alcoolisation

oups,je suis allée trop vite 

Récit

Les années qui suivent, passèrent. je m'installais inconsciemment dans mon alcoolisme.

Ma belle-mère, m'attendait le soir sur le parking au cas ou je fus trop alcoolisé.J'arrivais vers 17h30 et ma femme vers 19h00.

Elle me parlait parfois de l'alcoolisme de son mari, n faites pas subir à ma fille ce que j'ai subi, je vous en supplie"

Je lui disais avec assurance que j'arrivais à gérer.

C'était faux, le matin je paissais au bar boire un demi de bière.
PLus tard ce fut deux.
La situation se dégradait.

La petite, fit sa rentrée en maternelle en Septembre 1975.
La distance entre le travail et le domicile diminua, d'ailleurs j'allais au travail en mobylette,plus commode pour se garer devant les cafés.

En 1976, ma belle-mère acheta un petit pavillon 4 pièces dans un autre quartier.
Ma femme voulut déménager pour être plus prêt de sa mère.

Nous nous sommes retrouvés dans une tour au 9ième étage. C'était conviviale à l'époque.

Actuellement, tout est dégradé, le trafic de drogue s'est installé.

En mars 1977 ma femme retomba enceinte. 

En décembre, elle accoucha de notre 2ième fille.


Au mois de Mars 1978, elle mit les points sur les "I", et me lança un ultimatum:"tu te fais soigner contre l'alcool ou je demande le divorce".

Cela avait le mérite d'être clair.

Sans prévenir personne, j'ai pris rendez-vous chez mon médecin. 

je lui ai expliqué la situation, sa réaction fut virulente.

"Jean, tu crois que je n'ai rien vu de ton état, allons un peu de séreux"

"Bon tu fais quoi? je veux me faire soigner"

d'accord, je te fais un certificat d'admission à HP de Rennes.

C'est la seule solution sur Rennes actuellement.

Tu passeras 5 semaines là bas, ce ne sera pas de tout repos.

Donc tu rentres chez toi, tu prépares ta valises et tu écris un mot à ta femme pour lui expliquer la situation.

J'irai la voir ce soir.

A cette époque a cure, était une cure de dégoût et il n'y avait pas de service spécialisé.

le princpe:  d'abord tu voir voir un Psy, tu pales avec lui de ta consommation et de ta boisson préférée.


Toutes sorte de personnes se rencontrait dans ce pavillon ,des MA, dépressifs au mon prometteur de "les peupliers"

tu décomposes peupliers et tu obtiens; les peuples liés....
bien sûr le pavillon était verrouillé.

Le lendemain , prise médicaments, vitamines et surtout l'Espéral.

un fois ce cachet avalé tu vas avec un infirmier dans une pièce toute capitonné avec au sol un regard d'égoût.

L'infirmier revient avec 3 bouteilles de vin, "c"est ta boisson préféré" alors profites en bien c'est gratuit.

"tu bois la quantité de vin que tu veux,mais je te préviens il y aura un moment où tu vas être sacrément  malade.
pendant le reste de la semaine tu es en réflexion.

La semaine suivante tu continues la cure de dégoût ainsi que la 3ième semaine.

Tu as droit à une visite, c'est ma femme que je choisis.

elle me dit:"je ne pensais pas que tu l'aurais fait, tu te sentais si mal? Pourquoi tu n'as pas voulu de mon aide."

"je lui réponds que je lui ai fait payer assez chez le début de notre relation et malgré cela je t'aime."

"Chéri, c'était invivable à la maison il me fallait une solution pour m'échapper.

ce fut toi.  saches que je tiens à toi que je t'aimes nous avons deux beaux petits anges, il ne faut pas tout gâcher."

"Je lui explique que si elle veut je peux passe le week-end en famille avec les enfants.

Je viendrai te chercher samedi matin, je fais le nécessaire "

les enfants étaient heureuses me me revoir, la grande me posa une question: tu es malade papa?
je lui ai répondu que tout allait rentrer dans l'ordre.
Belle maman est venue déjeuner le  midi avec nous.

Ce fut un bon week-end, le dimanche soir je rentre à l'hôpital, il me reste une semaine à faire.

Après les recommandations d'usage, je suis dehors.

J'avais un rendez-vous chez mon médecin, il me fit une prolongation de quinze jours avec obligation de soins et prise de sang régulières tous les deux jours. voyez cest stricte.

En Juin j'ai repris mon travail normalement, je  prétextais une dépression nerveuse pour ne pas prendre le l'alcool.

Vous voyez la subtilité, je suis encore dans le déni.....

1978, c'est aussi l'année où la soeur de ma femme quitte Paris avec son fils pour venir à Rennes.

Dans un premier temps,elle occupe la petite chambre chez nous avec son fils.
Elle est embauchée à la fabrique de tricots où travaillent sa soeur et sa tante.

Très vite, la ville lui donna un appartement en tant que parent isolé et un enfant.

La vie avait repris un rythme. beaucoup plus serein.

Tous les mercredi soir nous allions manger chez belle-maman.

Les discussions allaient bon train.

Un soir donc, ma femme lança :" de toute façon nous, nous aurons jamais de résidence ans les villes alentour".

Cette phrase n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd.

Leur fabrique de tricots marins quittait Rennes pour s'installer dans une ville en périphérie à 20 km d'ici.

Le lendemain matin, je prends rendez-vous avec l'assistante sociale qui s'occupe des prêts patronaux.

J'appelai ma femme sur son lieu de travail pour lui dire que je venais la chercher.
Elle fut surprise, je lui dis;" c'est pour la bonne cause."

lorsqu'elle sortit du travail, je lui expliquais ma démarche, elle dit, "on y va"

Des lotissements tous neufs sortaient de terre, livré clefs en mains.

Une des responsables nous expliqua tout le mode de financement.

Elle nous donna jusqu'au lundi pour réfléchir.

Nous avons posé le pour et le contre. le positif l'emportait.

Le lundi suivant nous sommes retournée à la maison modèle du lotissement.

IL fallait aller à la banque pour voir les financiers.

Le compromis de vente fut signer.

le 21 Juin de la même année nous aménagions dans notre nouvelle maison.

Ma femme travaillait sur place et moi j'allais au travail avec des collègues de travail, chaque semaine, nous nous avions promis
de changer de voitures chaque semaine.

Merci encore Jeff c'est captivant :-)

ppp

Nous faisions donc du covoiturage avant l'heure...

Franchement archaïque cette méthode de sevrage avec de l'espérale. Le corp médical etait un rien sadique même, où est passée la bienveillance....

Tu en es où, avec ta consommation de tabac ce matin ?

Bonne journée et un jour à la fois  tu connais !

Bonjour Tulipe hé bien ça va.

Je me suis couché à 00h15, réveillé à 01h45 par une quinte de toux.

Je me suis préparé un lait miel.

Recouché vers 03h30 après avoir écrit sur mon récit.

Je me suis réveillé à 6h45.

J'ai pris mon petit déjeuner, lu mon journaL.

Je n'ai pas encore fumé.

Je dois dire que la tentation est parfois vive mais tu vas rire quand je vois la tentation trop forte, je pense à tes posts et à tes encouragements.

Tu y es arrivé, je dois y arriver !!!

Oui, bonjour Jeff  le nombre de clientes qui rentrent comme dans un moulin dans mon magasin sans meme me saluer comme si j'étais transparente, ca m'énerve au plus haut point  dans ces cas là, elles ont le droit à un sonore bonjour Madame, vous désirez 
Si tu voyais leur regard gêne, intérieurement c'est jouissif ....

Mais avec toi, j'ai l'impression que tu as juste changé de pièce 
Alors si mes mots ont pu laisser un petit tuteur pour ta lutte, tu m'en vois ravie 

Une petite anecdote!!
a l'époque, les patchs étaient à leurs balbutiements, surtout que j'avais accepté d'être cobaye! J'avais donc reçu 7 patchs de 20 unités , imagines un grand carré de 10/12 cm par 10/12 cm à te coller sur le corps! Avec ma mini jupe et mes débardeurs, hors de question de le poser de façon voyante. Je l'ai donc collé sur le ventre. Sauf que le lendemain j'avais une immense plaque rouge tout autour du patch, je suis allée en urgence la voir. Très étonnée, elle m'en a donné un autre en remplacement. Et m'a dit celui-là devrait bien aller!!! J'en ri encore en t'écrivant! Ainsi durant 2 ans j'ai consciencieusement placé mon patch sur mon ventre, on en réduisait progressivement la superficie tout simplement. A la fin, je recevais 5 unités sur un patch de 2/2, un timbre poste   
En prenant ma douche un matin , mon timbre c'est décollé! Alors paniquée je lui téléphone, pour en avoir d'autres! Et là; elle m'annonce avec un petit rire "Sylvie, le lendemain de votre réaction cutanée, je vous ai donné un placebo!" 
Quand je te dis, tu dois y arriver avec ta seule volonté! Tu veux que je te donne un de mes patchs ???

bon, je me tais et j'attends la suite 

C'est quand même étonnant comment le psychologique peut nous faire réagir.

Là je prends un peu de temps pour le récit. C'est fou je mélange les dates, pourtant je reviens vers le présent.

Ce fut quand même chaotique jusqu'à aujourd'hui, la mémoire oublie parfois des épisodes donc là, je remonte le temps en écrivant sur un cahier.

je trouve cela fascinant de voir à quel point tu te souviens de tout,je serais bien incapable de retracer ma vie,à part quelques événements importants,j'oublie tout mon passé au fur et à mesure....
En tout cas, on a notre roman sur le forum et on attend la suite avec impatience!!
Quand tu vas dans ton nouveau logement,tu es toujours abstinent? du coup,ça fait 5 semaines à l'HP mais tu continues à ne rien boire après??

Oui je l'ai dit, en 1978 j'ai fait ma première cure  à l'HP de Rennes, ce n'était vraiment pas le top.

j'ai eu 7 semaines d'arrêt en tout.

Mon médecin me suivait de près, il connaissait toute l'histoire de la famille.
Au début un contrôle de Gamma GT tous les deux jours puis un contrôle une fois par semaine
lorsque j'ai repris le travail.

D'ailleurs je ne sais plus si on parlait de Gamma GT ou bien de recherche d'éthanol dans le sang à cette époque...

J'ai prétexté une dépression nerveuse pour ne plus avoir à suivre les collègues dans l'alcoolisme. le déni total quoi.

Je ne pouvais pas consommer car je prenais 1 Espéral tous les matins.

Tout allait beaucoup mieux entre ma femme et moi. Les filles étaient heureuses.

Nous avons acheté la maison en 1980 et nous sommes arrivés en périphérie de Rennes le 21 Juin 1980.

Nous avons eu un garçon début 1982. Cela faisait 3 ans et demi abstinence.

Je te l'ai dit, quand je fais quelque chose je le fais à fond.

Bon ça ne va pas s'arranger mais Chut....

C'est passionnant, on attend la suite avec impatience..Ce qui est bien fait c'est qu'on voit le cheminement de l'alcool en parallèle avec le tien....

Récit

Au travail en 1980, tout va bien.

Je fus convoqué par mon contremaître pour une proposition inattendue.

Tout d'abord il me félicita pour mon travail à l'atelier et mon assiduité.
Bizarre comme attitude.

Il rentre dans le vif du sujet:

" voilà Jean, ( hé oui chez nous tout le monde se tutoyait car on venait tous de la base c'est à dire de l'atelier ),
Depuis le 1er Janvier les essais pour passer en échelon ne se font plus manuellement mais en théorie. Les résultats de réussite sont en baisse.

Tu pourrais être l'homme de la situation et voir ton avenir évoluer.

Il y a la technologie des aciers, l'algèbre; la trigonométrie et le dessin industriel,c'est comme un courcours.

Tu es baigné dans les aciers tu connais leur composition et les différents aciers. D'ailleurs tu as suivi un stage à la l'école de chez Citroën, chez nous à Rennes et à Paris à chaque tu sors 1er
avec une note de 19,5, ils doivent enlever 0,5 pour l'écriture.

Là c'est vrai et je ne mets pas en valeur.

En Algèbre et trigonométrie tu es bon aussi, il n'y a que le dessin industriel qui pêche.

Mais comment tu sais tout ça?

Nous en savons plus sur toi que tu ne crois.

En fait, nous avons récupérer tes bulletins de notes du collège et du Lycée Joliot Curie.

Mais la première allusion est aussi vrai Jean, je te dis nous savons TOUT !!!!!

Ce que je te propose, c'est de préparer tes collègues pour passer les échelons.

hou la la!!!Celle là je ne l'ai pas vue venir.

Je lui demande quand même un temps de réflexion, j'en parle à mon confident" Ro " on va dire.

Il me dit vas-y, tu en es capable si tu reste abstinent.

Donc je dis OK au contremaître.

On installe un coin-études aux traitements thermiques 3 chaises , 2 tables,  un tableau.

Cela ne vous rappelle rien? Donc maintenant je donne des cours, incroyable le destin! 

Et je ne brode pas.

J'étais comblé, je réalisais mon rêve.

Donc au travail tout allait bien du moins jusqu'en 1982.

ha bien ils t'on vraiment bien analysé.

j'espère que tu as cette promo

Jef, j attends la suite avec impatience.

Moi aussi, j'ai hâte de voir la suite....

Toujours aussi passionnant à lire, et j'aime quand tu nous tiens en haleine en t'adressant directement à nous avec une petite question :-)

ppp

Vous savez pas quoi!!! il est parti en douce se fumer une cigarette!!! pour nous faire tant languir 

Bon, on va lui dire qu'il fume trop, qu'il est préférable qu'il écrive et qu'il laisse tomber les cigarettes !!!

Mais non tulipe,c'est pas possible,il a arrêté de fumer rappelle toi 

qu'est ce que vous pouvez être mauvaise langue!!!!!

Si vous êtes sages je vais faire un effort pour ce soir d'accord???

Récit

Nous voici donc installés dans notre belle maison.

Le centre ville n'était qu'à 5 minutes à pied, quelques 2 km et nous étions en forêt.

Il fallut inscrire les enfants à l'école pour la rentrée de Septembre:

"Ta", diminutif du prénom de notre 1ière fille en CE1 
"Ti", en maternelle.

Au travail, j'étais toujours aux traitements thermiques et je donnais des cours à ceux qui devaient passer un test.

Ce fut une période de plénitude et en Janvier 1982 est né un garçon du prénom de: "Ma"( diminutif, bien sûr.

J'étais super heureux d'avoir un fils.

Et là, tout s'est écroulé, au travail les gars ont insisté pour que j'arrose le petit et comme un imbécile, je me suis laissé influencer.
Le petit, nous l'avons arrosé 6 mois au travail.
Je voyais que je repartais sur la mauvaise pente et repris mon petit manège.

Très vite, ma femme me fis de remontrances et je ne pouvais que l'approuver.

Il est très difficile de remonter la pente mais si tu reprends une verre, la descente est rapide. tu retournes au point où tu avais laissé les choses.

Nous avons pris rendez-vous chez notre médecin.

A ce rendez-vous, il me mit la honte devant ma femme et mes enfants.

Bon tu décides quoi ????

Je vais refaire une cure lui dis-je.

IL me préconisa donc le même traitement mais il me proposa de gérer cela seul à la maison.

Les prises de sang reprirent au début tous les 3 jours puis 1 fois par semaine.

5 semaines à me soigne seul chez moi, bon c'était les beaux jours et les promenades étaient journalière en forêt.

Ma femme, me demanda si je voulais que ma mère redevenue veuve en 1978, vienne passer cette période avec nous.

Je lui ai dit avec joie, comme cela, elle sera là pour le petit 

Je pense qu'elle serait heureuse de venir quelque temps chez nous.

J'ai donc été la chercher et elle s'installa dans une de chambre à l'étage.

Au bout de 5 semaines, j'ai repris mon travail et là, la question qui tue:

alors tu as refait une dépression?? et là j'ai répondu:

Cela fait la deuxième fois que je fais une cure, car je suis un malade alcoolique

Donc, soyez sympa et ne me proposez plus de vous suivre.

Là il y en a qui est tombé de haut pour ma franchise.

Ils m'ont donc laissé de côté, mes relations ont changées au travail.

Mes copains de boisson ont continué à boire, par contre, plus question que mon atelier serve de bar.

Moi je me suis fais d'autres collègues.

Un seul de l'autre période m'est resté fidèle: mon confident mais lui, il ne prenait que très rarement un verre d'alcool.

Me voici donc reparti sur de bonnes bases, quand j'y pense c'est fou cest fou comment tout peut basculer d'un côté comme de l'autre.

J'ai demandé un entretien à mon contremaître pour lui expliquer mon état d'esprit.
Il fut surpris de ma franchise et m'a reconduit dans mes fonctions.

Tu sais, Jean , nous le savions et là tu viens de faire une action extraordinaire: Admettre ton alcoolisme dans mon bureau devant ta hiérarchie Bravo, peu des ouvriers de l'usine en sont capables.

Nous comptons sur toi Jean.....

Je m'étais libéré d'un poids et je repartais sur la bonne voie.

A ce stade du récit, il faut remarquer mes 2 attitudes opposées entre les 2 cures.

Le déni et la vérité avouée.

Reconnaître son alcoolisme.