attention la rechute

Le tribunal n'a pas à faire peur, c'est le mot que nous employons au Shale pour désigner la réunion du jeudi où ceux qui vont sortir le mardi suivant sont mis sur la sellette. Ils ont avec eux, le psy qui les a suivi, et un autre psy, qui normalement ne connaît pas leur histoire, quoique j'en ai toujours douté, joue un peu l'avocat du diable et cherche la petite bête quand il sent une faille dans le discours d'un curiste.
C'est en fait très important car il nous reste 3 séances de "bulle" ou psychothérapie de groupe et on va travailler sur ces failles justement, si on ne l'a pas encore fait. C'est souvent après cette réunion que beaucoup de choses se débloquent....
Bon, c'est vrai que la première semaine, je me suis dit que je ne pourrais jamais parler en groupe comme ça, que je partirais avant. Et puis la cure avançant, et bien ça ne me semblait de moins en moins impossible de parler devant ce groupe et au contraire , je l'attendais presque cette réunion pour voir où ça pouvait encore coincer.... C'est là, où je me suis rendue compte que sans alcool, j'étais bien plus sûre de moi!!! 

Ah ! merci pour l'explication  Du coup, j'ai pas peur pour Genny  
   

Bonsoir tous
Pour moi,le Shale  a été un échec. La première semaine, impeccable, deux curistes super sympas, pas de problèmes. Puis changement de chambre et là, le choc. J'ai dû retrouver tous les problèmes que j'ai eues avec ma mère et mes soeurs et ai été incapable de m'imposer pour trouver ma place dans la chambre et ça a été la chute complète. J'ai pleuré et on m'a dit que j'étais prête à parler en bulle. Vu mon éducation et la peur de m'exprimer j'ai laissé parler les autres. J'ai quand même décidé de parler en 3ème (c'était chacun son tour) et j'ai bredouillé tout en pleurant sur l'histoire de ma vie. Incompréhensible je pense pour tout le monde. J'ai travaillé avec des infirmières en privé sur mon enfance et ça m'a déclenché "la machine à penser", le désastre de ma vie, impossible de l'arrêter, impossible de me reposer, de me détendre et pas de tranquillisants ni rien pour dormir. On m'a conseillé de téléphoner à ma soeur, mais le téléphone était toujours occupé, pas facile quand on n'a pas parlé à sa soeur depuis des années. Je me suis sentie de plus en plus mal et ai pensé à partir mais je ne voulais pas subir un nouvel échec, alors je n'arrivais pas à prendre une décision. J'en ai parlé en bulle et mon groupe a pensé qu'il valait mieux que je vois un psy en particulier. Je les dérangeais, ce que je comprends très bien, dans leur avancée (les bulles sont assez limitées). Je suis donc partie il y a une semaine dans un état déplorable.
Et mon hébergeur m'a dit qu'il fallait que je parte rapidement du logement que j'occupe.
Et mon fils est en plein marasme avec son couple suite au décès du bébé.
Je dois revoir l'alcoologue dans un mois seulement et me sens terriblement seule, ne sachant pas où je veux, peux habiter et ayant perdu toute énergie.
Il faut pourtant que je garde bonne allure pour mon fils qui ne doit pas savoir dans quelle situation psychologique je me trouve, mon désir le plus fort est qu'il puisse lui reprendre pied et redémarrer .
Mon problème principal est donc la dépression
Voilà , bonne soirée à vous tous

Bonjour genny,

Je suis triste de te sentir mal.....
Je comprends très bien que tu puisses être présente pour ton fils, mais malheureusement, lui, "doit" faire son expérience aussi, et toi, dans ton état actuel, tu vas puiser de l'énergie, là, où tu n'en n'as pas........
Tu parles de dépression, c'est ce qui a été dit quand tu es partie du shale?
Courage genny

  

Je suis partie du Shale parce que mon groupe me l'a gentiment demandé. J'avoue que j'espèrais  avoir des adresses pour m'aider , je n'ai pas dit que c'était mon groupe qui m'avait demandé de partir, j'ai dit que c'était ma décision, j'ai été déçue qu'on me laisse partir sans me donner le livret sur les renseignements concernant l'alcool, j'ai ressenti ça comme un rejet bien que le psy m'ait expliqué que ce ne serait pas un échec si je continuais ma démarche mais avec qui, les psys sont surbookés. J'ai atterri à l'hôpital psychiatrique où je n'ai pas pu resté non plus (aucune occupation autre que la cigarette ou la télé, aucune liberté, droit de sortir une demi heure par jour, j'ai repris la cigarette dans ce centre d'ailleurs). Je suis paumée, aucune aide, paumée

Je comprends genny, tu te sens larguée dans la nature en somme...
Je ne connais pas grand chose pour tout ce qui est structures d'accompagnements en france, étant de belgique, à part les csapa....
Je me permets aussi genny, et par rapport à l'alcool, où en es-tu?
Et si j'ai bien compris, du shale, tu as été hospitalisée? c'est bien ça?

Mais pourquoi n'as-tu pas dit que c'était ton groupe qui t'avait demandé de partir, ils auraient pu te changer de groupe... Leur cacher la vérité te met dans une situation improbable là!!!!
Effectivement Tu pourrais continuer mais tu n'as eu que le sevrage pour le moment, il te manque donc toutes les infos et le travail en bulle, c'est ce qui te fait avancer le plus, c'est vraiment dommage que tu n'ai pas négocier pour rester en changeant un peu les conditions.... 

pour ton fils,il a de l'aide autour de lui pour se remettre alors ne t'en fait pas pour lui,pense plutôt à toi là,tu es plus mal en point que lui en ce moment .  

pour ton logement,il me semble que tu as un camping car non?? ça peut dépanner en attendant mieux.
pour les psys,as tu regarder les CSAPA de ta ville?? sinon,il me semble qu'il y avait une région que tu aimais bien,ne pourrais tu pas y retourner??

bon,on va prendre les choses une par une pour ne pas être dépassé ok?? tu dois partir quand exactement?
est ce que tu es toujours abstinente ? as tu des traitements pour t'aider? as tu des amis dans le coin??
ne te laisse pas aller surtout,il y a toujours une solution si on la cherche  

on est tous avec toi  

Je suis triste aussi de te voir aussi mal.

J'ai rencontré au Shale une femme cultivé, intéressante, réservé mais aussi avec un certain charisme. J'ai ressenti aussi une force intérieur et beaucoup de courage.

Si ça ne va pas reviens vers nous pour te soulager de tout ce mal qui te ronge.

Bon courage Genny Gros Bisous     

Oh, Genny, ça me fait beaucoup de peine de te lire dans cet état !
Je ne me sens pas compétente pour te conseiller, hélas, mais je te soutiens à distance de tout mon cœur.
Cristal a bien raison : une chose après l'autre, et des solutions vont se trouver, ce n'est pas possible autrement.
C'est vrai, ton fils vit une situation très difficile, mais tu ne peux pas l'aider, l'épauler si tu ne vas pas bien toi-même. Tu as besoin de t'occuper de toi en premier lieu.
De tout cœur avec toi, comme tout le forum  
  

Des nouvelles, Genny ?  
  

Merci à tous de m'avoir répondu
Je suis dans un état épouvantable. Sortie de l'hôpital psychiatrique où il n'y avait rien à faire que fumer et arpenter les couloirs. J'ai juste vu un psychiatre qui m'a augmenté les anti dépresseurs et ai rendez vous avec l'alcoologue dans un mois (elle garde un mauvais souvenir de mon dernier passage : refus de parler en groupe (c'était de la pudeur), toujours en vadrouille (j'en ai besoin quand ça ne va pas et voulait me maintenir en forme). Bref j'ai une mauvaise réputation et je pense que c'est pour ça qu'ils ne voulaient pas me laisser sortir du bâtiment plus d'une demie heure  (j'ai pris 50 minutes et ai eu droit à une remarque).
De retour chez mon hébergeur, qui est parti pour une ou deux semaines, ne sais pas, j'essaie de voir si je trouve un logement ici mais à chaque fois ça me provoque une angoisse épouvantable, je me réveille la nuit en me demandant comment je vais faire pour vivre seule dans cette ville où je ne connais personne avec le minimum vieillesse. Et le déménagement, comment procéder, je suis perdue et tombe de plus en plus. Ca fait deux jours que je n'ai pas touché à l'alcool le soir mais je sais que je vais replonger. Je ne vois plus d'issue, désolée
J'ai avalé des tranquillisants pour pouvoir dormir et ne plus penser mais ils ne m'ont même pas fait d'effets. Je me demande comment je vais arriver à dormir et surtout j'ai peur de demain

Genny, Genny....
une chose à la fois.
Oui ta situation est compliquée.
Mais on peut toujours trouver des solutions.

Mais déjà, tu le sais, une rechute ne fera que te compliquer la vie et te poser de nouveaux problèmes, ça ne résoudra rien, bien au contraire....

alors la première chose que je veux te dire, c'est qu'aujourd'hui tu ne bois pas et demain n'existe pas.
En tout cas demain tu auras les idées plus claires.

Tu ne vois pas comment tu peux habiter dans cette ville où tu ne connais personne avec tes faibles ressources ?
qu'est ce qui t'obligerait à rester là ?
une fois que tu auras déterminé où tu souhaites vivre, tu peux prendre contact avec une assistante sociale pour t'aider à déposer un dossier de demande de logement social : pour un petit logement (studio, t1 voire T2) le loyer est raisonnable et pourrait être couvert à peu près intégralement par l'APL.

Effectivement tu ne peux pas trouver une ville que tu connaisses pour t'installer ??? Il y a des foyers aussi, il faudrait que tu vois une assistante sociale....
D'autre part, pour les antidépresseurs, il faut 15 jours pour qu'ils fassent de l'effet, alors ça va venir, mais n'oublie pas de les prendre et sans alcool, ce dernier empêche leur plein fonctionnement... 

j'allais dire aussi que je ne suis pas sûre que ton traitement d'antidépresseurs te soit bien adapté, il faudrait peut-être revoir un médecin si ça ne va pas mieux dans quelque temps.....

Le problème c'est qu'un AD plus de l'alcool ça fait pas bon ménage, l'alcool potentialise le médicament et l'empêche d'être efficace comme il devrait, mais de toute façon, il faut un peu de temps. Ils ont du te prescrire en même temps que l'anti dépresseur un anxiolitique pour attendre que l'AD fasse effet!

Bonsoir
Je n'ai pas repris l'alcool, j'ai envoyé un mail à ma famille dispersée pour tenter d'ouvrir le dialogue et savoir ce qui s'était passé dans notre jeunesse (conseil du Shale), tant de point restant incompréhensibles pour moi (rejet de mes frères et soeurs). Peut-être mon mail était mal tourné (c'était un appel à l'aide) mais je ne sais plus trop ce que je dois ou ne dois pas dire. Pas de réponse. J'ai dû être maladroite, sais pas, sais plus.
Le tabou concernant notre enfance est très fort dans ma famille, à chaque fois que j'ai tenté autrefois de parler de certaines choses, je me suis fait incendié. Je pensais que, peut-être ils avaient avancé et que nous pourrions parler de certaines choses sans tabou mais apparemment non, je dois me taire, je suis la malade de la famille, pas ma mère qui était pourtant mythomane, théatrale, violente physiquement et verbalement et suicidaire. Nous avons été bien élevés dit mon frère, je garde un très bon souvenir de notre enfance.
Ca me rappelle un peu le livre de Lionel Duroy (le chagrin) et le rejet de toute sa famille qui n'a pas supporté qu'il raconte.
Je n'arrive toujours pas à avancer concernant le lieu où je pourrais habiter, est-ce que j'attends de me faire virer au retour de mon hébergeur, j'avoue que je ne me comprends pas. L'angoisse, la dépression, la solitude m'empêchent de faire le moindre pas en avant.
Et pour le moment, je lutte contre mes envies du soir.
Voilà, bonne soirée à vous tous 

Genny , tu n'es pas seule , toute l'équipe est là pour t'aider , comme j'ai relevé sur de nombreux posts" il n'y a pas de problèmes , il n'y a que des solutions " ton histoire me touche beaucoup, la famille ! parlons -en ou oublions là , dommage que nous n'habitions pas la même région , mais je t'en prie, courage , tu vas y arriver grâce au soutien de ce site et tu vas aller vers une nouvelle vie qui t'apportera des bonheurs simples mais appréciables , faire le premier pas est très difficile mais il faut se forcer et ensuite la rage de se battre arrive   

bravo pour ne pas avoir repris l'alcool, et tiens bon, c'est vraiment le point de départ pour reconstruire ton avenir.

pour ta famille, je ne connais pas ton histoire, mais je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment pour faire des recherches dans ton passé, alors que tu sembles en pleine dépression et que tu dois d'abord consolider ton abstinence.

Courage Genny, nous sommes avec toi.    

Tu ne connais pas des membres de ta famille plus lointains donc moins impliqués, ou des voisins, qui pourraient t'en parler, ce silence sur ton enfance est toujours très angoissant et participe sans doute à ta maladie alcoolique... 

Bonjour tous et merci encore
J'avoue que j'ai été mal plusieurs fois dans la nuit d'avoir écrit ainsi sur ma mère, c'est pour vous dire, et j'ai 62 ans quel désastre. Le passé me rattrape à toute vitesse.
Je crois en effet que ce n'est vraiment pas le moment. Il faudrait que je me limite à penser à aujourd'hui, et non au passé trop douloureux, ni au futur qui m'angoisse, aujourd'hui seulement.
Bonne journée à vous tous 

Effectivement, pour le moment, il faut te débarrasser de l'alcool et là, pour ça, il vaut mieux avancer un jour à la fois. Tu verras pour les autres problèmes quand tu n'auras plus à te préoccuper de l'alcool... 

Je suis triste et me sent impuissante de te savoir dans cet état.

Courage Genny, je pense à toi.

    

accroche toi, Genny, nous sommes avec toi    

Apprendre à vivre le moment présent seulement n'est pas de l'acquis. Il faut se ramener quand on revit le passé ou qu'on veut voir plus loin.

J'angoissais, il n'y a pas encore très longtemps, mais depuis quelques mois, ma vie est meilleure en ne me projetant pas trop dans le futur.

C'est une lutte présentement de ne pas céder aux envies, mais tiens bon et nous sommes là, si tu as besoin.

J'aurais envie de te conseiller de faire une liste d'un type d'appartement que tu aimerais habiter. Regarder quel endroit te ferait plaisir, qui te permettrait d'avoir une vie sociale et de t'y sentir bien. En établissant tes besoins, c'est plus facile ensuite de poursuivre la démarche. As-tu besoin d'habiter près des services parce que tu n'as pas de voiture? En campagne? En ville? Sans te mettre de pression, mais y réfléchir et voir ce qui te conviendrait le mieux.