Besoin de vos avis et témoignages

J'aurais besoin de vos avis et témoignages sur ce que je constate en moi depuis quelques temps :

Les cravings se font de plus en plus rare maintenant que je suis dans ma 7em semaine de nouvelle abstinence mais l'épisode que je viens de vivre avec l'angoisse de l'attente de mes résultats d'analyses me donne l'impression que c'est plus une angoisse qui subsiste et qui est encore à comprendre pour qu'elle disparaisse petit à petit mais qui ne débouche pas systématiquement sur l'obsession de l'alcool...


Je serais intéressé de savoir si vous avez ressenti le même sentiment au bout de plusieurs semaines d'abstinence.

A bientôt amis(ies) onsaidiens(nes), bises et amitiés de

capitaine     

Bonjour Capitaine :-)

Je ne me sens pas assez solide pour répondre à ta question, mais je suis en train de lire des chapitres d'un livre intéressant sur les addictions "Les dépendances, ces fantômes insatiables", Gabor Maté https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabor_Mat%C3%A9) et il y a justement un segment qui pourrait t'intéresser, c'est un pavé, mais il vaut la peine :-) :

Le stress est très présent dans l'écologie de la dépendance. Revoyons rapidement une parie de ce que nous avons appris à ce sujet afin de pouvoir appliquer ces connaissances à l'écologie du rétablissement :
N.B : en rouge, mes mots pour toi :-)


- Les agents stressants sont les déclencheurs externes de la réaction de stress physiologique, qui est un maelstrom de sécrétions hormonales et de décharges nerveuses auquel participent pratiquement tout les organes et tous les systèmes de l'organisme

- Les agents les plus stressants sont liés à la perte de contrôle et au sentiment d'incertitude qu'une personne éprouve à l'égard d'aspects importants de sa vie personnelle, professionnelle, économique ou psychologique (c'est un peu ce que tu nommes, ton angoisse avant les résultats, je vis la même chose présentement avec un petit problème de santé :-) )

- Le stress interagit très fortement avec la biologie de la dépendance dans le cerveau

- Le stress, comme l'isolement émotionnel ou le sentiment d'être dominé, modifie le cerveau de manières qui font augmenter son besoin de sources extérieures de dopamine, c'est à dire qui accroissent son risque de dépendance

- Le stress est un déclencheur majeur d'abus de substance psychotropes et autres comportements de dépendance, et il est le déclencheur de rechute le plus prévisible (tu fais bien de te méfier, de vouloir comprendre)

- Une personne peut devenir accro aux hormones de stress elles-mêmes

La dépendance est souvent une tentative malavisée de soulager le stress, mais elle n'est malavisée qu'à long terme. À court terme, les substances et les comportements qui créent une dépendance agissent pour soulager le stress. L'approche écologique du rétablissement doit par conséquent s'attaquer aux stress dans la vie d'une personne, car il est impossible de refroidir les circuits du cerveau dépendant s'ils sont sans cesse réchauffés par le stress chronique.

Le déclenchement de la réaction de stress est très étroitement lié à la façon dont la personne perçoit la situation. Autrement dit, c'est nous qui donnons un sens aux événements, selon nos antécédents personnels, notre tempérament, notre forme physique et notre état d'esprit au moment où ils se produisent. Par conséquent, notre degré de stress peut dépendre moins des circonstances externes que de notre aptitude à prendre soin de notre bien-être physique et émotionnel. Nous pouvons aussi  nous imposer des stress chroniques en raison des croyances bien ancrées en nous-mêmes et sur la façon dont nous devrions agir. Par exemple, certaines personnes sont incapables de refuser quoi que ce soit à leur patron ou à leur partenaire, leurs enfants adultes ou leur famille. Mais cela a un prix- elles y laissent leur santé physique, leur bonne humeur ou leur paix d'esprit. La dépendance apparaît alors comme un "antidote".

Voir la dépendance comme le seul problème équivaut à ne pas tenir compte du contexte qui l'a déclenché au départ.

Dans la plupart des cas, les facteurs stressants sont d'ordre émotionnel. Ainsi, toute personne qui veut maitriser une dépendance doit être disposée à entreprendre une thérapie ou quelque autre démarche pour examiner honnêtement et sans détour les facteurs de stress émotionnel qui déclenche ses comportements de dépendance, qu'ils émanent de son travail, de son mariage ou d'ailleurs.

Encore une fois, pour se libérer de l'emprise de la dépendance, il faut être pleinement conscient : il faut être pleinement conscient de ce qui nous garde dans un état de détresse de stress. Nous devons déterminer consciemment pour quelles raisons nous négligeons nos émotions et sommes incapables de nous affirmer ; pourquoi nous refoulons notre créativité et nions nos besoins d'attachement et d'intimité. Dans l'écologie du jardinage, il ne suffit pas d'arracher les mauvais herbes. Si nous voulons cultiver une belle fleur, il faut lui offrir les conditions qui lui permettront de s'épanouir. Il en va de même dans le domaine de l'écologie de l'esprit. (cette dernière phrase, Tulipe va l'aimer, elle aime jardiner hihi)

Peut être envisager des séances de relaxation,  du style petit  bambou.
Les 8 premières sont gratuites. 
Sinon hypnose ou sophrologie...

J'adore effectivement ce genre de métaphore 
Dis donc tu commences à avoir de sacrés bons supports ppp, intéressants , merci
Pour résumer,  on ne peut changer la structure,  mais l'aménager différemment.

tulipe noire a écrit:

hihi 

C'est  très imagé cette expression "écologie de l'esprit " je vais la garder en mémoire. 

tulipe noire a écrit:C'est  très imagé cette expression "écologie de l'esprit " je vais la garder en mémoire. 

C'est une traduction ce livre, Gabor Maté est anglophone et vit à Vancouver. Je le vois un peu comme karila canadien :-).

Son livre est bien écrit, changer les mots pour moi est péché hihi Je préfère la pêche comme tu le sais, pas le fruit bien sûr, quoique même sure, le fruit peut être bon, bon j'arrête! de poisson hihi

tu as encore abusé de tisanes 

tulipe noire a écrit:tu as encore abusé de tisanes 

L'avenir est aux buveurs d'eau 

Très bien documenté PPP bravo.

Merci pour les infos Tulipe.

 

Jeff

Merci beaucoup PPP, pour ces extraits de ce livre qui me parlent !!

Il y a une phrase que tu as ajouté qui me parle beaucoup : l'angoisse du résultat     !!

Cette angoisse m'a accompagné tout au long de ma vie dans tous les domaines et a contribué à ma MA.

Le travail avec ma psy permet de comprendre petit à petit l'origine de cette angoisse pour en être libre ...

Encore merci pour ce partage ami PPP, bonne journée, amitiés de


capitaine     

Merci pour ta réponse Tulipe Noire,

je pratique quand le stress monte des exercices de relaxation basés sur l'attention du souffle et des pensées qui me font du bien     !!

Mais j'accepte que pour l'instant, si l'angoisse monte trop, je prends un anxio tant que cela sera nécessaire   ...

Bonne journée à toi Tulipe Noire, bises et amitiés de

capitaine     

Hello les onsaidiens(nes),

Toujours au sujet de l'obsession de l'alcool qui diminue nettement malgré que je reste d'un tempérament anxieux, j'aimerai savoir si dans mon cas de ma 7em semaine de nouvelle abstinence, la THP commence à diminuer pour être remplacée par les "bonnes endorphines".

Car je ressens un changement pas désagréable, au contraire,  mais qui me déroute un peu, car j'ai du mal à me rappeler  des débuts de mon anciennes abstinence qui datent de 10 ans et demi...

Bonne journées à tous et à toutes, bises et amitiés de


capitaine      

Tu es à presque 2 mois d'abstinence ,la machine à fabriquer la THP se met en veille totale en 3 mois mais comme tu as déjà été abstinent durant de nombreuses années,il est possible que cela se fasse plus tot  Ce qui veut dire qu'effectivement, tes endorphines naturelles remplacent quasi totalement la THP d'où ce sentiment de bien être, tout est naturel en toi et avec la certitude que tout va bien au niveau des analyses ,tu es comme remis à neuf ce qui est une sensation très agréable
Pour tes angoisses, ce sont celles que tu as toujours eu au vu de ton histoire, maintenant que tu n'as plus l'alcool pour les masquer ou les déformer, elles ressortent mais elles ne sont plus amplifiées ou faussées ,tu peux donc mieux les appréhender et les combattre avec tes soignants 
Tu suis le bon chemin là capitaine ,continue sur cette route 

Merci Cristal pour ta réponse,

Ton explication me donne des pistes concernant la THP et la durée de son action.

à l'époque des débuts de mon ancienne abstinence, je ne connaissais pas ces informations concernant la THP...

Mais c'est difficile pour moi d'expliquer avec des mots ces changements qui sont agréables, mais nouveaux   !!

Et tout à fait d'accord avec ton analyse concernant les angoisses que je peux maintenant observer sans la déformation de l'alcool et les travailler avec ma psy   !!

Merci encore pour ton soutien Cristal, bonne journée, bises et amitiés de


capitaine     

Pour moi l'angoisse de mal faire, le stress ont abouti à ma maladie alcoolique.

Au travail d'abord dans une ambiance de bistrot faire comme les autres quel con!
En plus j n'aimais pas mon travail.
lorsque j'étais au collège j'avais prévu de préparer l'entrée du diplôme pour devenir instituteur,
mais ma mère s'est remariée et je l'ai suivi à Rennes. en 1967 je me suis retrouvé coupé de mes racines je ne connaissais personne,
et je me suis retrouvé dans un lycée de 1500 élèves, la galère. là dessus est arrivé Mai 68, les occupations des bahuts, des facs et les confrontations
avec les forces de l'ordre.

Bref une année de gâchée, j'ai donc pris la décision de préparer un BEP de mécanicien-monteur et un CAP d'ajusteur.

Après direction Citroën et là la vie avec la consommation d'alcool commence. j'avais 20 ans.

J'ai eu des périodes d'abstinence de 7, 10 ans le divorce et je me suis relevé grâce à mon amour de jeunesse.

Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que son fils de 19 ans soit tué dans un accident de voiture, 5 morts et un blessé grave.

Les année qui ont suivi furent chaotiques mais sans grand danger jusqu'en Mai 2019 où là j'ai fait ma 2ème TS car la fille de ma femme faisait un break avec nous que nous
n'avions pas compris mais l'absence de son fils de 10 ans nous pesait trop J'ai recommencé en Janvier 2020 et fait un séjour de 6 semaines en hôpital psychiatrique.

Depuis je suis redevenu abstinent, tout ça pour dire qu'il faut toujours être vigilent.

Un seul verre et l'on retombe vers le fond.

Bonne journée à tout le monde

Jeff

merci pour ton témoignage Jeff, qui me permet de mieux te connaître .

Tu as eu des périodes très difficiles dans ton existence, comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs...

Mais, il faut sans se décourager ( et je sais que cela n'est pas facile ..), chercher à comprendre ce qui a déclenché notre MA avec tous les moyens qui nous conviennent (psy, MAB, forum Onsaide, etc..) pour aller vers une abstinence heureuse.

Bonne journée à toi Jeff, amitiés de

capitaine     

Très intéressant ce fil....Ces angoisses, en dehors de l'alcool, elles existent souvent. Le malade alcoolique a un tempérament anxieux par nature, alors il faut peu de chose pour réactiver nos angoisses, même si on ne pense plus à l'alcool pour les calmer. Pour ma part, quand j'ai une angoisse, je ne la fuis pas, je la regarde en face et je la mène jusqu'au bout. Bon, prenons la prise de sang. À supposer qu'en recevant mes résultats, ils ne soient pas très bons. Je me dis d'abord : et bien heureusement que j'ai fait cette prise de sang, tout ce qui ne va pas et qui est pris à temps est en général soignable et guérissable.....Ensuite j'appelle mon toubib pour avoir des précisions et là, fréquemment je me rends compte que ça ne valait pas le coup d'angoisser, que c'était un petit dérèglement, mais sans gravité. S'il y en avait eu un de grave, je me serais fait soigner.....Une autre de mes angoisses : mon PC qui tombe en panne, c'est complètement idiot, mais c'est un truc qui m'angoisse énormément. Alors je vais d'abord me faire un café le temps de laisser tomber un peu la pression. Ensuite, j'y regarde de plus près et je me dis que, de toute façon, si je n'arrive pas à le réparer, je pourrai toujours l'emmener chez le réparateur, que ce n'est pas un gros problème. Et là, je suis à nouveau calme pour me pencher sur le problème que je résous en général moi-même;...

Merci Shale, ton témoignage est parlant , concernant par exemple ton angoisse que ton PC tombe en panne.

J'ai aussi constaté que dans l'ordre :

-la reconnaissance de l'angoisse et son acceptation sans culpabilité (exemple l'angoisse de faire faire des analyses médicales)

-suivi de l'action  ( je prends rendez-vous avec le médecin, puis je vais au labo)

me fait baisser l'angoisse, voir la supprime...

Personnellement, j'avais longtemps tendance à ne pas agir et je restais avec mon angoisse bien fixée en moi   !!

En tout cas, ton témoignage me conforte dans ma démarche de ne rien nier de ce qu'on ressent   !!

Bonne journée Shale, bises et amitiés de

capitaine     

Oui c'est très juste ce que tu dis Shale. Face à l'angoisse, qui fait intrinsèquement partie de notre vie ... la bonne méthode c'est de respirer, de s'accorder un petit temps , ça fait dégonfler la bulle , puis d'affronter. 
Se jeter sur de l'alcool ou autre ne fait que mettre de côté l'angoisse, mais ne la fait en aucun cas disparaître. Et, en faisant ça on double l'angoisse d'une autre substance toxique : la culpabilité. 
Mélange hautement explosif !!

C'est vrai aussi Béatrisse1, que si on ne se donne pas un petit temps de recul en cas d'angoisse brutale,  nous autres MA risquons un craving et on risque de se retrouver un verre à la main sans rien y avoir compris   ...

Bonne journée Béatrice1, bises et amitiés de


capitaine     

Hello les onsaidiens(nes),

Voilà, le Capitaine est vacciné (pour la 3em fois)   !!

J'ai pu faire avancer mon rdv de vaccination covid de 14h45 à 10h50 et je n'ai pas attendu, pour l'instant, ni douleur au bras, ni symptôme   !!

J'ai pris la décision d'avancer ce rdv pour éviter les cogitations inutiles et actuellement, pas d'angoisses ni de craving !!

Cette semaine était la semaine médicale entre les prises de sang , les résultats d'analyses et la vaccination...

J'ai donc évité la procrastination...

Bonne journée à vous amis(ies) onsaidiens(nes), bises et amitiés de

capitaine   

C'est super que tu aies pu avancer ton rdv,pas besoin de t'angoisser toute la journée. Tu n'auras pas de symptômes avant 5 ou 6h après l'injection et encore,si tu en as
Une bonne chose de faite 

Bravo Capitaine...

Tout ce qui est dit sur ton fil Capitaine me touche beaucoup et je me reconnais parfaitement dans ces différents avis

Jeff

Merci Cristal  pour ta réponse et tes précisions concernant les symptômes après vaccination.

Comme tu dis, c'est une bonne chose de faite   !!

Bonne journée à toi Cristal, bises et amitiés de


capitaine