Retour ici, entre espoir et desespoir

Bonjour,

J'étais venue sur ce forum il y a quelques années, à un moment où ma conso d'alcool avait sérieusement augmenté. 

Pour reposer un peu le contexte, j'ai d'abord, dès mes 12 ans, eu une première grave phase d'anorexie, puis des alternances d'anorexie et de boulimie. 
L'alcool est arrivé assez tôt, dès mes 15 ans, uniquement en contexte "social" , "festif", ça m'aidait à aller vers les autres notamment puisque j'ai toujours eu des difficultés dans les interactions sociales (harcèlement scolaire, peur du jugement etc)
Mais seule c'est les crises de boulimie qui me "tenaient", qui m'"aidaient" au quotidien, ça a duré longtemps, avec des phases d'alternance entre hypercontrôle , surtout en période de révision, et alcool et crises de boulimie en dehors.

Je me suis mise en couple à 23 ans, et l'alcool était présent au quotidien. Je ne vivais plus que pour mes études, mon conjoint et l'alcool ; on se retrouvait le soir au bar pour discuter des heures autour d'un-plusieurs- verres ; je m'étais complètement isolée socialement, mais c'était plus facile pour moi. 

Vers 28-29 ans, je suis partie seule voyager pendant plusieurs mois, et là c'était plutôt une phase de contrôle sur le plan alimentaire, et au niveau alcool c'était variable, étant dans un  pays où il n'était pas accessible partout. 
Depuis il n'y a plus eu de crises de boulimie, mon oesophage ayant des séquelles et ne le supportant plus, mais l'alcool a alors pris une place beaucoup plus importante, venant remplacer les crises de boulimie qui me "déconnectaient" le soir. 

La conso a explosé après la fin de mes études, après ma thèse -j'ai fait des études de médecine-, n'ayant plus rien pour me canaliser, plus d'obligation, voire d'obsession ou d'addiction au travail... 
Je suis ensuite partie travailler dans les Dom tom, et là c'était tous les jours après le travail, de plus en plus, et à sortir de oins en moins de chez moi, majoré encore après une violente aggression qui en a réveillé de plus anciennes. 
Je me suis séparée, suis revenue en métropole, j'ai fait des remplacements - toujours en buvant le soir-, j'ai fait des cures et post cure, puis j'ai pris un boulot fixe - en addictologie...- et en parallèle je me suis remise en couple, et on a acheté un petit lieu de vie en pleine campagne. 

Il y a 2 ans, suite à 6 mois de galère post opératoire d'une greffe osseuse mal faite, mais sans doute aussi de difficultés d'adaptation à tous ces changements perso et pro, (même si ça se passait très bien de l'avis de tous mes collègues) arrêt de travail, puis re plongeon dans l'alcool, hospitalisations en clinique, multiples suivis etc 

Depuis je n'ai pas repris le boulot, je me sens assez paumée sur quel chemin suivre, je suis angoissée tout le temps, je ne prends plus plaisir à rien -bon ça ça a toujours fait partie de moi, l'angoisse et la depression-, je suis toujours suivie, j'ai fait quelques formations, mais je ne trouve ma place nulle part, j'ai juste envie de me cacher dans ma tanière et de picoler... 

Voilà, merci de m'avoir lue, à force d'écrire dans un cahier je me suis dit que c'était sans doute mieux de le partager, j'ai essayé de faire un résumé à peu près cohérent ! 

Merci pour ce forum qui est bien aidant quand on se sent très isolé et un peu perdu : )

Bonjour ré bienvenue sur le forum. 
En résumé tu es au chômage , tu continues à être suivie au csapa,  est-ce que tu es abstinente? Je suis sur mon téléphone et je ne l'ai pas lu. 
Tu vis en couple toujours ? 
L'envie de rien c'est le propre de la dépression.  Tu as des prescriptions? 
Du style anxiolitiques ou ad...
C'est toujours les cordonniers les plus mal  chaussés puisque tu as intégré un service durant un certain temps en tant que professionnelle. 
Tu as des activités,  du style sport s'inscrire dans une salle ou faire de la musique ou peinture. 
Tu vas dans un groupe de parole. 
?
Bon...je te pose certaines questions afin qu'on fasse plus amples connaissances.
En tout cas,  c'est super d'être revenue sur le forum. 

Au plaisir de te lire. 

Bienvenue sur Onsaide. Je vais avoir besoin de te connaître un peu mieux pour voir si on peut trouver un protocole qui t'aide à aller mieux.
Quelle quantité environ bois-tu chaque jour ? As-tu des médicaments et lesquels, si ce n'est pas indiscret ? Que fais-tu de tes journées si tu es au chômage, tu ne dois pas rester au lit tout le temps ?
Tu vis en couple ? Ton conjoint est-il conscient de ton problème ?
Mais on va discuter de tout ças peu à peu, ce n'est pas un interrogatoire de police, c'est juste pour apprendre à te connaître mieux et voir comment aborder ce problème qui semble vraiment te peser...

Merci Tulipe pour ta réponse, et tes questions  : )

Je suis toujours en arrêt de travail, et en ce moment non je ne suis pas du tout abstinente, j'ai repris il y a 2 mois environ, un mois après une hospitalisation de 6 semaines. Le retour à la maison a été difficile, et dépression et angoisses ont eu raison de mon abstinence. 
J'ai des traitements, pas des masses, j'ai essayé plein de choses mais rien de très concluant, les différents médecins que j'ai pu voir ont des avis un peu divergents, et certains m'ont dit avoir du mal à avoir une idée précise, tant les choses s'entremêlent (les troubles alimentaires, l'alcool, la dépression, les angoisses, les problèmes familiaux, les éventuels troubles autistiques, les traumatismes...), tout ça faisant un méli mélo difficile à rentrer dans une case... même si personne ne rentre dans une seule petite case bien sûr! 
Et oui c'est pas évident d'être soignée et soignante à la fois... 

Je vis toujours en couple, et c'est compliqué pour moi d'être au quotidien avec une autre personne (mais bon seule c'est pas le top non plus il est parfois en déplacement, ça me fait une angoisse en moins, mais ça ne règle pas tout)
A refaire je crois que je ne me remettrais pas en couple, en tout pas une vie commune... d'autant qu'on a un mode de vie singulier, on a acheté un terrain où il y avait une yourte, et ce n'est pas pareil que vivre en maison classique ou en appartement, et c'est dans un coin assez isolé en Bretagne. 

Pour les activités, depuis ma sortie de clinique je vais à l'hopital de jour deux fois par semaine, et j'ai un chien depuis un an1/2
, et un jeune cheval depuis quelques mois, mais je ne parviens pas souvent à y trouver du plaisir, là où je trouvais plus jeune du réconfort avec les animaux. 

Je fais un peu de méditation et de qi gong, j'ai fait du sport - mais pas en ce moment, et puis j'ai un jardin assez grand mais en ce moment j'ai juste envie d'être enfermée à l'intérieur, j'ai des kilos de honte et de cupabilité avec lesquels j'essaie de vivre au quotidien, mais je n'ai rien trouvé de lieux dernièrement que m'enfermer chez moi...

Après quand je suis dans un groupe je "donne le change", j'étais en formation toute cette semaine, et ça s'est plutôt bien passé, pareil pour les activités, mais quand je suis en groupe j'ai envie de me retrouver seule, et quand je suis seule je n'arrive plus à rien "faire de moi", et juste envie de me mettre dans ma bue et arrêter de penser... 

Aujourd'hui j'étais seule, je suis restée enfermée presque toute la journée, et j'apréhende le retour de mon conjoint demain.

Bonjour Shale,

Je pense que j'ai répondu à pas mal de tes questions quand je répondais à Tulipe! 
Et je suis contente de ces questions au contraire, ça fait même plutôt du bien ; ) 
Mon conjoint oui il est au courant de mes soucis, mais n'en saisit peut-être pas l'ampleur... 
Et le projet à court terme est d'arrêter de nouveau de boire, parce que je sais bien que ça ne fait que m'enfoncer encore plus dans la dépression, ça m'empêche de réfléchir correctement, et ça masque juste mes angoisses quelques heures et encore...

Il me semble que tu traînes tout de même une énorme dépression et qu'un antidépresseur et un régulateur d'humeur ne serait pas du luxe, mais bon, vois avec ton médecin....Essaie de traiter un point après l'autre. Pour ma part, ce qui lie tous ces symptômes c'est un état dépressif, mais je peux me tromper....

Et oui ce "problème" me pèse, c'est même un euphémisme ^^ 

J'ai des antidépresseurs , et déjà eu différents régulateurs d'humeur, mais aucun n'a vraiment eu d'effet   
Et les médecins qui me suivent ne croient pas, ou plus trop à l'effet des traitements sur moi ... 

Je me sens un peu dans une impasse, je me tourne parfois vers les soins plus "nature", mais tout ne me convient pas non plus et c'est parfois un peu trop "radical" à mon goût, et j'ai du mal avec les idées un peu extrémistes que certains peuvent avoir, en ayant en plus une formation médicale ça n'aide pas!

Merci pour tes réponses sincères. 
Nous sommes bien d'accord que l'alcool va annuler les bienfaits de toutes tes prescriptions.
Dépression = envie de rien, malgré le chouette environnement et replis sur soi comme seule béquille l'alcool.  Tu  prends aussi des médocs peut-être pour "oublier" plus vite ?
Je n'ai pas l'impression que ton suivi en hôpital de jour soit suffisant, tu voudrais pas songer a y aller plus?
Tu n'as pas de Mab dans ton coin ? 
Tu as une voiture ? 
Et une petite dernière question si tu es d'accord. 
est-ce que tu as déjà pensé à une cure ? 

Tu ne réponds pas si tu ne veux pas. 

déjà venir ici,  se retrouver avec des personnes qui vous comprennent,  ça fait du bien   Et ça donne un  peu de soleil dans ta yourte.

tu te situes en Bretagne,  je sais que certaines antennes de Mab proposent des séances et rencontres avec des sophrologues,  l'association Entraid'Addict où je suis membre a signé un partenariat.
 
Est-ce que tu as déjà pensé à l'hypnose ?

 Je te donne plusieurs pistes,  et tu y réfléchis et renseignes si ça t'intéresse. 

Sinon,  j'ai une copine qui va toutes les semaines suivre des séances  d art thérapie....une piste de plus. 

Le plus important c'est l'envie d'avoir envie d'y aller et de se renseigner....

Mais tu y vas à ton rythme.et avec toutes ces pistes tu vois ce qui t'intéresse le plus.

Il y a d'autres méthodes que certains ici ont essayées et qui se sont révélées efficaces : l'hypnose, l'auriculothérapie. C'est à essayer, ça peut très bien fonctionner sur toi. Quant aux médicaments qui ne font pas d'effet, si tu les prends avec de l'alcool, ce n'est pas étonnant que ça ne marche pas, l'alcool annule les effets des différents traitements en les potentialisant.

Pour les médocs tous les derniers que j'ai "essayés" c'était pendant des temps d'hospitalisation, donc abstinente, du coup l'effet "complet" était là. Par contre c'est sûr en ce moment ceux que je prends n'ont pas beaucoup d'effets avec l'alcool en plus...

A propos des cures, j'en ai déjà fait plusieurs, dans différents établissements plus ou moins spécialisés, et aussi une post cure de deux mois. Je suis sortie de la dernière fin janvier. Chacune m'a beaucoup apporté et aidée, même si j'avais de plus en plus tendance à me replier sur moi quand même. 

J'ai fait beaucoup de thérapies différentes, l'art thérapie j'aime beaucoup - j'en fais encore un peu en hopital de jour-, j'ai fais un peu d'hypnose, de la sophrologie, de l'acupuncture, je suis allée également à des groupes de mab en haute savoie et ici en bretagne, et toujours toutes ces séances me font beaucoup de bien, mais dès que j'en sors c'est comme s'il n'y avait plus rien, que les choses ne s'étaient pas "ancrées" en moi et disparaissaient aussitôt la porte franchie, c'est ça mon gros souci, comment parvenir à intégrer et garder en moi les bienfaits des séances... là j'ai l'impression de multiplier les soins, mais que rien ne "reste". 

J'ai une voiture, et je bouge quand même assez souvent, pour l'hopital de jour je pourrais y aller un peu plus mais c'est assez loin de chez moi. 

Je vais prendre contact avec entraid addict, j'avais déjà été sur leur site mais je crois que je n'avais pas pris contact... je ne sais plus trop j'ai déjà essayé tellement de choses, et puis l'alcool n'aide pas pour ma mémoire...

Puis il y a sans doute encore des schémas familiaux qui sont encore trop ancrés malgré tout le "travail" qua j'ai pu faire, et il faudrait que j'associe plus mon conjoint à tout ça, on parle beaucoup mais je devrais être plus claire et plus franche avec lui.

Pour ce soir, je vais me coucher, mais on pourra continuer à parler demain. Bonne nuit...

Bonne nuit Shale : )

Il y a plusieurs points qui m’interpellent. 
Est-ce que tu penses avoir « réglé « le traumatisme lié à tes agressions dans les DOM tom et anciennes durant tes cures ou avec ton psy ?

Autre point tu mentionnes troubles autismes….tu peux expliquer un peu plus.

Et puis, tu ne te trouves aussi jamais à ta place, et même si tu es bien à un moment à un endroit, tu aurais envie d’être ailleurs…Tu fuis quelques choses ? Évidemment sinon tu ne picolerais pas.

Un peu similaire avec ton conjoint être avec lui, mais pas toujours et tout le temps…
C’est bien sans être bien… Enfin tu as besoin de maîtriser sinon tu es hyper angoissée, normal non ?

Alors, avec toutes ces entraves,  tu penses t’en libérer avec l’alcool. Le problème boulimie c’est sans doute déplacé vers l’alcool, transfert…

En tout cas, avec tout ce que tu as déjà mis en place ça va porter ses fruits dans la durée.
Faut réfléchir à ce que tu pourrais faire pour compléter, et construire ton abstinence.

Bon…ben moi aussi je vais me coucher. D’autres vont venir et sûrement continuer la conversation.Sinon à demain.

Ah au fait, il y a une nouveauté sur le forum, on a une réunion zoom chaque mercredi à 17h30, tu n’es en aucun cas obligée de participer, et si ça te tente tu peux juste écouter sans te montrer . Tu réfléchis et tu me dis, je t’expliquerai en Mp .

Bonjour Luze et rebienvenue sur onsaide  Je pense que tu as déjà pas mal d'outils en plus à ta portée et qu'il ne te reste qu'un pas à franchir pour les mettre en place( parler à ton conjoint, aller dans un MAB, aller plus souvent à l'hôpital de jour...) Il semblerait que tu ne sois pas très bien quand tu es seule avec toi même ,que penses tu de toi? comment es ton estime de toi? Tu as déjà dû voir moult psy, tu en as encore un qui te convient? es tu bien dans ton chez toi?
Excuse nous, ça fait beaucoup de question mais c'est pour mieux t'aider 

Bonjour Tulipe et Cristal, 

Merci pour toutes vos questions , au contraire c'est chouette ça permet de clarifier un peu les choses , pour vous comme pour moi, et je ne peux que me rejouir que vous ayez envie de m'aider 

Je vais essayer de prendre les choses dans l'ordre :

Pour les traumas (aggressions sexuelles et physiques, et 2 ivg, et puis surtout en tout cas ce qui me semble m'avoir le plus atteint c'est les harcèlements, moqueries etc) j'en ai parlé à des psys, plusieurs fois (plusieurs années après), mais je ne peux pas dire que ce soit "réglé"! (est ce que ce le sera un jour d'ailleurs... )
Mais en fait je crois que je me suis tellement dissociée depuis que j'ai 12 ans, que c'est comme si les choses ne m'atteignaient pas, et je continuais à avancer sans en faire cas, et puis je me suis un peu engloutie dans mes études, il n'y avait plus que ça qui comptait, ça m'évitait de penser à autre chose certainement. 

D'ailleurs j'ai effectivement vu plein de psys, mais la plupart du temps c'est comme si ça restait en surface, que ça n'atteignait pas les émotions, j'ai compris plein de choses intellectuellement mais ça ne prend pas "corps", et ça ne change pas réellement dans ma vie. Même si plusieurs psys m'ont dit que j'avais beaucoup avancé, j'ai l'impression que ça ne change pas dans ma vie, j'ai toujours les mêmes comportements - qui ont pu changer sur la forme, mais j'ai l'impression que le fond reste similaire. 

Pour les troubles autistiques, ça avait été évoqué par une neuropsychologue, en lien avec mes difficultés avec les autres, mon parcours, et je suis en train de faire le diagnostic avec un psychiatre, qui pense que c'est "hautement probable" que j'ai un trouble Asperger, avec les caractéristiques typiquement féminins. Du coup ça éclaire un peu mes comportements de suradaptation, et mes refuges pour lacher toute la tension. C'est une autre pièce du puzzle à prendre en compte, mais il y a plein d'autres paramètres!

Et oui j'ai le sentiment de toujours fuir quelque chose, je ne sais pas quoi exactement, mais je me sens dans une fuite permanente... jamais bien là où je suis, toujours à imaginer autre chose, ailleurs etc je me fuis certainement moi surtout!
d'ailleurs il y a beaucoup de choses auxquelles je réfléchis, que j'essaie de mettre en place, puis une fois que j'y suis je ne m'y sens pas bien , pas à ma place. 
Et je me sens très insécure tout le temps. 

Je ne me sens pas bien seule non plus, et je sais que l'alcool ne m'aide pas, et ne va pas me libérer de toutes ces entraves que j'ai, mais ça m'aide de savoir que cette béquille est là, même si ça rajoute aussi tensions et angoisses. Là ça fait plusieurs semaines que je veux ré arrêter, parce que je ne me supporte plus comme ça, je me bousille la santé et la tête, et je repousse régulièrement. 
Mon conjoint a été pas mal absent ces dernieres semaines et j'étais "tranquille" pour être dans ma bulle... 

Pour mon estime de moi elle est vraiment à ras des paquerettes! Je suis dans une période où je ne travaille pas, je devrais pouvoir en profiter pour faire des choses pour aller mieux (d'ailleurs j'ai quand même fait plein de choses, mais ça ne porte pas réellement ses fruits) J'ai tellement vécu dans le "il faut", cadrée et tout, avec les études et le boulot, que je me sens un peu paumée quand je n'ai pas d'"obligations", c'est paradoxal parce que j'avais hâte de ça, et puis maintenant je me sens surtout paumée et inutile. C'est un peu "je ne sais pas quoi faire de moi"

Et dans mon chez moi, non je ne m'y sens pas très bien, d'ailleurs j'ai du mal à m'y sentir "chez moi"! peut-être aussi parce que c'est un chez nous et que j'ai du mal avec le "nous"... mais je ne suis pas sûre que je me sentirais mieux ailleurs, j'ai pensé à partir, me séparer, mais ce serait peut-être une fuite de plus, et une fausse solution qui me remettrait un peu d'énergie pendant un temps mais sur le long terme je ne sais pas si ça serait bien. 
J'ai beaucoup déménagé et voyagé, c'est la première fois que j'ai vraiment un chez moi -enfin un chez nous, et ça m'angoisse cette responsabilité, et puis c'est difficile pour moi d'être dans un endroit à deux, j'ai l'impression que la présence de l'autre m'inhibe et me fige encore plus. 

J'ai encore fait une réponse à rallonge désolée pour le pavé!! 
J'aime bien écrire aussi, et quand c'est adressé c'est quand même mieux.

Je pense qu'il y a plein de clés que je peux avoir et mettre en place, mais c'est comme s'il me manquait la clé pour ouvrir cette porte. Actuellement je n'ai pas de suivi psycho, juste psychiatre, en plus de l'hopital de jour. 
Je suis allée dans des mab il y a 2 ou 3 ans, peut-être que je pourrais y retourner, en tout cas je veux bien les infos pour la reunion zoom, j'y participerais volontiers -si je suis seule à la maison ce jour là!

Encore merci pour tes réponses. 
Shale vient d'écrire un sujet très intéressant sur le rejet...parfaitement complété par Rur 
https://forumonsaide.forumactif.org/t10461-le-rejet
Je te conseille de le lire.  Il va sans doute t'expliquer certains points. 
Tu nous diras ce que tu en penses. 
Pour le Mab,  je te fais un mp un peu plus tard,  je suis  encore avec mon téléphone.... 
Pour l'estime de soi,  j'aimerais qu'on me présente un MA qui en a une grande....  quand il est dans le produit

Merci Tulipe,
Je vais lire ça avec attention 

Je suis moi même autiste Asperger, je retrouve en toi un certain mal être que j'ai connu et qu'il m'arrive encore de connaître, mais de moins en moins.
Pour ma part, ton plus gros souci est un problème de place.
Quand tu étais petite , quelle place avais-tu dans la famille ? Tu t'y sentais bien où tu ne savais pas où te situer ?
Il est clair que ce problème de place te poursuit partout où tu es et dans tout ce que tu fais. Mais il faudrait voir d'où vient ce problème, quand a-t-il commencé et pourquoi...

Ce n'est pas si fréquent de rencontrer des Asperger alcooliques! En tout cas pour ma part j'en ai peu vus...
Clairement ce mal être social permanent est épuisant, et je n'ai pas encore trouvé un juste milieu entre le besoin d'interactions et de me sentir utile, et le respect de ma façon de fonctionner, j'ai tellement appris à me suradapter au prix de mal être et de diverses compensations, que j'ai du mal aujourd'hui à cerner mes besoins réels.
Et c'est certain que ce problème de place est récurrent et me suis depuis toujours; je suis l'ainée et pendant 2 ans j'ai été la seule enfant de toute la famille, aucun cousins et cousines, avec l'attention de tous, et quand mon frère est arrivé ça a été très difficile pour moi, j'ai arrêté de parler un moment, puis j'avais ensuite cette place d'aînée raisonnable qui doit montrer l'exemple, et à l'école je n'ai jamais trouvé de place parmi les autres enfants...
Ca c'est le petit résumé, j'ai déjà travaillé sur tout ça mais c'est encore bien présent!
Aujourd'hui ma place dans la famille, dans le couple , un peu partout, je ne la trouve pas... 
Il faut que j'avance là dessus mais clairement je suis un peu à cours d'idées sur comment , ayant vu des tas de psys déjà!

J'étais aussi pendant deux ans , la seule petite fille de la famille, admirée, cajolée, chouchoutée et quand ma soeur est arrivée, handicapée en plus, j'ai fait une chute vertigineuse. Je n'ai plus jamais eu confiance dans mes parents, j'ai tout fait pour me débrouiller toute seule, j'ai appris à lire et à compter toute seule, je pouvais vivre de façon autonome dés trois ans. J'ignorais ma soeur, mes parents, je les plaignais et j'en voulais à ma soeur de leur causer autant de soucis, mais du coup, je ne savais plus où me situer.....J'avais un caractère assez dominant ce qui m'a aidée à trouver différentes places, mais je n'en avais pas qu'une seule. Il n'y a que chez mes grands-parents que j'ai toujours eu cette place, j'étais la seule des petits enfants à pouvoir y aller passer toutes mes vacances, eux aussi, ils m'ont permis de vivre le plus normalement possible. Mais c'est aussi chez eux que j'ai pris gôut à l'alcool, dans les campagnes, les enfants pouvaient boire de l'alcool , avec des fraises, avec de l'eau, sans que ce soit répréhensible.Adulte, j'ai gardé cette attitude et je l'ai augmentée..

Merci Shale de ma partager un peu de ton histoire 
Histoire avec des similitudes, moi aussi je trouvais refuge chez mes grand parents, j'avais le sentiment que c'était le seul endroit où je trouvais de l'affection, où je me sentais aimée. Ma mère ne montrait jamais de signes d'affection même si elle faisait tout "concrètement" pour ses enfants. 
Par contre j'avais un caractère plutôt dominée, d'où le harcèlement scolaire et plus tard encore aussi, et je me petite je me réfugiais dans les livres, l'imaginaire, auprès des animaux...
Jusqu'à ce tournant de l'anorexie où c'est l'obsession des "produits" qui a commencé à me servir de refuge, et plus rien d'autre n'était refuge. Quand je dis produit, c'était la nourriture, puis l'alcool. 

Comment as tu su que tu étais Asperger, et qu'est ce que ça a changé dans ta vie? 
Comment es tu parvenie à arrêter l'alcool et à gérer autrement ton mal être?

Je ressens une honte permanente, avec toujours l'envie de me cacher, et puis clairement une perte de sens dans ma vie, je suis dans un moment où je ne sais plus quel chemin emprunter pour redonner un peu d'élan à mon existence. 
Je ne sais pas s'il faut que je prenne des décisions, par rapport à mon mode de vie, mon couple etc pour que ma vie soit un peu plus apaisée... 

Merci pour toute votre aide en tout cas : ))

C'est mon mari qui voyant que j'avais un comportement social assez bizarre, a fait des recherches et est tombé sur des articles qui parlaient de personnes Asperger, et c'était tout à fait moi. J'ai vu un psychiatre qui m'a testée et a confirmé le diagnostic.
 C'est plus facile pour une femme d'être Asperger, on est bien plus sensible aux comportements des autres et comme nous apprenons en observant les neurotypiques, j'ai beaucoup appris ainsi. Mon mari m'a aussi beaucoup aidée. 
Par contre, je ne suis pas sûre que mon alcoolisme vienne de mon autisme, mais plutôt de la difficulté que j'ai eu à trouver ma place dans ma famille. J'étais l'aînée et tout se passait bien, une soeur est née, handicapée et mes parents ne se sont plus occupés que d'elle. J'ai ressenti un rejet énorme et je me suis mise à vivre ma vie toute seule. A trois ans, j'étais déjà très autonome et je demandais le moins de choses possibles à mes parents. Je haîssais ma soeur, qui pourtant n' y était pour rien, la pauvre... Bref j'ai toujours eu une vie un peu à part. J'ai deux piliers, mon mari et ma meilleure amie, ils m'ont beaucoup aidée à m'insérer dans le monde social. Alors , même si je ne comprends pas les règles sociales, je sais les appliquer, à peu près quand il faut. Mais j'aime la solitude et c'est surtout là où je me sens bien. Par contre, après ma cure, l'alcool ne m'a jamais manqué....Mais on pourra continuer à en parler...  Bonne nuit...

SHALE a écrit:.C'est plus facile pour une femme d'être Asperger, on est bien plus sensible aux comportements des autres 

Parenthèse : différence sexuée (hormonale) ou genrée (préjugés sociaux) ?

Je tique car j'ai grandi sous la formule assassine : "Les filles, c'est plus..." avec à suivre toutes les qualités "morales" supposées inaccessibles aux gars "par nature". Avec quelques séquelles...

Bonjour  
Est-ce que tu peux regarder tes MP cela se situe en haut à droite sous le bandeau onsaide. 
En fait,  plus je te lis plus je me demande si tu ne devrais pas penser à suivre une seconde cure. C'est vraiment l'accompagnement le plus complet, il faut juste bien choisir sa cure,  voir si on a le temps,  en suivre 2 différentes d'affilié. 
Souvent,  et je constate un certain taux de réussite,  les malades commencent par le Calme 5 semaines,  puis suivent celle du Courbas 2 mois. . 
Sinon,  effectuer un sevrage à l'hôpital, 10 jours puis intègrent la clinique des longues Aygues près de Montauban, 5 semaines,  pour finir par le Courbas. 
Avec 3 mois dans un milieu protégé,  en sortant on poursuit le suivi au csapa, et mab .là on a eu le temps d'effectuer un travail sur soi-même assez conséquent. 
Comme tu es au chômage tu as cette opportunité,  peut-être se pencher sur cette solution ?