit, un salon de thé avec un bouquin à la main par exemple, juste en mode décontracté.

- bouger physiquement plus d'une fois par semaine : La bibliothèque, le salon de thé, le MAB, il y a peut-être possibilité d'y aller à pied et te ferai bouger physiquement

- me bouger pour avoir des projets, à court, moyen et long termes : Je pense que tu ce que tu viens d'énumérer sont déjà des projets à mettre dans ces catégories, à toi de les classifier.

Voilà, en gros. Les deux premiers points me paraissent vraiment importants ; le troisième, il me semble que j'arrive à peu près à m'en dépatouiller, bien entourée par tous mes médecins... Ensuite, c'est le brouillard...

Je ne sais pas si tout cela t'aider, mais voilà dans le lot il y a peut-être quelques pistes à explorer, peut-être reprendre ta liste en la classant dans les cases court - moyen - long termes, ce qu'il te parait possible ou non, ce qui pourrait être sympa pour toi ou impossible ect...

Je pense qu'en mettant un peu plus d'ordre dans tout ça tout te paraitra déjà moins lourd.
Gros bisous ma belle

Merci pour vos remarques, vos suggestions, votre aide.

D'où est venue cette colère ?... Elle a été gonflée par le sentiment d'injustice (je suis déjà malade, pourquoi faut-il que l'alcool s'en mêle ?), par la conduite de l'homme (se rendre minable devant moi et devant témoin, tout en sachant que j'ai moi-même un problème avec l'alcool), encore augmentée par tous mes ressentiments, mes insatisfactions vis-à-vis de moi-même et vis-à-vis de l'homme. Tout cela mélangé a donné un gros tourbillon de colère épouvantable. Du moins c'est ce dont j'ai l'impression, ce que je crois.

Quant à la routine, voici ce que donne, vraiment, une journée ordinaire :
- Me lever – petit baiser du matin
- Prendre mes médicaments
- Lire un peu, tout et n’importe quoi, (hebdomadaire,) magazine, livre (env. 30 mn)
- Ordinateur : point vapote ; point du jour (ce que j'ai à faire) ; mails ; clics animaux ; forums (env. 2 heures)
(Pendant ce temps, l'homme fait ses fiches)
- Parfois 1 heure de travail, sinon…
- … repas (avec ou sans l'homme, toujours dans ses fiches ou accroché par la télévision)
- Souvent sieste – petit baiser, parfois, du début d'après-midi
- Parfois une douche
- Parfois je m’habille (quand je dois sortir)
- Souvent travail, par intermittence avec ordi’ (mails, forums), sinon…
- … diverses courses et/ou divers papiers, problèmes techniques à régler
(Pendant ce temps, l'homme est toujours dans ses fiches, ou va travailler ses textes ou lire dehors)
- Dîner avec l'homme + télévision, donc sans se parler
- Télévision avec l'homme, sans se parler
- Prendre mes médicaments
- Me coucher (avec ou sans l'homme – petit baiser du soir)

Parfois, on sort au théâtre le soir, ou on dîne au resto, ou on va dans un bar (donc pas de télévision)
On n’invite jamais personne et n’est donc quasiment jamais invités.
On fait le ménage tous les 2 ou 3 mois.

C'est vrai, exceptionnellement, je travaille au plateau pour le théâtre. Et nous sommes partis 4 fois en vacances en presque 17 ans + 1 week-end.
Je vais à l'aquagym une fois par semaine, toujours le même soir. Je répète avec mon chœur un jeudi et un week-end par mois (stage de 4 jours une fois par an). Ces deux activités font partie de ma routine.

Voilà. Si on ne peut pas appeler ça une routine, alors je ne sais pas ce qu'est une vie routinière.
Et je ne suis pas fière de mes journées !

et qe te faudrait il pour que tu aimes tes journées ?? il n'y a que toi qui puisses les changer encore faut il que tu saches ce que tu veux en plus  
déjà,tu pourrais inviter des amis de temps en temps,tu y étais presque à une époque,pourquoi ne pas recommencer à tenter  
Pour le reste,ta journée ressemble étrangement à la mienne sauf que je n'ai pas le théatre ou les sorties,je m'occupe de ma maison,de mes enfants et je ne pars pratiquement jamais avec mon homme et je ne fais même plus de sport pourtant,cette vie me plait et c'est ce qui compte

J'allais dire que ma vie est aussi routiniére que tienne:
Lever, douche, maquillage, choix des vêtements.
Ensuite petit dej en lisant le journal ou un magasine, seule j'ai horreur le matin de manger avec quelqu'un.
Un peu de forum, aller voir mon courrier et mon face book, parfois trés long á lire!
Pdt ce temps Roland est au jardin ou il fait de la sculpture ou il est parti boire son café au bar et voir des copains.
Jelis une petite heure, je retourne faire un tour sur le forum et là c'est le probléme, on mange quoi ???on s'accuse mutuellement de ne rien avoir preparer pour le repas et on trouve un surgelé quelconque.
On mange en re gardant la tele et en commentant les infos.
Après midi je me regarde une video ensuite re bouquin! S'il fait beau bronzing ds le jardin. Le repas du soir se passe comme à midi à part que moi je ne mange qu'un yaourt.
Et puis le soir je vais sur le forum, Roland ecoute de la musique ou regarde un match!
Alors c'est aussi trés routinier mais j'aime bien cette routine!

Mais comment faites-vous pour supporter ça ?? Ces jours qui passent, les uns à la suite des autres, quasiment sans relief...
Bien sûr, Cristal, tu t'occupes d'enfants, il paraît que c'est très enrichissant et gratifiant.
Bien sûr, Shale, tu t'occupes du forum, tu offres ton aide, ce qui aussi doit être enrichissant et gratifiant.
Mais de mon côté, je ne suis utile et nécessaire à personne. Certes l'homme, ma mère, quelques amis et les chats seraient ennuyés que je ne sois plus là, mais voilà tout.
Ho ! je n'ai qu'à trouver un bénévolat quelconque pour me sentir utile - mais je n'en ai pas le cœur, et déjà que mes journées sont du grand n'importe quoi...
Je n'ai jamais pu me faire aux jours qui passent sans que ce soit passé quelque chose d'extra--ordinaire. Me coucher en pensant : "et voilà, demain on recommence"... A quoi ça sert ? Personne ne le sait, je crois.
Bon. Temps des médocs et du coucher...

Aucun jour n'est pareil, il y a tant de choses qui changent. Le temps, les saisons apportent déjà une nouveauté à chaque jour.
Ensuite tu peux provoquer des sorties, des visites ou des activités. Quand j'étais en ville, je faisais des claquettes et du modern jazz. Là, je suis trop loin, c'est dommage, mais tant pis, la vie à la campagne est bien trop agréable...

Anna je pense aussi que tu en demandes beaucoup trop, chaque jour ne peut pas t'apporter les expériences extraordinaires que tu attends... C'est impossible et même si c'était possible, ça deviendrait aussi une routine au bout d'un moment.
Pour ma part, je vis chaque jour différemment, même s'ils se ressemblent, il y a des différences que j'aime...

Bonsoir anna,

A moins d'être un aventurier à la conquête de mondes nouveaux, 
A moins d'être un super héros, volant au secours du monde....
Etc.....
La vie est ce que nous en faisons et comme nous la vivons.
Peut-on parler de routine si les jours sont réglés comme du papier à musique?
Je ne pense pas....
J'y vois un certain repère, avec pour "agrémenter" une "place" pour les imprévus.
Tu as ta place en toi que toi anna, et il n'est pas question d'être utile (mot que l'on utilise pour un objet  )
Ne ferais-tu pas une """crise""" existentielle ma belle? 

J'ai ré-augmenté un peu la dose d'un médicament et hop ! envolée la "crise existentielle" (?), plus un milligramme de colère, juste l'acceptation (pourrait-on parler de résignation ?) de ce qui est tel que c'est. Je ne sais pas si c'est mieux ou pire. Juste, je vis au jour le jour, sans trop me poser de questions, je suis calme - tout ça grâce à une molécule... no comment.

J'ai juste décidé que je sortirai définitivement l'alcool de ma vie - après tout, un whisky n'est pas si bon que les smoothies que je fais avec mon blender. Et je suis fermement décidée.
Je supporte toujours très mal l'état dans lequel l'alcool met l'homme, et l'homme tient très mal l'alcool ; ce soir, fatigué, au bout de 2 verres de blanc il ânonnait, face à deux soûlards qui discutaient sereinement et clairement Et moi, désolée, je sirotais mon thé à la menthe. Je pense que toutes les discussions du monde, tous les "je te dis mon ressenti" du monde ne changeront jamais rien. A ça aussi il va falloir que je me fasse, mais ça va être dur.

Hier, on est allés sur le bassin d'Arcachon : fruits de mer dans une gargote et sieste sur la plage près de l'homme qui creusait le sable - une grande demi-journée de bonheur.
Voilà, pour terminer sur une note positive, tout de même

Etant donné que tu as une maladie qui supprime des molécules indispensables de ton corps, il faut un médicament pour pouvoir en remettre et pour que tu vives à peu près correctement!En tout cas je suis heureuse que tu te sentes mieux et que ta journée se soit bien passée..

Comme je suis contente que tu te sente mieux Anna
Bien sûr que tous les soucis ne vont pas disparaitre d'un coup mais déjà si toi tu te sens mieux c'est top, tu vas pouvoir prendre les choses d'une toute autre manière et être simplement bien à l'intérieur de toi

J'adore cette phrase

après tout, un whisky n'est pas si bon que les smoothies que je fais avec mon blender. a écrit:

Ça fait plaisir de te lire avoir des moments positifs comme celui là

Merci à vous deux

Ce qui me fait mal et me perturbe, c'est qu'une molécule puisse à ce point transformer ma vie et ma pensée. Où suis-je, moi, mon vrai moi, là-dedans ? Voilà qu'une p*t*in de molécule me plonge dans un état de léthargie intellectuelle, sociale et physique. Plus d'élan pour rien, pas de pensée, pas d'envie particulière, si ce n'est de travailler correctement, de manger et de dormir - un parfait petit soldat social, qui ne dérangera pas la cité ni personne. Attention, je n'ai pas la prétention de faire bouger les choses, de faire de grandes choses quand je ne suis pas sous médicaments, mais au moins ma vie bouge, est vivante, et je bouscule des choses.
Je sais ce qu'on peut me répondre : ta vie est vivante mais déréglée, tu bouscules surtout ton entourage de façon cruelle et désordonnée, c'est la maladie qui te contrôle et tu n'es pas plus toi-même que sous médicaments. Tiens, ça me fait penser à l'alcool, qui nous fait croire que la vie est intéressante, qu'on dit des vérités et de grandes choses, alors qu'on est juste lamentable...
Bref, je me cherche encore, à presque 50 ans, c'est assez pitoyable.
Allez, au boulot, petit soldat.

c'est la maladie qui te contrôle et tu n'es pas plus toi-même que sous médicaments. Tiens, ça me fait penser à l'alcool, qui nous fait croire que la vie est intéressante, qu'on dit des vérités et de grandes choses

Je pense que tu as ta réponse ici... Tu te sens apte à faire de grandes choses quand tu es dans un passage up de ta maladie, même s'ils sont relativement bien cadrés maintenant. Avec les médicaments, tu trouves la vie de monsieur et madame tout le monde, en sachant tout de même que tu es comédienne et chanteuse, c'est tout de même une vie passionnante.

Passionnante... entrecoupée de longs laps de temps où je vis la vie de monsieur et madame Tout le monde, sans réussir (pour l'instant ?) à y trouver joie et plénitude.
Vais-je attendre fin 2016 pour monter sur un plateau avec un projet à mener à bien, et non seulement juste pour des stages ou ateliers ?
Car je ne suis pas dupe : c'est le théâtre qui est important pour moi, le chant est un pur loisir, comme l'aquagym est une obligation plaisante pour faire mine de me maintenir un peu physiquement.

anna a écrit:Merci à vous deux

Ce qui me fait mal et me perturbe, c'est qu'une molécule puisse à ce point transformer ma vie et ma pensée. Où suis-je, moi, mon vrai moi, là-dedans ? Voilà qu'une p*t*in de molécule me plonge dans un état de léthargie intellectuelle, sociale et physique. Plus d'élan pour rien, pas de pensée, pas d'envie particulière, si ce n'est de travailler correctement, de manger et de dormir - un parfait petit soldat social, qui ne dérangera pas la cité ni personne.

Bon alors du coup j'étais un peu beaucoup à côté toute à l'heure, même si je te préfère comme ça que comme il y a quelques jours. Alors oui tu as besoin de cette molécule mais la "léthargie intellectuelle pourtant elle t'aide à travailler? "Sociale" tu es sortie avec l'homme hier (même si tu devrais éviter celle-ci). Plus d'élan ni d'envie pourtant tu as été sur le bassin d'Arcachon passer un aprem de bonheur.
Tu as décidé de quitter complètement l'alcool aussi, qui n'est pas négligeable...
Excuse moi si je comprends à nouveau les choses à l'envers mais je ne vois pas les mêmes choses que toi, ni même où est le petit soldat la dedans, perso ta vie bouge et est beaucoup vivante que la mienne... C'est pas forcément ce que tu voulais entendre oui mais tout de même, n'en demande pas trop, apprécie les bons moments, fait en sorte que ce qui te déplaisent ne ce reproduise plus ect...
Trouver "cette joie et plénitude" est ce que c'est uniquement avec ta façon de penser ou ce que tu fais ou suivant la maladie et les traitements ou peut-être faut-il également inclure la vie en globalité qui ne te convient pas comme toujours ce problème avec l'homme qui boit, toi qui t'autorises des extras, ce laissé aller en léthargie est uniquement dût au traitement? Je te demande parce que personnellement je me dis que c'est moi qui n'y met pas assez du miens ou plutôt que avec un peu plus d'effort j'en ferai plus, ce qui n'est peut-être pas ton cas bien sûr. Après prendre plaisir de petites choses on en parlait l'autre jour, il y a des personnes pour qui ce n'est pas naturelle pourtant on attend que ça...

Tu as raison, Sophie, et je me disais ce midi que je suis trop vite à me plaindre, de tout et de rien. Je suis trop négative. Mais mon dieu que c'est dur de lutter contre sa nature - et contre son éducation ! Pourtant, oui, en prenant sur soi, en faisant des efforts, on doit pouvoir voir les choses par l'autre bout de la lorgnette, et se réjouir de petites choses avec un regard plus vaste, moins étriqué. Parfois même, je me trouve mesquine à toujours pointer ce qui ne va pas ! Au lieu de me réjouir de mille petits événements ou morceaux de paysages... Je me dis que je suis de plus en plus difficile à vivre, presque toujours sombre comme je le suis... Pour la millième fois, je vais tenter de me corriger.
Une chose positive : j'avance bien mon travail ; je vais pouvoir m'octroyer un jour de repos en fin de semaine.
Une autre : l'homme travaille en ce moment, même s'il n'est pas payé - mais il a des contrats en vue.
Une autre : notre Plume n'a "qu'une petite faiblesse des reins" et non une IRC, comme je le craignais plus que tout.
Une autre : un courrier aujourd'hui m'apprend que mon ventre va bien, qu'aucun contrôle n'est nécessaire.
Une autre : l'homme n'est pas passé par le bar avant de rentrer, ou alors il n'y a bu qu'un verre.
C'est déjà pas mal, tout ça !