alcoolisation

En 1966, j'étais en troisième, année du BEPC et de l'orientation.
Moi j'ai toujours voulu être être instituteur. Il fallait donc faire une 3ième spéciale comme pion pour préparer le concours à l'école normale.

Mais ce changement de situation familiale me fit changer d'avis et j'ai choisi la Seconde technique à Rennes.

Je me rappelle encore la colère du directeur du collège/ un bon élément comme toi que vas-tu faire là dedans?

Vous voulez de la technique elle vous tuera.

Avait-il tort ou raison? à vous de voir.

De fait j'ai fait une bêtise. Je suis arrivé à Rennes comme un émigré, je ne connaissais personne.
Un breton émigré dans la capitale bretonne. C'est un comble.

Le lycée, je ne l'ai jamais apprivoisé nous étions 2500 étudiants, au collège 350 collégiens.

Les cours: géométrie dans l'espace, c'est quoi ça? l'algèbre, les ensembles, idem inconnu.

en plus il y avait le dessin industriel: du chinois.

Nous c'était géométrie, Algèbre et les autres cours bien sûr Anglais ect ...

Ma mère s'est remariée en Novembre 1966;
Cette année scolaire fut fiasco total.

Heureusement, maman avait de la famille à Rennes dont une nièce Denise qui avait mon âge. c'était une intellectuel, elle aimait les musées, le théatre , le cinéma, c'était enrichissant. Hélas son père voyait notre relation d'un mauvais oeil ;il avait peur que cela prenne une autre tournure. enfin les parents sont les parents mais nous arrivions à nous rencontrer pour de nouvelles visites.

Comme prévu, j'allais redoubler ma seconde, moi l'un des piliers de ma classe au collège avec Annaîg , quelle bêtise j'ai fait quand j'ai pris cette voie.

Je dis à ma mère que je voulais faire une filière courte CAT et BEP en deux ans puis direction le travail.

Le beau-père voyait que j'étais mal il m'offrit mon premier ricard et ma première cigarette roulée, du bergerac.

Pour trouver du réconfort,j'ai écrit à Annaïg, elle est venue de Nantes pour me voir, nous avons passé la journée ensemble à nous raconter les bons moments du collège.

A partir de ce jour elle me proposa un échange de lettres régulières.

Annaïg qu'es-tu devenue, j'ai souvent pensé à toi, as-tu réussi ta vie,je l'espère de tout coeur.

Bon j'arrête là pour ce soir car je sens les larmes monter.

Jeff

Jeff, continue à écrire, c est très beau.
De la nostalgie ? Des regrets ?

Là c'est beaucoup d'humanité que tu nous offres Jeff avec ton partage. C'est émouvant de te lire. Merci beaucoup et prends bien soins toi.

ppp

laisse les larmes couler si cela te soulage.

Ce que tu dis me fais peser à moi et aux conseillers qui ne savent pas conseiller ni orienter selon les désirs et capacités.

Moi et je ne sais si tu as ou mon fil ils voulaient que je fasse camionneur....

Ce fut la fin de l'insouciance. La fin de la petite enfance, une autre vie commençait.

A la fin de cette période, il me semble importante, de parler de la composition de ma famille:

Il y avait ma mère, mon père décédé à mes quatre ans, mon frère de deux ans mon cadet.

Il y avait aussi une soeur, enfin demi-soeur car ma mère était fille mère à son mariage, mon père l'a  reconnue comme sa fille,
Je pense que c'est la seule chose qui l'est faite de bien pour mamam
Elle avait grandie chez grand-mère maternelle à pont-réan. Elle était de 6 ans mon aînée.

Je l'ai rencontrée la première fois j'avais 6 ans, elle, 12 ans pendant des vacances d'été passées chez la grand mère.

Lorsque la grand-mère parlait je ne comprenais rien ,elle parlait en patois, ma soeur traduisait:
 
La pleu va cheu , le soleil brûle, qu'est ce que tout cela voulait dire.

Elle vivait au temps du soleil donc comme les poules.
Ne savait ni lire ni compter mais ses sous c'étaient sacrés.

Le dimanche nous allions à la messe basse à 6 heures du matin, la grand-mère devant avec son bâton et nous derrière et en ordre, maman puis les enfants.

Albertine, quelle phénomène, c'était le pays "Gallo' en bretagne.

Si dans le finistère, il y avait du retard à la modernisation, ici ce n'était même pas encore envisagé dans les campagnes. 
Moi j'adorais cet état un peu primaire.

Commodités dans le jardin, sol en terre battue dans la maison d'une seule pièce , une grande cheminée, des lits clos, et d'immenses amoires.

Grand-mère était la reine de la galette, le fourneau était devant la cheminée.

La galette se faisait sur un trépied et une grande tuile en fonte à même la braise de la cheminée.

Cette bâtisse se situait juste à côté de la ferme où maman avait travaillé toute jeune.

Elle était entourée de carrière où mon grand-père Alexandre avait travaillé.
C'est la seule fois que j'ai pu voir mon grand-père, il est mort quelques années plus tard, de la maladie de Malroche: une poussière qui envahissait les poumons.

Ce fut quand même des vacances enrichissantes sur le plan culturels et enfin je connais mes grands-parents maternels et ma soeur .

Nous sommes revenus plusieurs fois pendant les vacances d'été, j'adorai.

Fermons cette parenthèse bucolique et revenons aux choses plus sérieuse.

Septembre 1967, c'est la rentrée au lycée, première année en BEP mécanicien monteur.
Nous sommes 25 dans la classe, deux filles se lancent dans l'aventure: Marie-Annick et Isabelle,
pas courant à cette époque de voir des filles se lancer dans des métiers manuels, vous me direz actuellement
tout est mixte mais à l'époque ?,,,

Nous sommes répartis en 3 groupes pour les formations techniques.

1er mois je fais de la lime, pénétration carré: partir d'un parallélépipède carré épaisseur 1.25 cm et côtes 4.25 cm.
Limer les côtes pour les ramene à 4 cm tolérance: 0,2/10
limer l'épaisseur pour arriver à pour arriver à 1 cm tolérance:0,2/10 attention à la planéité.

Ensuite en centre du carré percer un trou de 15 mm, en faire un carré de 20 mm bien centré
prendre le carré de 21 mm de côté et l'ajuster à l'autre carré.

Le décor est planté, nous avions 1 mois pour réussir ce tour de force en raison de 6 heures par semaine.

La galère!!!! cela vous mets dans l'ambiance.

Les profs d'ateliers venaient de chez Citroën, de la SNCF ou de chez Ouest France.

Le mois suivant ce fut le tournage, le mois d'après le fraisage, je passe sous silence les aspects techniques,ça me gavent encore.

Bien sûr il y avait les autres cours, français, anglais,technologie, histoire et géographie sans oublier les maths classiques ce coup là et le fameux dessin industriel.

Les vacances de Nöel arrivèrent, je revis Denise elle offrit l'aiglon d'edmond Rostand avec un croquis fait par elle au crayon à papier. Je fus très toucher.

Elle me dit: c'est pour t'encourager à ne pas décrocher. je lui demandai la permission de l'embrasser, elle fut un peu gêner mais accepta.

Il me fallait trouver une façon de la remercier: A l'Opéra de Rennes passait : La traviata de Giuseppe verdi je l'y invitait elle rougit de plaisir.

Mais là problème, nous à cette époque, l'argent de poche n'existait pas.  J'ai demandé à maman, elle a souri et m'a donné l'argent pour les billets et une consommation chacun.

Elle me prit le menton en souriant, pas de bêtises mon fils pas de bêtise!!! 

j'étais heureux depuis bien longtemps.

Je n'ai pas non plus oublié annaïg, je lui ai souhaité des bonnes fêtes de fin d'année, elle était déjà en 1ière S, quel imbécile je suis.

hé oui toujours des regrets, toujours des regrets.

En Janvier, l'atmosphère dans la cours avait changée, des groupes des autres lycées nous incitaient à occuper le lycée. 
Les prémices de Mai 68, hé bien ça promet !!!!

Il fallut attendre le début Avril pour que les blocages prennent forme.
Le bordel, l'anarchie, c'est foutu je n'y arriverai pas.
Bon tu suis le mouvement ou tu te casses? suivre quel mouvement? je ne fais pas de politique moi!hé regardes à la télé, la télé? il faudrait déjà en avoir une.

Donc occupations des lycées, des facs manif dans le rues de Rennes tu suis le mouvement sans être motivé mais tu y vas.
dans les facs occupées il y avait toujours un mot de passe pour entrer et tu devais savoir les paroles de l'international.

A l'intérieur, il y avait des orateurs près à refaire le monde quelquefois des orateurs Alain Geismar, Jacques Sauvageot , Daniel Cohn- bendit venaient de Paris pour booster les gars. Je les ai vu.

On ne manquait de rien, il y avait de quoi manger, boire, fumer et du shit bien sûr j'ai goûté à tout comme un grand. ha la débandade!!!

Il m'arrivait de dormir sur place incapable de rentrer à la maison.

Le beau-père était content, lui le cheminot de la SNCF et adhérants CGT un pur et dur !!!

Pour moi une belle voie royale vers l'alcoolisme.

Puis ce fut les entreprises en grève, il fallait bloquer les usines, aller aux manifs casser du flics.

Vous voyez les gilets jaunes et les black blocs n'ont rien inventé.

Total fin juin redoublement de première année de BeP mécanicien -monteur.

Enfin bref, en Mai 1970 j'obtiens mon CAP d'ajusteur et mon BEP de Mécanicien-Monteur.

Quelle performance, j'en ai honte.

Pour moi avoir un BEP de mécanicien -monteur c'est un BEP de bons à rien.


Pendant toute ma vie à l'usine, je l'ai répété: nous avons touché à tout mais on ne sais rien faire.

C'était de BEP créés pour face face au babyboom voilà.

Donc LE 28 Août 1970 je rentre dans le marché du travail.

je suis embauché chez Citroën avec une période d'essai de deux mois. 

Il y a deux usines Citroën à Rennes à l'époque, la barre thomas qui fabrique des pièces en caoutchouc et des roulements, il y a 3500 ouvriers
et il y a La janais qui monte les voitures, ils 12500 là bas.

Moi ce fut : la barre thomas.

Pour infos: La barre thomas à disparut il y a 2 ans, et à la janais il ne sont plus que 3000 ouvriers.

Il disait quoi déjà Mr Le dantec le directeur du collège  ???

Ton récit est passionnant, on voit tout ce qui aurait pu être différent, mais est-ce que ça aurait changé le cours de ta vie, pas sûr, mais en tout cas c'est intéressant de le lire et d'y réfléchir...

Quel parcours touchant et passionnant tu le décris avec tant de justesse.
J attends la suite avec impatience.

A quoi bon Ét à quoi servent -ils les remords, à part encore plus se culpabiliser ! Tu as fait ce qui t'a semblé être à un moment T la bonne voie pour toi.
J'avais 9 ans en 68 , Ét j'habitais à Paris, c'était un sacré souk , les gilets jaunes à côté c'est pas comparable.

Tu as peut être raison mais cette décision prise après la troisième, a conditionné toute ma vie.

C'est ce qui est intéressant   ,c'est de voir comment une vie peut changer à cause de fait pas forcément très important...J'ai hâte de lire la suite.

Oui et ce regret tu le traines comme un boulet tout au long de ta vie. Ne plus vouloir y penser, et fuir dans son esprit cette décision. Les dés n'ont pas rebondis comme tu l'avais envisagé, c'est du passé...
Mes excuses pour cette remarque. Nous sommes pendus à ton clavier  

Le premier jour, je suis convoqué devant l'Agent de secteur, aujourd'hui on dit DRH ,c'est plus pompeux.

Il me présente mon contremaître qui me conduira à mon chef d'équipe;

Au départ,je suis sur une une presse qui fabrique des butées d'Ami 8.

Le rythme est facile à prendre le 1er jour je fais mon cota .
Le anciens me disent de ralentir un peu sinon le chrono va descendre
et diminuer le temps de fabrication de la pièce. Ils me disent toi tu es ici pour 15 jours, nous pour des années alors tu comprends
Je fais connaissance avec les gars et en signe de bienvenue m'offre un verre de vin rouge.
Tu es jeune, tu n'oses pas refuser.
Et la question qui tue maintenant,  nous avons l'habitude de prendre l'apéro avant la cantine, ce serait bien si tu faisais un effort pour demain.

Je n'ai pas de sac, apportez la et je vous la paie.
voyez comment je rentre bien dans le moule. 

  3 semaines plus tard, je fus muté dans un autre service comme entraîneur-régleur.

Là , problème , c'est un ancien qui devait avoir la place.
Au début ce ne fut pas facile de m'imposer car ils s'étaient liés contre moi. Pas de matériel, pas de pièces à sortir.
Il fallut que je m'impose: j'organise une réunion avec les ouvriers et ouvrières, le dialogue devait passer. 
pour les gars si tu marches avec nous c'est 1 litre de vin par semaine et une bouteille de Ricard tous les qinzes jours.

Les filles n'étaient pas d'accord, c'est du chantage.
Mais bon je savais que j'en avais de pour 2 mois je partais à la Janais à l'école des apprentis.
Ce fut au cours de cette réunion que je vis pour la première fois ma future femme.
en décembre 1970 et Janvier 1971 j'tais donc à la Janais à l'école des apprentis.


En Février , je revins à la Barre-thomas comme responsable de l'atelier des traitements thermiques,
de la soudure sous Argon pour l'aluminium et le moulage des des prototypes.
Au bâtiment des travaux neufs.
nous étions 150 dans ce service dont je vous ai décrits les différentes machines plus haut.

J'avais la chance d'être en Normale, les horaires: 8h00 - 12h00 et 12 heures 40 -16 h40.

Je refis un tour dans mon ancien poste pour voir si l'ancien avait eu son poste, je venais surtout voir si la fille qui m'avait tapé dans l'oeil était là.

Oui,elle était d'après-midi, je lui propose de l'attendre ce soir à la sortie pour la ramener chez elle, elle accepta.

Je lui demandai si elle voulait faire un tour avec moi samedi après-midi? elle me dit oui.
tout se passa bien entre nous, si bien que quelques semaines plus tard elle me présenta ses parents;
Elle me dit ne te laisse pas impressionné par mon père c'est un alcoolique qui frappe sa femme il a une réputation notoire dans les bistrots de Rennes, sa mère charmante travaillait avec lui
à l'abbatoir de Rennes.

Les fiançailles eurent lieu au mois de mai 1971 et le mariage le 11 novembre 1971 vous ne trouvez pas tous ça précipité?????

Nous habitions un deux pièces dans le vieux Rennes  avant que les organismes HLM ne nous attribut un logement plus grand.

Mais en Décembre je reçus ma feuille de route pour le service militaire pour le 1er.

 heureusement ce n'était qu'à 15 km de Rennes donc possibilité de sortir en fausse.

Toujours aussi passionnant, on voit à quel point, il est difficile de pouvoir refuser un verre d'alcool....

Et le service militaire c'était  pas vraiment une période d'abstinence. On attend la suite. 

Ah mais à cette époque je ne suis pas abstinent, non, je suis plutôt sur la pente ascendante de l'alcoolisme, patience....

Tu racontes bien Jeff. J'ai connu aussi, jeune, c'est milieu en usines. Moi c'était une scierie. Ce n'est pas là que j'ai développé l'habitude de boire par contre.

Merci pour ta générosité de placer ton récit ici.

ppp

La vie est comme cela. Il faut relativiser si je peux dire. On a tous des regrets, mais cela se gère enfin peut se gérer sans alcool.

J'avoue il est vrai que nous sommes dans un monde ou... Tes désirs ne sont pas pris en compte. Alors révolte toi mais ne sombre pas.

Année militaire

Par chance, je suis dans la section où l'on passe le permis de conduire pour les jeeps et les GMC.

L'avantage, c'est que si tu n'as pas ton permis dans le civil, tu peux valider celui du service militaire en effectuant 2 000 Km.

2 mois pour savoir ton code de la route par coeur et faire quelques manoeuvres  avec les véhicules.

Bon à part ça on se fait des copains, on fume, on boit, la fête quoi!!!

au bout de 15 jours, un soir je pars en fausse avec ma mobylette pour voir ma femme après son travail.
Elle finissait à 23h20.

J'arrive vers minuit pour la surprise, personne, 1 heure personne, 2 heures personne, c'est quoi ce truc? 

Madame prend du bon temps en mon absence.

Mettez-vous dans le contexte,pas de téléphone ni fixe ni portable.

Je pars consterné.

Le lendemain soir, je me pointe au gardiennage de l'usine, je demande au gardien de prévenir son chez que j'attends ma femme à la sortie ce soir.

Elle arrive, je ne dis pas un mot, nous rentrons chez nous.
Je lui demande des explications sur son absence d'hier soir, elle était sortie avec des copines et n'a pas vu le temps passé.
Enfin bref, moi je veux bien.

Donc, tu prends du bon temps en mon absence, c'est pour cela que tu t'es mariée, pour quitter ta cellule familial
et ton père alcoolique? Pour être libre ?

Je ne vais pas m'énerver davantage, je repars pour la caserne mais je te préviens, je peux venir n'importe quel soir,
tu dois être là.

Déjà ma confiance se dégrade, je deviens méfiant et jaloux, elle me déçoit.

Bon enfin fin Décembre, j'ai mon permis de conduire,je suis nommé chauffeur à l'ordinaire, la cantine des troupes.

J'étais sous les ordres d'un adjudant, il habitait Rennes lui aussi.

Il m'expliqua mon rôle, le prendre chez lui à 7h30, puis nous faisions l'approvisionnement en légumes, en produits laitiers, poissons et viandes .

Tous les jours avant de renter à la caserne, nous faisions un détour chez lui.

Vous avez compris le truc ou je vous explique ?????

Il me demanda si j'habitais Rennes, "oui mon Adjudant,à côté de la caserne Mac Mahon.

Parfait, le soir vous laissez le GMC à Mac Mahon, vous rentrez chez vous et le matin vous me prenez à 7h30."

Le Pied !!!

Ma femme tomba enceinte début Mars 1972, j'étais fier, 

par mal chance je me suis fracturé la rotule gauche , triple fracture en chargeant un sac de pommes de terre de 50 Kg dans la benne du Gmc, j'ai glissé et tombé sur une latte en fer
le sac sur le genou.

Donc opération à l'hôpital militaire Ambroise Paré de Rennes.

1 Semaine d'hôpital, convalescence 1 mois à la maison, 2 mois de rééducation à l'hôpital.

Lorsque nous sommes absents plus de 2 mois de notre caserne, nous passons par le Quartier Foch toujours à Rennes,
pour être réaffecté ailleurs.

Je suis convoqué devant un Capitaine, il me demande de résumer ma situation familiale et mon ressenti pour les 6 mois qu'ils
me restent à faire.

Bon allez, je ne vais pas vous embêter plus longtemps, mon secrétaire actuel finit son service le 31 Mai, 
ça vous plairait de prendre sa place? Oui mon capitaine.

Donc vos tâches: tenir à jour le planning des classes, vous occuper des permissions, prendre les billets à la gare et surtout en journée venir me chercher à 7h30
chez moi et être à ma disposition jusqu'au soir enfin vous verrez bien.
nous sommes d'accord? Oui mon capitaine !!!!

J'ai vite compris pourquoi il ne conduisait pas, il en mettait dedans du matin au soir mais bon ce n'était pas mon problème.

Moi je conduisais une 404 et je m'occupais de lui en toutes circonstances.

Devinez qui j'ai retrouvé à Foch ??? Denise, elle était secrétaire mais dans le civil dans l'autre aile de la caserne.

Nous nous sommes revus plusieurs autour d'un café à la caserne.

Je l'ai revue 2011 lors du décès de sa maman, elle avait fait sa carrière à Foch, ne s'était pas mariée et avait une fille, née en 1973.

Bref le temps passa, un jour,j'ai retrouvé un collègue de chez Citroën, il était barman à l'ordinaire.

Il picolait pas mal et me proposa une collaboration pour gagner des bières gratuites, tu t'occupes des permes tu vas chercher les tickets à la gare.

Tu sais bien que le Capitaine adore faire son rapport au dernier moment et certains loupent un train à cause de lui.

Tu leur donnes le ticket contre 2 bières et le tour est joué.

Hé bien vous me croirez ou non cela à fonctionner au delà de nos espérances.

Le retour, le vendredi soir c'est souvent mon solex qui me ramenait à la maison à pied.

Voilà, le pli est pris inconsciemment mais sûrement.

N'empêche que pour l'instant ma vie militaire se passe bien non ????

c'est fou comme tout est encore présent dans ta mémoire !! continue ton récit et vide tes souvenirs,ça va te faire un bien fou 

Quelle mémoire et quel sens du récit. Bravo

Je peux résumer mon service par coup de bol.

Je vous ai parlé plus haut du permis que l'on pouvait faire valider dans le civil si on avait roulé plus de 2 000 km.

J'en étais loin, j'en fis part à mon Capitaine, il me dit: toi tu m'as servi beaucoup de services pendant 6 mois, je ne vais pas

te laisser tomber.

Donnes-moi ton permis, je vais aller voir le colonel, cela va s'arranger.

Il appela le soir pour le ramener chez lui, en descendant, il me dit tiens à toi de faire le nécessaire maintenant.

Nous étions début Novembre.

Ma femme voulut la remercier en lui offrant une bonne bouteille je lui dis: non, achètes-lui plutôt une bonne boite de cigares.

le lendemain, je lui offris la boite de cigares de la part de ma femme, il me dit: je sais qu'elle est enceinte mais c'est à elle de me la remettre.

on prit rendez-vous au Mess avec lui, il nous attendait, il embrassa ma femme, bizarre, un peu familier mais bon.

Tu semble étonné jean , j'aurai tant voulu avoir une fille que me donne des petits enfants.

Il me pria de les laisser seuls, bon on obéit.

il sortit avec elle dans le jardin, discuta avec elle au moins 1 demi-heure.

Que lui a-t-il ??? en tout cas il me fit cadeau de mes quinze derniers jour de service militaire.

J'ai donc quitté l'armée le 15 Novembre 1972.

A notre dernier entretien il me fit part de sa satisfaction  pour mon travail, par contre un bémol: tu commences à picoler, ne fais pas le malin, je t'ai vu à l'oeuvre.

Arrêtes tant que tu peux, fais-moi confiance je sais ce que je dis.

Début Décembre, je suis retourné au travail, j'ai retrouvé mon poste et mon premier enfant est né le 9 Décembre 1972, une petite fille.

C'est impressionnant de voir comment l'alcool peu à peu se glisse dans ton univers, ou plutôt que tu le laisses se glisser en toi sans lutter et avec bonheur même...C'est le problème de beaucoup de malades alcooliques....En tout cas, tes posts sont passionnants

La façon dont tu nous racontes ta biographie, on se croirait dans un film Jeff, je t'imagine nous racontant, de visu, c'est trop bon !!! Vive les dépendant à l'éthanol en abstinence !!!! On est loin d'être ennuyants hihihi