Une enfant qui ne peut rien faire...

merci pour votre soutien. Je viens d'avoir papa du matin, avec toute sa tête, voix claire... Il n'a bien sûr pas parlé d'alcool.
C'est vraiment à en devenir schizo d'avoir deux pères qui logent dans le même corps. Le problème reste que plus le papa du soir fait des conneries irréparables, plus on rejette le papa en global. S'il nous a pourri le soir, on va pas être sympa le matin avec lui.

Je devrai avoir des nouvelles de ma mère plus tard, je sais qu'elle a fait chambre à part toute la semaine et qu'elle était malade. Je pense qu'elle n'a donné aucune explications à mon père ou alors quelque chose dans ce goût là "laisses moi tranquille, je suis malade, j'ai besoin de me reposer".

J'ai eu des nouvelles de ma mère... J'ai essayé de la déculpabiliser de partir... Une amie peut l'héberger quelques jours mais pas plus... Il reste des soucis pratiques et financiers :

Elle paie la maison et n'aura pas assez d'argent pour prendre un 2d appart pour elle. Mon père est au chômage. Ils ont des comptes séparés mais s'organisent en se répartissant les choses à payer.
Elle me dit qu'elle ira à la maison des femmes pour avoir un avis juridique sur ses droits. Elle a peur qu'il lui réclame de l'argent si elle part vivre ailleurs.
Comment font les gens pour partir vivre ailleurs ? Financièrement ? La famille de ma mère n'est pas dans le coin et elle a son travail qu'elle ne veut pas quitter.

La meilleure solutions est de vendre la maison et de partager l'argent de la vente , tout dépend sous quel régime, ils se sont mariés.....

Ah oui, alors ça demandera un divorce + procès.

Pas prêt de s'en sortir...

si c'est la seule solution pour que ta mére retrouve un peu de calme dans sa vie, ils devront en passer par là

Il faudrait savoir à qui appartient la maison. Aux deux ou à ta mère car c'est elle qui paie...Ils peuvent la vendre sans divorcer, juste se séparer....

Pour moi, la maison est aux deux mais tu me mets le doute...
Mon père ne voudra pas partir de la maison, il avait pour projet d'être maire de leur village aux prochaines élections... Mais on se demande s'il met bien toutes les chances de son côté... Il passe d'ailleurs beaucoup de temps à ruminer là dessus, à planifier comment il peut arriver à ses fins, à penser que certaines personnes veulent le faire échouer etc. Je pense que le maire actuel n'est pas dupe (il est actuellement 1er adjoint). Donc vendre la maison, pour elle oui, pour lui, j'ai bien peur qu'il ne lui reste plus que ça.

Le sujet même de la séparation, ma mère va certainement lui en parler, du moins, elle m'a dit qu'elle lui demanderait comment ils vont continuer... Je crains également que la séparation ne soit pas du tout acceptée par mon père qui passe déjà son temps à dire que personne ne le soutient...

Après... J'ai des craintes que je pense justifiées mais tant qu'elle ne lui aura pas parlé de séparation, on ne peut pas prédire comment il réagira...

Merci.

Bonsoir par ici,

Je viens donner des nouvelles, qui n'en sont pas vraiment puisqu'il n'y a rien de neuf.

La période des fêtes et retour en famille n'est pas vraiment une partie de plaisir, enfin, on essaie. J'ai eu une soirée en tête à tête avec mon père (mon frère sort tous les soirs pour l'éviter et ma mère était malade) : retour en arrière du temps où je vivais chez mes parents... Rien n'a changé. Sauf moi. Qui suis épuisée. Il a encore commencé à partir dans les mêmes discussions, ressasse les mêmes choses. Je lui ai dit que je ne voulais pas m'énerver, ni lui parler parce qu'il ne se souviendrait de rien demain. Au final, on a quand même parlé, sûrement dans le vent... Je lui ai dit que mon frère et moi avions 2 papas : celui du matin et celui du soir. On aime celui du matin et déteste celui du soir. Je lui ai expliqué qu'il ne se doutait pas à quel point l'alcool détériorait nos relations et que je lui en veux beaucoup pour ça. Il ne semblait toujours pas comprendre ce que je voulais dire alors je lui ai rappelé qu'il a failli nous tuer. Eh oui... Il a oublié mais pas nous. Il a réussi à me dire qu'il savait qu'il fallait qu'il arrête mais ne savait pas comment. Il refuse le médical et toute intervention extérieure, c'est admettre trop franchement son problème. Il me le dit à moi, un peu. Il me parle du vide. De l'ennui. De ses problèmes DONC il boit. Je lui dis que personne ne lui a mis une bouteille entre ses mains et que c'est bien lui qui a trouvé cette solution pour échapper à ses problèmes. Il l'admet à moitié. Il me dit que le plus dur, c'est le 1er verre, après il sait "que le reste suivra", qu'il ne s'arrêtera pas. Je pense avoir discuté sans trop de jugements et plutôt à l'encourager à s'occuper et d'éviter à tout prix ce 1er verre. Mais bon, je sais que rien ne change. Comme d'habitude, on a mené notre vie de schizo avec des bons (on arrive à en avoir quand on se voit 2x par an) et mauvais moments.

J'ai quand même envie de lui envoyer par mail ce texte sur le vide, en espérant que ça lui fasse écho par rapport à notre discussion. Que ça ne parte pas aux oubliettes. Je ne sais pas trop comment il le prendra.

Mon copain ne veut plus venir dans ma famille. Il se sent mal à l'aise à cause de mon père. Moi non plus, je ne viens plus trop les voir. Je me pose des questions sur mon avenir, notamment sur le fait de devenir mère. J'ai toujours dit que je ne voulais pas d'enfants... Mais honnêtement, j'ai plutôt peur de "mal faire", peur de faire vivre quelque chose de malheureux à cet enfant, presque peur qu'il vive la même chose que moi. Je ne veux pas dire que j'ai eu une enfance malheureuse mais je ressens plutôt que je n'ai pas eu d'enfance. Je n'ai pas été considérée comme une enfant. C'est difficile à expliquer tout ça mais je suis persuadée que c'est lié... Lié aussi au fait que j'ai entendu toute mon enfance qu'il n'a jamais voulu d'enfants mais qu'il a accepté pour faire plaisir à ma mère. De toute façon, ce que j'ai vécu fait ce que je suis maintenant. Je me suis même demandée si mon enfant verrait son grand-père ou s'il fallait lui faire du chantage "si tu veux le voir, pas d'alcool"... J'y suis pas mais ça travaille. Ca travaille tout le temps, à chaque étape de ma vie.

Il est tard. Bonne nuit.

Je suis blasée.

Comme d'habitude, mes parents m’appellent dimanche-soir. Mon père se saisi du combiné pour me parler et il commence à me dire des trucs "stratégiques" et "manipulateurs"... Je vois bien, il se plante de mot, quand c'est comme ça, c'est qu'il a bu. Il m'a tenue la jambe pendant 30 minutes, dans son truc et étonné que je ne dise rien. Je récupère ma mère ensuite au fil et je lui dit qu'il est chiant, qu'il a bu. Elle me dit "non, je ne crois pas... Tu sais, le soir, c'est toujours difficile avec lui..." oui, difficile parce qu'il boit ! Elle continue de dire qu'elle ne siat pas, qu'elle n'était pas là... et j'ai abrégé la discussion.

Alors quoi, c'est moi qui suis parano ou ma mère ne voit même plus quand il a bu ou pas ?

Il ne faut pas s'étonner que la situation ne change pas depuis tout ce temps ! Si on dit juste "il est chiant le soir"... Je ne comprends pas, c'est comme si ma mère était aussi dans le déni alors qu'elle a été dans un groupe d'aide pour l'entourage des MA. Je pensais qu'elle avait compris ce qu'était la co-dépendance. Rien n'avancera jamais là... J'ai juste plus du tout envie de penser à l'alcool. Et même traîner sur ce forum me fait penser à lui, à des projections de ma propre vie peut-être, j'ai du mal...

J'ai juste plus du tout envie de penser à l'alcool.

alors abrège les conversations avec ton père car ton père et l'alcool,c'est kif kif pour toi.
ta mère est dans la co dependance,si tu lui enlèves l'alcool de ton père,tu lui enlèves la vie alors elle n'est pas prête de faire quoique ce soit pour sortir de la maladie de ton père

alors éloignes toi de tes parents pour t’éloigner de l'alcool,au moins le temps que tu te renforces.

Pour le forum,il est là pour te donner les armes pour lutter contre l'alcool,pas pour te plonger dedans,il est aussi là pour te rappeler que tu as une vie a TOI et que tu es entrain de la laisser filer en t'occupant de celle de tes parents.

Maintenant,a toi de voir ce qui est le mieux pour toi,si le forum te met mal ou t'apporte plus de contrariétés que d'aides,alors il vaut mieux que tu t'en éloignes mais je ne suis pas sure que cela t'aidera bien au contraire

relis le textes sur le détachement et applique le encore plus profondément,c'est le seul moyen pour que tu vives enfin sereinement

bonjour et merci pour ta réponse cristal. Je l'ai lue mais voulais différer ma réponse pour ne pas être dans le même état d'sprit qu'il y a 1 semaine.

C'est "marrant" parce que plus jeune, ne sachant pas ce qu'était le détachement, je me suis renfermée sur moi en me disant que c'était la seule solution. Etre à table avec tout le monde, mais la tête ailleurs, j'étais absente, je m'étais forgée un mur ce qui m'a valu souvent ce reproche d'être trop froide, distante, sans coeur etc. A cette époque, j'étais persuadée qu'il fallait s'en foutre de tout pour pouvoir tenir. L'indifférence. Oui c'était ça, tout m'indifférait et je me suis même "entraînée" à être indifférente à tout.
Mais l'indifférence a quand même laissé transparaître du mépris pour lui et pour tout. Les relations avec mon père se sont apaisées seulement quand je suis partie vivre à 400km de là et que je n'avais plus à supporter le quotidien. Mon mur s'est un peu ébranlé, je me sentais mieux mais à chaque fois que je rentrais chez mes parents, c'était une claque et je me souvenais pourquoi j'étais comme ça avant.

Aujourd'hui, je lui en veux (pas que pour l'alcool), il me fait souvent pitié et je me suis faite à l'idée qu'il pourrait mourir assez vite. Certains sur ce forum parle d'abandon, moi je parlerai plutôt de démission. Je n'y crois plus. Je pense que ça va mal finir et c'est comme si j'attendais cette fin. Son histoire avec l'alcool a commencé à ses 16 ans voir avant. Il va avoir 60 ans cette année. Il a tout détruit. Je n'arrive plus à voir les bons moments. Ils ne font pas le poids, ils disparaissent et il ne reste que le mauvais. Pourtant, je suis persuadée qu'avec le temps, on ne garde que les bons moments mais là, ça ne fonctionne pas. Ca ne fonctionne plus. C'est moche hein ? Avoir des enfants pour qui vous donnez la moitié de votre salaire, de l'amour inconditionnel et qui au final vous en veulent, vous trouve misérables. Pourquoi faire des enfants si c'est pour couper les ponts ? Mon ami me dit que je vois toujours le négatif. C'est vrai. Comment puis-je construire ma propre famille en ayant si peu confiance ?

Je ne me vois pas comme une petite chose cassée mais j'ai de sérieux blocages. Ca fait déjà quelques années que je pense à une psychothérapie mais je ne me suis pas encore lancée.

Merci aux courageux qui passent par là

L'intérêt d'entamer une thérapie c'est de pouvoir reprendre le cours de sa vie et de mettre de la distance avec une famille très dysfonctionnelle. En bref on se sent mieux soi-même. On se connapit mieux aussi, on apprend à poser les limites.

Le double - effet kiss cool c'est que tu vas t'apercevoir qu'à mesure de ton changement la cellule familiale va changer aussi (parfois dans la douleur, mais tant pis).

Il ne faut pas croire que, parce que nous ne vivons plus tous les jours avec nos parents, nous ne sommes plus acteurs dans cette vie familiale. La thérapie permet de pouvoir dire au revoir à ses parents, et de ne plus leur en vouloir, de faire la paix avec son passé.

Mais il faut se sentir prêt à faire une thérapie parce que c'est très fatiguant, très déstabilisant. Il faut avoir envie de changer, rencontrer le thérapeute avec lequel on se sent bien, prendre son temps, et c'est parti !!!

Pétale a écrit:

Mais il faut se sentir prêt à faire une thérapie parce que c'est très fatiguant, très déstabilisant. Il faut avoir envie de changer, rencontrer le thérapeute avec lequel on se sent bien, prendre son temps, et c'est parti !!!

Merci Pétale d'être passé par là

Eh oui, je suis consciente qu'une thérapie remue pas mal de choses et c'est bien pour ça que je ne me lance pas, depuis tout ce temps...!! Il faut aussi prévoir un petit budget pour ça. C'est tout le temps comme ça, j'y pense "sérieusement" puis je passe à autre chose, puis j'y reviens... Ce qui me "paralyse" le plus c'est que je redoute la question "pourquoi venez-vous me voir ?"... Je ne saurai pas par où commencer, ni trop ce que je peux répondre à ça. Je suppose qu'il faut juste se lancer...

En général tu sais pourquoi tu vas le voir, tu sais où se situe ton mal être, et bien tu commences par ça...Pour le budger, si tu prends un psychiatre qui fait des psychothérapies, il y en a beaucoup, tu es remboursée par la sécu....
En tout cas, c'est un travail qui aide vraiment beaucoup..

le thérapeute n'est pas là pour te poser des questions pièges mais au contaire pour t'éclaircir la vie alors ne t'en fait pas,il te mettra a l'aise,c'est son métier
mais tu sais bien que le problème n'est pas de savoir quoi répondre à ses questions,le problème c'est de te faire face et d'entrer ds des endroits que tu ne veux pas voir en toi
pourtant,c'est le seul moyen de te libérer et de vivre enfin heureuse

Ma psy qui n'est pas remboursée m'a proposé des adaptations de tarifs dans les moments où je n'avais pas trop d'argent.

C'est un investissement, c'est vrai. Je vois les choses autrement. Je considère la relation d'aide comme une aliénation, celui qui aide peut vite prendre le pouvoir sur celui qui demande de l'aide. Je ne veux pas entrer dans ce type de relation donc je paye même si c'est cher. Cela me garantit une grande indépendance. C'est mon jardin secret.

Concrètement quand j'arrive chez ma psy elle ne me pose pas de questions, on commence à bavarder et peu à peu ce qui me préoccupe vraiment arrive tout seul. Souvent on part de petits détails de la vie quotidienne, c'est simple en fait. C'est entre chaque séance que c'est plus difficile parce que ça "travaille" encore dans la tête mais je peux l'appeler ou lui envoyer des mails auxquels elle répond.

Merci pour vos messages. J'ai regardé les psychologues pas loin de chez moi. Je ne suis évidement pas conseillée donc faut juste que j'appelle et en rencontre pour voir si le courant passe. En espérant que ça passe bien du 1er coup.
L'idée de parler à un inconnu de choses que je garde pour moi... J'avoue que je redoute un peu d'être jugée, bien que je sais que c'est stupide.
Le travail sur soi est effrayant... Pour la énième fois, est-ce que je vais me lancer ou juste me dire, comme d'habitude, que je vais bien et que j'ai mes petits problèmes comme tout le monde. Ca ne m'empêche pas de vivre, de travailler. Je n'ai pas un mal-être qui m'handicape au quotidien. Et j'ai comme ce sentiment de ne pas savoir si ce besoin de psychothérapie est légitime... Pourtant, il y a déjà quelques années, une personne m'a dit que si je pensais à faire une psychothérapie c'est que j'en avais besoin.

Ca me fait penser qu'il y a quelques mois, je suis allée voir un médecin pour des douleurs persistantes suite à une chute et j'ai commencé l'entretien en disant "je ne sais pas si vous allez pouvoir m'aider...", déjà sceptique sur cette consultation qui s'est finalement avéré très utile... !