Le généraliste et la maladie alcoolique

**SHALE** 26/3/2021, 08:15

Quand un malade alcoolique rencontre son médecin généraliste, celui-ci voit un malade à soigner. Il doit le libérer du mal alcoolique. Il risque d'accorder plus d'importance à ce mal à combattre qu'à l'individu qui le porte ou qui le parle.
Le malade alcoolique est souvent dans une grande souffrance que personne n'écoute. L'individu lui-même est toujours un peu absent de ces rencontres médicales. Le mal est plus facile à aborder, car en tant que médecin, il sait soigner les maux divers, mais il ne sait pas s'affronter à une douleur intense qui ne vient pas d'un organe particulier du corps humain…
Ce n'est pas un médecin de l'âme ou de l'esprit, c'est un médecin du corps, il a été formé pour ça. Alors, il va utiliser les armes qui lui sont habituelles pour lutter contre les maladies, les médicaments. Il oublie que souvent alcool et médicament sont incompatibles .
Il conseille de ne pas boire en les prenant, mais dire ça à un malade alcoolique n'a que très peu d'impacte.
On en arrive à la conclusion suivante : le déni de l'alcoolique n'a d'égal que celui des soignants vis-à-vis de sa raison de boire.
Là il faut entrer dans la tête du malade alcoolique et aborder avec lui ses raisons, les raisons qui le poussent à boire, notre raisonnement, là, ne peut plus entrer en ligne de compte.
Le malade alcoolique attend en fait que le médecin reconnaisse la cause de son alcoolisme et soigne celle-ci… Mais un généraliste n'est pas formé pour cette recherche.
Là aussi, il faut entrer très précisément et sans forcer les portes dans la vie du malade, sa maladie est liée à son enfance, à son adolescence, à son entourage , à son travail et aussi souvent à son histoire familiale, histoire qui ne se limite pas forcément à lui tout seul, mais englobe souvent ses parents, ses grands-parents…..
La maladie alcoolique s'exprime souvent dans une histoire transgénérationnelle qui ne peut être abordée qu'avec un psy, lui seul pourra décortiquer comment les différents éléments ont pu s'enclencher les uns dans les autres pour en arriver à la situation actuelle.

**béatrisse1** 26/3/2021, 11:38

Tu as raison, le prise en charge d'un malade alcoolique ne peut être le fait d'un seul généraliste. Je note cependant une amélioration ces dernières années , les généralistes ont appris à orienter les MA vers des structures plus appropriées. Ça relève de la même démarche que l'adresse à un spécialiste . Bien sûr ça doit dépendre des lieux et de la proximité desdits spécialistes mais je trouve que le discours des médecins évolue.
A travers tous les témoignages , le mien compris, je note cependant qu'on hésite à parler à son médecin d'un problème d'alcool, comme si c'était honteux, ou parce que ça l'est . Dans la désignation "médecin de famille" il y a "famille" ... et ça peut bloquer. Enfin moi ça m'avait bloquée à l'époque.
Plus on osera briser le tabou, plus les médecins entendront la demande et plus ils chercheront à s'informer ...

**SHALE** 26/3/2021, 13:40

C'était la même chose pour moi, je n'ai jamais osé lui en parler.....Il l'a appris par l'hôpital.... Dorénavant, nous devons passer par notre généraliste pour aller chez un spécialiste, ils ont donc dû ouvrir leur univers vers différentes structures spécialisées en soin divers et notamment pour les addictions, ce qui est un bien, mais par contre, on retrouve toujours les mêmes réticences pour en parler à "son médecin de famille"... Crying or Very sad

Contenu sponsorisé

Le généraliste et la maladie alcoolique

Le généraliste et la maladie alcoolique

Re: Le généraliste et la maladie alcoolique

Re: Le généraliste et la maladie alcoolique

Re: Le généraliste et la maladie alcoolique