Retour ici, entre espoir et desespoir

Shale merci beaucoup pour ton témoignage, et oui comme tu t'en doutais il y a beaucoup beaucoup de similitudes... 

Je suis également la première à être née, la première petite fille des 2 côtés de mes parents, donc seule enfant, "petite reine", au milieu de mes parents mais aussi grand parents et oncles et tantes, seule enfant au milieu de tous ces adultes sans doute un peu en adoration. Par contre je n'ai pas beaucoup de souvenirs de cette époque, je ne sais pas comment je vivais les gestes tendres ou autres de ma famille. (pour le rdv du CRA il faut que je recherche des photos de l'époque, voire des videos, ça va peut-être me donner des indices)
Mon frère est né quand j'avais un peu plus de 2 ans, et au moment de son baptême quelques mois après, j'ai arrêté de ârlé, je suis restée mutique quelques semaines, et puis ensuite j'ai bégayé pendant longtemps (tous ces adultes autour de mon frère d'un coup, sans doute sans trop comprendre et moi je n'avais plus de place? pourtant mes parents me disent m'en avoir parlé à l'époque, mais il n'empêche que le choc a du être rude, et je suis clairement tombée d'un piedestal)
Ensuite mes frères et soeurs (on est 4) sont arrivés assez rapidement, et je me suis vite retrouvée l'aînée de la fratrie, avec la place de la grande, celle qui doit montrer l'exemple, et déjà ne plus être une petite fille. 
Je m'échappais aussi dans les livres, dès que j'ai su lire je dévorais les histoires. 

Je suis complètement d'accord sur le "problème de place" des malades alcooliques; et ma place actuelle n'est toujours pas bien définie, ni au niveau boulot, ni au niveau "personnel" , je n'ai pas d'enfant donc pas de "bulle familiale" à moi, et la place au sein du couple ne va pas de soi comme une place de mère de famille... ce n'est pas une place qui "prend autant de place" ni qui est aussi sûre !

Tulipe je n'ai pas encore lu l'édito sur la solitude mais je suis d'accord avec ce besoin de "solitude ressourçante", créative, à son rythme... 
Je n'en suis pas encore vraiment là, pour moi la plupart du temps la solitude c'est encore pour me "remettre" des autres, bon déjà je me fais moins de mal c'est déjà ça! Ce n'est pas encore l'harmonie avec moi mais j'espère que ça avance petit à petit ... : ) Je me redis de temps en temps ce que tu me répètes : la priorité c'est moi ! 

Les autres me dérangent aussi de manière générale, souvent j'essaie de m'adapter au max pour "me sentir pas trop mal ni décalée avec eux", ressentir une forme d'harmonie justement, mais au fond de moi la plupart du temps j'ai surtout envie qu'ils se barrent ! Surtout s'ils sont chez moi... et même mon compagnon ^^ (mais qui avec son autisme, différent du mien, est pas évident dans la relation) 
D'ailleurs j'imagine qu'en parvenant à être un peu plus en harmonie avec moi-même, je ressentirai moins ce besoin de me sentir artificiellement en harmonie avec les autres 

Shale et Tulipe moi je serais incapable de m'endormir s'il y a du monde, au contraire je suis plutôt en hypervigilance tout le temps ! 

Cristal ça a pas du être évident avec ton ex mari... et pourtant je reconnais là certains traits du mien aussi...

Luze, c'est fou comme ton enfance et la mienne se ressemble...Pour le reste aussi, nous avons beaucoup de points communs, comme beaucoup d'Aspis, je suppose. Les autres me dérangent très vite, je fuis dans les bouquins le plus souvent possible et j'ai toujours des problèmes de place qui n'ont jamais vraiment été réglés. Là, je suis aussi la fille aînée, c'est à moi que revient l'obligation de m'occuper de mes parents et de ma soeur handicapée, mais ce rôle-là, je n'en veux pas, ce n'est pas ma place...Je n'ai rien à y faire et pourtant, je DOIS le faire, c'est une obligation venue du fond des âges, tout le monde attend que ce soit moi qui règle tous ces problèmes. 
Mais cette famille-là, je ne ressens pas grand-chose pour elle, ils me sont indifférents, c'est un devoir que j'ai assimilé de force, sans doute, qui me pousse à tenir ce rôle de fille aînée.
C'est parfois très difficile....

Comme c'est surprenant!!!
.  Je suis aussi l'aînée, la princesse jusqu'à mes 6 ans et puis ma génitrice ne pouvant suivre son amant ( on ne divorce pas surtout avec un mariage arrangé par les pères en plus avec un enfant, le boulet)
  je suis  tombée de mon piédestal et j'ai été livrée à moi même souvent chez mes grands-parents.  

Et quand mon petit frère est arrivé, alors là il n'y en a eu que pour lui.  Je l'ai extrêmement mal vécu.  Mise à l'écart définitivement, surtout qu'en plus il va s'avéré avoir certaines grandes lacunes marche, mutisme ect... vers ces  2 ans.  

Comme c'est amusant, moi aussi je m evadais dans la lecture, j'ai su lire très tôt, 3,5ans 4ans seule, les livres que papa m offrait pour s'excuser de son absence...et j'en avais déjà beaucoup...en fait le seul qui avait encore un peu si peu de temps et d'amour pour moi.

Ah oui c'est fou de voir à quel point nos histoires se ressemblent!
Comme quoi ce qui se joue dans la petite enfance est tellement déterminant pour la suite... 

On a chacune eu une place unique et privilégiée, avec une rupture d'un coup, une prise de place par le deuxieme, et un vécu de trahison par nos parents... on a pas appris à "partager" mais on s'est juste vues "détroner" et se faire prendre notre place par un(e) autre... 
Pas étonnant qu'après les relations et le partage soient difficiles, que la confiance en l'autre soit compliquée : que ce soit envers les autres qui peuvent débarquer d'un coup et prendre notre place, ou nos parents qui nous ont "trahi" en tout cas c'est comme ça qu'on l'a vécu : on est la seule, l'unique et du jour au lendemain ils tournent toutes leurs préoccupations vers quelqu'un d'autre. 
Donc perte de confiance dans les relations , besoin de se forger notre propre autonomie pour survivre seule sans être dépendante des autres puisqu'on ne peut pas leur faire confiance...

Pour les obligations familiales qu'on ressent et auxquelles on répond quand même, je ne suis pas sûre de à quel besoin ça répond exactement, qu'est ce qui fait qu'on ne s'en soit pas détachées complètement... 
enfin c'est différent pour chacune, Tulipe toi tu as complètement rompu, Shale tu t'occupes de tes parents et de ta soeur, par injonction plus que par envie il me semble... mais qu'est ce qui fait répondre à cette injonction? 
moi c'est surtout mes neveux et nièces en ce moment. C'est une forme d'obligation mais j'y trouve quand même de la satisfaction, une "place" de tata pour le coup, surtout que je n'ai pas d'enfants donc avoir une place auprès d'eux donne aussi du sens dans une forme de transmission. 

J'ai encore ma grand mère qui a 91 ans, ma mère s'en occupe énormément, et je redoute le moment où elle ne sera plus là, ma mère qui risque de s'effondrer, et les rôles qui pourraient s'inverser avec moi qui devrai soutenir ma mère...

Je ne sais pas à quelle injonction je réponds, à chaque fois que je dois aller voir mes parents ou ma soeur, même simplement les voir, une fois par mois, je ne sais même pas qui a décidé de ce rythme, c'est de l'ordre du cauchemar. J'en suis malade presque physiquement, mais j'y vais, car il faut que j'y aille. Pourquoi, je ne le sais pas. Je ne peux pas envisager de ne plus le faire, ce serait à mon tour les trahir, et pourtant, je ne leur dois rien, je n'ai même pas d'amour pour eux. Il le faut. C'est cette phrase qui hante ma vie et me réveille parfois la nuit. Qui m'oblige, sinon moi, mais quel moi ? Sans doute celui qui s'est créé quand j'étais petite et qui a été forgé autour de pensées judéo-chrétiennes, de devoirs familiaux.
Mais c'est de plus en plus dur à chaque fois. La dernière fois, j'ai fait un malaise vagal avant de partir, à tel point que souvent mon mari vient avec moi, dans ce cas-là, ça va, j'arrive à tenir le coup...

SHALE a écrit:Je ne sais pas à quelle injonction je réponds, à chaque fois que je dois aller voir mes parents ou ma soeur, même simplement les voir, une fois par mois, je ne sais même pas qui a décidé de ce rythme, c'est de l'ordre du cauchemar. J'en suis malade presque physiquement, mais j'y vais, car il faut que j'y aille. Pourquoi, je ne le sais pas. Je ne peux pas envisager de ne plus le faire, ce serait à mon tour les trahir, et pourtant, je ne leur dois rien, je n'ai même pas d'amour pour eux. Il le faut. C'est cette phrase qui hante ma vie et me réveille parfois la nuit. Qui m'oblige, sinon moi, mais quel moi ? Sans doute celui qui s'est créé quand j'étais petite et qui a été forgé autour de pensées judéo-chrétiennes, de devoirs familiaux.
Mais c'est de plus en plus dur à chaque fois. La dernière fois, j'ai fait un malaise vagal avant de partir, à tel point que souvent mon mari vient avec moi, dans ce cas-là, ça va, j'arrive à tenir le coup...

Bonjour Shale,

Juste une question qui me vient en te lisant.
Et eux ? Comment réagissent-ils à ta venue ? Sont-ils contents ? Impatients de te voir pour ce rendez-vous qui devient quand même important puisque régulier chaque mois ?
Si tout le monde se force, ça devrait te permettre de déculpabiliser.
Ta soeur, est-elle assez autonome ou t'attends-tu à devoir la prendre en charge dans le futur ?
J'essaye de voir si l'obligation n'est pas seulement morale, installée dans ton esprit surtout.

Je pense que mes parents, mon père surtout sont assez contents de me voir, mais souvent dans la mesure où je peux leur rendre service pour des papiers à mettre à jour ou des rendez-vous où je peux les emmener.
Ma soeur est autonome, mais elle est sous tutelle, ce n'est pas moi la tutrice, j'ai refusé, c'est un organisme de tutelle. Déjà, c'est un poids en moins, je n'ai plus à m'occuper de gérer sa vie. Ensuite, elle demande énormément ma présence et je ne peux pas la lui apporter autant qu'elle le voudrait. Elle m'appelle tous les jours, parfois, je ne réponds pas, car je ne peux pas. On n'a rien à se dire, mais rien de rien. On n'a aucun point commun, on ne peut parler que du temps, de ses bobos ou de ce qui ne va pas dans le foyer autonomie où elle est, ça dure trois minutes, mais ces trois minutes me pèsent autant que si c'était trois heures.
L'obligation est installée dans mon esprit, même si j'espace le plus possible mes visites, mais je ne peux pas concevoir de ne pas aller les voir, quoi qu’il m'en coûte...

Shale la première chose qui me vient c'est "qu'est ce qu'il se passerait si tu n'y allais pas" ? 
Au niveau de ce que tu ressens, et concrètement... 

C'est la question qui me vient parfois quand je me sens obligée de répondre aux injonctions familiales, j'essaie de me projeter intérieurement dans le cas où je ne répondrais pas, où je n'irais pas... il se passerait quoi, je me sentirais comment... bon c'est pas trop évident de ressentir ça !! mais rien que d'y penser ça m'oblige à prendre un peu de recul sur la situation, et j'essaie de l'observer un peu de l'extérieur aussi

Bonjour

Moi c'est du coté de mon père qui est parti et m'as laissé on va dire vers 7 ans et le divorce, rien pour faire des liens donc maintenant j'ai du mal.

Surtout que lui et ma belle-mère ( qui a juste 5 ans de plus que moi ) critique mon éducation avec mes enfants etc.

Ils parlent beaucoup dans le dos et tout ca fait que j'y vais pas, ou le moins possible. J'ai refusé plein d'anniversaires, fêtes ou je savais qu'à 22h j'aurais été épuisé et qu'avec l'alcool cela me mettrait mal.

Je choisi ou je passe mes temps libre, surtout avec mes loulous

Gristache s'ils sont ouvertement toxiques à critiquer ce que tu fais tu as bien raison de t'en protéger !

Luze si je n'y allais pas, ils ne se passeraient pas grand chose concrètement, des papiers qui ne seraient pas à jour, mais je me sentirai encore plus mal qu'en y allant. Alors entre deux maux, il me faut choisir le moindre. Je ne sais pas pourquoi, je me sens une obligation morale que je n'ai pas envers aucune autre personne...C'est terrible à vivre, je me sens prisonnière d'eux et tu sais combien les Aspis ne supportent pas de se sentir ligoter dans des obligations...

Oh oui que je te comprends Shale... 

Si je dis non je me sens aussi bien plus mal, avec plein de ressentis négatifs (difficiles dirait ppp   ) alors finalement je fais, je vais, j'obéis... 

Je ménage les autres au maximum, pas par pur altruisme, mais parce qu'au final ça me met moins à mal. 

C'est fou la puissance de cette loyauté qui nous ligote et nous fait devenir servile.

Oui, ce mot de loyauté me parle, c'est en effet de cet ordre là....

Cette loyauté on me la sert à toutes les sauces depuis mon adolescence et le début de mes troubles alimentaires... avec toutes les histoires familiales, les liens transgénérationnels etc je l'ai visitée et revisitée, avec des psys et seule. 
Mais d'où elle vient vraiment, quels en sont ses ressorts, pourquoi elle est aussi intense, et comment on peut s'en défaire au moins partiellement, je n'ai pourtant toujours pas vraiment la réponse.

Hello, je n'ai pas trop eu envie d'écrire ces derniers jours, petite forme, envie de rien tout en étant agitée à l'intérieur (ahah j'ai l'impression que c'est la description de moi en général, l'extérieur reflète rarement mon intérieur!) 

Je me demande si c'est en lien au moins en partie avec un médoc : je prenais de la ritaline depuis quelques mois (ma psy pense que j'ai un tdah ce que je ne pense pas vraiment mais bon ça me faisait un peu de bien en tout cas il me semble, pour canaliser un peu mes idées notamment, moins me perdre et m'éparpiller) 
Toujours est il que la semaine dernière j'ai ressenti des palpitations inhabituelles, avec des irrégularités, voire des "ratés", et une oppression un peu douloureuse... à un moment c'était même flippant du coup j'ai arrêté de le prendre depuis vendredi dernier et niveau cardio c'est mieux. Mais pour le reste non !! 
Bon je sais pas si le lien de cause à effet est vraiment direct, c'est facile de faire des associations simples, mais je crois que déjà j'étais moins bien avant de l'arrêter. 

Sinon petit point pour revenir à la discussion sur la loyauté et tout ça : 
Dimanche je suis allée chez mes parents, pour chercher avec ma mère des photos/videos de mon enfance en vue du rdv au CRA à la fin du mois. 
La scène c'est : dans le sous sol de chez mes parents, extrêmement encombré par plein de cartons et plein de trucs divers et variés qui sont là depuis leur déménagement il y a 2 ans, parce que ma mère a besoin de tout garder, et beaucoup de mal à trier ( j'ai hérité un peu de ça d'ailleurs... ) 
Donc on va dans ce sous sol, ma mère est assez tendue, et je sens bien que toucher à ses affaires c'est presque comme si je violais son intimité, ça me met assez mal à l'aise, elle est derrière moi à surveiller, ne supporte pas que quelqu'un d'autre y touche, qu'elle ne puisse pas tout contrôler. Finalement c'est elle qui bouge les cartons et quand elle en trouve un où il y a des photos je regarde... je manipule des tas de vieilles choses dont la plupart auraient leur place plutôt à la poubelle ou au moins en recyclerie, et quand je tombe sur les photos, c'est un peu triste ces tas de photos mortes dans leur paquet, regardées par personne, dans l'attente qu'un jour peut-être ma mère en fasse quelque chose... 
Et au final je n'ai pas trouvé de photos de moi toute petite, malgré les nombreux cartons ouverts, les plus anciennes que j'ai trouvées pour l'instant datent de 94, j'y retourne dimanche pour continuer l'exploration... 
Il y a sans doute du bon à long terme mais sur le moment c'est pas le plus agréable! Moi je me suis mise un peu en mode action et efficacité, avec une mission à remplir, trouver ces fameuses photos, pour ne pas tout regarder et m'attarder sur tous ces souveniurs, pour ne pas laisser trop de choses remonter. 

Et après ma mère m'a parlé de sa relation à sa mère, elle revenait juste d'être allée la voir. 
Elle m'a dit combien ça lui pesait d'aller la voir régulièrement (ma mère est la seule de ses frères et soeurs à s'occuper vraiment de ma grand mère), et de l'écouter se plaindre beaucoup... 
Loyauté quand tu nous tiens...

Juste un rebond, pas pour te mettre plus mal, au contraire, juste une question neutre que tu regarderas quand tu voudras, si tu le veux :

quelle part pour le sacro-saint Devoir, dans cette loyauté de ta mère à ta grand-mère maternelle ? Et de ton côté ?

L'important c'est de garder les idées claires (sans la brume alcoolique), toutes les idées, même les plus noires, car sinon c'est comme trier un carton en n'en vidant que la moitié ;)

Tu es dans un lien malsain celui entre ta mère et ta grand mère, tu ne sais pas où te situer là-dedans. Tu comptes sans doute sur les photos pour trouver ta place dans cette famille, mais les photos disent souvent peu de choses, si on n'a pas investi le moment où elles ont été prises.
Tu n'es pas dans une continuité familiale, j'ai l'impression qu'il y a une rupture entre les différents membres de cette famille et cette rupture, tu n'arrives pas à l'intégrer dans ta vie ancienne, présente et future.
Nous nous ressemblons vraiment, j'ai moi aussi récupéré toutes les photos de mon enfance, mais elles me montrent simplement le peu de lien affectif que j'avais avec ma mère, elles ne m'apprennent pas grand chose de plus. Par contre, j'aime revoir les lieux et je me sens plus attachée aux endroits vus sur ces photos qu'aux personnes qui y sont, elles aussi.

je reviens sur ton arrête de la ritaline, en as tu parlé avec ton doc? parce qu'arrêter un traitement du jour au lendemain sans préparation, c'est pas vraiment une bonne chose
Pour tes photos, si cela te met mal, lâche l'affaire, le plus important c'est de te préserver, tu n'es peut être pas prête non plus à aller fouiller aussi loin. Je me souviens de m'être sentie vraiment très mal en regardant les vieilles photos de mon enfance parce que je me suis retrouvée à cette époque et c'est une époque où je n'étais vraiment pas à l'aise, mal dans ma peau et cela ne m'a rien apporté  Mais bon, tu fais ce qui est le mieux pour toi

Rur quand tu parles de "sacro saint devoir", tu évoques la fameuse "éducation judéo chrétienne"? Ou tu penses à autre chose? 

Les idées claires oui c'est essentiel... Etre objective et garder un esprit critique, lucide... 

Je ne suis plus embrouillée par l'alcool depuis bientôt 9 mois, mais je n'ai pas toujours les idées bien claires pour autant! 
J'avais évoqué à un autre moment la "phobie de penser", et tous ces stratagèmes à mon insu pour m'encombrer l'esprit et ne pas me confronter à mes vraies pensées... j'en ai conscience, c'est assez douloureux, mais l'idée de "penser vraiment" ça reste anxiogène... peu de quoi vraiment je ne saurais pas trop l'expliquer... de rentrer dans mon intérieur, mes émotions, d'y rencontrer une espèce de monstre avec lequel je ne saurais pas trop comment faire... peur de comment je pourrais réagir peut-être... 
Du coup je peux parfois m'accrocher à des idées pour éviter ces angoisses sans doute, c'est plus simple de savoir dans quelle case ranger les choses ! Même si je sais bien que la plupart du temps ce n'est pas la réalité... mais je dérive là ; )

Shale qu'est ce que tu entends par l'absence de continuité et la rupture entre les membres de la famille? 
Sur les photos pour moi aussi les lieux m'évoquent souvent plus de choses que les gens... 

Pour les photos que je cherche là c'est une demande des psys du CRA pour le prochain rdv, je cherche juste de façon un peu systématique ces fameuses photos entre 0 et 4 ans... je ne crois pas trop compter sur elles pour y trouver une place, à la limite peut être quelques indices... en tout cas là je me limite surtout à regarder les dates derrière la première photo de chaque paquet pour voir si ça m'interesse pour ce fameux rdv, et il y en a tellement que je fais ça vite je ne m'attarde pas! Mais bon bien sûr ça remue des trucs quand même...

Du coup il me semble que ça ne me met pas trop mal quand même Cristal... d'autant que la plupart de ces photos je les connais un peu, j'ai déjà mis le nez dedans! En tout cas là j'essaie de me limiter à ces recherches un peu "pragmatiques". 

Pour la ritaline oui il faudra que j'en parle à la psy qui me l'a prescrit, à priori on peut l'arrêter du jour au lendemain sans problème il n'y a pas de dépendance (d'ailleurs il est parfois arrêté le week end ou pendant les vacances) mais bon bien sûr il y a forcément des différences sans le médicament...

La continuité familiale se réfère à la notion de maintien et de préservation des liens familiaux dans le temps. Cela peut inclure différents aspects tels que la transmission des traditions familiales, des valeurs, des relations intergénérationnelles et des rôles familiaux. La continuité familiale est souvent considérée comme importante pour le bien-être et le développement des individus, car elle fournit un sentiment d'appartenance, de stabilité et de soutien émotionnel.
Mais, c'est ce que j'ai déjà dit, sur les photos, je m'attache bien plus aux lieux qu'aux personnes. De voir la photo maison de ma grand-mère, où je passais toutes mes vacances, me tirera les larmes des yeux, plus que de voir ma grand-mère en photo. Je pense que c'est propre aussi aux Aspergers.

Shale du coup j'essaie de comprendre : tu veux dire que je ne suis pas dans cette continuité familiale parce que je suis "différente", que j'ai tenté d'incarner cette continuité mais qu'en réalité je fais rupture ? et que c'est aussi le fait de tenter de faire continuité malgré tout qui me fait du mal? 
Je suis pas sûre que c'est bien le sens de ce que tu voulais dire tu me diras ^^

En tant qu'Asperger, c'est difficile pour nous d'être dans une continuité familiale, nous avons forcément une place un peu à part, nous avons une différence, que nous l'assumions ou pas, elle est là et, dans une famille, cette différence, on la voit très vite. 
Pour ma part, je n'ai pas de liens familiaux autres qu'avec les très proches : mes parents, parce que je le considère comme un devoir, ma sœur, même problème, et j'ai des liens d'amour, par contre avec mon fils et mes petits enfants, ce sont les seuls. Les autres membres de ma famille, à part ceux que j'ai cités et que je vois par obligation filiale, je ne rencontre jamais les autres.
Dans la famille de mon mari, il y a ma belle-sœur et mon beau-frère, qui m'ont toujours acceptée telle que je suis, qui tiennent compte de ma différence avec une gentillesse incroyable, eux, font partie de la famille que je me suis créée. Ce n'est pas simple à expliquer, mais je ne me sens pas faire partie d'une lignée familiale, je me sens à part.
Je ne sais pas pourquoi je mets un petit smiley désolé, car en fait ça ne me dérange pas du tout, j'ai des relations obligées qui, elles me pèsent, mais j'ai aussi des liens très agréables avec le petit nombre de personnes qui me sont proches.