Contrôler sa consommation

Il y a quelque chose qui me tracassait de puis quelque temps. Comme vous devez le savoir, les addictologues ne prescrivent quasiment plus, à la première visite, l'arrêt complet de l'alcool, il propose de contrôler sa consommation.


Au début je trouvais ça aberrant mais en y réfléchissant, en lisant des témoignages sur le forum, je me dis que ce n'est peut-être pas une si mauvaise prescription.


En effet, les malades alcooliques excessifs, qui ne sont pas dépendants pourront contrôler sans problèmes leur consommation . Par contre un malade dépendant psychologique aura beaucoup de mal et ne tiendra pas sur le long terme, sans compter les flashs et tout ce qui va avec, un malade alcoolique dépendant physiquement en sera absolument incapable.


On pourra déjà apprécier la gravité de la dépendance s'il y en a une. Pour le malade dépendant, il se rendra vite compte qu'il n'y arrive pas, que l'alcool reprend très vite toute la place . C'est ainsi qu'il sera enfin prêt à aller chercher de l'aide s'il veut vraiment s'en sortir...

Qu'en pensez vous ?

Je dirais que tout dépend du "diagnostic" et de la demande de la personne...

Une personne qui se pose question sur sa consommation, pourquoi pas...

Mais si la personne est MA, c'est une arme à double tranchant....

Cette "nouvelle" prise en charge doit vraiment être prise au cas par cas!

Là, c'est de la responsabilité de l'alcoologue qui conseille cette solution, ça veut dire qu'il faudra qu'il le revoie régulièrement et surtout que le malade ne reste pas fixé sur cette idée de contrôler sa conso et ne retourne pas le voir, sauf après s'être enfoncé très loin dans l'alcool. C'est effectivement une arme à double tranchant...Pour ma part, je serais alcoologue, ce n'est pas ce genre de prescription que je choisirais, mais j'ai tout de même mieux compris pourquoi , maintenant, beaucoup travaillent selon ce protocole...

Bonjour, Peut-être est-ce aussi pour gérer d'éventuels quotas en modifiant les seuils.

Je ne pense pas, mais je peux me tromper effectivement. J'y avais aussi pensé.....
En tout cas, bienvenue à toi sur Onsaide....

Merci SHALE, j' ai discuté cet après midi, assez longuement de ce sujet sur la page Facebook ONSAIDE, mais je n'ai pas été jusqu'à proposer cet argument, la page étant ouverte au public.
Pour moi, le fait déjà que l'alcoologue soit remplaçé par un addictologue est déjà une erreur. On ne peut pas mélanger les addictions comme cela.

Ce que tu dis est un peu vrai, quoique comme je te l'ai dit, il y a beaucoup d'addiction qui sont les symptômes d'une même cause... Mais ce serait plus clair si chaque addiction avait son médecin, apparemment financièrement ça semble difficile à mettre en place, vu le manque de médecin en France, qui plus est.
Jean-Luc, moi je te connais, mais les membres du forum qui ne viennent pas de Facebook ne te connaissent pas. Si tu pouvais juste parler un peu de toi dans le forum adéquat, c'est à dire je pense "malade alcoolique, abstinent out pas", ce serait une bonne chose.

C'est un débat très intéressant que tu ouvres là Shale et merci de l'avoir fait....

Apprécier le degré de dépendance à un produit, à mon sens du moins, paraît difficile dans la pratique...On est dépendant ou on ne l'est pas!

Par exemple,en ce qui concerne l'alcoolo-dépendance si on la définit comme:
" le fait de consommer de façon excessive et répétée de l'alcool sans réussir à stopper ou contrôler cette consommation" (définition généralement admise), contrôler sa consommation paraît illusoire et antinomique, puisque si on arrive à contrôler sa consommation on n'est pas dépendant !


Et quid alors du phénomène de tolérance ( nécessité de toujours augmenter les doses pour ressentir les mêmes effets) qui s'installe avec toute consommation d'alcool ???

Pire qu'une arme à double tranchant, ce protocole me paraît être une illusion totale dans la pratique! 
Combien en avons nous rencontré dans les groupes de paroles ou sur les forums de personnes  qui disaient "je gère" ou  "j'assure", et qui en fait ne géraient rapidement plus rien du tout ?Pour ma part, du moins, j'en ai rencontré une multitude 

Sans compter qu'il me semble aussi qu'il est plus difficile, plus pénible et plus dangereux de gérer une consommation d'alcool que de la stopper totalement!
Les addictologues qui appliquent ce protocole ne sont pas encore majoritaires et, à mon avis c'est tant mieux!

"Combien en avons nous rencontré dans les groupes de paroles ou sur les forums de personnes qui disaient "je gère" ou "j'assure", et qui en fait ne géraient rapidement plus rien du tout ?"
Cela s'appelle le déni.

Pour ma part, je ne pense pas non plus que ce soit la solution de proposer le contrôle de sa consommation, je cherchais juste une explication à ce phénomène, qui , même s'il n'est pas général, s'amplifie tout de même....

Tu as raison Shale et je vois peut-être dans ce phénomène le retour vers un bon vieux cliché, encore bien incrusté dans notre Société, selon lequel un peu d'alcool ne peut pas nuire, voire peut, éventuellement être bénéfique !

C'est vrai que proposer, dès le départ, à des malades alcooliques le "zéro alcool" peut s'avérer rébarbatif et rebutant, il est plus facile de leur proposer
une réduction progressive et une gestion de leur consommation, et on comprend bien que certains addictologues soient tentés de le faire par "une espèce de démagogie" ou pour toute autre raison mais, à mon avis du moins, c'est un peu se voiler la face et se bercer de douces illusions.

Le "petit singe" est tellement rusé que si on lui ferme la porte il entre par la fenêtre, la moindre faille dans notre système de défense il va
l'exploiter même après des années d'abstinence !

SHALE a écrit:Pour ma part, je ne pense pas non plus que ce soit la solution de proposer le contrôle de sa consommation, je cherchais juste une explication à ce phénomène, qui , même s'il n'est pas général, s'amplifie tout de même....

Peut-être y a t-il un lien avec le Baclofène, pour envisager une thérapeutique clé en main: Baclo. + conso. réduite et on ira vers la poste-cure si ça ne marche pas.