mes zaventures - par béa la bavarde

Après deux heures d'écrivailles ( c'est comme ça que je m'engueule) j'ai
rien réglé mais tout posé

c'est comme ça qu'il faut commencer ma Béa

Ca va Bea ?

Toujours en periode d'introspection ?

un petit coucou à ma béa préférée ( je n'en connais qu'une !!)

pas d'aventures nouvelles ? pas de drosophyles en vue? la chaudière ne fuit plus? et le rideau roulant??..
et les rollers?...
et le boul?

ben dis quelques choses....

Bijor Diky ,
Les drosophyles ont disparu comme par enchantement voici plus d'un mois !
L'abruti de technicien est venu changer la pièce et je ne me baigne plus dans la cave !
Le rideau roulant réparé par Bill tient le coup (je bénis sainte gudule chaque matin ) .
J'ai pas repris le roller mais je fais du badminton tous les vendredis (et ma foi je me défends) .
Je passe le week end à aider le club de judo pour une grand compétition où 800 bouts de chou de (5 à 8 ans) se tiraillent frénétiquement sur le tatami (j'adore , ça me rappelle des souvenirs )

on dirait mon tiflo

béa,on est là ma belle

En fait j'ai rien à dire . Je viens tous les jours cependant .
Je suis en vacances depuis vendredi et je jardine , je range . Mais pas de façon frénétique , pas pour m'occuper , pas pour fuir les tentations . Me reviennent des images d'avant où j'entreprenais plein de trucs sans jamais rien finir , avec une énergie rageuse . Je ponctuais mes journées solitaires à la maison de petits apéros d'encouragement . J'ai l'impresion que c'était quelqu'un d'autre , quelqu'un dévoré de peur , qui occupait ma peau . Que de désespoir derrière le masque , que de culpabilité étouffée . Je me souviens de week end glauques , au mois d'août , lorsque les miens étaient en vacances , de soirées atroces , dissimulées par le brouillard d'alcool . Je me sentais comme une coquille vide qu'il fallait remplir à tout prix . Et ça ne marchait jamais , bien sûr. Et l'affreuse phrase "demain j'arrête" qui s'effritait le matin ...
Quand je regarde par dessus mon épaule je suis incapable de me souvenir du début de tout ça . Il n'y a pas eu de vrai début , ça a été insidieux au possible , comme un tisus qui s'imbibe . Je suis tout aussi incapable de dire ce qui m'a fait arrêter . Il n'y a pas eu de déclencheur précis . Mon "fond" ne devait pas être très éloigné de la surface, j'avais sans doute mûri , sans le savoir, une décision .
Et lorsque j'ai arrêté , je ne faisais aucune prévision de réussite , juste j'en avais marre d'en avoir marre , come disait quelqu'un . C'est une forme de fatigue, de lassitude , d'ennui qui m'a amenée à sortir de l'alcool . Si j'ose dire , la coupe était pleine , ça ne m'amusait plus . Voilà.

En fait j'ai rien à dire .

ben si, béa, tu donnes justement espoir à ceux qui sont encore dedans.
En lisant ton post, je sens que mon tissu commence à être sérieusement saturé et que j'entrevois très rapidement le "ca suffit".

Ya tellement mieux à faire, et tu en parles si bien

merci béa pour tes posts ou tu n'as rien à dire ..

ma Béa,ton post qui ne dit rien dit tant de choses!!!
tu es a un tournant de ta vie d'abstinente,je l'appellerai "le passage",le detachement de ta vie d'avant avec ta nouvelle vie.C'est un moment curieux où on ne se sent ni mal ni tres bien,on est là,on est heureux de ne plus boire,on se force un peu a regarder en arriere pour se dire " ce n'est plus comme avant,regarde le chemin parcouru,c'est chouette non??"
oui c'est chouette mais il manque un je ne sdais quoi
on ne ressent pas cette fierté qu'on a eprouvé au debut,on serait presque deçue de ne plus avoir cette euphorie d'avant On regarde alors sa vie,elle est jolie,elle est stable,elle est reussie MAIS .... il manque quelque chose non?? la gniac,le punch (nononon,pas celui qu'on boit )les projets euphorisants,la rigolade aux larmes,il manque .... un peu de vie non???

c'est "l'entre deux" ma Béa,on a quitté un monde sans avoir totalement trouve l'autre,on cherche encore sa place que l'on a repéré depuis longtemps mais qu'on a du mal a bien mouler autour de soi,il y a encore des modifications a faire ,des petits changements pour arriver enfin a ce que tout soit exactement adapté a SOI.

en gros,tu n'es pas malheureuse mais c'est pas le tip top non plus .... Béa se cherche et qd elle va se trouver va falloir s'accrocher

gros gros bisous ma belle,je suis peut etre a coté de la plaque,je te dis juste ce que je ressens

a TRES bientot ma belle

Non non cristal , t'es en plein dans la plaque .
Tout à l'heure je me disais : ça fait déjà un an et demi que j'ai dit au revoir ( adieu ) à l'alcool. Et ça m'a paru très court , vraiment . J'ai l'impression que ça fait des années . Sans doute parce que je vois les choses différemment , détachée de mon centre de gravité (quel mot ! ) que constituait l'alcool qui rythmait tout . Tout tournait autour de lui , pour l'éviter ou y succomber , pour se donner du courage et s'en vouloir de n'en pas avoir . Depuis il y a eu vous , toutes vos vies qui enrichissent la mienne . Mon attention est intacte même si je suis beaucoup moins bavarde . Mais je vais pas changer de pseudo pour autant .
C'est bien cet état d'entre deux que je vis . Mais , je le dis tout suite , je ne me pose pas la question : "vais je tenir ?" . Il ne s'agit pas de tenir , pas même de lutter ...justement .
Lorsque la bataille est achevée , l'euphorie , le goût de la vitoire , prennent toute la place et puis après ? Ben après on est un peu apathique , tranquille . La vie est , comme tu le dis, jolie ! Et on quêterait une nouvelle aventure ...J'ai pas programmé de haute lutte contre le tabac , pas encore . Alors je ne sais pas , j'attends , je réfléchis. Mais je n'ai aucun regret, je suis toujours aussi fière de moi . Et les bénéfices collatéraux sont absolument énormes pour peu qu'on s'y intéresse . Les relations avec Bill et mes fils, même celles avec ma mère et mon pas beauf ...celles avec mon affreux boss .
Bon tout ça pour dire diky que ça vaut vraiment le coup .
Il y a plein d'autres batailles à mener , mais plus contre soi , c'est ça qui change .

béatrisse1 a écrit:Il y a plein d'autres batailles à mener , mais plus contre soi , c'est ça qui change .

Je suis parfois aussi encore dans les entre deux.
Et pour reprendre ta phrase Béa, je dirais aussi, il y a plein d'autres batailles à mener, plus contre soi, mais pour soi, c'est ça qui change

Toujours en apnée et en eaux profondes ( mais confortables , tempérées ) .
Je file juste un coup de palme pour prendre un peu l'air . Je me suis pas mal demandé pourquoi j'avais arrêté l'alcool . Aujourd'hui je me dis que c'était par orgueil . Bien sûr il y a des tas de bonnes raisons , mais l'orgueil en est une . Il devait rester sous la cendre qui couvrait mon existence une petite étincelle qui a eu raison de la nuit. C'est le sentiment humiliant du besoin , du manque, de la soumission à un ordre qui n'était plus que physiologique . Ca me gênait d'être réduite à cette quête du moment où j'allais commencer les conneries , en me maudissant ou en faisant semblant de m'en foutre . Peu importait .
Ce rendez vous quotidien et sans surprise , les gestes rituels , les quasi réflexes , pas plus élaborés que ceux des chiens de pavlov face à la boulette de viande. Ce rétrécissement de la conscience , puis de tout , cette prison qui se refermait et la grosse , l'énorme lassitude de repousser la porte .
Et donc l'orgueil, quelque chose comme ça , qui fait qu'on se redresse en se disant " ça ne peut pas durer" . Ce voyage là , aveugle , quasi à tâton vers le forum . J'ai poussé la porte de la prison en ouvrant sur ce site , par hasard, par cette chance insolente qui a fait qu'il y avait de la lumière et que je suis entrée, et que je suis restée . A quoi ça tient la vie !

Hello Bea,

pour repondre a ta question. A quoi ça tient la vie ?

Ca depend deja beaucoup de l'estime que tu as de toi meme et de la propre perception que tu as de ton environnement.
Ce que tu appelles de l'orgueil et qui pourrait avoir une conotation negative selon le degre, moi, j'appellerai ca de l'estime de soi ou de la fierte...
Tu as peut-etre ete a un niveau ou tu l'as un peu perdu... Comme nous tous ici, il me semble...

Si c'est le regard des autres qui t'a pousse a arreter l'alcool, dans ce cas la, oui c'est un peu par orgueil, mais alors, le mot devient beaucoup plus noble...

J'ai regarde la definition du mot Orgueil sur wiki http://fr.wikipedia.org/wiki/Orgueil
Quand je lis ton poste, je ne pense pas que ce mot te corresponde... Je dirais meme que tu es l'oppose de la personne orgueilleuse...

Merci Enki , tu as raison c'est plus "estime de soi" qui va avec mon propos . Je ne prenais pas l'orgueil dans son vrai sens - surestimation de ses qualités- mais plutôt comme de la fierté .
Donc oui, c'est sans doute pour récupérer mon estime de moi même , bien amochée à l'époque , que je me suis battue .

Ce que je voulais dire c'est qu'il n'y a pas eu d'événement déclencheur , de fait précis, de situation qui aurait créé un déclic mais plutôt un état d'esprit , le sentiment de saturer , une accumulation de mal être . Et la rencontre format "révélation" de la phrase de Moonia sur le bonheur, qui résonne encore chaque jour, chaque minute, comme un mantra.

hello béa

orgueil, fierté..récupérer l'estime de soi bien amochée, et saturation aussi....
Tout ca me parle énormément en ce moment.

J'ai enfin réellement envie de changer. Le déclic ..c'est la grande claque je viens de recevoir.

peus tu me rappeler le mantra de Moonia?
je l'ai surement déjà lu...mais j'ai oublié.

__Pour Diky :_______________
*Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce que l'on possède.

Hello,

cette phrase est beaucoup plus complexe que la simplicite des mots laissent entendre... Ca ferait un excellent sujet de philosophie au Bac...
Associer la Possession et Bonheur est pourtant une erreure frequente que de nombreux philosophes soulevent regulierement...

Jean-Pierre D'Omersson a fait de superbes declarations sur le bonheur, il a meme ecrit un livre dont c'est une partie du titre. S'il est encore frais comme un gardon a son age, c'est qu'il doit le frequenter tres regulierement...
La Femme est un sujet reccurent chez l'homme dans la notion de bonheur (Surement au debut d'une relation )...
La spiritualite est aussi une source de bonheur...

Sinon Bea, le fait d'etre abstinent est un bonheur qu'il ne faut pas oublier et pas trop chercher a expliquer pourquoi... Tres sincerement, a part mon fils, c'est ma seule source de reel bonheur, impossible a remettre en cause... Si je re-bois, tout ma forteresse s'ecroule a nouveau...

Et donc l'orgueil, quelque chose comme ça , qui fait qu'on se redresse
en se disant " ça ne peut pas durer" . Ce voyage là , aveugle , quasi à
tâton vers le forum . J'ai poussé la porte de la prison en ouvrant sur
ce site , par hasard, par cette chance insolente qui a fait qu'il y
avait de la lumière et que je suis entrée, et que je suis restée . A
quoi ça tient la vie !

Il me semble Béa, qu'à ce moment là, le hasard c'est toi, cette chance, c'est toi qui l'a créée. Il me semble aussi que s'il n'y avait pas eu de lumière, tu aurais cherché l'interrupteur.

Je me rappelle t'avoir ressentie déterminée très rapidement quand tu es venue sur le forum.
Souvent, ce sont des mots, des phrases qui vont nous parler, qui vont faire "tilt" ou qui vont se mettre en travail chez nous. Des mots doux aussi, du positif, car on en a bien besoin tant nous sommes laminés par l'alcool et aussi par tout le processus. Autour de nous, plus rien de positif.

Mais tout ceci ne peut pas fonctionner si la personne n'a pas décidé en elle-même que c'était son bout du chemin avec ce produit.

Bonjour tous ,
Tu vois Malau , tu me dis que j'étais très déterminée en arrivant sur "onsaide" , c'est ce que tu as senti . Mais moi, à l'époque , je ne le savais pas du tout ...c'est vous qui me disiez que je franchissais les obstacles , que j'avançais , que j'étais décidée .
Et c'est toi , précisément, qui est venue me remettre dans le droit chemin avec une petite taloche quand tu as senti (avant moi) que je risquais de partir en vrille avec mes "j'ai gôuté un verre et je sais que je n'aime pas l'alcool" . Tu te souviens ? Tu m'as écrit : "tu vas en goûter combien pour savoir que t'aime pas ?"
J'ai immédiatement arrêté mes imbécilités , mes tentatives d'échec , ma négociation de ratage . Une semaine plus tard , la joue m'en cuisait encore de ta baffe . Baffe dont je te remercie au demeurant .
Quant à l'idée qui entoure la phrase de Moonia , notamment l'idée de posséder , je la prends au sens large ...très large . Posséder deux bras , deux jambes, deux yeux , posséder la capacité d'exprimer, posséder ...au sens "avoir" , le privilège de vivre avec les gens que j'aime , de voir le soleil se lever, d'avoir chaud, de vous lire .
Tu vois Enki, c'est aussi de l'immatériel .
Soyons honnête je ne crache pas sur le matériel ! ma collection de bobottes, mon lave vaisselle , ma voiture etc.

Ah ben c'était pas une taloche juste une question


Non, on ne sait pas identifier la détermination quand on est dedans.... ce sont les autres qui voient, c'est pour cela qu'un forum est très aidant. Plusieurs regards valent mieux qu'un

Tu as un sacré mérite de t'être arrêté comme tu l'a fait. Les conditions chez toi n'étaient pas des meilleures il me semble. Avec le problème récurrent de "maman" qui se rajoutait.

Allez fais toi une série de ça fait du bien

Merci Bea,

ta remarque me fait voir la possession sous un angle autre que materiel... Je sais pas pourquoi la notion d'etre et d'avoir arrive dans ma tete mais bon...

J'avais écrit un long post ...rien à faire pour l'envoyer , hier soir ma connexion ne fonctionnait pas correctement .
Faudra que je le recommence .
Je te répondais Malau , que , je vivais dans un contexte totalement dirigé par l'alcool. Ma mère étant l'alpha et l'oméga du problème . Ayant plongé avec elle "pour la sauver" je n'en sortais pas . Forcément c'est pour elle que je me battais . Un exemple de co dépendance parfait , un cas d'école.
Il a fallu à un moment choisir qui sauver : ma mère , Bill , mon frère...ou moi . C'est vous qui m'avez conforté et guidée dans le bon choix : moi !
Est-ce l'ultime masque du déni que de vouloir sauver l'autre ?
Toujours est-il qu'un jour je me suis recentrée et que j'ai laissé les autres vivre leur vie (ou leur survie) .
La grande chance que j'ai eu , aussi , c'est que Bill et moi , je le redis pour ceux qui ne savent pas , avons arrêté l'alcool le même jour . MAIS , chacun pour soi, sans nous concerter, sans en parler une fois la décision arrêtée . Moi je vous avais pour parler , Bill est, lui, un taiseux .
L'image qui me vient c'est Brad et Angelina (me mouche pas du coude moi !) dans Mr. and Mrs. Smith , dos contre dos , en butte à leurs ennemis, luttant vaillamment contre tous les méchants . Pour moi dans les méchants il y avait aussi ma mère !
La tactique a été fructueuse . Des fois c'est le chacun pour soi qui contribue à sauver l'autre ...à méditer !

béatrisse1 a écrit:Des fois c'est le chacun pour soi qui contribue à sauver l'autre ...à méditer !

Bonjour Béa,
Merci pour cette réflexion, cela me semble très intéressant, alors je vais méditer un peu cela
Gros bisous

Des fois c'est le chacun pour soi qui contribue à sauver l'autre

j'irai meme plus loin en disant que pour sauver l'autre IL FAUT le chacun pour soi parce que comment sauver l'autre si l'on est soi meme en difficulté???

j'avais cette reflexion l'autre jour : il ne faut pas aider l'autre pour pouvoir exister mais exister pour pouvoir aider l'autre ...une autre meditation les amis

C'est bien ce "chacun pour soi" qui nous pousse à dire au conjoint d'un MA, vit pour toi, en agissant ainsi, tu l'aides aussi.... Si dans un couple, les deux partent dans la spirale de l'alcoolisme, même si l'un est aidant et l'autre malade, c'est très dur de s'en sortir. Si le non malade, prend en compte la personne mais refuse de s'occuper de l'alcoolisme, refuse d'entrer dans ce jeu mortel, tous les espoirs sont permis.
J'ai eu la chance que mon mari ne se soit jamais situé dans la codépendance, ça m'a énormément aidée.

Pour aller sur un plan général (quoique) je crois que tous ceux qui sont sur ce forum ont de la chance ,au moins une , mais tous ne la saisissent pas, ne la comprennent peut être pas , ne la reconnaissent pas comme une chance ...et pourtant ...