SE NOYER AUSSI

En fait je ne me vois pas lui interdire l'accès à notre logement. Ce que je souhaiterais c'est que nous arrivions à discuter chacun de notre ressenti dans le plus  grand respect. Rien que cela m'enlèverait un grand poids. L'idée qu'il puisse revenir comme si rien ne s'était passé m'insupporte car je l'ai déjà vécu. Je souhaite aussi que nous avançions. Je ne lui demande pas d'être d'accord avec ma vision et je ne serai pas forcément en accord avec sa vision mais ne pas nier  qu'il y a un hic me ferait du bien. 
C'est sur que j'ai encore besoin de repos et de calme. L'année 2020 a été rude sur plein de niveau et quand je regarde en arrière je me dis que j'ai vraiment été sur tous les fronts. Personne ne prend soin de moi et je dois le faire. Je ne suis pas inépuisable. J'ai beaucoup discuté avec mon psychiatre aujourd'hui et c'est lui qui m'a conseillé d'appeler son psychiatre à l'hopital de jour. Mon psychiatre n'aurait pas souhaité non plus que je reprenne le travail lundi mais je lui ai dit que j'en avais envie et que cela me ferait du bien. Et puis ce n'est qu'une semaine puisqu'après j'ai les vacances de Noel. A la fin de la semaine prochaine nous allons fêter Noel avec nos parents et c'est aussi bien que mon mari ne soit pas là. Je ne m'ennuie pas. La solitude me fait du bien et quand mon mari n'est pas là ma fille ainée passe plus volontiers, j'ai aussi des amis qui passent boire le café. Tout le monde connait le problème d'alcool de mon vie et ce qu'il me fait vivre. Cela fausse le relationnel. Je n'arrive à inviter personne en sa présence. C'est tacite. Chacun a pu être témoin de ses débordements et ce n'est agréable pour personne. Je ne pense pas qu'il s'en rende compte. Quand il a bu et qu'il sort des inepties cela étonne plus d'une personne surtout qu'étant une personne très réservée quand il se lance dans ses loghorrées, tout le monde a compris.

Essaie de prévoir des moments rien que pour toi quand il sera là... Essaie de lui dire avant que tu veux parler avec lui à son retour , que tu as sans doute des torts, mais que lui aussi et que tu aimerais qu'il les reconnaisse à son tour.....Il sera prévenu, ça se passera peut-être mieux.....
Repose toi, je sens que tu en as encore bien besoin....
Gros, gros bisous 

C'est très dur pour moi de pouvoir te dire des mots réconfortants, tant ce que tu vies doit ressembler à ce qu'à vécu ma femme......

Je peux juste te dire ce qu'il s'est passé: Ma femme aussi a vécu tout ce que tu racontes, la désocialisation, le stress, l'angoisse, la fatigue jusqu'à ne plus pouvoir le supporter et souhaiter qu'on se sépare. Ne pouvant m'aider d'avantage, elle a choisi de se protéger elle et nos enfants: Elle a bien fait.
Comme c'est une personne entière à fort caractère, je n'ai pas eu le droit à la case explication remise à plat, mais je ne lui en veux pas, elle n'avait pas le choix. Et j'ai peut-être perdu ma femme, mais ça m'a permis d'avancer, à mon rythme, progresser et comprendre, ce qui me permet maintenant de me rapprocher de mes enfants, ce qui est déjà énorme.

Evidement, si c'est possible, mettre tout sur la table, repartir sur des bases saines seraient l'idéal..

L'essentiel c'est toi et uniquement toi, en plus de ton mari MA, je crois comprendre que tu as plein d'autres problèmes à régler, ça fait beaucoup ...
Alors il faut te protéger et penser à toi d'abord.

Désolé, je ne suis pas le mieux placer pour te soutenir d'avantage, mais je te souhaite vraiment tout le courage pour avancer

Shale, mon mari a vraiment du mal à communiquer sur lui et ses émotions. Il ne se livre, si on peut dire, que lorsqu'il est alcoolisé et à ces moments là il est extrêmement méchant envers moi. C'est un monologue où il n'y a aucune place pour moi. Je dois juste courber le dos et encaisser. A ces moments là, vu ses reproches je me demande ce qu'il fait avec moi. 
J'ai essayé à multiples reprises, à jeun, que l'on remette les choses à plat mais il est dans l'évitement. Chacun d'entre nous reste sur ses positions et cela n'avance pas. Nous avons essayé la médiation, le conseil conjugal. Je crois que j'ai usé toutes les panoplies possibles. Je ne changerai pas qui il est, avec son coté rationnel, ni ce que je suis avec mon tempérament entier et parfois imprévisible. Nos personnalités sont très différentes mais je trouvais complémentaires : à sa rationalité je mets en face ma fantaisie, mon gout de l'inattendu et de la surprise, sa rationalité m'aidant aussi à atterrir, à sa réserve mon extraversion , et nous partageons aussi nos doutes, nos questionnements, nos curiosités, notre gout pour la musique, la culture. Le partage du quotidien dans les taches domestiques est très aisé et équitable. Il a de nombreuses qualités que je ne manque pas de lui énoncer. Mais je n'arrive pas à lui enlever de la tête qu'il se trouve "con" et quand il est alcoolisé "le plus intelligent du monde et moi la connasse". Bien sur que j'ai des torts comme dans tout couple, je ne suis pas parfaite. J'ai beaucoup de mal à accepter de le voir sans arrêt étendu sur le canapé, me disant qu'il est épuisé, alors qu'il ne fait pas grand chose. Nos rythmes sont si différents et encore plus depuis cette année. Alors c'est sur qu'il a besoin de mouvements et moi de calme quand je rentre. Donc c'est vrai que je suis souvent silencieuse et affairée à des activités calmes et seule car j'ai besoin de me ressourcer alors qu'il aurait besoin d'autre chose. Mais je ne suis pas une animatrice de colonie! J'ai aussi une grande complicité avec ma fille ainée qui l'indispose car il se sent à part. C'est vrai que nous partageons les mêmes centres d'intérêts professionnels dont il doit se sentir exclu. Mais ce n'est pas un petit enfant. Il connait par ailleurs la situation précaire dans laquelle je vais me retrouver à la retraite alors que lui a une situation confortable. Il n'a pas l'urgence que je ressens. Si il était stable, et que j'avais confiance en lui je ne me sentirais pas si fragilisée. Depuis des années je me prépare toujours à devoir m'enfuir pour me protéger de ses débordements. Ce n'est plus une vie tenable. Lui me dit que c'est une fuite alors que je parle de protection. Cela veut dire qu'il ne réalise toujours pas ce qu'il m'impose dès qu'il s'alcoolise. Il compare ses alcoolisations au fait que je vais sur internet faire des jeux pour me laver la tête et je lui réponds que la comparaison n'est pas de même niveau. Oui quand je rentre du boulot, j'ai besoin de me laver la tête et de m'isoler. Comment expliquer que mon travail est très prenant et que j'ai besoin d'un sas de décompression. Il n'a jamais rien à me dire et est très silencieux alors je m'égaie. Je ne peux pas encore m'occuper exclusivement de lui quand je rentre. Alors je téléphone à des amis, mes parents, je vais voir mes messages sur ma boite mail, je joue à des jeux idiots pour reprendre pied dans ma vie personnelle. Lui cela fait des années qu'il n'a plus de vie professionnelle et pas de vie sociale en dehors de moi. Et moi j'ai besoin d'espace. Je lui ai déjà dit que j'ai besoin de solitude et de faire des démarches, activités sans lui mais pas contre lui. J'ai toujours aimé faire des choses seule, marcher dans la rue, aller dans une librairie, flaner, boire un café tranquille en discutant avec les voisins de tablée etc.
Le Chat, ton expérience et ton point de vue me sont aussi d'une grande aide. Je ne peux pas être dans la peau d'un MA même si je finis par en avoir une certaine connaissance. De là à m'adapter aux disfonctionnements d'un MA il y a une marge. Depuis 4 ans que nous sommes arrivées dans la ville où l'on habite actuellement il a du avoir au moins 5 ou 6 hospitalisations longues et encore je dois en oublier. Cela me laisse juste des répits car ses périodes d'alcoolisation me laissent épuisée. Les mois, les années qui s'ouvrent à moi ne vont pas être de tout repos avec mes parents très agés qui ne seront pas éternels. J'aurai besoin de soutien et non pas d'un fardeau à mes cotés. Lui n'a plus que sa maman qui est à 600 km et qui a 16 ans de moins que mes parents. Il me demande de lacher le suivi de mes parents mais cela m'est impossible vu leur fragilité. Alors il soupire!

Bonjour Marguerite, 

Quand je lis ton message on voit et on sent que tu es à bout: Tu as tout essayé, sans succès ....

Je ressens de la lassitude, de la fatigue et quelque part, une perte d'intérêt pour votre relation: Tu commences par parler de ce qui vous rapproche, votre complémentarité, puis tu développes tout ce que tu ne peux plus supporter dans son attitude en long en large et en travers et c'est ..... intenable comme tu le dis.
Les insultes ou rabaisser quelqu'un est inacceptable, qu'on soit alcoolisé ou non. Et ce n'est pas le fait d'être impulsive ou entière qui peut qui peut l'excuser.
Crois-moi, ma femme est comme toi, un caractère fort, impulsive et entière (quand elle pense quelque chose elle le dit, et pas en termes feutrés), capable de se mettre dans un état pas possible si elle a égaré ses clés ou si ça marche comme elle le veut, mais jamais je ne l'ai rabaissé.
Les femmes comme vous sont des diamants: Les diamants ont la même structure moléculaire que le charbon, mais pour ceux qui arrivent à retirer ou voir au delà la première couche, c'est beau, brillant... Donc tu n'as pas a culpabilisé de ton caractère.

En tout cas, à te lire, je pense que tu as déjà pris une décision qui est de s'éloigner, mais tu ne peux peut-être pas ...

Tu as raison sur toute la ligne, tu n'as pas à supporter la maladie de ton mari, tu as fait le maximum de ce que tu pouvais faire, mais maintenant il faut que tu t'occupes de toi, mais comment faire dans la pratique ?
Effectivement, contacter son psychiatre pour savoir comment la suite va se passer, lui expliquer la situation, je ne sais pas ....

Bon courage

Il est très beau ton dernier message Marguerite, cela permet de mieux comprendre.

Quel dommage cette situation, quel dommage. L'alcool est le diable :-(.

Le chat est la preuve que la prise en charge de notre alcoolisme est possible, mais ton mari semble si fermé. As tu pensé déjà lui faire lire ton dialogue avec nous ici. Surtout celui que tu as avec Le Chat ? Il est très touchant votre dialogue ensemble. Cela pourrait faire réfléchir ton mari peut être ? 

Pour le scénario sans issue, as tu déjà fait les calculs pour savoir quelle serait ta réelle situation financière en quittant ton mari ? En tenant compte de tout ce qui te reviendrait ? Je te rappelle ma tante Lucille, dont je t'ai parlé plus tôt dans ce fil, elle a perdu en finance, mais elle est très heureuse de sa décision et elle a eu assez pour vivre convenablement, c'est ce qui compte pour elle.

Courage encore !

ppp

Merci ppp, merci Le Chat. Merci à toutes et à tous pour vos messages. Cela me permet aussi de réfléchir et d'entendre d'autres visions, de prendre aussi un autre angle. Oui l'alcool c'est le diable! je suis très mal à l'aise maintenant quand quelqu'un boit de façon importante. J'ai des images inscrites et je pense à l'entourage immédiatement. 
La seule preuve de la réussite d'une prise en charge, pour moi, est de ne plus jamais succomber à l'alcool. Je ne suis pas dans la demi mesure. Dès que mon mari a eu des "cailloux" on en parlait et j'espérais que cela ne se reproduirait plus mais malheureusement c'était ouvrir la boite à Pandore. L'escalade s'est toujours faite en quelques jours. J'ai remarqué qu'au moment de ces rechutes plus le temps passait et plus la consommation excessive arrivait très vite. Je réalise aussi qu'il ne suffit pas d'avoir une connaissance pointue et intellectuelle de l'alcool pour ne pas retomber dedans. Cela ne me semble servir strictement à rien. L'appel du produit me semble si forte qu'il apparait bien difficile de s'y soustraire à moins d'accepter de vivre cette période difficile et de demander de l'aide. Mon mari n'y arrive pas. Il passe à l'acte et après il demande de l'aide. Mais le temps que cela se mette en place il s'est alcoolisé pendant des semaines et m'a fait vivre l'enfer. Dans l'attente d'une prise en charge, je dois subir et subir encore. 
Oui j'ai fait des calculs précis de ma situation financière et je devrai partir loin de mon domicile actuel pour trouver logement en location en lien avec mes ressources. Cela ne rendra pas facile le soutien à mes parents. J'essaie de trouver des lieux pas loin d'une gare dans cet objectif. Je ne suis pas très exigeante au niveau standing de vie car je ne suis pas quelqu'un qui fait du shopping. La seule chose à laquelle je fais attention en regardant des annonces est le chauffage car j'ai beaucoup d'arthrose et suis très frileuse. 
Je viens de recevoir sms de mon mari suite à mon mail qu'il a lu. Il n'arrive pas à me répondre car sa réponse ne le satisfait pas.... que dire. Il remet tout en cause ce qu'il veut exprimer. C'est un souci entre lui et lui. 
Non, je ne lui ai jamais fait lire quoi que ce soit sur ce forum. C'est mon lieu. De plus mon mari étant principalement dans le mental, je pense que cela accentuerait. Maintenant j'ai besoin de pratique et non de théorie.

Il n'est pas encore rentré que tu commences déjà à être mal   Tu as essayé beaucoup de choses qui n'ont pas marché tout simplement parce que ton mari n'y adhère pas mais il y a une chose que tu n'as encore jamais tenté: la séparation. Vivre chacun dans un lieu différent pour que tu aies enfin ton espace vital et ton sas de décompression quitte à vous voir ensuite chez l'un ou chez l'autre. TU as besoin aujourd'hui de ton cercle vital où ton mari n'est pas le bienvenu, tu as ta vie où il peut être mais ton cercle qui t'appartient rien qu'a toi et où tu mets qui tu veux en fonction de TOI et pas par obligation.
Je sais que c'est facile à dire quand on a pas l'affect qui entre en jeu ou les problèmes financiers mais comme le dit ppp, il vaut parfois mieux vivre avec un moindre confort mais une liberté totale. J'espère que le rdv avec le psy te donnera des pistes, n'hesite pas à lui parler de ce que tu vis de ton coté, c'est important qu'il entende ta souffrance et ton épuisement.
Tu es à la croisée des chemins là, il te faut choisir la bonne route pour vivre enfin sereinement la suite 

Cristal, détrompes toi j'ai déjà essayé la séparation puisque je suis déja partie en toute urgence durant 1 année. C'est à la suite de cette séparation qu'il s'est arrêté 2 ans. Mais il savait que j'étais encore là d'autant que nous achetions une maison en commun qui était devenue une poubelle. Mais j'avais un logement pour me ressourcer et c'était important. 
Il m'a téléphoné aujourd'hui. Il va mal et quelque part je suis contente. S'il pouvait laisser tomber son masque cela pourrait permettre qu'il rentre en soin. Le mail que je lui ai envoyé, clair et respectueux, l'a affecté. Il reconnait que je touche à ses failles et qu'il contourne ses difficultés en s'en inventant des nouvelles car il se sent en impasse. Je pense que c'est un pas en avant. Je suis d'un naturel optimiste aussi. Son psychiatre de l'hopital de jour ne m'a pas encore rappelée mais je m'y attendais car ils sont en plein déménagement. J'ai dit à mon mari que je l'avais contacté.
Nous arrivons aussi au bout de notre prise en charge de mes parents avec ma soeur. Les auxiliaires de vie venant moins, voire pas du tout, nos parents sont de plus en plus déboussolés. Hier soir ils prenaient leur petit déjeuner. Ma soeur m'a exprimé qu'elle n'en pouvait plus et que c'était trop lourd. Nous avons pu en parler ensemble car j'ai la même vision. Nous allons aller les voir mercredi pour leur dire que nous cherchons un EHPAD. De plus mon père s'est énervé contre l'auxiliaire de vie venu en remplacement. Leurs maladies respectives associées à un service de maintien à domicile déficient avec des changements incessants de personnel ne concourt pas à leur sérénité, ni à la notre. Nous atteignons la limite de leur maintien à domicile dans ces conditions. C'est triste mais c'est ainsi.
Je suis toute contente de retourner au travail lundi pas tant pour le lieu que pour revoir certains jeunes auxquels je suis très attachée. Ils me manqueront à mon départ à la retraite mais pas mon administration.

VMARGUERITE a écrit:. J'ai remarqué qu'au moment de ces rechutes plus le temps passait et plus la consommation excessive arrivait très vite. Je réalise aussi qu'il ne suffit pas d'avoir une connaissance pointue et intellectuelle de l'alcool pour ne pas retomber dedans. Cela ne me semble servir strictement à rien. L'appel du produit me semble si forte qu'il apparait bien difficile de s'y soustraire à moins d'accepter de vivre cette période difficile et de demander de l'aide.

Malheureusement non, ça ne suffit pas car il y a beaucoup (trop ?) d'éléments qui rentrent comptent, parfois inconsciemment....

Le pire, c'est que pour certains d'entre nous, et certainement ton mari, il n'y a pas de volonté de nuire, pour moi c'était peut-être même le contraire, et ça ce n'est pas facile à imaginer pour les proches...

En tout franchise, te lire est parfois difficile tant ton histoire fait miroir à la mienne et ça me fait mal, mais je préfère affronter la réalité de ce qui c'est passé plutôt que de chercher à tout effacer, ou reporter la faute.
C'est important, parce que cela doit me servir d'ancrage à mon abstinence ! C'est pour cela que je me permets d'intervenir sur ton fil.
Une anecdote: La première que je suis allé en réunion AA dans le sud, on discutait dans un petit groupe, se présentant mutuellement puisqu'ils ne me connaissaient pas, et je leurs expliquent que la première expérience AA quelques années auparavant n'avait pas été concluante pour moi, car je redoutais de devenir comme ces abstinents qui après plus de 20 ans ressentaient encore le besoin de venir aux réunions: moi je voulais effacer l'alcool de ma mémoire, en faire un "non-objet", qu'il sorte définitivement de ma vie, ne plus y penser. Une des personnes présentes me dit qu'il a 17 ans d'abstinence, qu'il va toutes les semaines aux réunions et me demande si je sais pourquoi. Je lui réponds que c'est certainement pour échanger et aider les nouveaux membre à s'en sortir. Et là, il me répond que oui c'est un aspect mais surtout que c'est pour qu'il n'oublie jamais d'où il revient.

Et bien c'est un peu pareil, ton histoire me rappelle ce que j'étais et ce que je ne veux plus être, pour moi et mes enfants (et si possible ma femme  )
Bon courage

Je pense aussi que si j'ai continué à aider les autres à sortir de l'alcool, c'est moi aussi pour ne jamais oublié d'où je viens....Si on l'oublie, on est foutu, plus rien ne nous empêche de replonger....

Alors la solution de la séparation a marché ,la différence aujourd'hui serait que vous ne revivriez pas ensemble ce qui te permettrait d'avoir toujours ton coin à toi,ton refuge au cas où ... Mais cela doit rester un acte que tu veux au fond de toi,pour toi et surtout ne pas être fait contrainte et forcée.
Pour tes parents,c'est vraiment la meilleure solution,vous êtes allées au bout de ce que vous pouviez faire toutes les deux,il est temps de passer le relais

Bonsoir Marguerite, 
Je viens de lire tes posts. . Si je résume, ton mari est "en cure" qui n'est pas centrée sur l'addiction. Et ce n'est pas la première, c'est une pièce que vous avez déjà jouée et dont tu connais la suite . Le retour avec l'idée que rien ne va changer. 
Or, si lui ne progresse pas, ou ne veut pas progresser, il me semble que toi tu évolues. Le fait d'envisager une séparation est une vraie évolution. En plus tu l'as déjà expérimenté, même si c'était temporaire....et ça a (temporairement) fonctionné. 
Ce qui est dur à lire c'est que lorsque tu constates que ton mari agit comme si de rien n'était... tu vas aller chercher chez toi les raisons de son immobilisme. D'ici peu tu vas te dire que c'est toi la cause de sa consommation. Et donc, qu'à ce titre, tu lui dois assistance, tu dois encaisser ses propos dévalorisants etc. Mais où va-t-on ? 
Le fait d'être malade explique des comportements plutôt indignes ( te rabaisser ), mais ça ne les excuse absolument pas. 
Si tu peux t'éloigner géographiquement de lui il me semble important de le faire. Il n'est pas encore de retour et déjà tu es inquiète. C'est quand même un signe. Où est l'espoir ? L'espoir que cette hospitalisation change quelque chose me semble bien ténu. Lui il n'y croit pas, toi tu n'y crois plus. Enfin c'est ce qu'il me semble lire. 
J'ai envie de te dire : sauve toi ! Dans les deux acceptions du terme.

Merci Le Chat, merci Shale pour votre sincérité. Oui je pense que se souvenir par là où on est passé est important. J'ai découvert avec mon mari MA que l'alcool était un vrai poison pour certaines personnes. Cela m'apprend beaucoup mais, je l'avoue, je m'en serais bien passée.
Oui Cristal ce qui m'est difficile, par moment, c'est d'envisager une séparation définitive. Pour avoir déjà vécu une séparation que j'ai initié, je ne me crois pas encore tout à fait prête. Je dois en avoir l'intime conviction. Laisser une personne en souffrance est une démarche très difficile pour moi. Cela ne veut pas dire que j'accepte ce qu'il m'inflige alcoolisé. Cela pour moi est inacceptable. 
Béatrisse je sais que je ne suis pas la cause de ses problèmes, d'autant qu'ils les avaient avant de me rencontrer, mais je ne peux pas non plus dire que je suis neutre. Ce serait malhonnête de ma part. Le voir jovial quand il rentre de cure m'a toujours énervée. Le voir ne pas trouver de but à sa vie aussi. Son coté dépressif est toujours très présent même à jeun ce qui ne m'est pas facile à vivre. Que je sois inquiète ne me semble pas inhumain en vivant avec une personne chère. Je le suis tout autant pour mes parents. Les autres sont importants pour moi. Bien sur qu'une solution doit être envisagée et j'ai tant de choses à faire face en même temps que parfois je manque d'énergie et que la fatigue me domine. Oui je ne crois pas en cette hospitalisation mais je crois au fait que maintenant il demande de l'aide et se fait suivre. Il a déjà repris contact avec l'hopital de jour. Cela montre bien qu'il veut s'en sortir. Il ne sait pas comment, ni ce qui l'emprisonne vraiment  (et ce n'est pas l'alcool qui est son médicament) mais il cherche. C'est plutot positif.

Oui, tu as raison de voir les choses sous leur côté positif, c'est sans doute la meilleure façon d'accepter son retour avec plus de sérénité. Par contre lui demander de revenir sans être heureux et en forme, c'est un peu difficile, si c'est ce qu'il vit en rentrant, il vaudrait mieux t'en réjouir et l'accepter comme une bonne chose.....La maladie lui a fait vivre un enfer, à toi aussi d'ailleurs, lui a travaillé pour comprendre pourquoi il a eu de telles réactions, toi tu es restée avec les traces douloureuses de tout ce que tu as entendu de sa part.....Pour vous retrouver, il faut que tu essaies de remonter un peu au niveau où il en est, ainsi vous pourrez discuter ensuite plus facilement de ton ressenti . Mais je sais bien que c'est extrêmement difficile......Courage à toi...

Surtout, fais en fonction de toi et de tes ressentis, il faut toujours être en accord avec soi sinon, on le vit très mal   Si tu mets déjà tes parents en EHPAD ,ça te soulagera d'un gros poids et te libèrera l'esprit pour tes autres soucis, une chose après l'autre, commence par ce qui est le plus envisageable et en plus,là,tu n'es pas seule pour gérer le problème 

Tes propos Shale sont vraiment sages. Je ne pense pas que ce coup il soit heureux et en forme à sa sortie. En tout cas, c'est l'impression qu'il me donne au téléphone. Je l'espère déjà requinqué au niveau physique et je serai heureuse de le revoir. Je vais me remémorer tes propos si je sens monter en moi de la colère. L'objectif est que cela se passe bien. L'hopital de jour ne ferme pas pendant ces vacances de Noel et si il est possible qu'ils le reçoivent ce serait une bonne chose. C'est lui qui s'en occupe et qui a déjà fait la démarche. 
Oui la maladie lui fait vivre l'enfer, j'en ai bien conscience.
J'espère que nous arriverons à reprendre contact avec simplicité, chacun en étant là où il en est.
Envisager le départ en EHPAD de mes parents n'est pas simple mais je sais que cela prendra encore du temps, nous permettant ainsi de les accompagner et de nous accompagner Il est vraiment temps de le faire pour eux et pour ma soeur et moi. Avec le virus ce n'est pas simple car nous ne  nous contenterons pas de contacts en visio.

Un petit coucou avant d'aller me coucher. J'ai repris le travail lundi et j'ai mesuré comme j'étais encore fatiguée. Mais c'est surtout l'ambiance pesante dans l'établissement scolaire. Les enseignants ont sale mine et les élèves ne vont pas bien non plus. J'ai pu mener des entretiens auprès des élèves fragiles que je connaissais déjà et qui étaient en demande. Rien de chaleureux, rien de convivial comme nous pouvions organiser les autres années. C'est très triste. Ce qui m'a fait chaud au coeur a été l'accueil de certains personnels et les sourires des élèves qui m'attendaient. Une bonne nouvelle, ma chef a accepté mon départ anticipé grace à mon compte épargne temps alors qu'elle ne le voulait pas cela fait quelque temps. Je partirai donc à la retraite le 27 mai 2021. C'est encore bien loin. 
Nous sommes allées aider mes parents aujourd'hui et leur avons parlé de nos demandes d'EHPAD. Il est évident que cela ne peut être qu'une chambre double pour ne pas les séparer. Ce n'était pas un moment facile mais à 2 avec ma soeur c'était moins difficile. Maintenant il va falloir trouver 2 places. Mon mari me donne toujours de ses nouvelles quotidiennement et attend sa sortie pour lundi. Nous serons tous les 2 pour Noel. Nous pourrons nous préparer petit repas. Je serai contente de le revoir. Pour la suite, on verra.

Bonsoir Marguerite. 
Je t'ai envoyé un  message privé , je ne sais pas si tu l'as reçu ...

tout se met peu à peu en place, tu prépares un avenir plus serein avec tes parents en EHPAD ,ta retraire anticipée et un Noel sans tension avec ton mari,tu vas pouvoir souffler un peu. Oui, les élèves sont mal dans leur peau,mon fils est en seconde et est en plein decrochage scolaire,la situation actuelle n'y est pas étrangère.
Il ne te reste plus beaucoup de jours à tenir avant les vacances,courage

Plus la retraite approche, plus le temps nous semble long, c'est paradoxal mais c'est pourtant comme ça, c'est étonnant....Qu"est-ce qu'ils sont longs ces derniers mois.....
Mais bon, tu en vois le bout, tu sembles assez heureuse de revoir ton mari, ce qui est plutôt une bonne chose.....Bonne journée et gros bisous....

C'est vrai Shale que ces mois avant la retraite sont très longs. Je pense aussi que l'on est fatigué et que l'on sent la fin de ces contraintes arriver. Et puis on ne se projette plus professionnellement. En tout cas, tout ce qui est obligatoire et me pèse j'y déroge et je n'y vais plus. C'est un plaisir avant le départ : l'entretien annuel je n'irai pas, les statistiques je ne les ferai pas etc. Et je m'en contrefous. Cela me libère. 
Ce soir ce sont les vacances pour 2 semaines. Je compte les semaines et j'ai encadré en rouge ma date de départ. Je ferai un pot en douce car si c'est comme maintenant, c'est interdit mais des profs m'ont dit qu'on le ferait quand même. Ils sont gentils. Par contre pour mon souhait d'inviter des élèves, je ne pourrai pas. 
Le retour de mon mari approche puisqu'il revient lundi. J'espère que cela va aller. En fait, je n'appréhende pas. Il a rendez vous avec le centre de jour le 5 janvier car ils sont en congé les prochaines semaines. Nous allons rester tranquille et s'octroyer des moments tranquilles en partant se promener à la campagne. On verra bien.
Les fêtes de fin d'année seront des moments ordinaires et cela me va. Un petit repas avec ma fille ainée le week end prochain et puis c'est tout.

Tu es bien plus sereine devant le retour de ton mari que d'habitude, peut-être l'approche de la retraite y est-il pour quelque chose, en tout cas si ça te permet de vivre mieux cette cohabitation retrouvée, c'est une très bonne chose....Je t'embrasse très fort...

j'avais peur que son retour soit une source de stress, apparemment non et c'est bien ainsi  Pense à toi et repose toi,je sens aussi que tu es sur la bonne voie pour aller mieux 

Je vous  souhaite de doux moments en cette fin d'année. Je n'en dirai pas plus. Mon mari est sorti lundi. J'ai été sincère en lui disant que je n'avais choisi ni sa date d'entrée, ni de sortie et que je serai paisible et que j'avançais à ma vitesse au milieu du chaos de ma vie. Il était perdu en sortant, n'ayant pas été dans la vie extérieure depuis 2 mois. J'ai fait en sorte d'assurer l'intendance, les repas.
Il s'est fait un devoir d'aller m'acheter un cadeau. Hier soir alors que la journée a été calme vu que je cuisinais un peu, suis allée aider mes parents etc il a rebu avant le repas. Soirée pliée. Rien à dire. Ce matin, excuse et promesse que c'était fini. Rien à dire non plus.
Je vais essayer de faire passer ma migraine de tension et me faire du bien. Petit bain, lecture et évitement de mon mari. Rien de plus à dire non plus. Egal à lui même hier. Aucune surprise.