La peur d'arrêter de boire...

Enki a écrit:Hello,

le nombre de fois ou je me suis mis la gueule completement a l'envers car y avait un truc qui n'allait pas. Finallement, maintenant, je realise que ce qui me faisait disjoncter etait si simple a gerer, en tous cas, plus simple que gerer les apres alcoolisations.

Pareil pour moi tiens! ;)
En fait, les malades alcooliques ont souvent tendance à réagir dans l'immédiat, c'est-à-dire à chercher frénétiquement quelque chose qui va diminuer la tension tout de suite, sans voir l'après et les conséquences, sans se projeter dans un futur même très proche.
Une coupure Internet qui durait un peu trop à mon goût, et boum, j'avançais l'heure du pinard pour me calmer les nerfs! Au lieu de ça, j'aurais pu me dire "ça sera rétabli demain, et c'est pas la fin du monde"... Eh bien non, j'étais énervée et il fallait que cet énervement cesse tout de suite...

Question alcool-béquille, mon médecin traitant à l'époque m'a dit ceci que j'ai trouvé très juste : "L'alcool est le meilleur anxiolytique, mais aussi le pire faux-ami".

J'avais très peur de me passer de l'alcool car il me semblait qu'il y avait un tas de situations que je ne pourrais pas affronter sans être alcoolisée. C'est le pire mensonge que l'alcool veut nous faire croire... En fait, toutes ces situations, tous ces moments de stress, sont bien plus faciles à vivre et bien moins angoissants sans alcool, je ne sais pas encore comment j'ai pu me persuader du contraire....

je ne sais pas encore comment j'ai pu me persuader du contraire....

Ca, c'est sans doute l'alcool qui t'en a persuadée... A un moment de l'alcoolisation, on a l'impression d'avoir l'esprit plus rapide, plus créatif, les peurs tombent donc on peut aussi se sentir "courageux". Mais ce ne sont que des illusions...

SHALE a écrit:je ne sais pas encore comment j'ai pu me persuader du contraire....

Hello,

tres juste Lisa quand tu dis "Ca, c'est sans doute l'alcool qui t'en a persuadée..."
De plus, comme nous considerons que l'alcoolisme est une maladie, c'etait peut-etre juste un effet secondaire de l'alcool sur le plan psycho. Dans un sens, c'est vrai que cette facilite a se rassurer dans sa consommation est une grande illusion sur le plan psycho...

J'aimerai faire un petit parallele en reponse a Shale. On entend souvent dire " ne pas etre dans la realite" ou "tu reves" ou bien "manque de maturite...". Finallement, quand j'observe la societe, l'industrie du reve et des loisirs est hyper presente de partout (Park de Loisirs, Cinema, TV)... Meme et surtout dans la publicite... Je vois les publicites dont celles pour les alcools. A Taiwan elles ont tjrs le sens de rapprochement des peuples, des amis, de la famille alors qu'en fait, c'est Mega-Destructeur. Finallement, c'est pas difficile ou inhumain de tomber dans la dependance puisque nous y sommes eduques depuis tout petit...
Croyez vous qu'un jour Roy Edward Disney fera realiser a Mickey qu'il n'est meme pas une vraie souris...

Mickey sera mort avant sans découvrir le subterfuge...
Quelle fin ignoble.




:sister:

Hello Tex,

si Mickey meurt, il n'y aura plus d'humains sur la planete non plus.

Mickey est immortel, c'est lui qui aurait du jouer dans Highlander et pas Christophe Lambert...

SHALE a écrit:J'ai trouvé ce texte de Bob. Il peut être intéressant d'en parler et de voir si notre peur d'arrêter l'alcool correspondait à ce qu'il écrit.

"Il me semble que la peur d'arrêter de boire est avant tout la peur d'avoir peur.

La peur de voir que depuis des années nous nous trompons sur soi et sur les autres

la peur de sa solitude

Le refus de se voir en face

La crainte d'affronter ce qu'il y a en nous et en dehors de nous

La peur de l'inconnu

La peur de se retrouver avec un profond sentiment de culpabilité

la peur de s'admettre et se reconnaitre malade alcoolique

la peur de remettre en cause toute sa vie présente et passée

Amitié
Robert"

Je remonte ce post car ce sentiment est souvent présent dans de nombreux témoignages.
Le fait de débattre sur ce sujet pourra probablement être un éclairement pour nos membres et peut être aussi un déclic.

A vos claviers..... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Pour ma part, c'était bien plus simple que ça, c'était la peur de ne plus avoir l'alcool pour me protéger du monde extérieur...
Imaginer que je n'aurais plus d'alcool à la maison provoquait chez moi une panique sans nom!!!

Et bien shale, ma peur rejoint un peu la tienne dans la mesure où c'était la peur de ne plus pouvoir me "déconnecter" du malheur des autres, de ne plus avoir cet échappatoire.
La peur aussi et surtout de remettre en cause vie présente et passée, et par la même occasion, la peur de ne pas savoir qui j'étais...

Peu de temps avant que je commence à être dépendante psychologique, j'avais des conférences à animer et je pensais que sans alcool, je ne pourrais jamais le faire. De même en réunion, je ne me voyais pas pouvoir parler haut et fort sans être sous alcool.... Un tas de choses comme ça que j'imaginais impossible sans alcool et qui en fait sont bien plus simples à faire sans!!!

Oui shale, c'est la confiance en soi qui compte dans ces cas là.....
Ceci dit, tout est plus simple sans alcool puisque celui ci a tendance à "grossir" le problème....