Arrêter de boire pour soi...

Pourquoi arrêter de boire pour soi et non pour les autres....

Ces mots-là on vous les répète sur tous les tons, je vais essayer d'expliquer ce qu'ils veulent dire pour moi et vous pourrez vous aussi vous exprimer là-dessus, nous n'en avons peut-être pas tous la même lecture.
Si on s'arrête de boire pour un tiers, pour garder son conjoint par exemple, on attend quelque chose en retour.... Or ce retour n'arrive pas toujours, rarement même et là c'est les regrets, la frustration, les reproches que l'on fait à l'autre, le sentiment d'injustice : on s'est sacrifié et personne n'en fait plus pour nous etc....
Ce qui fait qu'il est impossible d'être bien dans cette abstinence et que, en général, c'est la rechute assurée....
Si on s'arrête pour nous, tout le bénéfice nous en revient, on peut profiter de notre nouvelle vie car on n'a rien attendu des autres et sans doute bien d'autres raisons nous amènent à être bien dans notre vie sans alcool.
Arrêter pour soi veut dire aussi que nous ne sommes plus du tout dans le déni, que nous avons accepté d'être malade alcoolique et aussi accepter que ce combat contre l'alcool c'est le nôtre et rien que le nôtre...Pour retrouver notre dignité, notre bonheur de vivre, il faut que nous soyons conscient que c'est l'alcool qui nous enlève toute possibilité de vie normale sur tous les plans : social, amical et sans compter notre santé qui s'en va un peu plus avec chaque verre.

Qu'en pensez-vous , votre motivation pour arrêter, elle est venue de vous ou de vos proches ???

J'ai accepté de faire une cure il y a 5 ans pour faire plaisir, à mon ami, à ma fille! J'y suis allée à contre coeur, parce qu'on fond de moi je savais que je n'avais pas encore fini ma relation avec l'alcool , vieille ennemie de 30 ans! Cependant à mon grand étonnement j'ai tenu 8 mois, où j'ai  retrouvé une vie d'abstinente mais une vie terne, triste, où était passée ma griserie , fausse griserie ? 
On oublie vite l'enfer que l'on retrouve très , trop vite, plus fort, plus dangereux, plus destructeur encore! Le couperet du diabète m'a réveillé , m'a donné la force de vouloir à tout pris me soigner, même si on ne guéri pas vraiment du diabète, on peut en diminuer, voir arrêter les graves conséquences.
Alors, je n'ai plus réfléchis, je n'ai plus hésité, je me suis lancée un peu dans l'inconnu! Avoir déjà la force de demander de l'aide, et le courage d'accepter que notre relation avec le produit est terminé à vie. Je ne remercierai jamais assez les professionnels de toute l'aide , la bienveillance que j'ai reçu.
Alors, oui c'était mon choix, ma décision pour ma survie, parce que je suis la personne la plus importante pour moi! Un seul regret de pas avoir pris cette décision plus tôt, mais sans doute je n'étais pas prête!

Moi,je ne suis pas venue sur le forum pour me soigner au départ,je voulais juste savoir où j'en étais avec l'alcool et pourquoi je ne pouvais pas m'arrêter  le jour où j'ai eu un ordinateur,je suis allée sur un forum juste pour lire,je me suis reconnue dans tous ces témoignages,enfin des gens qui pourraient me comprendre!! je me suis inscrite pour parler de moi et on m'a écouté et guidée mais à ce moment là,je ne pensais pas du tout que je ne boirai plus,ce n'etait pas mon but premier.L'amitié que j'ai ressenti ici m'a bouleversée,j'avais enfin trouvé la famille qu'il me fallait,aimante, soutenante, encourageante et même autoritaire parfois,je n'avais pas besoin de plus pour suivre le mouvement.C'est ici que j'ai compris que j'etais MA,le choc a été très difficile à encaisser mais c'est cela qui m'a permis d'avancer.
J'ai eu la chance d'ouvrir les yeux avant de tomber dans une dépendance profonde,ma dépendance psychologique etait tout juste en route ce qui fait que je n'ai pas eu besoin de beaucoup de soin pour m'en sortir,mon médicament le plus efficace était en place" onsaide",c'est tout ce dont j'avais besoin,d'attention et d'affection même si c'etait virtuel.J'ai passé des heures sur le forum delaissant mon conjoint et mon fils de 3 ans,c'est pour lui que j'ai voulu stopper la machine pour qu'il ne vive pas ce que j'ai vécu avec ma mère et mon père 
J'ai donc fait ces démarches pour moi,personne n'etait au courant,je n'avais plus le contrôle de moi même et je ne supporte pas de perdre le contrôle
je suis allée voir un alcoologue,j'ai eu de la chance,je suis tombée sur celui qui me correspondait  Il a vu tout de suite ce qu'il fallait me dire pour me mettre en confiance et ces deux aides m'ont suffit pour que je reprenne pied et que je commence ma nouvelle vie.Je n'ai jamais parlé de ce combat a personne,les gens peu à peu ont remarqué que je refusais l'alcool alors que je me ruais sur le champagne avant,j'ai perdu beaucoup de poids et surtout,mon visage a retrouvé une sérénité longtemps disparue.C'est au bout d'un ou deux mois sans boire que j'ai mis les gens au courant mais non,ce combat faisait partie de mon intimité et je ne voulais en parler à personne,je l'ai fait pour moi et pour me retrouver ou me trouver tout court

La motivation est venue de moi.

Je me rendais bien compte que je ne faisais plus rien, que niveau caractère j'étais devenu irritable. Que je dormais souvent la journée et mal 

la nuit. Je n'étais plus cohérent dans une conversation. Je ne faisais plus de sport.

En fait je me suis rendu compte que avec l'alcool même si cela peut amener une certaine euphorie quand on en boit rarement, cela devient 

vite une galère quand je consommais tous les jours.

C'est un cumul de choses, qui ont fait que j'ai pris la décision de stopper.

Et je ne regrette pas