Possibilité de diminution de la consommation

Tu sembles envisager la séparation JHO, en parlant de garde d'enfants et d'un appartement pour elle. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Même si je vis maintenant dans un autre appartement, que nous avons décidé de se donner une chance, notre rupture a quand même durée 6 mois. Il a compris ce qu'il avait perdu et ce qu'il doit faire pour que notre couple fonctionne.

Si ta femme n'envisage aucun soin, il est possible que tu doives envisager sérieusement de déménager, si tu n'es plus bien, mais je crois qu'il faut prendre le temps d'en parler avec ta femme. Comment toi tu vois la situation, que tu ne veux pas la priver de ses enfants, mais que tu ne peux plus la voir dans cet état, parfois c'est suffisant pour faire réagir la personne. Parfois, c'est la bouteille qui l'emporte.

Mon conjoint savait que si la situation ne changeait pas, que je ne pourrais pas vivre ainsi très longtemps et un soir, j'en ai eu assez.

Fais pour le mieux pour toi.

Je vais revenir sur un point qui t'a déjà été suggéré, c'est le détachement.
Et ce détachement n'est pas obligatoirement un déménagement ou une séparation, mais une autre manière de vivre et de prendre soin de toi.
Tu peux me dire quel âge ont vos enfants?

Mes enfants ont 15 et 12 ans, donc ils commencent à se géré. Je suis bien d'accord, que la séparation n'est pas la solution. C'était surtout une décision à chaud (pas bon), mais peut être cela qui la fait réagir.

C'est clair que ça peut la faire réfléchir.
Je pense que si mon mari m'avait dit ça, à "froid/jeun", ça m'aurait bien sûr fait un choc, et surtout quand il est question des enfants (encore mon avis n'engage que moi...).
Tu sais, à la maison, mes enfants qui ont bientôt 13-13 et 10 ans, ils n'ont pas vraiment "vu" l'alcoolisme. Ils voyaient maman qui pleure tout le temps, déprimée, fatiguée, et c'est clair qu'auj ils voient un changement : moins tendue, + souriante et + disponible.
Je ne leur en ai jamais parlé parce que pour le moment je n'en vois pas l'utilité, mais un jour je leur expliquerai et encore + à titre préventif.
Je ne sais pas comment ça se passe avec les enfants par rapport à l'alcool de ton épouse.

Mes enfants ne la voient pas dans cet situation. Par contre ma fille s'aperçoit que parfois sa mère va "péter un plomb" contre elle, pour un sujet futile, mais qui avec le produit prend des proportions énormes. J'ai essayé de lui parler, pour éviter qu'elle provoque sa mère, ces moments là, mais tu verra l'adolescence et les conflits fille/ mère...

mamou a écrit:Je vais revenir sur un point qui t'a déjà été suggéré, c'est le détachement.
Et ce détachement n'est pas obligatoirement un déménagement ou une séparation, mais une autre manière de vivre et de prendre soin de toi.
Tu peux me dire quel âge ont vos enfants?

Effectivement mamou, tu as eu raison de le dire

Dans mon cas, plus je m'éloignais, plus je déstabilisais mon conjoint. Il s'est aperçu que je pouvais vivre sans lui, qu'il n'était plus essentiel à ma vie, que je pouvais prendre des décisions et le laisser en plan lorsqu'il avait bu. Il se sentait tout seul, isolé avec comme seule compagnie l'alcool. Mes enfants ne sont pas les siens, j'ai essayé le plus possible de les préserver, je leur ai parlé ouvertement de l'alcoolisme et de se tenir à l'écart lorsqu'il boit. Elles ont 11 et 14 ans et pour moi c'était important qu'elles comprennent que malgré les sentiments que j'avais pour l'homme, je ne pouvais pas aimer l'homme qui boit.

J'ai aujourd'hui le recul nécessaire pour séparer les 2 personnes qui habitent le même corps et je continue à pratiquer le détachement. J'ai lu des livres pour me sortir de la codépendance, je ne sais pas si tu en lis, mais il y a des suggestions dans Forums principaux - Livres, films.... qui pourraient t'aider.

Donc, avant de prendre une grande décision concernant votre couple, dis-lui qu'elle n'existera pas pour toi lorsqu'elle sera alcoolisée. Qu'elle n'aura pas droit à ton attention, ni tendresse, ni marque d'affection que tu l'ignoreras, que tu ne veux pas parler avec l'alcool, mais que si elle est sobre, tu seras l'homme présent auquel elle est habituée et qu'elle pourra compter sur toi.

Il est vraiment important de séparer les 2 femmes en elle. Ton changement d'attitude aura probablement un impact sur votre relation. Tu continus d'avancer, de faire ta vie et tu la laisses gérer sa maladie.

Oui, j'avance moi aussi petit à petit.

J'étais aussi dans le déni; penser que sa femme est MA n'est pas simple. Maintenant, j'en suis sure et je ne suis plus dans le jugement.

prochaine étape : amélioré mon détachement.
Il va falloir que je lui dise qu'elle n'aura pas le même comportement de ma part entre son état normal ou alcoolisé.

Je file chez la sophrologue.

Retour,

Bon je pense qu'elle me fournira des outils pour me retrouver. Certains d'entre vous on eu recours à la sophrologie?

JHO a écrit:Oui, j'avance moi aussi petit à petit.

J'étais aussi dans le déni; penser que sa femme est MA n'est pas simple. Maintenant, j'en suis sure et je ne suis plus dans le jugement.

prochaine étape : amélioré mon détachement.
Il va falloir que je lui dise qu'elle n'aura pas le même comportement de ma part entre son état normal ou alcoolisé.

Je file chez la sophrologue.

C'est déjà un bon point que tu avances petit à petit (la sophrologue).
Quand tu dis que tu étais dans le déni, et bien c'est aussi ce qu'il s'est passé pour mon mari, à la différence que c'est moi qui en suis sortie avant lui.... comme quoi.
Pour le détachement, et bien, je te laisserai aux soins de personnes sur ce site qui étaient dans la même situation que toi

JHO a écrit:Retour,

Bon je pense qu'elle me fournira des outils pour me retrouver. Certains d'entre vous on eu recours à la sophrologie?

Perso, non, je n'y ai jamais eu recours. En quoi cela consiste-t-il exactement?
Et toi, tu vois des résultats?

En cure, au Shale, nous avons des séances d'une sorte de sophrologie, axée sur la méthode vittoz et que nous appelons Soma.
Pour ma part, c'était très efficace...

D'après la sophrologue, l'objectif est d'avoir des outils (relaxation, travail sur la respiration, imagerie mentale...) pour permettre de d'avoir des oasis au plus profond de toi où t'abriter.

La première séance n'est qu'une prise de contact. J'ai une autre séance mardi prochain.

Bonjour jho,
et bien, je pense que c'est une bonne manière de commencer le détachement et t'occuper de toi!!!!
et comment ça se passe à la maison?

Pas simple, comme je le disais, ma femme sait qu'elle exagère avec le produit mais pense pouvoir gérer. Donc hier soir, au moins à la maison, pas d'alcool. Mais une petite colère, car je lui avait vidé une bouteille de vin au deux tiers vide, dans l'évier.

Je me doute que ce n'est pas simple.
Par contre, je me permets jho, mais la bouteille vidée....de mon avis (de nouveau), je ne pense pas que ce soit un bon plan. Tu l'as bien vu, crise de colère!!! Chez ton épouse, étant dans la spirale, c'est la frustration assurée et de toute façon, crois moi si elle a bel et bien envie de boire, elle trouvera son "poison".
C'est peut être dur ce que je te dis, mais c'est comme ça!!
Je sais que tu vis des moments pas facile, mais tu ne peux pas la protéger à tout moment, elle dit qu'elle gère ok, elle est dans le déni, situation "normale" pour elle, tant qu'elle n'en sera pas sortie.
Tu vas peut être la voir s'alcooliser de + en +, mais c'est quand ELLE touchera son fond et se rendra compte que tu ne "rentres" + dans son jeu et que tu vis de ton côté en l'ignorant alcoolisée qu'elle pourra tilter.

Je dois avouer que l'apprentissage est long. Oui, je pense que ce n'était pas une bonne idée de vider cette bouteille. Mais bon, pour moi, c'était normale de vider une bouteille éventé. Je ne sais pas quoi penser de sa déclaration de lundi matin de se prendre en main.

Sa mère m'aide un peu, mais je pense qu'elle n'accepte pas totalement la maladie de sa fille.

Oui, l'apprentissage est long, et je dirais qu'il y a surtout une "méconnaissance" de la maladie, c'est plutôt ça.
Ceci dit, pour la bouteille, loin de moi l'idée de te juger, c'est juste un conseil......
Pour sa maman, et bien, j'imagine que ça ne doit pas être facile non plus d'accepter... j'ai eu la même chose avec la mienne (tu vois bien des points communs), elle est un peu tombée de haut, et ne voulait pas le croire. C'est moi qui ait mis les points sur les i, et encore elle ne connaît pas encore auj la profondeur que l'alcool avait sur moi (je pense qu'elle n'est pas prête à l'entendre).
Te trouver du soutien est aussi important je pense!!
Tu parles de lundi "se reprendre en main", je vais "encore te parler" de mon cas, ça pourrait peut être t'éclairer aussi. Avant d'arrêter totalement et au fond de moi, je savais que j'avais un problème avec l'alcool et je me disais que je pouvais le gérer seule aussi, j'ai essayé de modérer, d'arrêter quelques jours et puis reprise d'un verre...2,3, bouteille... jusqu'au jour où, ça a été le DECLIC.
Je dirais qu'à première vue, la prise de conscience fait son chemin pour ton épouse.
Je ne sais pas si cette aide t'a déjà été suggérée ici, mais il existe des groupes de MAB pour l'entourage aussi où tu peux échanger avec des personnes vivant au côté d'un MA.
Je ne connais pas grand chose point de vue structures à ce niveau là en France puisque je suis de l'autre côté de la frontière
Nos amis onsaidiens t'en diront plus à ce niveau là.

Je suis d'accord avec toi, ma femme fait son chemin, elle avance petit à petit. De plus elle gère les soucis d'autres personnes (elle à une âme de bon st Maritain), cela ne facilite pas.

Autrefois elle fumait, et elle à réussi à gérer son arrêt, mais en plusieurs fois. Maintenant elle ne fume plus...et donc elle me dit qu'elle gèrera l'alcool comme elle à géré le tabac. Seulement pour moi les produits sont différents, avec une dépendance très différente.

Là pour le tabac, je suis tout à fait d'accord avec toi, c'est gérable autrement, malgré que ce soit une dépendance, mais qui au contraire de l'alcool, n'a pas d'impact au niveau social, .....
Point de vue dépendance à l'alcool, c'est vraiment lui qui gère notre vie, en produisant lui-même ses hormones chimiques la THP, une vraie usine; il nous "habite" bel et bien.
Et je vais "encore" faire un parallèle entre ton épouse et mon histoire (de toute façon, de nombreuses histoires ont de nombreux points communs), et j'étais comme elle, la mère thérésa, joséphine ange-gardien...., jusqu'à pomper les problèmes des autres et enfouir les miens dans l'alcool.....

JHO a écrit:Pas simple, comme je le disais, ma femme sait qu'elle exagère avec le produit mais pense pouvoir gérer. Donc hier soir, au moins à la maison, pas d'alcool. Mais une petite colère, car je lui avait vidé une bouteille de vin au deux tiers vide, dans l'évier.

Bonjour JHO, effectivement, de vider une bouteille, ce n'est pas la chose à faire, mais je pense que tu l'as compris.

J'ai mis du temps aussi à sortir de la codépendance. Je comptais ce que mon conjoint prenais comme consommation. À chaque fois qu'il ouvrait une bière, je le regardais, je regardais ce qu'il avait mis dans le frigo, je comptais les verres de vin, jusqu'au jour où j'en ai eu assez. J'ai débarqué ici, on m'a dit quoi faire et peu à peu j'ai appliqué les conseils qui m'étaient donnés. J'ai décidé de consulter une psychologue, je la vois encore d'ailleurs. Mes séances sont mensuelles maintenant, mais je ne me sens pas prête à cesser mon suivi. J'ai encore des choses à comprendre sur moi, je dois encore cheminer.

Ta femme JHO, devient-elle violente? Désagréable? Car, il faudra te protéger si, c'est le cas.

Ce n'est pas facile d'ignorer le conjoint malade, car les sentiments viennent nous brouiller.

Changer ton comportement vis-à-vis la maladie de ta femme se fera petit à petit. Mais chaque pas fait en avant est un pas de plus vers ta liberté. Je crois que la sophrologie pourra t'y aider et comme le disait mamou, il y a des groupes de paroles pour la famille et les amis des MA. Comme je suis du Québec, je ne peux pas t'aider pour ta région, mais tu en trouveras sûrement.

Nous allons continuer d'échanger.

[quote="Crystal_ine"]

JHO a écrit:Ta femme JHO, devient-elle violente? Désagréable? Car, il faudra te protéger si, c'est le cas.

Oui il existe une certaine violence, envers notre fille parfois et surtout envers moi. Mais c'est une violence psychologique où j'ai l'impression d'être méprisé ou rejeté --> du coup, il y à peu cela dégénérait en conflit + difficulté à dormir pour moi. Avec l'alcool, elle trouve le sommeil immédiatement.
Moi aussi je surveillait la quantité absorbé (lorsqu'elle consomme à la maison), mais c'était aussi pour m'assurer que je ne faisais pas une faute d’appréciation de son état. Comme je le disais, j'ai été moi même dans le déni. Je ne pouvais croire que la mère de mais enfant était MA. Ensuite j'ai été dans le jugement de sa maladie; actuellement je sais qu'elle est au stade de la maladie.

Et bien jho, tu vois, d'où l'importance de te protéger, de stopper les dégâts à ton niveau, au niveau de votre fille.
Et là dessus, encore une fois, les amis de ce site qui ont été dans ton cas pourra mieux te guider que moi.
J'entends bien aussi que tu as une autre vue sur l'alcoolisme: sortie du déni, maladie.
De toute façon, nous sommes là, ensembles.

Heureusement j'ai des amis à mon écoute et ce forum où les accompagnants et les MA (ou anciens MA) sont ensembles. Cela fait beaucoup de bien; on repart en ayant une base de connaissance que je n'avais pas du tout.

Je sais qu'il ne faut pas que je prenne pour moi ces accès d'humeur, mais pour en parler à ma fille c'est plus compliqué. Elle ne voit pas sa mère malade, mais je dois la prévenir de faire attention à ce qu'elle dit.

Oui jho, c'est cette force/union de ma, ma abstinents et l'entourage qui fait la richesse de cette famille onsaid.
Je vais te dire, c'est la première fois que j'interviens de ce côté, car à un moment donné, j'ai eu envie de comprendre votre situation à vous qui avez vécu ou vivez à côté d'un ma. Enfin, c'est un besoin.
Et ça permet aussi, il me semble des échanges enrichissants pour "faire comprendre" notre ... fonctionnement.
Pour ta fille, honnêtement, je ne sais pas trop quoi répondre, car en plus elle est elle aussi en "crise d'ado", si j'ai bien compris, et en recherche d'elle même aussi, et j'imagine bien les clashs.....
Elle ne comprend probablement pas les réactions de sa maman surtout quand elle est alcoolisée.

Oui effectivement, elle ne comprends pas sa mère doublement : crise d'ado + état alcoolisé de sa mère. Parfois je la sent un peu perdu. Heureusement elles sont très proche et complice à d'autres moment.

Et à toi, ta fille se confie?
Elle ne remarque rien? Ou se pose-t-elle des questions?
C'est 15 ans qu'elle a, c'est bien ça?