SE NOYER AUSSI

Shale je ne veux pas être déprimée, je connais, je l'ai déjà vécue. Je suis en colère et agressive, cela me permet de rester vivante face à tout ce que je vis. J'ai pu énoncer au psy et face à mon mari que ma vie était insupportable. Je n'en reviens pas moi même d'être arrivée à sortir cela. J'ai dit que je ne pouvais pas avoir de vie sociale avec lui car il ne supportait rien, et que j'en avais marre d'avoir des conflits de voisinage. J'ai pu vider mon sac même si je n'ai pas tout dit, loin de là. Je suis fière de moi même si ce soir j'ai envie de pleurer. J'ai enchainé le CSAPA et une visite vers ma tante pour lui laver son linge mais je lui ai fait visite très courte. Je ne pouvais pas en faire plus d'autant que j'avais eu une journée de boulot fatigante avec des entretiens très complexes et longs qui m'avaient demandés beaucoup de concentration. Je n'en reviens pas d'avoir encore la force d'assurer correctement mon travail. Tout le monde sur mes lieux de travail ignore ma situation personnelle. Je suis vraiment bonne comédienne, je souris et je râle. Un prof m'a fait remarquer que je ralais souvent et je lui ai dit que c'était un exutoire. Oui, je suis forte mais j'ai aussi un suivi psy costaud et cela me soutient beaucoup. Et j'avais déjà fait thérapie cela fait quelques années et j'en ai gardé quelques bénéfices.

C'est vrai que c'est important que tu aies un suivi psy, c'est une aide à ne pas négliger. Je pense que ton travail t'aide aussi à tenir, même s'il est très prenant...En tout cas courage ma belle!!!

tu es très forte mais tu as tes limites Marguerite alors pause toi de temps en temps,tu en as besoin et c'est même vital au point que tu as atteint aujourd'hui.
Je pense que l'entretien d'(aujourd'hui etait plus constructif pour toi que pour ton mari,de là va découler la suite,tu as eu des réponses à tes questions ou plutot,ce sont les non réponses qui ont fait sauter le doute.Maintenant,cela va faire son chemin en toi et tu feras ce qui est le mieux pour toi car aujourd’hui,tu te mets en priorité et c'est ce qui va changer la donne.
Pour ce soir,repose toi et prépare toi un beau week end,tu en as besoin 

J'ai vraiment l'impression de faire du sur place et que je ne sais pas faire pour trouver une porte de sortie. La communication est bloquée car chacun reste sur sa position. Dès que je parle de notre couple à mon mari il me dit que je n'ai qu'à regarder mes relations avec ma famille, mes filles et réaliser que je suis responsable de tout et de fait de notre situation de couple. A aucun moment il ne se met dans la boucle. J'ai pu exprimer hier que j'étais dans l'agressivité ce qui n'arrangeait pas mes relations avec mon entourage. Mais mon entourage soit ignore ce que je vis, soit pense que je devrais partir et ne veut plus en entendre parler. Cela m'isole beaucoup et me met face à moi comme source de problème pour tout le monde. Je ne parle plus à personne sauf à mon psy de ce que je vis avec mon mari. Je n'attends pas de mon entourage des solutions mais juste une présence chaleureuse. Je ne suis pas une victime mais quelqu'un qui n'arrive pas à choisir car je suis terrifiée des conséquences sur moi. La décision je peux la prendre mais ce n'est qu'un début et gérer la suite je ne me sens pas capable d'y arriver seule. C'est ma fragilité actuelle. Si je me sentais soutenue par mes filles, ma famille ce serait plus facile car j'aurais un lieu de soutien affectif et moral. Je ne l'ai pas, je ne peux compter que sur moi. De plus, laisser mon mari seul alors que j'ai quand même encore beaucoup d'amour pour lui est difficile tout en sachant qu'il n'a aucune attache ici ou ailleurs je pense. Mais je peux me tromper car il a des contacts extérieurs avec des personnes que je ne connais pas. Hier soir, vu que je passe beaucoup de temps sur mon ordinateur il m'en a fait le reproche. Je lui ai dit que c'était vrai mais que c'était les liens, les dialogues que j'entretenais avec vous sur ce site, qui me soutenaient ainsi que ceux que j'entretiens avec mes derniers amis sur facebook et dans la vie. Ma force ne vient que de moi et c'est fatigant.

Tu es seule pour supporter cette situation ou y trouver une solution... Il y a des groupes de femmes conjointes de malades alcooliques, si tu veux je te donnerai en MP le lien pour les joindre, s'il y en a pas très loin de chez toi, ce qui est fort possible car il y en a beaucoup, ce pourrait être un soutien proche et efficace car il y a beaucoup d'entraide. Je ne te mets pas le nom ici car on ne peut pas citer le nom des MAB pour ne pas en avantager un plus que l'autre, mais je te dirai tout en MP si tu es intéressée bien sûr...
En tout cas, tu peux compter sur nous, nous ne te lâcherons pas.....
Gros bisous..;

Merci Shale pour cette piste. Cela me semble difficile d'y avoir recours mais je peux le garder dans ma poche et quand je serai prête je pourrais y aller. En fait je n'ai surtout pas envie de leur raconter ma vie, de passer pour une victime. C'est une question de dignité. Sans doute idiote mais importante pour moi. En plus me livrer ainsi me fragiliserait beaucoup je pense car j'aurais peur de m'effondrer et pour relacher je me sens en sécurité chez mon psy qui a les outils pour me ralentir, m'entourer etc en professionnel. Je sais aussi que mon psy ne fait pas partie de mon entourage et je n'ai pas d'affect pour lui c'est ce qui rend possible la libération de ma parole.

Dans les associations,tu n'es pas obligée de parler au début,il faut que tu écoutes et ce sont eux qui te mettront en confiance mais tu verras que tout le monde pense comme toi,l'entourage de MA vis le même calvaire et tu te sentiras bien vite au milieu des tiens crois moi!!ça ne coûte rien d'essayer tu sais 
Pour le reste,pour partir,il faut que tu sois prête sinon,tu le vivra mal alors attends le bon moment et pour l'instant,fais des choses qui te font du bien,va voir des amies,va te balader,faire du shopping,t'aérer la tête loin de tout ces tracas,tu as besoin de lâcher prise le plus souvent possible.Tu ne tireras rien de ton mari,il est en pleine depression et sans soins,il ne pourra pas aller mieux 

Cristal, je passe mes journées à écouter les autres dans le cadre de mon travail et je ne me sens pas d'en rajouter à l'extérieur le soir. 
En ce moment je ne me fais aucun bien car je fais des aller-retour hopital après mon travail. Je ne m'occupe pas de moi. Je le sais. Mon moment à moi est le travail et cela m'effraye un peu vu le travail que je fais. En tout cas mon travail me tient debout. Mais il me faut être vigilante car travailler ne suffit pas. 
J'espère que mes filles viendront me voir pour la fête des mères mais j'essaie de ne pas trop compter dessus pour éviter la déception. 
Ce qui me rassure c'est que je dors même si c'est avec un médicament que m'a prescrit le médecin.
Je ne mange pas assez mais je n'y arrive pas. 
Mon mari est en pleine dépression et pourtant il prend de l'Effexor depuis des mois, du seresta et je ne sais quoi d'autres.

Je sais comme ce doit être difficile de sortir de ce type de rencontre sans savoir plus où l'on va. 

Il ne veut pas collaborer, laisse-le faire. Tu ne peux plus rien pour lui, dans la mesure où lui ne le veut pas. Tu as besoin de toutes tes énergies. Il veut sombrer, il le fait seul Marguerite. Fais les choses pour toi seulement, il est assez vieux pour s'occuper de lui-même. Tu ne peux pas jouer à la mère avec lui, tu travailles, tu dois t'occuper de ta tante et toi là-dedans? Il faut que tu te gardes du temps pour te ressourcer, recharger les batteries, c'est super important.

Surtout, ne te sens pas coupable, tu as fait tout ce que tu pouvais, maintenant, laisse-le ramer sa vie tout seul, parce que tu vas sombrer avec lui et dans pas très longtemps au rythme où vont les choses.

Ma suggestion : S'il a faim, il se cuisine quelque chose ou il va acheter de quoi se nourrir, mais tu ne fais plus rien pour lui. Il doit se rendre compte que sa condition l'empêche de subvenir à ses besoins. La lessive, même affaire, qu'il le fasse lui-même, si c'est toi qui s'en occupe. Marguerite, je crois qu'il est temps de ne plus rien faire pour lui. Ça peut sembler dur, ce que je dis, mais ça ne sert à rien de continuer à l'aider ou à vouloir l'aider, il ne fait pas d'effort. Alors pourquoi tu le ferais pour lui? 

Tu peux lui expliquer ce qui va se passer à partir de tel moment et qu'il doit assumer ses responsabilités. 

Il n'y a que comme ça, qu'il va peut-être bouger dans un sens ou dans un autre. 

Fais au mieux Marguerite pour ne pas couler avec lui.

Crystal_ine mon mari était et est encore par moment quelqu'un qui fait les taches de la maison facilement sans que rien ne lui soit demandé. J'apprécie beaucoup cela chez lui car nous n'avons pas de tâches allouées plus à l'un que l'autre. Il est vrai que ces dernières semaines il ne fait guère de choses.
Je viens de rentrer de l'hopital m'occuper de ma tante et je viens de recevoir sms de mon mari qui est parti aux urgences suites à ses douleurs dans le dos en rapport avec ses chutes alcoolisées cela fait bientot 15 j. Je suis contente car cela veut dire qu'il a entendu ce que je lui ai dit, c'est à dire si tu as mal consultes. Depuis 2 semaines il me disait qu'il s'était brisé quelque chose mais que personne ne pourrait rien y faire. Dans ce cas je lui ai demandé face au psy du CSAPA d'arrêter de m'en parler s'il ne voulait pas s'en occuper.
J'espère qu'il ne sera pas lui aussi à l'hopital car je sature un peu.
En ce qui concerne les repas, tout ces derniers jours je mange et cuisine seule et lui vient après et n'importe quand manger un casse croute.

Et bien cela prouve qu'il peut bouger si il le décide!!il peut donc en faire de même pour soigner son mal être,j'espère qu'il le fera aux urgences.
Pour le moment,repose toi un peu,prends toi une bonne douche et prépare toi un petit qqchose qui te fera un peu de bien:un café avec du chocolat,un thé avec un gateau,appeler une amie ,une petite chose qui mettra du positif dans ta journée 

J'ai fait le grand jeu Cristal : des pates fraiches, du mesclun et surtout des fraises à la chantilly. Et la cerise sur le gateau j'ai envoyé sms à ma soeur pour qu'elle prenne mon relais auprès de ma tante la semaine prochaine sur le même mode qu'elle : c'est un ordre! C'est fou comme cela fait du bien d'être en accord avec soi même. Je veux bien partager les charges familiales mais aussi que l'on tienne compte du fait que je travaille à défaut de la vie avec mon mari. 
Merci à vous toutes qui prenez le temps de me répondre. Vous êtes un soutien énorme

c'est fou comme cela fait du bien d'être en accord avec soi même.

yeeees!!! :whooho:tu as tout compris

Oui, tu réussis à tenir la tête hors de l'eau et pourtant ce ne doit pas être facile. Mais je sens que tu avances et que bientôt, tu vivras enfin pour toi et que tu te détacheras de tous les soucis qui te pèsent sur les épaules actuellement..
Gros bisous!

Retour des urgences de mon mari, il a 2 cotes cassées et il passe un scanner bientot. Là il veut prendre un rv avec un psychiatre dans le privé pour faire thérapie. Oulaaaaaaaaaaaaaa mais ça bouge.

Oui, ça commence à bouger un petit peu, il y a encore de l'espoir peut-être...Déjà qu'il fasse la démarche de prendre rendez vous avec un psy, c'est un grand pas en avant pour lui. Les côtes cassées ont du le marquer plus qu'on ne le pense, il se rend compte que les chutes peuvent être dangereuses et il a sans doute envie que ça s'arrête. En tout cas, il commence à avoir pris l'habitude d'agir sans toi, et ça c'est une bonne chose pour lui, comme pour toi. S'il se prend en charge, il y a de l'espoir..
Repose toi, tu en as besoin...

Alors là, je te tire mon chapeau marguerite, tu apprends à te respecter   
Ce message à ta soeur, le top 

Pour ton mari.... nous croisons les doigts.... il suffit parfois d'un "petit déclic" pour enclencher les soins... surtout si la demande vient de lui 

Que de méandres dans une vie pour tenter d'arriver à la simplicité juste LA VIE. Mon mari a les cartes en main à lui de vraiment les saisir. Je pense qu'il est toujours très douloureux et loin d'être simple de se mettre à nu face à un psy et face à soi. Cela fait très peur. Les premières fois que j'y suis allée je trouvais que regarder mon nombril n'était pas intéressant, que je n'étais pas intéressante et que c'était très égocentrique. Et puis l'urgence de mon mal être m'a fait faire le premier pas. Je n'avais plus le choix, les symptomes étaient trop présents au quotidien et m'empêchaient de vivre alors j'ai laché. J'ai trouvé cela douloureux, épuisant mais cela m'a permis de renaitre. La démarche que je fais actuellement est un rappel et je le vis encore différemment. Je n'ai plus peur, je fais confiance, cela me fatigue aussi mais cela m'allège et je me sens moins seule. M'entendre oralement avec l'écho d'un professionnel neutre et bienveillant me fait avancer à ma vitesse. J'ai appris à demander de l'aide et ce n'est pas rien. 
Puisse mon mari découvrir ces bienfaits là pour lui. Au bout d'un tunnel il y a toujours la lumière mais la traversée est longue, douloureuse et la lumière peut éblouir.

Je vois que les choses évoluent. Peut-être que ce qu'il t'a entendu dire au CSAPA l'a fait réfléchir. Il ne disait peut-être rien, mais il a assimiler l'information. Il est tôt pour crier victoire, mais il y a une évolution. 

Garde le même discours, il n'y a que comme ça qu'il va comprendre que c'est sérieux et que les choses doivent changer.

Je savoure chaque journée de calme et aujourd'hui c'était pause pour moi : pas aller à l'hopital voir ma tante, pas m'occuper de mon mari, juste lire, m'occuper de moi. Mon mari a encore beaucoup dormi car il n'y a qu'allongé qu'il ne souffre pas des ses cotes cassées. J'espère que cela chemine dans sa tête mais je ne fais pas de projets. C'est ce qui me manque d'ailleurs avec lui : il est difficile de se projeter tant ses réactions et comportements sont fluctuants. Je remarque c'est idem non alcoolisé. Il ne s'en rend pas compte de toute façon. 
Ma confiance en lui est très limitée et je suis sur mes gardes. 
Il planifie déjà nos vacances de juillet et panique. Je ne sais même pas si je partirai avec lui. Ce sera en fonction de ce qui se passera. En fait il est d'une anxiété maladive et veut tout maitriser alors que moi je laisse de la place à la surprise et me dit que j'arriverai tjs à me débrouiller. Cela il ne comprend pas. Je suis confiante en la vie.

"je suis confiante en la vie", c'est une phrase magnifique et qui signifie beaucoup de chose...Je suis heureuse que tu en sois arrivée à cette conclusion, c'est fort....

Si lui ne change pas,en tout cas,tu tu as énormément changé  je pense que le déclic,ce n'est pas lui qui l'a eu mais toi  Continue à penser à toi et tu verras que le reste couleras de source

c'est effectivement une phrase plein d'espoir et de positif 

Merci, merci. Je laisse chacun fonctionner comme il le souhaite mais je ne veux plus me laisser embarquer dans leur fonctionnement. Je viens de l'écrire à ma soeur qui lorsque je l'invite prétexte toujours autre chose à faire sans me dire clairement qu'elle ne veut pas me voir. Les non dits tuent et je veux vivre. Alors je l'ai dit nettement. Je souhaiterais qu'elle me le dise pour me libérer car j'essaye toujours d'arranger les choses, j'y crois toujours mais dans des relations il y a l'autre, différent qui ne fonctionne pas pareil. 
Mon mari depuis 2 jours est calme et cela me fait du bien. 
Ma tante est bien faible et je sens la tristesse et la peur dans ses yeux. Puissent les petits moments partagés avec elle l'alléger un peu. C'est triste de vieillir, perdre ses capacités sans avoir l'espoir de les retrouver. La prochaine fois je vais lui proposer une séance de sophrologie avec des visualisations. Je pense, si elle accepte, que cela peut lui faire du bien, même si ce n'est que l'instant.
Je vous embrasse toutes

C'est une très bonne idée les séances de sophrologie...Les personnes âgées aiment aussi parler de leur jeunesse, alors si tu peux lui faire raconter des histoires sur la famille, sur ce qu'elle a vécu, elle en serait peut-être heureuse.
Pour ta soeur, tu as raison d'essayer de clarifier la situation, mais ne te fais pas trop d'illusions tout de même...
Gros bisous ma belle!!