Témoignage

Mon expérience avec l'alcool, ou du moins mon questionnement avec l'alcool. 
Aujourd'hui j'ai 37 ans, j'ai arrêté à 33 ans. 
J'ai commencé l'alcool j'avais 13 ans, peut être 14 ans, au collège, on buvait des GinPackLime [gin,sirop citron, limonade]... J'étais très très très timide, l'alcool m'a permis de sociabiliser. J'avais, comment dire, aucune confiance en moi, très mal dans ma peau, l'alcool vraiment c'était cool, ça me permettait d'arriver un peu à sortir très légèrement de cette carapace... À ce moment là j'étais à la campagne, je fréquentais un mec il s'appelait Jo,  il était plus âgé, il venait de la ville. Il m'a forcé un jour à lui faire une fellation sous alcool et à la suite de ça il m'a obligé à avoir des rapports sexuels avec différents de ses collègues, seul ou à plusieurs, sous menace que si je ne faisais pas il le raconterait au collège. C'était une spirale infernale. Ça a duré longtemp, trop longtemp. Je vivais chez mon père à ce moment là, pour sortir de ça, j'ai déménagé. J'ai tout juste 14/15 ans... Ça a perturbé totalement ma sexualité, j'étais incapable, à la suite de ça, d'avoir une sexualité sans alcool... Ma sexualité et ma construction on était terriblement impactés de ça et complètement liés. Sexe était égal à alcool et vis versa. J'ai toujours continué à boire à la suite de ça, car j'étais dans un profond mal être psychologiquement et physiquement... Cela a beaucoup impacté mes relations affectives. J'ai arrêté, après, d'avoir des relations avec des mecs, mais mon rapport avec la sexualité et l'alcool était sombre et très brutal dans la destruction et violent pour moi. Il n'était pas possible pour moi que mes partenaires me touchent sans alcool, mon corps n'était plus le mien, mon corps était sale. L'idée même d'un baiser sans alcool m'effraiyait. J'étais tétanisée juste à la pensée que ma partenaire s'approche de moi... Les gestes de tendresse je les ai toujours reçu avec beaucouo de violence, car au fond de moi j'avais peur. J'avais peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur... Je n'avais pas su dire "non" à l'époque... Enfin tout ça m'enbrouillé... J'ai commencé, après, à me poser des questions sur ma consommation d'alcool, celle-ci devenait de plus en plus présente, de plus en plus fort, dans un rapport de plus en plus destructeur. Je m'enfoncais dans mes angoisses, mes peurs, mon dégoût de moi. J'étais tellement dégoutée de mon vagin, j'avais peur qu'il sente le sale, que j'avais développé à partir de là des tocs de le laver tous les jours à l'intérieur avec du savon. Ça m'a declanché des saignements très abondant car j'avais totalement abimé et irrité ma flore. Il y a deux ans, j'ai du arrêter sur ordre de ma gynéco car j'avais des crevasses à l'intérieur. J'ai donc commencé à réfléchir à ma consommation d'alcool. Je faisais systématiquement des black-out après 4 verres d'alcool consommés... Un matin je me suis réveillée à côté de ma partenaire mais je ne me souvenais plus qu'on avais eu un rapport pendant la nuit... Quand j'avais des rapports avec elle, avec de l'alcool, le lendemain elle ne pouvait pas me toucher, mon corps me dégouté, j'étais tétanisée, horrifiée, enfermée dans mes angoisses... Ma partenaire a fini par me dire que l'on aurait plus de sexualité avec de l'alcool. J'ai pris la décision d'arrêter l'alcool le jour où je me suis dit que je ne pouvais pas être sûre du consentement de ma/mes partenaires quand j'étais sous emprise de l'alcool car j'avais des black-out le lendemain.  J'ai eu peur de moi, peur car je ne pouvais pas être à 100% sûre des consentements des relations sexuelles passées... J'ai arrêté aussi quand j'ai compris que je faisais avec mon corps des choses sous alcool que je ne ferais pas à jeun... À partir de ce moment là j'ai contacté les quelques personnes que je me souvenais avec qui j'avais fait du sexe, pour être sûre qu'elles étaient concentantes au moment des faits. Ça m'a développé une angoisse, j'avais peur d'être une agresseuse sans le savoir... J'ai ensuite consulté une sexothérapeute pour dépasser ses traumatismes, pour comprendre et reprendre possession de mon corps... Pouvoir envisager enfin une sexualité avec ma partenaire sereinement... Mais pour ma partenaire c'était trop tard, quelque chose c'était brisé. La sexualité n'ai jamais revenu, même après 4 ans de sobriété et une thérapie. Maintenant on est séparées et je suis sobre depuis 4 ans. Et nous n'avons jamais réussi à avoir un rapport, ni une tendresse sobre. Pourtant à ce moment là c'était la seule partenaire que j'avais sincèrement aimé...

J’ai pas fini de lire le pavé qui me donne l’impression d’un copié-collé.

Tu as eu une histoire très difficile, c'est ce qui t'a amenée sur Onsaide ? Comment as-tu connu ce forum, ce serait intéressant pour nous de le savoir .

tulipe noire a écrit:J’ai pas fini de lire le pavé qui me donne l’impression d’un copié-collé.

Je comprend pas ton message ?

SHALE a écrit:Tu as eu une histoire très difficile, c'est ce qui t'a amenée sur Onsaide ? Comment as-tu connu ce forum, ce serait intéressant pour nous de le savoir .

Alors j'étais sur Onsaide il y 4 ans au moment où j'ai arrêté de boire.... Vous m'aviez aidée et  soutenu de la meilleur façon, j'écrivais la presque tous les jours.... La j'ai écris se témoignage pour le partager publiquement sur les réso...

Bonjour Azerty , tu avais quel pseudo il y a 4 ans? 
Tu as vécu un traumatisme terrible et tu peux être fière de toi d'avoir reussi a te sortir de l'alcool avec toutes ces casseroles derrière toi. Je connais aussi ce dégout de soi, de son corps et cette difficulté à vivre une sexualité normale , mais on arrive à surmonter cela, on oubli pas c'est sur mais on vit avec 
Est ce que tu es encore suivie? est ce que tu ressens des envies ? ou est ce que tu te sens hors alcool?
En tout cas,merci pour ce témoignage et pour ta confiance 

Alors j'avais mis mon pseudo d'artiste et j'avais demandé à faire enlever les conversations car sur Google cela apparaissait en tapant mon nom d'artiste... J'ai eu bco bcp de craving longtemps, ma première année d'abstinence je n'ai pas réussi à sortir à sociabiliser je suis resté globalement enfermé chez moi, et allprès progressivement j'ai apris à sortir dans des cafés la journée, et petit à pâtit jem'ia repris goût à la vie, je me suis mis au sport.... Mais maintenant je suis bien, mais parfois j'ai cette petite voix dans la tête qui me dis bon maintenant tu peux boir juste 1 verre, mais je me resone aussitôt.... Sinon non je ne suis plus suivie... Mais j'ai jamais étais suivie pour l'alcool, le seule soutient c'est sur vitre forum...

Tu ne devais pas avoir le même pseudo car je ne m'en souviens plus non plus. Ton témoignage est important, il montre que même après les pires épreuves , on peut tout de même s'en sortir. Bravo. Tu peux nous en dire plus sur les soins que tu as reçus, c'est important pour tout le monde.

Nous avons posté en même temps, j'ai donc une partie des réponses à la question que je te posais.

Après je peux t'envoyer mon ancien pseudo en message peut être tu trouve quelque chose

Je regardais aussi bco de témoignage, de films sur le sujet, il y a 4 ans vous m'aviez partagé bcp bcp de références à voire, sa m'avais bcp aidé.... En tous ka je vous remercie mille fois pour votre soutien, et je parle souvent de votre forum que j'avais trouvé au hasard sur internet... Mais il a étais mon plus grand pilier et soutient à se moment la.

Azerty a écrit:

tulipe noire a écrit:J’ai pas fini de lire le pavé qui me donne l’impression d’un copié-collé.

Je comprend pas ton message ?

J'ai eu un mauvais réflexe lorsque j'ai vu le long texte compact, et je reconnais qu'après je me suis méprise sur tes intentions.
Je ne devais sans doute pas t'avoir croisé il y a 4 ans .
Ceci dit , félicitations pour tes 4 années. C'est une véritable renaissance, on ne le dira jamais assez.
Merci pour ton témoignage.

Maintenant tu es bien dis tu, c'est tout ce qui compte.Tu sembles aussi hors alcool, c'est beaucoup plus confortable pour vivre.
Que te manque t'il pour être heureuse?

Ben maintenant je suis heureuse, j'ai enfin découvert une sexualité àvec une nouvelle partenaire sans alcool, il m'a fallu du temps, je fait une reconversion professionnel pour devenir thérapeute... Pour ainsi dire ma vie à pris une toute autre direction.... J'ai retrouvé le plaisir et la joie de sortir... J'avais un alcool très mondain, je travail dans le milieu de la culture l'alcool est très très présent.... Mais maintenant j'arrive à avoir ma même vie en mieux je dirais que avant.... Il m'a fallu du temps... Mais pour rien au monde je changerais.... Il y a un côté pas négligeable c'est les économies financières j'ai économiser presque 16000 euros en 4 ans je trouve sa pas négligeable,... Je ne vous remercierais jamais assez l'équipe d'avoir étais la...

C'est vrai que l'alcool coûte très cher. On s'en rend compte quand on arrête, c'est souvent impressionnant. Je recommande souvent, quand on arrête l'alcool, de mettre chaque jour de côté, l'argent que nous aurions dépensé pour acheter une bouteille, et bien les économies montent très vite.

Bonjour,

Je souris lorsque je lis "alcoolisme mondain". Comme si c'était un alcoolisme différent, mieux, ou plus classe que l'alcoolisme pas mondain? Comme s'il faillait se déculpabiliser, ou avoir moins honte, ou s'expliquer, se justifier. Il y aurait alors l'alcoolisme des bars ,l'alcoolisme des cuisines, l'alcoolisme des sportifs, l'alcoolisme des chômeurs, enfin!!! il y a l'alcoolisme tout court. Ne le prends pas mal, c'est juste que cette explication m'interpelle à chaque fois.

Je me rends compte qu'énormément de MA, sont résilients et deviennent des soutiens très efficaces, performants, bienveillants parce qu'ils ont traversé la même maladie.

Avec ton abstinence tu n'as pas poursuivi ta carrière artistique ?

Ha mais tellement je suis vraiment d'accord avec toi, au début sur le forum j'avais appelé alcoolisme mondain, mon premier post,,, et je consommait encore, et c'est Cristal et shale qui m'on fait comprendre que j'étais malade, et que je me déculpabiliser à boir du bon vin mais que en réalité c'est la même,,, boir seule ou à plusieur, du bon ou mauvais vin, la maladie reste la même.... Et oui je suis tjr plasticienne.... La je viens de finir une formation d'art thérapeute, et je commence une nouvelle formation pour faire des constellation familiale, et âpre sla fac de psyco en distentiel.... Mon projet et de monter un dispositif de soin avec d'autre praticien, sur la RDR alcool
.... Un peu le modem la l'asso (santé) a Marseille

Ah ouiiii , je te rejoins 5/5 pour l'art thérapie.
 J'ai vu la réalisation d'une personne sur le forum qui m'a bluffée. Dans un tout premier dessin on voyait la représentation d'une personne dans une caverne sombre et lugubre, et au fils des dessins on suivait son évolution avec du feu devant la caverne dans la nuit, puis avec les couleurs vives et un petit soleil  pour avoir au final la joie, la sérénité d'un personnage courant dans l'herbe avec au loin un point représentant une caverne. 
D'ailleurs durant ma postcure il y avait 10 heures par semaines d'ergothérapie, j'avais adoré ce principe se "libérer l'esprit, la parole  par l'art.

J'essaye de mieux cerner ton projet, tu peux développer ?

Mon projet serais de crée une structure avec d'autre praticiens, comme un carrud /csapa, dans une démarche de rdr alcool.... Je suis bénévole dans un carid csapa depuis 5 ans, j'ai suivi les formations chez [santé] sur la rdr alcool... L'idée serais de monté une structure, avec un médecin, psychologue, travailleur sociaux, et autre médecine alternative, de demander des subventions à l'ars, on vas avec différentes personne travailler se projet sur les deux prochaine année, le projet serais aussi de réfléchir à un bus pour une médecine ambulante, le projet serais en espace rural.... Je suis désolé pour les faute je suis dyslexique... Mais je pourrais vraiment vous parlé plus longtemps de se projet...

Au début de mon alcoolisme, je buvais des kirs avec du blanc "villageois" j'avais pas de sous et ensuite, j'ai bu avec plus de classe, je me saoulais au champagne  j'imaginais que ça me rendait moins alcoolique  Le résultat a été le même, perte de contrôle avec tout ce que cela entraine
Ton projet est super azerty, si tu veux en parler n'hésite pas, c'est très intéressant .Et le bus me semble être un projet extra pour se rendre dans des coins paumés où il n'y a pas de structure de soins. Un csapa ambulant, ce serait génial

On parle la même langue, non? alors je te comprends parfaitement 

Pourquoi ne t’appuies -tu pas sur une association ? le projet est pertinent et complémentaire, évidement on se place du côté du malade avec ses problématiques.
Je vois à Entraid'Addict du 27ou 83 ils font le lien avec les structures existantes, et développent la prévention dans les collèges, forment des MA, ou de la prévention lors de réunions sportives , concerts ect...

Par contre ton idée de structure dans les bus, afin d'aller au devant et dans les campagnes, ça j'y crois énormément, il y a une lacune évidente.

Prends ton temps pour écrire, et pourquoi ne viendrais-tu pas à une de nos réunions zoom pour nous l'expliquer et y participer si ton emploi du temps te le permet ?

Azerty je te souhaite la bienvenue, c'est super ton retour ici. Tu es vraiment dynamique et tu as une reprise en main de ta vie très inspirante. Bravo et merci de partager ton vécu riche.

Je suis suspendu à tes mots, peu importe l'ordre dans lequel ils se présentent hihi

Ce projet m'intéresse énormément. Je vois les besoins qu'on en aurait en milieu rural, là où je suis. Ce serait un travail énorme et plus que souhaitable.