Je reviens

Même si vous avez toutes raison, ça fait environ 6 ans que je vois cette doctoresse. On a parfois parlé alcool, mais jamais en premier. Je ne sais pas encore comment je vais faire pour cela. En tout cas pour le sevrage c'est clair, je continue avec mon médecin traitant. Ma psy est une dame qui me donne conseil et avec laquelle je discute des problèmes du quotidien. Je la vois environ tous les 2 mois. Pour l'histoire alcool j'aurais rendez-vous toutes les semaines avec mon médecin. Je vais déjà discuter avec lui de tout ça. Je pense que je dois trouver quelqu'un d'autre et je vais essayer de me renseigner comment faire. La date du 2 février me convient pour commencer une vraie abstinence, car je travaille peu pendant ce mois. J'ai toujours du boulot avec mon petit (je dis petit car il mesure 90 cm à 11ans), mais j'ai les médicaments et ça ira. Bonne nuit

Bonsoir Amanita
je débarque un peu comme un voleur sur ton fil.
Tu as décidé d'arrêter de boire : c'est bien.
C'est ton médecin qui a fixé la date : je trouve que c'est moins bien.
Tu as confiance en lui : c'est bien.
D'ici la date choisie : zone à risque, mais lequel, en sur-profiter ? à toi de voir.
Moi (je parle pompeusement) j'ai préféré fixer la date moi-même.
Peu importe, dans cet état à mon avis seul le résultat compte : stopper la machine infernale.
Ensuite ... savoir pourquoi on en est arrivé là :
le grande question ? psy ? psychanalyste ? psyquelquechose ?
A mon avis dans un second temps !
tous les outils sont bon.
Mais pas une psychanamachoin trop tôt.
Chaque chose en son temps
Mais bon c’est mon humble avis  
et courage soit en colère contre l'alcool  

Bonsoir Pascal, je crois que je dois m'appliquer à arrêter la machine infernal. Le risque de sur-profiter, d'après mes dernières expériences de sevrage, est surtout le dernier jour, pour les autres jours je fais comme d'habitude, je bois trop, mais je fonctionne. J'aime bien lire ton message lorsque tu dis que de savoir pourquoi on est arrivé là est peut être en deuxième temps. D'un côté j'ai l'impression de le savoir déjà. Mais peut être ça me plairais de pouvoir discuter de plein des détails...

Bonjour, Amanita,
Le dernier jour... c'est un moment étrange ; pour moi, c'est à la fois comme si on quittait un ami précieux, on le serre dans ses bras très fort, on "s'en gave" - bref, on prend une "dernière cuite", monumentale -, et à la fois comme si on disait adieu à un toxique, une personne nocive qui nous a fait beaucoup de mal, et on "s'en gave" pour bien le vérifier, s'en dégoûter, en espérant ne jamais oublier tous les mauvais souvenirs...
Mais chacun bien sûr gère ce dernier jour comme il l'entend, et surtout comme il peut.

Contrairement à Pascal et toi, j'ai l'impression au contraire que commencer à essayer de comprendre comment on en est arrivé là est une aide, un soutien pour tenir sa route, aide à consolider la décision "d'arrêter la machine infernale".
Mais sans doute tu en parles et cherches avec ton médecin. Le voir une fois par semaine me semble peu, surtout au début - à moins qu'il y ait aussi des contacts téléphoniques entre deux rendez-vous ?
Quant aux rendez-vous avec ta psy, je suis sûre que ça t'aiderait de la voir bien plus régulièrement que tous les 2 mois !

Courage, Amanita ! Et bonne journée à toi

C'est tout de même une bonne chose que tu vois ton médecin toutes les semaines, au bout d'un moment, ça ne suffira plus, il faudra que tu puisses aller plus loin pour régler tes problèmes, mais pour le moment, renseigne toi discrètement sur les psychothérapeutes qui sont psychiatre et donc remboursés...
Fixer une date, finalement, je me suis dit que lorsqu'on part en cure, on a aussi une date de fixée et ce n'est pas plus mal..En arrivant en cure, on nous envoie boire le dernier verre au village et ce dernier verre a une symbolique très forte. Je m'en souviendrai toujours du lieu, de l'heure, du jour et de ce que j'ai bu..... Maintenant je compte le temps depuis mon dernier verre, c'est à dire presque 17 ans...Tu peux y arriver...

Bonsoir amanita,

Tu auras de toute façon l'esprit bien plus clair et "nettoyé" pour creuser le pourquoi du comment en temps voulu, lorsque le sevrage sera fait.

Le fait "d'organiser" cette période est sûrement importante, et c'est vrai qu'en cure, on y entre pas comme ça un jour au matin
Cette période où tu auras moins de travail ne sera pas du luxe, .... c'est à ce moment là que tu auras besoin de toute ton énergie.

Mais tu peux compter sur nous pour t'en donner, et te soutenir

Je compte sur vous. Il me manquent encore quelques jours pour la nouvelle vie, mais je les vis bien. Ce qui me manque le plus c'est le sport. Actuellement je n'ai pas la force pour en faire, mais je veux me remettre des que j'arrête de boire. Ma famille fonctionne. Mon mari sait que la date arrive et en attendant il m'aide. Mon fils ados ne dit rien et ce n'est pas avec lui que je discute les détails, mais je sais qu'il sent les choses. Et le petit et toujours un petit soleil.

Je suis vraiment contente, car tu vas commencer dans de bonnes conditions, et ça c'est très important.
Courage ma belle!!

sans forcément faire du sport,tu peux peut être marcher,ça peut te faire du bien aussi
en tout cas,tu restes determinée et c'est l'arme la plus efficace contre le petit singe

Demain J-6 !
à lire les échanges je ne suis pas sur d'avoir bien compris : tu pars en cure ou tu fais sevrage à domicile

Je fais un sevrage à domicile et ça commence lundi prochain. Pour la maison je sais comment faire. Pour les rencontres en dehors de la maison je dois faire attention car c'est comme ça que je rechute.

Bonsoir amanita,

Et bien sache que lorsque tu "devras" sortir et rencontrer d'autres personnes, et il vaut mieux pas pendant les premiers jours de sevrage et encore....pour se confronter à l'alcool.
Mais nous n'en sommes pas encore là
Un pied devant l'autre

je travaille encore jeudi et vendredi. Ensuite j'ai le week-end pour finir avec les bouteilles et le lundi je recommence à me prendre en charge. Je le dis et je le répète et je le ferais

Mais je te crois amanita!!!!

Merci, je crois que de le répéter ça me fixe. Comme ça je suis obligé de le faire

Tu sais amanita, je sens que tu es de pleine volonté, mais ce qui me """chipote""", ce sont ces mots "obligé de le faire"...

Je ne veux surtout pas être pointilleuse sur les mots, et je sais que cette date te rassure, mais "j'espère" que derrière ces mots, il n'y a pas la "contrainte", et que tu le fais pour toi

Tu as raison, je ne le fais pour moi, mais c'est moi qui va en bénéficier. D'abord je le fais pour les autres, car alcoolisée je deviens pénible pour toute la famille. Cristal m'avait dit qu'au début elle reste abstinente pour son thérapeute. Moi c'est pareil. Pour l'instant je dois faire pour les autres, parce que moi je m'autodétruirai sans problème. Mais je suis en train de chercher mon bonheur ou en tout cas des choses intéressantes pour moi

Je te comprends amanita.
Bien sûr que nous le faisons aussi pour nous ok..... car il y a le côté "je suis à bout" , mais en partie pour les autres, je ne le nierai pas.
Quand j'ai dit non à l'alcool, avant ça, aucun dialogue ne me touchait, mon mari lui dans le déni total, .... je me fichais de ce que les autres pensaient, j'étais loin.... Seule..... ça aurait été une autre histoire. Mais..... quand on arrive plus à se supporter soi même, que notre vie file entre nos doigts.....LA décision est là.
Je ne sais pas si tu te trouves dans ces écrits....

C'est vrai que lorsque tu dis que s'il n'y avait que toi, tu t'autodétruirais sans problème, ça me fait peur aussi.... On sent que tu vas arrêter l'alcool mais ce n'est pas avec soulagement et joie, c'est parce qu'il le faut en tant que mère de famille....
L'alcool tu ne l'arrêtes pas pour faire plaisir aux autres mais pour retrouver l'estime de toi, l'envie de te connaitre sans ce produit, et l'envie de vivre libre car l'alcool est une prison....
En tout cas, bravo pour commencer lundi, nous serons tout près de toi!!!

tu vas voir que le bienfait de l'abstinence va te donner envie de continuer,quand j'ai commencé,je ne pensais pas arrêter pour de bon mais chaque jour me semblait une renaissance et je n'avais pas envie de perdre ce bien être  
alors lance toi et tu verras par toi même comme il est bon d'être libre et maitre de soi et même si tu dis que tu le fais pour les autres,je pense qu'au fond,tu sais que c'est pour mieux vivre toi tout simplement parce que ça ne peut pas être pire que ce que tu vis en ce moment  
tu n'as rien a perdre et tout a gagner amanita

Hum !
Sais-t-on réellement, et est-on capables, quand on est dépendant, de savoir pour qui on arrête ?
moi je ne m'en souviens pas.
J'étais persuadé que je devais le faire pour moi, l'estime de soi et tout le tintouin ... et je suis persuadé que c'est un bon objectif.
Mais je crois réellement que j'ai arrêté de picoler pour ma fille et pour mon épouse, pour l'image que le leur envoyais, et que je me renvoyais
Ça parait trop externe comme objectif, mais je crois que ça été pour moi un puissant levier.
Puis très vite je me suis battu pour moi, devant l'immédiateté des bénéfices.
Alors te poses pas trop de questions
Lundi prochain ... fonces    
Sopis en colère contre l'alcool !  
et gagnes  

Vrai, sait-on vraiment exactement pour qui on décide un jour d'arrêter de boire ?...
Je me souviens que je l'ai décidé "à la force du poignet" pour prouver à l'homme que ma parole valait des actes, valait quelque chose, ET pour me prouver à moi-même que je pouvais me tenir parole ET pour ne plus avoir honte, me sentir humiliée de m'être mise minable devant d'autres...
Mille raisons petites ou grandes nous poussent à prendre cette décision et toutes sont bonnes, sont bonnes à prendre.
Tu vas le faire, Amanita, on en est tous sûrs et on est tous avec toi !

Je te rejoins Pascal
La décision nous appartient, nous en sommes responsables, mais les motivations peuvent être diverses

J'adore lire vos messages et je me retrouve dans beaucoup de vos réflexions. Tu sais Shale, quand je dis que je m'autodétruirais sans problème, cela dépend à quelle heure de la journée. Avoir un fils handicapé ça nous prends tout le temps, surtout les premiers années. On se sent coupable de l'avoir eu, d'avoir mis la famille dans une telle situation. De ne plus être la femme disponible, de ne plus être une bonne mère pour l'enfant sans handicap, et encore et encore... C'est seulement maintenant que je me sens aussi coupable de ne pas m'occuper de moi et c'est peut-être très bien, car ça montre l'envie de le faire. La dernière fois que j'ai vu mon médecin il me parlait de crise de la moitié de la vie. Alors cette crise est la bienvenue car j'aimerais encore faire des choses.
Et de pouvoir parler avec vous me motive aussi. Merci à tous pour votre écoute virtuelle et vos conseils.

Oh oui amanita, il arrive un moment dans la vie d'une femme (d'un homme aussi peut être) où on se retourner en se demandant "et j'ai fait quoi pendant tout ce temps?.....", sans regretter bien sûr nos enfants, la vie de famille etc.... Mais qui sommes nous là, à ce moment précis.

Pour te dire, c'est à cet âge là aussi que j'ai commencé mon sevrage
Tu parles de culpabilité..... il n'y a ni "responsabilité", ni culpabilité à avoir..... mais tout ça, tu le "comprendras" en temps voulu, quand tu te découvriras.