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Ces malades alcooliques qui ne veulent pas arrêter de boire.

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Ces malades alcooliques qui ne veulent pas arrêter de boire. Empty Ces malades alcooliques qui ne veulent pas arrêter de boire.

Message  SHALE 9/12/2019, 21:13

Ces malades alcooliques qui ne veulent pas arrêter de boire
On rencontre plus souvent qu'on ne le pense ce genre de patient qui se sert de son alcoolisme comme d'une raison de vivre..Leur alcoolisme leur donne une notion de toute puissance qu'ils ne veulent surtout pas perdre.
Tel patient, par exemple, se présentera alcoolisé aux premières consultations. Il confessera volontiers tout le mal qu'il a infligé aux siens et exhibera son humble repentir, comme s'il attendait en retour une absolution.
Il fera état des nombreuses démarches de soins qu'il a entreprises dans le passé et qui, immanquablement, se sont soldées par des échecs.
Pathétique, cherchant à attirer pitié et compréhension, il adressera éloges et compliments au thérapeute, en le distinguant bien des intervenants antérieurs qui, eux, n'ont pas su s'y prendre. Ces aveux, cet auto-abaissement et ces louanges constituent un défi inconscient, tout autant qu'un appel à l'aide.
Le soignant est déjà inscrit au tableau de chasse de ce pauvre bougre en déconfiture habitué à infliger des revers à ceux auxquels il demande de l'aide.
 
"Innocenté" par les échecs successifs des professionnels, l'intéressé porte son alcoolisme incurable comme un destin qui le rend unique.
Il trouve même une raison supplémentaire de boire dans le fait que, précisément, il endure un alcoolisme ravageur et incurable.
 
Son alcoolisation excessive permet de soulager tout autant que d'entretenir un mal-être qui lui est nécessaire pour continuer de vivre. Tout se passe en effet comme s'il ne pouvait continuer à exister qu'en se tuant à petit feu.
 
Il se cramponne donc à l'alcool pour survivre, et se venge des humiliations subies, en mettant en échec toute entreprise de sauvetage à son égard. D'abord il complimente les soignants, puis il jouit de leur déconvenue quand, après des débuts prometteurs sur la voie de l'abstinence, il "rechute". Quel plaisir, alors, de pouvoir susciter chez des spécialistes un sentiment d'impuissance !
 
Mais les dits spécialistes disposent de toutes sortes de défenses pour se démarquer d'un individu qu’ils jugeront décidément trop peu motivé pour pouvoir tirer profit de leur compétence...
 
L'intéressé se donne ainsi l'occasion de se sentir à la fois tout-puissant, rejeté, et justifié de reboire.
Il s'alcoolisera donc, jusqu'à ce qu'il trouve d'autres personnes avec qui poursuivre ce jeu de "qui perd gagne". Répéter ces conduites d'échec peut s'avérer moins angoissant pour lui que d'assumer des responsabilités auxquelles il n'est pas habitué.
 
D'autres patients mettent en avant une plainte qui se rapporte exclusivement à leur corps sans qu'aucune élaboration puisse se faire. Leur discours répétitif apparaît comme le reflet de leurs incessantes ruminations mentales. Ils tentent de se débarrasser par des moyens somatiques d'un mal-être interne qu'ils ne peuvent pas traiter à un niveau mental.
Au-delà des ravages organiques provoqués par leur alcoolisation excessive, le plus grave dommage semble être causé à leur vie psychique.
La désalcoolisation ne pourrait chez eux devenir source de développement que s'ils pouvaient expérimenter le plaisir de fonctionner psychiquement.
Mais ils s'efforcent plutôt d' "oublier", de "ne pas penser", et s'interdisent, du même coup, l'accès aux développements que pourrait apporter un travail de réflexion sur eux-mêmes.
 
Ils semblent dépourvus de toute capacité d'acquérir une maîtrise symbolique sur leur vie. L'alcool paraît avoir court-circuité en eux toute possibilité de mentalisation.
Ils manifestent tout à la fois un déni caricatural de leur alcoolisme et une demande d'intervention médicale qui leur donnerait la possibilité de boire "sans problèmes", "comme tout le monde".
Outre ce déni de leur réalité et ce recours à une toute-puissance magique, ils laissent percevoir une angoisse indéfinissable qu'ils s'efforcent de refouler et qui s'exprime dans leur corps.
Leur aptitude à penser, à fantasmer, à imaginer, semble atrophiée, comme si elle était elle-même synonyme d'angoisse.
 
L'existence leur apparaît comme une histoire de chance et de malchance, comme un déclin à subir plutôt que comme un destin à accomplir.
 
Pour ces patients, plus que pour tout autre, l'alcoolisation a fait fonction de soupape de sécurité lorsque des affects indicibles exerçaient en eux une pression trop angoissante.
Une cure de désalcoolisation ne représente pour eux qu'une sorte d'armistice face à un adversaire devant lequel ils sont obligés temporairement de s'incliner.
 
Au fond d'eux-mêmes, ils n'ont pas renoncé à prouver qu'ils peuvent boire "normalement".
 
Leur recours aux soins médicaux leur permettra, pensent-ils, d'être plus à même, par la suite, d'affronter l'alcool. De fait, une fois passé le coup de semonce, ils ne voient guère de raison pour ne pas "essayer de boire de temps en temps".
Ils pourront même considérer leur capacité à reboire comme une preuve évidente de leur guérison.
Ils vont ainsi d'échec en échec, sans qu'aucun progrès puisse s'opérer dans leur vie.
Certains finissent par devenir invalides, à la charge de la société.
 
L'incapacité peut devenir un refuge dans lequel il peut être tentant de s'installer, tant elle procure d'avantages.
 
Elle permet notamment de bénéficier de soins et d'attentions qui autrement feraient défaut.
 
Elle permet de se libérer des responsabilités, des attentes, des pressions exercées par l'entourage.
Elle permet de signifier un hors-jeu relationnel qui dispense d'avoir à s'impliquer, à prendre position, à se défendre, à s'opposer à l'autre.
 
Elle permet d'exercer un pouvoir sur ses proches, d'acquérir ou de maintenir une emprise sur eux en faisant peser sur eux la responsabilité de cette invalidité, sans qu'ils puissent t dénoncer le caractère agressif d'une telle manière d'être.
 
L'incapacité, en somme, peut, paradoxalement, conférer une forme de toute-puissance.
SHALE
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