Échec malgré , cure et une post cure

Depuis que j'ai réalisé ma post-cure en juin 2019, je suis suivie à Sèvres chaque mois, et maintenant tous les 2 mois par mon alcoologue. Ainsi, lors de mon attente pour ma consultation , j'ai croisé deux patientes avec qui nous avions ensemble fait notre sevrage en mars 2019.
La première a été admise pour son 3 em sevrage, elle n'y arrive pas, son abstinence ne dure que 3 mois guère plus. Cette fois-ci, elle me semble bien déterminée, et souhaite partir faire comme nous une post-cure, elle regrette de ne pas l'avoir fait avant . Je l'ai croisé en attendant dans le petit jardin bien agréable de l’hôpital, avec un personnel toujours aussi bienveillant avec les MA . Les infirmières sont ravies de revoir d'anciens malades" rétablis", je n'écris pas guéris (on ne l'est jamais, nous sommes en rémission)

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La seconde patiente, elle était comme moi en consultation avec un autre alcoologue. Après presque une année d'abstinence, elle a eu une rechute ou plutôt un très gros caillou.
 Quand on dit que l'alcoolisme c'est la maladie des émotions, c'est très juste! 
Elle a appris il y a peu qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Malgré le travail effectué en post cure et une abstinence qui lui semblait bien établit , lorsqu'elle a lu les résultats de ses mammographies, elle a été directement se soûler dans un café, sans attendre l'aide de quiconque( mari, amie...) La béquille du diable, cette saleté de bouteille a été la plus forte. Elle ne comprend pas sa faiblesse, ne se l'explique pas ;mais souhaite retourner dans un autre établissement pour continuer et reprendre son analyse psychologique. 
S'arrêter de consommer, sans un travail approfondit de la source, de la cause de sa maladie, de son addiction vous renvoie non pas à la case départ, mais vers le produit en cas de gros chocs émotionnels. Cependant, selon moi, il y a aussi plus que ça!! Avait-elle vraiment fait aussi le deuil de son addiction ?

C'est vrai que c'est une question qu'on peut se poser.....En cas de gros problèmes, notamment l'annonce d'un cancer ou la perte d'un être cher, réussirons-nous à tenir sans alcool....Pour ma part, j'espère que oui , mais peut-on en être sûr....Je crois que je me tournerai vers les médicaments plutôt que vers l'alcool, même si ce n'est pas beaucoup mieux...

ça me surprend ta réponse! En fait, on est bien tous différents!
personnellement j'irai chercher un soutien psychologique et affectif, mais certainement pas me replonger dans une autre addiction! 

Alors oui il y a les gros problèmes de la vie qui font que certains peuvent retomber dans l'alcool. Chacun réagit à sa façon face aux problèmes.
Sachant que boire n'est pas la solution. Mais si on a résolu ses propres problèmes il sera plus facile de faire face.

Mais après avoir entendu au groupe de MAB des abstinents ayant faits énormément de cure, cela dépend comment tu envisage la cure ou la post cure.

Shale en a très bien parlé dans un post ou elle dit "il faut anticiper son changement de vie", avant de partir en cure.

Certains vont en cure et post cure pensant tout résoudre, mais ne pense qu'à finir le séjour pour reprendre ho pas grand chose un verre, et la tout faux.

Un MA doit avoir la volonté et cela n'est pas facile, de dire je vais me faire soigner ma vie va changer, elle sera autrement. Et je pense qu'il n'est pas facile d'avoir cette volonté avec une addiction. D’où à mon avis ces rechutes. 

Il y a aussi un autre phénomène, que j'ai connu quand j'étais au réseau ville hôpital toxicomanie, j'ai fais un séminaire sur les addictions au niveau européen. Il en est ressorti que peut de gens arrivaient à se sortir d'une addiction s'ils n'avaient pas touché le sol si je puis dire.

Par exemple, un toxicomane, devait avoir généralement 10 ans derrière lui de toxicomanie forte pour avoir envie et la volonté de s'en sortir.

Je pense, alors même si on ne peut dire 10 ans pour la maladie alcoolique, c'est malgré tout un peu le même processus à savoir souvent être touché physiquement et ne plus voir le jour pour que cela fonctionne.

Alors bien sur ce ne sont pas des généralités, mais des comportements qui ont été étudiés, mais il y a toujours des exceptions bien sur.

C'est un des gros problèmes des addictions. Exemple un addict de la nourriture et du grignotage et de la nourriture, ne réagira que lorsque qu'il aura atteint 220 kilos qu'il ne pourra plus monter les escalier que le cœur en a pris un coup etc...

Alors certes je fais des parallèles, mais c'est le lourd chemin pour se soigner correctement d'une addiction.

C'est pour cela qu'un traitement addictif entraîne des suivis de plusieurs médecins, psychologue, psychiatre, addictologue, ergothérapie etc...

Le sujet que tu posts est important, la solution est en chacun de nous. Reste à savoir quand se fera le bon déclic.

Tu as raison Tulipe de dire que tu as été surprise par ma réponse, je l'ai été aussi.....Ensuite j'ai réfléchi et me suis mise en situation, et en fait j'aurai besoin effectivement de soutien affectif, mais selon la gravité, je ne sais pas si j'arriverai à ne pas prendre d'anxiolytique, peut-être mais je ne peux pas l'affirmer ne l'ayant pas vécu et n'ayant aucune envie de le vivre....J'ai tout de même eu de très gros problèmes depuis que je suis abstinente , aucun ne m'a conduite à l'alcool ni vers les médicaments, alors je ne sais quelle réaction j'aurai....
Quoique en réfléchissent que les médicaments ou l'alcool ne changeront rien au problème, au final, j'éviterai sans doute d'en prendre.....Mais tu as bien fait de relever cette incohérence, elle m'a fait cogiter pas mal moi aussi...

cela m'étonnait de toi! ton explication me convient bien mieux et correspond à l'image que tu dégages! 
D'abord y a t-il un état plus grave émotionnellement qu'un autre ?
 bien évidemment que la réponse est différente elle aussi d'une personne à l'autre! 
Je viens de comprendre par la perte d'un très proche que cette dépendance est réellement pernicieuse pour un MA qui n'est pas en pleine  confiance dans son abstinence et qui n'a pas encore bien retrouvé tous ses repères matériels et psychologiques, que l'alcool peut revenir allure grand V dans sa vie. 
Est-ce cela avoir une force de caractère, l'esprit de lutte, d'accepter les épreuves mais de rechercher de l'énergie pour se relever... en fait découvrir sa réelle personnalité.

Balou, tu as raison sur toute la ligne! 
Je suis ravie de la décision de cette seconde patiente.
Une post cure n'est réellement efficace que si on a lors de sa sortie, un projet de vie. D'ailleurs , à celle que j'ai fait ils prennent le temps de rechercher avec toi, tes futurs objectifs, quelques jours avant ta sortie. Rechercher un travail, ou une formation, un logement, un nouveau cadre dans une autre ville ect...
Et de prendre le premier rendez vous avec ton alcoologue.
 Ensuite à Sèvres l'équipe te suit au moins 2 ans. Je trouve cela plutôt rassurant pour les MA d'avoir un tel accompagnement.
 Je conseille aussi fortement les réunions dans les MAB, mais là c'est un autre sujet de discussion!