Je veux l'aider mais je n'y arrive pas...

Bonsoir à tous,

Ce soir, je commence à vous écrire car j'aimerai aider ma mère.

Elle a commencé à boire il y a quelques années puis cela s'est aggravé suite à la mort de son père. Ensuite, une maladie génétique sans remède a rendu mon père handicapé. Ma mère est donc constamment obligée de s'occuper de lui car il a de plus en plus de mal à se déplacer. Elle s'est donc mis à boire de plus en plus, reprochant énormément de choses à mon père (à propos de choses qui se sont passées lorsqu'il n'était pas handicapé), ne supportant plus de le voir et n'arrivant pas à assumer toutes les tâches... D'autant plus que moi et ma soeur ne vivons plus à la maison, nous ne sommes pas souvent là.
J'essaie de les aider à s'en sortir. Ma mère est allée dans un Centre de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie, a essayé un traitement mais ne l'a pas tenu et a rechuté. Avec ma famille, nous l'avons aidée pendant un certain temps pour qu'elle recommence, ce qu'elle a fait depuis peu. Mon père est parti en rééducation car il en a besoin et aussi pour laisser un peu d'espace à ma mère mais il rentre le weekend. Je suis actuellement chez eux. Je me suis rendue compte que ma mère prenait mal son traitement et elle s'y est remise cette semaine. Elle a pris les médicaments, n'a pas bu une goutte puis mon père est rentré ce soir. Elle avait bu. Encore les reproches, elle est assez agressive, insulte mon père.
Je ne sais plus quoi faire pour les aider tous les deux. Ma mère nous a dit que si elle n'arrivait pas à s'en sortir toute seule elle irait en cure après l'été mais j'ai peur, la situation devient dangereuse, elle prend parfois le volant alors qu'elle a consommé de l'alcool et puis elle est de plus en plus agressive..

J'espère que vous pourrez me conseiller... Même en parler me fait du bien. C'est difficile de voir ma mère souffrir comme ça sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je me sens impuissante... aidez moi s'il vous plaît.
Merci pour tout par avance,

Ektadeer

Visiblement, ta mère ne peut pas supporter l'état de dépendance où est ton père.
Il faudrait qu'elle se fasse soigner, mais si au retour, elle se retrouve à nouveau à s'occuper de lui, il me semble plutôt évident qu'elle rechutera.
Pour le moment, il faudrait trouver une solution pour que quelqu'un ou un établissement s'occupe de ton père, je ne sais pas si c'est possible, au moins le temps que ta mère se soigne, même plus s'il le faut , car je pense que là, elle n'en peut plus....
Le mieux pour l'aider, c'est de lui dire d'aller se faire soigner, que lorsqu'elle est alcoolisée personne n'a envie de l'écouter car c'est l'alcool qui parle et ce qu'il dit n'est pas intéressant. Vous faites donc la même chose, si elle vous parle agressivement alcoolisée, vous l'ignorez en lui disant, c'est l'alcool qui parle, ça ne m'intéresse pas.
Lui proposer une cure serait sans doute la meilleure solution on pourra te donner des adresses. Elle peut aussi se rendre dans un CSAPA, un centre de lutte contre les addictions, il y en a dans chaque ville, tout est sur place, médecin, psy, alcoologue et c'est gratuit.
Mais ça ne gèrera pas le problème de ton père et à mon avis c'est par ça qu'il faudrait commencer....
Dis nous en un peu plus sur la prise en charge de ton père et quel rôle ta mère joue dans cette prise en charge...

Merci beaucoup pour votre réponse.

Je vais essayer d'ignorer ce que dit ma mère mais ce qui est très difficile c'est de la voir rabaisser mon père alors qu'il est malade... j'ai du mal à rester indifférente. J'essaie de faire au mieux.

Elle s'est déjà rendue dans un CSAPA. Elle va même aux réunions d'un MAB. Mais elle n'arrive pas à suivre ses traitements en effet parce que mon père est toujours là. L'état de mon père s'empire de jour en jour. Il ne peut presque plus marcher, il se déplace avec un déambulateur, voir un fauteuil roulant. Il travaille encore mais cela devient difficile. Ma mère doit être là pour lui, elle est tout le temps stressée si il tombait ou ce genre de chose. Et puis elle doit s'occuper d'un grand nombre de démarches administratives. Comme je le disais il est actuellement en centre de rééducation. Quand il n'est pas là ma mère arrive à gérer, et je pense que c'est en partie parce que je suis là, si elle était seule je ne sais pas comment ça se passerait... Mais pour le moment c'est quand mon père revient que la situation dégénère.

Avec ma soeur, nous en avons discuté. Nous sommes d'accord pour dire qu'il faut qu'elle se sépare de mon père temporairement, même voir définitivement. Nous allons essayer de trouver une structure d'accueil. Je ne peux pas prendre mon père chez moi, je suis étudiante, mon logement n'est pas adapté. Et celui de ma soeur non plus...

Je pense qu'elle veut s'en sortir mais elle est submergée par l'attention qu'elle doit porter à mon père. Je crois qu'elle ne l'aime plus, elle m'a déjà dit qu'elle aurait mieux fait de le quitter avant. Je lui dis que ce n'est pas trop tard, que ce n'est pas parce que mon père est malade qu'il n'y a pas de solution. Elle me dit qu'elle ne veut pas qu'il parte. C'est contradictoire mais je pense qu'elle n'accepte pas la situation de mon père, que c'est trop lourd pour elle...

Je ne sais pas si elle est prête à faire une cure, et je ne veux pas qu'elle se vexe si je lui en parle même si je lui en ai déjà parlé. Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet, je ne veux pas qu'elle croit que je veux me débarrasser d'elle ou quoi que ce soit...

Encore merci, ça fait vraiment du bien de pouvoir parler...

Dans tout ce que tu dis, c'est vrai que c'est le cas de ton père qu'il faut d'abord règler, mais ce n'est pas forcément à vous de le prendre en charge. Il peut avoir des aides à domicile qui épargnerait à ta mère tous les soins qu'elle doit lui donner. Le mieux serait qu'il puisse intégrer une structure pour lui, mais je ne sais pas si ça existe.
Quand elle est sobre, tu peux lui dire que tu comprends qu'elle a des raisons de s'alcooliser, mais que ça ne va pas arranger les choses au contraire et que ça la met en danger, que tu ne supportes pas son agressivité quand elle a bu. Tu lui proposes de faire une cure pour elle, pour se retrouver elle et faire le point sur le fait qu'elle s'alcoolise et pourquoi.
Si tu ne peux pas lui parler, tu peux lui écrire , le papier, elle finira par le lire.
Dis lui aussi, que tu comprends que ce soit très lourd de s'occuper de ton père, mais qu'elle n'a pas à le descendre car c'est tout de même lui qui souffre le plus dans cette histoire, il est handicapé et il se fait traiter plus bas que terre, je crois qu'il faut qu'elle l'entende.
Et puis quand elle a bu, essayez de l'ignorer pour bien montrer que le chantage à l'alcool, car il s'agit un peu de ça, et bien ça ne marche pas avec vous, qu'il y a d'autres solutions à trouver..
N'hésite pas à venir nous en parler autant que tu veux, il y a toujours quelqu'un pour répondre.... 

votre situation n'est facile pour personne... c'est douloureux de se voir diminuer, et de voir un proche devenir dépendant.
vous avez besoin en effet de vous faire aider par des professionnels, afin de permettre à tout le monde de reprendre sa place. 
En fonction de la pathologie et de l'âge de ton père, il peut exister des structures d'accueil, au moins temporaires. Cela permettrait à ta mère (ainsi qu'à ta soeur et toi) de souffler, et de prendre du recul face à la maladie. 
Courage à vous  

Je lui ai souvent dit ce genre de choses. Je ne lui en veux pas, je lui ai toujours dit que je savais que c'était très dur, qu'elle n'était pas une surfemme et qu'elle avait le droit de craquer mais qu'elle ne le faisait pas de la bonne manière. Je sais aussi que je ne suis pas à sa place et je lui ai dit que je ne la jugerai jamais, que pour moi l'alcoolisme n'était pas une honte à avoir, que ça arrivait à plein de gens et qu'on peut très bien s'en sortir.
Il reste des problèmes non réglés entre mon père et ma mère, des trucs du passé. C'est pour ça que je pense qu'ils doivent se séparer, plus j'en parle et plus ça devient une évidence... C'est difficile pour moi aussi de me mettre la réalité en face, la séparation est difficile à accepter...

Je crois que le fait qu'elle accepte sa maladie même si elle me ment pour beaucoup de choses me convainc qu'elle peut s'en sortir. Le lendemain, quand elle est sobre, elle regrette de nous avoir fait vivre ça, que ce soit à moi ou à mon père. Je n'en doute pas, je sais que quand on boit on dit beaucoup de choses qu'on ne pense pas. Je sais très bien qu'elle ne veut pas nous faire de mal.

Je pense vraiment qu'à l'heure actuelle, elle ne pourra pas s'en sortir sans cure et sans séparation. Je déteste la voir souffrir, je ne veux que son bien-être, je veux qu'elle revive et qu'elle se rende compte que la vie est belle et surtout que toute ma famille et moi on est présents pour elle, quoi qu'il arrive...

Ce soir, c'est la première fois que je me décide à en parler à des personnes extérieures et qui savent de quoi elles parlent, encore merci...

Une dernière question... existe-t-il des suivis psychologiques adaptés à l'entourage..? Le poids me pèse également. C'est assez difficile...

Tout à fait. Dans les MAB, ce sont des mouvements d'anciens buveurs, il y en plusieurs sortes en France, chacun a en général un groupe qui prend en charge l'entourage. Un alcoologue peut aussi prendre l'entourage en charge. Tu peux aussi te faire suivre personnellement par un psy pour tenir le coup moralement.
Et puis tu viens en parler autant que tu veux, ça fait du bien de poser ses valises. Si tu as besoin d'adresses, nous essaierons de t'en trouver, alors n'hésite pas.... 

Je vais essayer de me renseigner. Je me disais toujours que je n'avais pas le droit de ne pas aller bien pour que ma mère n'ait pas à s'inquiéter et pour essayer de lui communiquer ma bonne humeur mais je ne peux pas le nier, mon moral en prend quand même un coup et j'arrive de moins en moins à le cacher et à le supporter. Je ne veux pas qu'elle m'emporte avec elle, je veux rester forte pour qu'elle s'en sorte !

Le problème avec un malade alcoolique c'est de devenir co dépendance de sa maladie. Tu prends à ton compte ses problèmes avec l'alcool, tu ne vis plus que pour ça, tu ne penses plus qu'à ça, tu n'existes plus toi même , la maladie de ta mère vous bouffe complètement.
C'est pour ça qu'il faut éviter de s'intéresser à elle quand elle a bu, ne pas accepter de lui parler si elle est alcoolisée, la tenir à l'écart de votre vie tant qu'elle ne se fait pas soigner et surtout vivre pour vous...Si ton père est pris en charge d'une façon ou d'une autre, il faudra que ta mère se fasse soigner, mais là aussi, ce ne sera pas aussi évident car il y a le problème de la dépendance qui fait que son corps a besoin d'alcool. Mais comme elle n'est pas dans le déni, ce sera sans doute plus facile, mais nous en reparlerons... 

J'ai pris le temps de lire toutes les notions que tu as expliqué sur le lexique des mots courants utilisés en alcoologie... et je me suis un peu retrouvée dans la définition de la co-dépendance en effet. Je vais tenter de l'ignorer. D'en parler à mon père aussi (ce sera peut-être moins facile parce que c'est une tête de mule!).

La seule chose qui me fait peur c'est qu'elle se mette en danger au volant, ou dans une autre situation. Dans ces cas là, je réagirai bien entendu même si je ne serai pas éternellement là pour la surveiller. Après tout c'est vrai, j'ai ma vie.

Étape numéro 1, trouver une solution pour mon père. En attendant, je viendrai sûrement vous parler de temps à autre parce que j'aurai sûrement des questions. Ou simplement besoin de parler et pourquoi pas m'investir et parler avec les autres, partager..

Je suis heureuse d'avoir trouver ce forum. Merci d'être autant à l'écoute et réactifs... Je vais essayer de dormir maintenant, bonne nuit SHALE, et je sais, je me répète, mais encore merci !

Je te souhaite une bonne nuit, je vais aussi y aller, et comme je te l'ai dit, nous sommes disponibles pour toutes les questions que tu peux avoir.
Je repense à la voiture, si elle est alcoolisée et que tu es là, tu lui prends les clefs de la voiture et tu les planques...
A demain, dors bien!! 

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, elle a reconnu avoir fait n'importe quoi hier, comme d'habitude. J'ai de plus en plus de mal à être tolérante.

J'ai essayé de parler avec mon père, comme quoi on devait l'ignorer quand elle avait bu, qu'il fallait qu'elle se rende compte seule et qu'elle combatte sa maladie, qu'on ne pouvait pas l'aider quand c'était comme ça. Il n'écoute pas. Il cherche des excuses, je lui dis qu'il ne faut plus qu'ils vivent plus sous le même toit pour le moment parce qu'ils ne se supportent plus. Il me répond qu'il a eu mon oncle au téléphone et qu'ils ont conclu qu'il fallait "qu'elle se fasse soigner". Ils veulent l'envoyer en cure mais je ne suis pas sûre que la forcer soit une solution. Pour moi il faut qu'elle fasse la démarche d'elle-même.

J'ai l'impression d'être sur une autre planète, que les gens ne m'écoutent pas, ne m'entendent pas. Je pense que mon père ne veut pas quitter la maison, ce que je peux comprendre mais je ne vais pas pouvoir les forcer, l'un comme l'autre. Je crois que j'ai atteint mes limites aujourd'hui.

C'est la première fois que je reste enfermée dans ma chambre pour ne pas avoir à leur parler.
Je ne sais pas si c'est une solution, sûrement que non, mais je suis à bout. Ma mère m'a tendu une ce matin "Partage" en me disant que c'était pour m'aider à comprendre sa maladie. Je lui ai dit que je voulais bien mais qu'il fallait aussi qu'elle me comprenne et que je ne pouvais plus supporter la situation. Elle le prend mal. Je lui ai dit que je serai toujours là pour elle mais que j'avais de plus en plus de mal à tenir le coup.

Là elle est partie en voiture, je ne sais où. Je stresse de me dire qu'elle aura sûrement bu en revenant.
C'est trop dur, je n'en peux plus. J'ai envie de m'éloigner mais comment faire ? J'ai peur de les laisser seuls, qu'ils se passent quelque chose...

Tu es dans une situation intenable . Il ne faut pas non plus que tu oublies que tes parents sont adultes et qu'après tout, s'ils ne t'écoutent pas , et bien qu'ils se débrouillent tous seuls. Ils veulent l'envoyer en cure, ça ne servira à rien si ce n'est pas elle qui fait la démarche d'appeler pour y aller, tu as raison. Ton père ne veut pas partir, ta mère non plus, et bien un conseil, tu es leur fille, pas leur père ou leur mère, alors ce sont eux qui sont censés veiller sur toi et pas le contraire.
Alors tu prends tes bagages, tu leur dis que tu reviendras quand ils auront fini de se comporter comme des gamins, que ce n'est pas à toi de gérer leur problème, que tu leur as dit ce que tu avais à leur dire mais que comme visiblement, ils s'en moquent, et bien qu'ils se débrouillent en adultes, ce qu'ils auraient toujours du faire d'ailleurs. Il y a les médecins pour les aider, les assistantes sociales, la famille autre que toi et ta soeur.
Alors ma belle, tu arrêtes d'y penser et tu te prends du temps pour toi, tu vas sinon devenir complètement co dépendante et gâcher ta vie.. 

J'ai quelques responsabilités à assumer en étant ici pour le mois de juillet mais dès le début août, je m'en vais sinon je crois que ça va me bouffer.

J'aimerai pouvoir l'aider, vraiment. Mais là je vois que ça ne sert plus à rien. Enfin elle sait que j'ai toujours été là pour elle et que je le serai toujours. Aujourd'hui je les ai complètement ignorés. Je continuerai comme ça dorénavant.

Encore merci   

Je vais sûrement continuer à poster dans les prochains jours, continuer mon défouloir pour m'aérer la tête. Il est hors de question que je devienne co dépendante ou que j'arrête de l'être si c'est déjà trop tard.

Bonne soirée, merci à ce forum d'exister   

Tu en es consciente donc je ne pense pas que tu entreras dans la co dépendance, mais c'est vrai qu'il faut être vigilant, continue à poster autant que tu le souhaite.. 

Je vais essayer de continuer comme je l'ai fait aujourd'hui. Ce soir j'étais mieux, décidée à ne pas me laisser abattre. Je suis descendue, ma mère avait bu encore. J'ai mis la table, je leur ai préparé à manger et je suis restée avec eux pendant le repas. Je les voyais qui se lançaient des regards plein de colère mais je faisais comme si de rien était. On regardait les sketches à la télé en même temps, j'étais morte de rire alors qu'ils se faisaient la gueule mais je m'en foutais, marre de me pourrir la vie pour eux !

Quand je pense qu'ils ne sont même pas capables de se raisonner pour leurs enfants, en prenant du recul, pourquoi je devrais me donner autant de peine et me faire autant souffrir. Il y aura encore de la souffrance mais c'est fini, plus comme avant. Maintenant je me dis que les solutions sont là, s'ils n'en veulent pas, tant pis pour eux ! :)

Tu peux être fière de toi, tu as très vite compris le risque de co dépendance qui était réel, et tu as réagi en conséquence, c'est une très bonne chose. Pense à toi maintenant, tu as assez pensé à tes parents, ils ont leur vie, ils sont adultes,  tu n'as pas à jouer leur rôle, quoiqu'ils disent...
Courage ma belle!!   

Merci, c'est grâce à toi SHALE car grâce à tes conseils j'ai pu réaliser certaines choses et puis prendre mon courage à deux mains. Je savais jamais vraiment quelle conduite avoir et puis peur de culpabiliser. Mais ça fait maintenant presque deux ans que je subis ça, il était tant que je comprenne un bon nombre de choses. J'espère que je tiendrai le coup !

Je ne sais pas si le reste de ma famille comprendra cette démarche mais tant pis... Ma soeur me soutiendra et c'est le principal. Elle vient à partir du 18 avec ses enfants. J'appréhende beaucoup le comportement de ma mère. Ma soeur voulait lui laisser les enfants pendant une semaine comme j'étais là pour superviser mais je pense qu'elle commence à se poser des questions. Ma mère a beau me dire que ce ne sera pas pareil quand ils seront là, on ne peut pas le nier, il y a un risque... La décision reviendra à ma soeur, enfin j'en parlerai avec elle de toute façon.

Merci pour tous ces encouragements qui me font me sentir moins seule   

Pour ma part, je t'ai conseillée, mais c'est toi aussi qui a lu beaucoup de choses et qui a essayé avec succès de mettre en place ce qu'on appelle en alcoologie "le détachement". Et oui, il était temps, tu as ta vie à faire, c'est ce qui importe pour toi.
Pour ta soeur, je ne laisserais pas mes enfants à une personne alcoolique, qui peut conduire alcoolisée et les emmener je ne sais où, même si elle fait attention, si elle est dépendante, elle boira quand même, il y a un gros risque là... Et puis les disputes entre elle et son mari, ce n'est pas top pour les petits non plus, mais comme tu le dis, ta soeur prendra sa décision....
Et puis pour toi, oui tu vas tenir car tu as intégré l'importance de ce "détachement" (la définition est en haut de ce forum mais tu as du la lire je pense!!! En plus si tu ne tiens pas ta position de retrait, tu sais très bien le risque que tu cours et tu ne le veux pas, alors je suis sûre que tu continueras à te battre et c'est une très bonne chose...   

Je pense que ça va être dur parfois de ne pas être en colère, ou froide avec elle. Je ferai tout pour tenir le coup. Parler ici m'aidera beaucoup je pense.

Pour ma soeur, je n'ai pas envie qu'elle les laisse. Elle verra bien, même si elle hésite, elle m'en a déjà parlé hier. Elle va rester pendant une semaine, elle verra ce qu'elle en pense. Surtout que la semaine où elle laisserait les petits, mon père ne serait pas là. Ca pourrait aider même si je reste dans la peur. La semaine dernière qu'elle a passée avec moi et mon père étant au centre, elle n'a pas bu une goutte (je n'en n'ai pas décelé les signes en tout cas, alors que dès qu'elle boit un peu je le vois très vite, même ma soeur s'en rends compte en parlant quelques minutes avec elle au téléphone).

J'attends de voir l'arrivée de ma soeur.. d'en parler avec elle et mon beau frère.
Merci   

c'est difficile d'appliquer le détachement, mais tu as très vite compris le principe et réussi à l'appliquer ! 
je pense aussi que cela peut être risqué que ta soeur laisse ses enfants à votre mère si elle est alcoolisée, quoique selon ce que tu viens de dire, cela peut minimiser les risques. à elle et ton beau frère de voir. quel âge ont les enfants ?

C'est dur pour des parents de refuser que les petits passent du temps avec leur grand mère, mais il y a des cas où c'est tout de même plus prudent.... Je ne sais pas jusqu'à quel point ta mère est dépendante, car même si elle arrête une semaine, ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas dépendante. Elle se sert de l'alcool comme d'un médicament pour traiter son mal être, qui en l’occurrence est la présence de ton père, mais ensuite ça peut-être autre chose. On ne peut pas faire confiance à une personne malade alcoolique. Elle aura beau jurer qu'elle ne boira pas, il suffit de peu de choses pour que son cerveau réclame sa dose.... 

Les enfants sont très jeunes... 3 et 1 an et quelques donc une qui nécessite encore qu'on la porte, etc. S'ils étaient plus grands, j'aurai pu gérer la situation sans problème mais là c'est difficile.

Elle m'a dit qu'elle buvait quand mon père était là mais je pense que ce n'est pas vrai. Elle veut sûrement me faire croire ça car elle n'a pas bu de la semaine mais je sais très bien que ça ne veut rien dire, qu'elle peut très bien craquer quand il n'est pas là...

Ma soeur et mon beau-frère étaient d'accord pour lui laisser parce qu'on pensait qu'elle allait mieux depuis quelques temps. On retrouvait vraiment notre maman au téléphone. En plus il se trouvait que j'étais à la maison, donc une sécurité de plus. Et puis le fait que je sois là depuis une semaine et demi me prouve que non, tout n'est pas tout rose. Je leur ai dit, ils m'ont dit ne pas savoir quoi faire et qu'ils verraient d'après leur semaine ici avec les enfants.

Je crois que si je ne le sens vraiment pas, j'oserai leur dire que je ne veux pas prendre cette responsabilité. S'il arrivait quelque chose aux enfants, je ne me le pardonnerai jamais.

en effet des enfants aussi jeunes nécessitent beaucoup de surveillance... 

je voulais aussi revenir sur ce que tu as dit, 

elle peut très bien craquer quand il n'est pas là...

tu as bien compris je crois au travers de la lecture du forum que ce n'est pas une question de craquer, c'est que ta mère ne peut pas faire autrement que de chercher de l'alcool, elle en a besoin.... et c'est pour cela qu'elle aura besoin d'aide pour arrêter.

Désolée si mes mots ne sont parfois pas appropriés... Je pense que j'ai beaucoup à apprendre sur la maladie pour essayer de comprendre son fonctionnement même si je sais que je ne pourrais pas prétendre me mettre à sa place.

Je viens de me souvenir d'une de ses phrases. Je lui avais dit que l'alcoolisme c'était une maladie et qu'on pouvait se soigner. Elle m'avait répondu "Oui, il parait que c'en est une". Vous pensez qu'il y a encore une part de déni ? Je n'arrive pas à voir la limite. Elle va voir les médecins, une psy, des infirmières et les réunions de son MAB (je ne sais pas si elle y va tout le temps), elle essaie des traitements et en même temps, j'ai l'impression qu'elle ne croit pas vraiment qu'elle est malade...