Comment s'amuser en soirées sans alcool, ni "guedro"

Je voulais ajouter que le réflexe de faire appel à l'alcool quand ça va mal se perd avec le temps. Il ne me viendrait plus à l'esprit quand j'ai une mauvaise nouvelle ou un ennui, quel qu'il soit, de penser à prendre un verre. Au pire, je prendrai un anxio, et encore, pas évident, mais l'alcool, je n'y pense même pas, pour moi, c'est vraiment le produit qui peut me détruire , ça je l'ai tellement intégré que je n'y pense plus...

« Je suis nul », « je suis une merde », « de toute façon tout le monde s’en fou », etc ne font plus parti du quotidien et c’est très agréable !!

Oui, tu as raison, avec l'arrêt de l'alcool, l'estime de soi remonte en flèche..

Ça n’est pas toujours toujours facile mais oui ça remonte.

Pour moi je me rend compte se sont les mécanismes de défense qui sont le plus dur à contrôler.

SHALE a écrit:Oui, tu as raison, avec l'arrêt de l'alcool, l'estime de soi remonte en flèche..

Pas forcément, non, ça dépend du passif.

Et oui, les mécanismes de défense, devenys obsolètes, inadaptés, sont ce qu'il y a de plus dur à contrer.

À contrer, ou changer.

Mes mécanismes ont la vie dur .

Oui, je réagis en fonction de moi, grâce à mon autisme, je n'ai jamais perdu l'estime de moi, donc je ne peux pas bien comprendre les difficultés à la  retrouver .

Moi j’ai du mal encore

On retrouve l'estime de soi, on a plus confiance en soi et en ses décisions quand on est hors alcool  mais quand on est fatigué ou qu'on a un coup de moins bien, l'estime de soi peut chuter, la dévalorisation remonte, comme si ces anciens conditionnements revenaient au galop en profitant d'un moment de faiblesse. Mais sans alcool, on arrive à se ressaisir assez vite mais je pense que c'est un mécanisme qui perdure longtemps et même bien après l'arrêt de l'alcool.

cristal a écrit:On retrouve l'estime de soi, on a plus confiance en soi et en ses décisions quand on est hors alcool  mais quand on est fatigué ou qu'on a un coup de moins bien, l'estime de soi peut chuter, la dévalorisation remonte, comme si ces anciens conditionnements revenaient au galop en profitant d'un moment de faiblesse. Mais sans alcool, on arrive à se ressaisir assez vite mais je pense que c'est un mécanisme qui perdure longtemps et même bien après l'arrêt de l'alcool.

Je suis du même avis, on vraiment pas tous égaux, malheureusement. Pour ma part, c'était l'estime de soi et la fierté en sortant de cure. Pour d'autres, le chemin peut être plus difficile, à un point tel qu'ils se demandent pourquoi ils ont arrêté. C'est la qu'il faut éviter de leur dire qu'ils ne veulent pas vraiment arrêter (cela peut contribuer à les faire replonger). Au contraire, ils sont forts de continuer la lutte malgré leur état, même ceux et celles qui sont encore dans la conso. Ca revient un peu à ce que les personne qui boivent et qui n'ont pas de problème de conso nous disent, à nous MA : "mais fais comme moi, arrête après deux verres, tu manques de volonté là..."

Si on est dans cet état décrit par cristal, même après l'arrêt (après un bonne période je vx dire), il faut se faire aider (psy, médicaments prescrits). On doit aussi se préparer la prévention de la rechute par des stratégies de remplacement, pour les situations difficiles qui pourraient nous mener à boire (aidé par CSAPA professionnel et un forum de pair aidants, comme ici).

En lisant tout ce que vous dites je me dis merde on est vraiment totalement différents tous...
Faire le choix de ne plus avoir de vie sociale avec ses amis ou alors trouver des nouveaux potes qui ne ne boivent pas (j'imagine l'annonce dans le journal local) ou alors continuer à voir ses amis mais alors là on cherche la merde avec l'alcool...
Oui parce que les soirées entre amis il y a toujours de l'alcool et ça ne veut pas dire que ca va jusqu'à l'ivresse et oui ce n'est pas forcément des potes de picole. 
Donc la solution miracle c'est de s'isoler le temps d'être plus fort, donc suivant les personnes on part sur 3,6,12,24 mois sans soirée au risque de croiser une bière...  Et puis tant qu'on y est on ne va plus au magasin et on fait que des drive pour ne plus être tenté c'est ça?
C'est vachement beau le début de vie sans alcool dit donc, direct je préfère picoler!
Bien sûr il y a d'autres phrases qui m'ont fait tilte et oui surement qu'il faut apprendre a grandir a un moment et ne pas resté cloitré dans le passé et pourtant je l'aimais bien moi ce passé de soirée, de rigolade, de danser, chanter, d'en avoir rien a foutre du regard des autres et simplement ce laisser aller en étant dans le déni.
Aujourd'hui non seulement en étant introverti on a un balai dans le cul que l'alcool nous décoince un peu (sans parler d'être défoncé) et en arrêtant l'alcool on est cette meuf dans son coin parce que danser, chanter sans alcool c'est impossible, mais en plus on doit s'éloigner des autres.
Donc en résumé celui qui arrête l'alcool il ne lui reste plus qu'a chanter seule sous la douche en buvant de l'eau, moment de soirée solo sympathique.
Ah oui et autre chose, vous parliez d'expliquer notre situation, l'arrêt de l'alcool, la dépendance, alors oui je valide mais le truc c'est que la plupart des personnes estime que ce n'est pas une maladie et que c'est juste dans notre tête.... 
Alors perso aujourd'hui je ne vais pas obliger ma copine a rester a la maison et a arrêter de boire pour moi parce que je n'ai pas a la restreindre de quoi que ce soit et c'est a moi de m'adapter et même si c'est dur, même si je vais tomber, je continue de me relever et je veux continuer a sortir parce que je n'accepte pas de pas de faire ce choix d'avoir une vie merdique seule sans alcool ou continuer a voir du monde et faire au mieux pour tenir tout en m'amusant même si oui clairement le truc de passer une bonne soirée sans alcool c'est compliqué d'où ce débat.
Même si au final peu de solutions apparaissent mise a part de rester cloitré et franchement c'est pas le top pour l'estime de soi mise a part broyer du noir.

Tout dépend de la façon dont tu vis sans alcool. Pour ma part, ne plus boire ne m'a jamais empêché de continuer à avoir une vie normale, de sortir avec des amis, de faire la fête et tout ça sans alcool. Le produit ne m'a jamais manqué, je pouvais danser sans avoir bu, sans problème. La seule chose qui me gênait, c'est quand tout le monde est bourré, là, ça devient très vite intenable pour ceux qui n'ont pas bu. C'est pourquoi, je pars toujours avec ma voiture pour pouvoir partir quand j'en ai marre et que je trouve les discussions tellement connes que je ne les supporte plus.
On peut tellement bien vivre sans alcool, mais bon, j'ai sans doute de la chance, car ça ne m'a jamais manqué, et pourtant j'étais dépendante physique à 100%. Tu as essayé de sortir sans alcool en te comportant comme avant, même si au début, il faut te pousser un peu ?

Ton agacement légitime pointe parfaitement la complexité du problème, l'improbable cohabitation entre ceux qui boivent "normalement" et continuent de profiter de la "lune de miel" avec l'alcool et ceux, malades, qui amorcent la pompe aux premiers verres et ne peuvent s'arrêter que lorsqu'ils ne peuvent plus ingurgiter. Et se trouvent doublement frustré.e.s de ne pas pouvoir "se lâcher un peu" (boire "juste un verre") et de voir les autres le faire, avec ce sentiment  d'être à l'écart.*

Ça repose sur un biais, social, qui associe fête (ambiance) et alcool. Et vis â vis de l'alcool, tu conviendras qu'il est nécessaire de se protéger, pour nous, sous peine de devoir recommencer le sevrage tous les quatre matins ou continuer la descente dans l'alcoolo-dépendance jusqu'à ce que mort s'ensuive. Bon an mal an, ~50000 de nos pairs obtiennent le second résultat, tous les ans, en France.

Mais on peut au moins en débattre ;)





P.S. pour ma part, d'expérience, en restant sobre l'ambiance (?) me gonfle définitivement dès que tout le monde est au troisième verre...


P.S.2   SHALE est plus rapide.

Je suis plus rapide pour quoi ? 

Mais c'est vrai qu'on peut bien sûr en débattre. Comme toi, quand les invités d'une soirée arrivent à leur trois ou quatrième verres, en général, je me barre, car ce n'est plus intéressants du tout.
De voir dans quel état sont les personnes qui ont trop bu, m'empêcherait définitivement d'avoir envie de boire.
Sanka, j'ai l'impression que tu le vois comme une punition, les autres peuvent prendre un verre, pas toi. Est-ce injuste ? Il y a tant de choses bien plus injustes que ça, que pour moi, ça me semble minime. D'autant plus que le lendemain, ce n'est pas toi qui auras la gueule de bois, mais les autres. Ce n'est pas toi qui ne pourras pas conduire la peur au ventre de voir les flics ou de craindre un accident, au contraire, tu peux ramener les autres et pour moi, c'est toujours une grande fierté.
C'est vrai que la première fois où j'avais la possibilité de danser sans être alcoolisée, ça a été un peu dur de me lancer, mais une fois partie, c'était génial.

Encore une fois, ce n’est pas tout, noir ou tout blanc.

J’ai relu le fil des discussions, à aucun moment, nous avons dit qu’il fallait couper les ponts avec tes amis, et ne plus sortir du tout.
Il s’agit juste de prendre lors d’un temps donné un peu de recul par rapport à tout ça.
Vouloir changer sans changer ses habitudes, ça me paraît très compliqué.
Tout le monde est différent. En effet, mais la maladie est la même pour tout le monde.
Combien de fois j’ai dit que je m’en sortirai tout seul sans l’aide de personne, sans changer mes habitudes. Au final je n’y suis jamais arrivé .
J’ai dû prendre de la distance, ça ne veut pas dire que je ne fais plus la fête mais différemment. J’ai privilégié la qualité à la quantité et je m’en sors très bien.
Nous sommes plusieurs abstinent de longue date avoir eu la difficulté de continuer dans Nos habitudes et nous y sommes arrivés, en prenant du recul, et de la distance.

Je connais beaucoup trop de gens qui ont le discours de vouloir y arriver tout seul, sans l’aide de personne, et sans changer leurs habitudes. Pour l’instant, ce ne sont que des échecs sur des échecs.
Si tu y arrives, je serai le premier à te féliciter et à reconnaître que j’ai eu tort.

Et je rebondi là-dessus également, en effet, beaucoup de personnes pensent que c’est dans la tête mais tu ne dois pas s’accrocher à ces personnes là, car ce sont les mêmes que si un jour elles doivent se regarder dans un miroir. Qu’est-ce qu’elle verrons à ton avis ? Combien de personnes autour de nous Aurait besoin de faire la même démarche.
Si les personnes ne sont pas capables de le comprendre, alors ils n’ont rien à faire dans ton entourage.

J’ai la chance d’être extrêmement bien entouré, de personnes compréhensive, et pourtant certaines d’entre elles ont également un problème , mais elles ne sont pas prête à l’affronter.

Alors je ne dirais pas que c'est une punition ou peut-être, je ne sais pas trop.
Je sais juste que de vouloir arrêter coupe beaucoup de chose.
J'ai eu une fête il y a 15 jours et au bout d'un moment c'est devenu intenable et je suis partie pour chercher une bière, devant le frigo ma copine m'a dit non même si elle était alcoolisée, c'était tellement dur que je pleurais d'envie et là elle m'a demandé de rentrer chez moi. Donc j'ai loupé le reste de la fête. ok on peut ce dire que c'est bien je n'ai pas bu mais du coup la soirée d'après elle ne m'a même pas proposé de venir pour me préserver et c'est fait accompagné par une autre personne...
Donc mise a l'écart par le conjoint et bien sûr l'autre recherche la compagnie de quelqu'un avec qui elle pourra s'amuser sans devoir surveiller le MA ou culpabiliser de boire et bien sûr ce lâcher et pourquoi pas plus.
Alors oui, c'est injuste de ne pas pouvoir boire comme les autres a dose normal. On parle beaucoup des lendemain, des gueules de bois mais c'est pas le quotidien des autres, juste le notre. C'est comme ça, je le sais et pas le choix de faire avec.
Et pour moi on ne peut pas empêcher les personnes qui nous entours de boire, on ne peut pas leur infliger notre maladie, c'est a nous de nous adapter a eux.
Changer les habitudes c'est une chose tout aussi compliqué, l'alcool nous accompagne lors des fêtes mais est aussi présent dans les moments de solitudes.
Ok c'est con il est là  tout le temps et peut-être que ce ne sont que des excuses dans nos têtes mais oui ce morfondre seule avec sa bouteille ou en groupe mode festif le choix est fait. 
Et pour ne pas tout perdre et continuer une vie normal, peut-être qu'il faut juste prendre sur soi et lutter au mieux en assistant a ces soirée tout en gardant une façade où tout va bien et trouver une excuse pour boire du soft. 
Et pour finir le sujet, il n'y a pas de solution pour nous aider a passer des soirées entourées d'alcool sans ce faire chier ou être dans une lutte consente si c'est en nous et pour d'autres il n'y a aucun souci parce que le deuil de l'alcool est instantané et ne fait ni chaud ni froid.

C'est le problème de la dépendance. Nous ne sommes plus comme les autres sur le plan de l'alcool, mais est-ce si grave que ça ? Tu serais diabétique ou allergique à un produit, ce serait la même chose. Alors imagine-toi que tu es allergique à l'alcool et que tu ne peux pas en boire sous peine d'être très malade, et bien tu n'en boirais pas . C'est en voulant te comporter comme les autres que tu te mets à l'écart. Si tu assumais bien le fait de ne plus boire, tu pourrais même en tirer de la fierté : je suis la fille qui ne boit pas d'alcool, c'est ainsi que l'on m'avait surnommée dans mon village, où tous ou presque sont alcooliques.....Et bien , ça me rend heureuse d'être définie par ces mots....

Tant que tu seras dans l'alcool ,que celui ci circulera dans ton corps et surtout dans ton esprit, tu ne pourras pas apprécier une fête sans alcool ,ta vision des choses est faite en fonction de l'alcool ,ta vie est basée sur l'alcool ,c'est ton pilier pour ne pas être mal en société ,une béquille néfaste mais dont tu ne pourras pas te passer sans soins , sans aide et surtout sans détermination. Ton amie pense bien faire mais ce n'est pas la solution de te frustrer de cette façon, cela te met encore plus mal et te renvoie une image de l'abstinence négative.
Pour se sortir de l'alcool, il faut faire les choses dans l'ordre avec des étapes indispensables la première étant " est ce que je veux me débarrasser de l'alcool?" c'est le point de départ. Ce n'est pas "est ce que je peux ou comment je vais y arriver" NON, juste, est ce que je veux sortir ce poison de ma vie.
Réponds déjà à cette question parce que tout le sujet de ce post repose sur cette question , c'est pas la peine de lutter ou de se frustrer si tu n'as pas une envie profonde, une conviction que l'alcool est mauvais pour toi et que tu veux retrouver ta vie et surtout le contrôle de ta vie.

On fait le deuil d’une personne, d’un lieu, d’un objet des choses qu’on aime. On ne fait pas le deuil de l’alcool destructeur qui t’empoisonne en réponse à une mauvaise gestion de tes émotions.
Tu es bien partie Sanka, n’oublies pas pourquoi tu avais commencé à poser le verre. Tu étais fière il y a peu en réunion de tes 50 jours. 
La frustration c’est pas la bonne réponse. Essaye de te dire qu’au contraire tu es contente de reprendre ta vie en main et que le meilleur c’est aujourd’hui tu es en train de réaliser un sacré combat, l’entreprise de TA vie.
D’ici peu ton regard va changer, continue à être déterminée comme au premier jour de ton abstinence.
Un caillou c’est rien.

Bonjour Sanka,

Je te partage un outil de prévention de la rechute (ou caillou) qui fonctionne pour moi (pour les rassemblements festifs) :

Tu trouves cela frustrant et difficile de ne pas consommer lors des sorties entre amis. Je comprends ta situation, malgré le nombre d'années hors alcool, je subis aussi ces frustrations lors des rassemblements festifs. Pour ma part, je choisi mes combats, c'est à dire que j'élimine quelques occasions festives dans l'année, celles qui sont moins importante à mes yeux. Cela me permet de concentrer mes énergies pour demeurer hors alcool durant ces occasions festives pour les occasions auxquelles je tiens à assister. C'est un de mes outils pour ce genre de situation que je te partage. Il fonctionne pour moi, peut être pourrait-il fonctionner pour toi. Au pif, je pense éliminer un bon tiers des occasions festives de cette manière.

La question que pose Cristal est importante, essaie d'y répondre franchement...

SHALE a écrit:La question que pose Cristal est importante, essaie d'y répondre franchement...

Oui, cette question de cristal est importante : " est ce que je veux me débarrasser de l'alcool?" c'est le point de départ.


Mais avant d'y répondre, je te suggère celle-ci : est ce que je considère que l'alcool cause suffisamment de dégats dans ma vie (dû à ma dépendance) pour que j'arrête d'en consommer ?


Répondre à cette question te donnera la motivation, ou non, pour répondre à la question de cristal et envisager les efforts et stratégies à mettre en place par la suite.


tu as bcp de connaissances sur le sujet Sanka, tu vas pouvoir répondre à ces questions pour toi-même, tu es libre de partager, ou non.

sanka a écrit: au bout d'un moment c'est devenu intenable et je suis partie pour chercher une bière, 

Vraie question :

qu'est-ce que tu espérais d' UNE bière ?

En admettant qu'avec deux mois d'arrêt tu aies réussi à n'en boire qu'une seule, est-ce qu'elle aurait suffi à atténuer la sensation d'être tenue à l'écart de l' << ambiance >> ?

Cette permission d'une bière, que ton amie t'a refusée, c'était la permission de quoi, en fait ??? Sur le moment ? Et avec le recul ?

Courage. Tu t'es engagée sur un chemin difficile, mais il n'y a pas d'autre solution pour sortir de notre consommation pathologique. "Paris ne s'est pas fait en un jour", il nous faut hélas apprendre la patience et plus le temps passe plus c'est facile

La réaction de ton amie, sortir avec une autre personne, ne te pose pas question ? À moi, elle m'en pose en tout cas...