Consommation contrôlée ou abstinence

Il y a quelques années, les alcoologues préconisaient tous l'abstinence pour soigner la maladie alcoolique, mais peu à peu tout a changé.
Les nouveaux alcoologues proposent un contrôle suivi de la consommation de ces mêmes malades. J'avoue que sur le coup, je ne comprenais pas, j'étais même assez en colère. Mais je me dis maintenant qu'ils ont tout à fait raison d'agir de la sorte.
Tout d'abord, annoncer à un malade alcoolique, surtout s'il est jeune, qu'il ne pourra plus boire d'alcool, c'est un diagnostic terrible et insupportable. Et surtout, cette façon de faire tient compte des différentes sortes de malades alcooliques. Je vais les reprendre, car j'ai l'impression que c'est très mal compris.
-Tout d'abord, il y a les buveurs excessifs, ils peuvent boire comme des trous, chaque jour, ils ne sont pas forcément dépendants et en général, ils peuvent s'arrêter du jour au lendemain sans avoir de symptômes de sevrage, ils arrêtent de boire s'ils y sont vraiment obligés, sans aucun problème. Ces buveurs non dépendants, s'ils ont une motivation importante et sont suivis par un addictologue, peuvent envisager sur le long terme, une consommation raisonnée, aussi étrange que ça puisse vous paraître. Mais il faut qu'ils le décident eux-mêmes et soient accompagnés pour changer leurs habitudes de vie. Un MAB est souvent le bienvenu pour les aider.
-il y a ensuite les malades alcooliques légèrement dépendants psychologiques. Ils sont buveurs excessifs, mais utilisent aussi l'alcool comme médicament pour parer à leurs problèmes relationnels et sociaux, angoisses, dépression, peurs diverses et pathologiques, difficulté à entrer en relation. Ceux-ci aussi pourront contrôler leur consommation à condition d'être suivis par un thérapeute qui leur fera prendre conscience du rôle que l'alcool joue dans leur vie et pourquoi. S'ils sont bien suivis et sont d'accord pour collaborer avec le professionnel de santé, il peut être envisagé une consommation raisonnée.
-Ensuite il y a les malades alcooliques physiquement dépendants, là, c'est un autre problème, leur cerveau a été modifié par l'alcool, sans doute à cause d'un gène qui empêche les molécules de fonctionner correctement. Ce sont des personnes qui tiennent extrêmement bien l'alcool, ils sont rarement ivres au point de rouler sous la table, même en ayant absorbé des doses énormes d'alcool. Par contre, s'ils veulent arrêter l'alcool, ils ont des symptômes de sevrage graves qui rend cet arrêt impossible : ce sont des crises d'épilepsie, des angoisses terribles, des problèmes cardio vasculaire, des déliriums tremens, des problèmes digestifs importants. Ils doivent passer par un sevrage suivi par un médecin et aidé par la prise de médicaments psychotropes pour éviter les crises d'épilepsie, de délirium et calmer leurs angoisses énormes. Ce sont de vrais drogués, l'alcool étant une drogue dure en vent libre. Pour ces malades, la consommation contrôlée est inenvisageable car au bout de quelques verres, le petit laboratoire créé dans leur cerveau par l'alcool se remet en marche et transforme leurs endorphines en THP, cette THP ne pouvant être produite que par l'alcool. Ils doivent donc consommer pour être souvent juste moins mal.
Les malades dépendants physiques ne peuvent s'en sortir qu'en ne buvant plus du tout et à vie, car la dépendance physique peut redémarrer même des années après l'arrêt .
Par contre, si l'alcoologue commence par leur conseiller une consommation modérée, ils vont très vite se rendre compte par eux même que ça leur est impossible, ce sera sans doute la meilleure façon pour eux d'arriver enfin à accepter de ne plus boire d'alcool.
Néanmoins, il est bien plus facile de gérer une sobriété totale qu'une consommation contrôlée.

je me demande si on me disait que je peux boire de nouveau juste occasionnellement si au bout du compte, ça ne me ramènerait pas au point de départ de l'enfer,si je m'autorise un verre ,qu'est ce qui m'empêcherait d'en reprendre un autre et de recommencer à me réfugier dedans si ça ne va pas   
Pour ma part, je pense que pour ne pas brusquer un MA avec le zéro alcool , commencer par diminuer peut être une bonne chose pour qu'il entre dans le soins et ne lâche pas car trop dur mais pour l'amener au zéro alcool qui est je pense le moyen le plus sure pour ne plus jamais retomber dedans. Tous les MA en début d'abstinence cherche à avoir l'autorisation de boire un peu ,si cette permission est donnée, je ne sais pas si il pourra un jour être serein dans sa vie . Avoir toujours l'alcool dans sa vie, c'est tout de même une sacrée épée de Damoclès   Enfin c'est mon avis, aujourd'hui, grâce au zéro alcool, je ne pense même plus à boire, si j'avais pou boire modérément, je serais sans doute encore dans la resistance ,je ne sais pas, mais c'est bien d'y réfléchir

Pour ma part, même si je le pouvais, je ne reprendrais pas d'alcool, ça ne m'intéresse pas, je suis trop bien sans...

je suis tout à fait d'accord avec toi mais peut etre faut il arriver au hors alcool pour penser de la sorte et pour arriver au hors alcool, je pense qu'il faut le zéro alcool. Mais peut etre qu'on sauverait plus de vie en faisant la modération ,pour certains cas

Bonsoir.

En fait de contrôle, si l'on s'en tient à la définition de l'OMS avoir le contrôle c'est avoir la liberté de s'abstenir de boire.

Ça sous-entend avoir une maîtrise individuelle et circonstancielle, avoir la possibilité de s'arrêter sans souffrance en présence du produit éthanol.

Lorsqu'on s'inscrit sur Onsaide, c'est qu'on a perdu le contrôle depuis un moment déjà. Et la premiere urgence c'est d'arrêter tout avant qu'il soit trop tard, là, maintenant, dans l'immédiat.

Pour certains ce sera un petit peu moins difficile, mais de toute façon c'est une épreuve. Qui va nous transformer. Bien malin celui qui pourrait dire avant d'avoir réussi à arrêter de consommer si un jour il aura l'envie ou l'idée de consommer et pourra rester libre de s'arrêter.

Après s'être soigné, certains semblent pouvoir. Mais ce qu'on voit le plus souvent, c'est la rechute. Une orobabilité forte, donc à garder à l'esprit en toute circonstance...

Oui, rur, je partage ton avis.

Ca me ferait bizarre qu'on me dise que je puisses reboire de temps en temps, et encore plus de commencer à le penser.  

Si c'était le cas est-ce que je reboirais ? Juste le temps d'une cuite mais sans conséquences ? définitivement oui.... D'ailleurs je sens une part de moi qui pleur encore pour ça, même si le son des sanglots se fait plus lointain à mesure que je reste sobre.

Néanmoins, si je ne suis pas dépendant physique (je ne sais pas trop), je n'ai pas envie de me priver forcément de moutarde ou de vinaigre dans une sauce salade... Refuser si on me propose un truc à boire oui, mais avoir à vérifier si tel aliment ou crème à un peu d'alcool, non... C' est compliqué de savoir faire la part des choses !

Au bout d'un certains temps, tu ne risques qu'un craving si tu prends de l'alcool caché ,psychologiquement, tu ne le savais pas donc ce n'était pas voulu et physiquement, tu as les fressources en toi pour faire disparaitre ce peu d'alcool. Non, le risque viendrait plutôt d'un verre que d'alcool caché.

Pour le vinaigre, je peux te rassurer, le vinaigre industriel ne contient pas d'alcool. Le degré mentionné est le degré d'acidité du produit.
Ensuite, tu sais, on ne passe pas sa vie à se demander si on peut en manger ou en boire. La plupart du temps, si par hasard, nous ingurgitons, à travers la nourriture ou les médicaments, de l'alcool, le plus grave, c'est d'avoir un craving, une rechute pour juste une erreur, est rarissime.