Antonin - Un nouveau départ

Bisous à toi aussi, je suis contente que ta journée de sevrage ce soit bien passé, et puis il faut avancer jour après jour, donc on a encore le temps d'en reparler, car tu sais je ne lâche jamais le morceau, alors attends toi à m'avoir encore sur le dos.....

Ah oui, j'oubliais, je fume trop... comme souvent quand je suis chez moi.
Par contre, au boulot, je ne fume pas mais je picolais.

Lundi ou mardi (je sais plus), j'avais contacté un centre de cure dans ma région (+/- 30 km) où il m'avait été répondu que l'on me recontacterait pour fixer un entretien de pré-admission pour me présenter l'établissement et parler de mes motivations. Tout ce qu'il y a de plus normal et logique.

Et là, hier, ils m'appellent pour me dire que je peux me présenter avec mes bagages mardi prochain entre 8 et 9h...

Faut pas me prendre pour un con. Ca pue le coup de fil de mon généraliste.
Je ne lui en veux pas. Il a certainement voulu bien faire.

J'ai répondu que :
1. j'avais commencé mon sevrage sous la supervision de mon généraliste.
2. j'avais rdv chez un psychiatre addictologue dans les prochains jours.
3. j'allais pas m'engager à passer cinq semaines chez eux sans avoir visité le site, avoir des infos sur le programme proposé et avoir rencontré au moins une ou deux personnes de l'équipe.

Ils m'ont gentiment proposé de passer visiter leur établissement mais qu'évidemment c'était déconseillé de conduire sous diazepam.
J'ai donc conclu que c'était très gentil d'avoir pensé à moi, que je n'étais plus à quelques jours près puisque le sevrage avait débuté et que je reprendrais contact avec eux après mon entretien avec le "Dr Antonin".

Je suis donc resté poli et calme en apparence mais ça m'a quand même énervé.
Ce qui explique qu'hier soir j'étais légèrement susceptible

Pourquoi penses-tu que c'est ton médecin qui a appelé? Il se peut qu'une place se soit libéré et ils t'ont contacté, au Shale et au Calme ça se passe comme ça aussi, il n'y a pas d'autres interventions.

SHALE a écrit:Pourquoi penses-tu que c'est ton médecin qui a appelé? Il se peut qu'une place se soit libéré et ils t'ont contacté, au Shale et au Calme ça se passe comme ça aussi, il n'y a pas d'autres interventions.

Au Calme et au Shale, ils invitent des inconnus sans entretien préalable ???

L'entretien de pré-admission, il sert à quoi alors ???
Là, visiblement, il n'y en avait plus besoin ?!? Evidemment, si un toubib qui leur a déjà envoyé des clients leur dit que M. Antonin est motivé... pas de problème pour eux. Par contre, le client, lui, il aimerait bien avoir des infos sur l'établissement avant de réserver un séjour...

Evidemment, quand tu pars en ambulance, tu choisis pas. Mais ici, oui, j'ai le choix.

Au calme et au shale, tu appelles pour demander à entrer, tu dois appeler tous les vendredis pour confirmer et montrer ta détermination. Entre temps tu reçois un dossier à remplir par ton médecin et toi même, ensuite tu attends qu'une place se libère, ils te préviennent souvent le vendredi pour le mardi suivant s'il y a eu un désistement, sinon l'attente est d'environ trois à quatre semaines au Shale et de cinq à six semaines au Calme.

Juste pour dire que je suis allée au Calme, sans recommandation, de mon propre chef, j'ai eu après environ2 semaines, et bcp d'insistance de ma part une place qui s'est libérée, on m'a appelée la veille pour le lendemain (c'est rare), j'étais très heureuse, car presque "au fond du trou". Je ne connaissais pas cet etablissement, sauf ce que j'en avais lu sur internet, mais je ne partais pas en vacances, j'y allais pour me soigner.
J'ajoute, que j'y ai fait de belles rencontres, des gens que je n'aurais, certainement jamais rencontré dans ma vie.
Il ne faut pas avoir peur, simplement etre confiant.

Merci beaucoup pour ton témoignage littlewing

En 2007, lors de ma première cure, c'est à l'occasion de l'entretien de préadmission que l'on m'a proposé une place pour le lendemain. J'avais dit oui immédiatement parce qu'il y avait urgence et que la structure semblait me convenir (environnement boisé, chambre individuelle, personnel infirmier accueillant) et que j'avais absolument besoin de décrocher d'un environnement familial toxique.

Aujourd'hui, les données (urgence et environnement familial) sont différentes. Je ne l'exclus pas formellement mais je ne souhaite pas m'engager précipitamment. De la place, il y en aura encore si nécessaire.

Ces derniers jours, en plus d'un peu de jus de fruits et d'eau, je bois environ 1,5 litre de thé vert glacé par jour.
Je me demande si je ne me suis pas laissé influencer par la publicité ?

Salut Antonin

surprise un peu de te lire mais bien contente que tu te sois tourné vers le forum...
Je suis d'accord avec Shale qu'il y a du changement mais quand m^me , je te retrouve: analyste, détaché sur ta propre situation, chapeau
De toute façon, le plus dure était de te décider, là maintenant, quand on te connait un peu, on sait que tu vas repartir

Une bise

si tu es prêt a te battre contre l'alcool,il me semble que tu doutes encore du bienfait de la cure

faire une cure si on est pas convaincu a 100% que cela va nous être bénéfique enlève une partie de son efficacité

Tu vas me dire qu'il y a surement quelqu'un qui sera bien content d'avoir cette place et qui en as besoin plus rapidement que toi,mouais,on va le dire comme ça

Alors continue tes soins ambulatoires puisque c'est ce qui te convient pour le moment en gardant le "un jour après l'autre"

Tu sais Antonin l'efficacité d'une cure ne se mesure pas à la beauté de ses locaux ou au fait d'avoir une chambre individuelle ou non, ce n'est pas le club Med, c'est un lieu où on se soigne et crois moi, quand tu es vraiment au fond du trou, ce qui t'importe c'est le contenu de la cure...

Chris a écrit:Salut Antonin

surprise un peu de te lire mais bien contente que tu te sois tourné vers le forum...
Je suis d'accord avec Shale qu'il y a du changement mais quand m^me , je te retrouve: analyste, détaché sur ta propre situation,

Chris, ça alors, quelle bonne surprise !!!
Merci pour le MP


En ce qui concerne le caractère analytique de mes posts, ce n'est pas de nature, c'est par nécessité

Si j'ai mal à l'avant-bras, par exemple, je vais, simultanément, commencer à penser, d'une part, à ce qui a pu provoquer cette douleur et, d'autre part, à visualiser un bras (les différents os, les différents muscles, les ligaments, la circulation sanguine).

La première branche de ma réflexion va m'amener à penser à ce que j'ai fait dans les heures qui précèdent (poncer une table, porter des sacs de courses assez lourds et nettoyer la voiture, par exemple)

L'autre branche de ma réflexion va me faire penser : au jour où mon frère avait, un soir de réveillon 1980, passé sa main à travers une vitre et avait eu un tendon du poignet et une artère à moitié sectionnés - à cette tendinite que j'avais eue en Espagne après une longue partie de tennis - à cette envie de vomir qui m'a pris la première fois que j'ai vu un bras équipé de fixateurs externes avec ces tiges qui rentrent dans la chair (beurk).
Chacune de ces pensées va en générer deux ou trois autres, toujours simultanément... Je ne vais pas toutes les citer mais, par exemple :
- porter des sacs de courses va me rappeler que j'ai oublié de prendre du sucre;
- nettoyer la voiture va me faire penser à cet horrible accident d'autocar survenu en Suisse;
- l'histoire du réveillon va me rappeler d'autres anecdotes de réveillons et aussi à ce cadeau que j’avais reçu mais, au fond, c’était en quelle année et aussi à un autre frère dont je n’ai pas eu de nouvelles depuis plusieurs mois;
-l’histoire de la tendinite en Espagne va me rappeler des vacances à Chypre ou à Madère ;
- les fixateurs externes vont me faire penser à la tour Eiffel et à sa visite en charmante compagnie ; à la vue que l’on a sur le Grand Palais depuis le troisième étage.
Etc. etc.

Alors, oui, après une dizaine de secondes, je sais que ma douleur au bras provient de telle ou telle raison mais, dans ma tête, ça ressemble à ça et l'arborescence continue de manière exponentielle:

(c'est en face de chez moi )

Pour éviter un déclenchement du disjoncteur, je dois d’abord appuyer sur le bouton pause.
Ensuite, si j’ai envie d’écrire quelque chose sur ma douleur au bras, il va falloir que je fasse un tri, que j’élague les éléments qui, de mon point de vue, n’ont pas de rapport direct ou qui ne me semblent pas concerner mon ou mes interlocuteurs. Au final, je me retrouve donc avec un texte qui peut effectivement sembler analytique, froid et impersonnel.

Ca, c’est à l’écrit… à l’oral, c’est presque mission impossible, dans le cadre d’une conversation, d’opérer ce tri suffisamment rapidement. Alors, je ne dis rien ou une banalité ou une idée pêchée au hasard parmi les autres : « J’ai un peu mal au bras et ça me rappelle que j’irais bien voir cette exposition temporaire au Grand Palais ». Certains prendront ça pour de l’humour mais c’est tout autre chose. C’est une tentative de communication.

Ce que tu dis là Antonin me parle beaucoup, ce doit effectivement être très difficile d'accéder directement à l'objet concerné, enfin je dis objet, mais ce peut bien sûr être une personne, un évènement. Ton cerveau fonctionne de telle manière que tu as peu de contrôle sur lui apparemment. Il fait tout pour t'entraîner loin du sujet concerné, je ne sais pas à quoi c'est du, mais ce doit être en effet difficile pour la communication.
As-tu déjà travaillé sur ces interférences qui viennent se positionner entre le sujet en question et la réponse attendue?
As-tu une explication physiologique ou psychologique à ce phénomène?

cristal a écrit:si tu es prêt a te battre contre l'alcool,il me semble que tu doutes encore du bienfait de la cure

faire une cure si on est pas convaincu a 100% que cela va nous être bénéfique enlève une partie de son efficacité

J'ai bien l'intention de faire une cure (en résidentiel, en ambulatoire ou en centre de jour - si ça existe) mais pas dans n'importe quelles conditions. Ce qui est certain, c'est que je n'aime pas qu'on tente de me forcer la main (je ne vise personne en particulier ). Je ne suis pas dans le coma au bord de la route et j'estime avoir suffisamment de lucidité pour pouvoir poser mon choix, à la lumière des conseils éclairés que je reçois de part et d'autre.

cristal a écrit:Tu vas me dire qu'il y a surement quelqu'un qui sera bien content d'avoir cette place et qui en as besoin plus rapidement que toi,mouais,on va le dire comme ça

Ca, c'est toi qui le dis mais... je ne te contredirai pas

SHALE a écrit:Ce que tu dis là Antonin me parle beaucoup, ce doit effectivement être très difficile d'accéder directement à l'objet concerné, enfin je dis objet, mais ce peut bien sûr être une personne, un évènement. Ton cerveau fonctionne de telle manière que tu as peu de contrôle sur lui apparemment. Il fait tout pour t'entraîner loin du sujet concerné, je ne sais pas à quoi c'est du, mais ce doit être en effet difficile pour la communication.
As-tu déjà travaillé sur ces interférences qui viennent se positionner entre le sujet en question et la réponse attendue?
As-tu une explication physiologique ou psychologique à ce phénomène?

Je n'appellerais pas vraiment ça des interférences, toutes les infos qui débarquent ont un lien (parfois assez éloigné ) avec la question de départ (chaque feuille de l'arbre est reliée au tronc). Et ces infos ne se situent pas entre la question et la réponse mais tout autour.

La solution (la feuille précise, là, en haut à gauche) je vois laquelle c'est...

Alors, oui, après une dizaine de secondes, je sais que ma douleur au bras provient de telle ou telle raison

mais je dois réfléchir si je dois expliquer par quelle branches principales puis secondaires puis par quelles brindilles je suis passé pour y arriver.

Evidemment, ça n'offre pas que des inconvénients. Tant que personne ne demande d'explications, ça permet d'aller plus vite. Ca permet aussi de découvrir des solutions originales.

Parfois, c'est le contraire qui se produit. Le cheminement est hors du champ de la conscience. Un mécanisme de protection peut-être pour éviter la saturation ou, tout simplement, parce que ça va trop vite. Comme je l'expliquais dans un autre post (l'histoire de l'élève qui donne une bonne réponse mais sans pouvoir expliquer son raisonnement) parfois la réponse apparaît "toute seule". Je vois la souche et je vois la feuille tout en haut et il n'y a rien de conscient entre les deux... C'est plus reposant mais pas très pratique si l'interlocuteur demande : "pourquoi ?". Un jour, un ami, joueur d'échecs de très bon niveau, demandait à Kasparov pourquoi, à tel moment de la partie, il avait déplacé telle pièce plutôt que telle autre. Kasparov lui a répondu : "parce que c'était vert..." Il n'a pas insisté

C'est en fait, toute la différence qu'il y a entre une pensée linéaire (plutôt l'hémisphère gauche) et la pensée arborescente (plutôt l'hémisphère droit).

Les gens normaux choisissent, à chaque embranchement, une seule route et arrivent à leur conclusion.
C'est plus reposant mais si on s'est gouré à un carrefour, va falloir s'en rendre compte, faire demi tour et trouver lequel c'est

Bonjour Antonin!

Juste mon petit grain de sel : mon psy a toujours pensé que la cure n'était pas pour moi parce que je ne souffrais pas de dépendances physique, mais il était prêt à m'aider si je tenais vraiment à y aller.
Après avoir mûri réflexion et décision, je me suis trouvée prête et déterminer à sortir de l'alcool. Donc de moi-même, en composant avec mes contraintes, j'ai opté pour la cure en ambulatoire, où les rendez-vous sont parfois un peu trop longs à avoir, mais qui inscrivent, pour moi toujours, la détermination dans le temps.

Une fois le suivi blindé (on va dire en un mois, le premier mois), la vitesse de croisière me permet d'avancer sans me surexposer émotionnellement, ce que je craignais le plus si j'avais été en centre de cure. J'ai donc la chance d'orchestrer mes outils et mon cadre pour me reconstruire (ce qui ne m'évite pas un sacré remue-méninge pendant et après les entretiens) et gagner en "force" face à ... la vie!

Bref, on réussit mieux ce pour quoi on est partant avec la volonté de mettre les pieds dans le plat et de ne pas être caressé dans le du poil. Enfin moi je vois ça comme ça. Ché pas si chui très claire, là...

Courage et détermination!

Bon week-end!



Heu... c'est quoi "les gens normaux"?

Merci sourisplume.

sourisplume a écrit:Heu... c'est quoi "les gens normaux"?

Je voulais dire la majorité des personnes, ceux qui sont dans la norme et, dans ce cas-ci, toutes les personnes qui ont une pensée linéaire (celle qui sert de base au système scolaire)

Antonin a écrit:Merci sourisplume.

sourisplume a écrit:Heu... c'est quoi "les gens normaux"?

Je voulais dire la majorité des personnes, ceux qui sont dans la norme et, dans ce cas-ci, toutes les personnes qui ont une pensée linéaire (celle qui sert de base au système scolaire)

Hum... moi je dirais plutôt que c'est le système scolaire qui aplatit la pensée (et je sais de quoi je parle, hélas) mais bon... La culpabilité en général ça marche bien aussi (la famille, la religion...) mais c'est un autre débat. Et je ne crois pas que l'on puisse se prononcer sur la façon de penser de la majorité des personnes : elles cachent bien leur jeu (comprendre qu'elles disent un truc et en font un autre), en général, parce qu'elles se protègent, c'est légitime. J'ai envie de dire que la majorité cherche à être rassurée, quitte à le vivre mal, en décalage avec leurs envies profondes, que certains ont le courage de chercher à réaliser, d'autres pas. Pour moi, le clou est là, dans ce courage là, ou pas.

Tes réflexions sont intéressantes, mais n'oublie pas de débrancher l'intellect pour ne pas asphyxier ton ressenti. J'ai parfois du mal à le faire moi-même, mais je m'entraîne tous les jours!

sourisplume a écrit:
Tes réflexions sont intéressantes, mais n'oublie pas de débrancher l'intellect pour ne pas asphyxier ton ressenti.

L'alcool, c'est très efficace pour débrancher "l'intellect" mais j'en ai plus envie... trop d'effets secondaires.

Antonin a écrit:

sourisplume a écrit:
Tes réflexions sont intéressantes, mais n'oublie pas de débrancher l'intellect pour ne pas asphyxier ton ressenti.

L'alcool, c'est très efficace pour débrancher "l'intellect" mais j'en ai plus envie... trop d'effets secondaires.

Whouah, dis là t'exagères, j't'ai pas dit de boire un coup non plus, hein

T'inquiète pas, j'avais bien compris

Dis donc Souris, t'es
rien à redire.... je suis ok avec toi!!!

Bonsoir,

Journée bien occupée. Pas d'envie d'alcool ni d'autres drogues (à l'exception de nicotine mais on verra ça plus tard - ou pas)
Aucun symptôme de sevrage, simplement une certaine fatigue physique.
Toujours un peu dans le cirage à cause des médocs (j'ai mis des alarmes pour ne pas les oublier...)
Le moral est bon
Alimentation équilibrée (sauf un excès de boissons sucrées mais ça fait partie des recommandations )

Merci à tous.