Discussion sur le thème de "guérir de l'alcoolisme"...

Je viens de participer sur la page facebook d'un MAB, à une discussion très intéressante.
Ce MAB a l'habitude de dire que les MA abstinents sont guéris, notion que je ne partage pas, l'alcoolisme étant une maladie chronique et évolutive.
Pour ce MAB, c'est très dur de dire à quelqu'un que c'est à vie qu'il ne pourra plus boire, c'est pourtant la réalité. Ils ont d'autres arguments qui se tiennent aussi mais qui ne m'ont pas convaincue...
Pour moi un malade alcoolique est en rémission mais la vigilance est toujours de mise même des années plus tard.
J'ai aussi précisé que l'on pouvait distinguer trois étapes dans la progression vers l'abstinence:
-le avec alcool, on boit toujours , mais tous les problèmes qui s'accumulent, sociaux, professionnels , familiaux et autres commencent à nous faire prendre conscience qu'il serait nécessaire d'arrêter. C'est le début des démarches pour trouver des solutions d'aide.
-le sans alcool, c'est l'étape suivante, nous avons arrêté de boire, mais nous sommes toujours dans l'alcool, c'est la période des flashes, de rechutes très courtes, l'alcool conditionne encore notre vie et nous prend la tête....
-le hors alcool, là, c'est l'étape idéal. l'alcool ne nous concerne plus, nous n'y pensons plus, les autres peuvent boire à côté de nous sans que celà ne nous affecte. L'alcool nous indiffère complètement


Qu'en penses vous ???

Je partage tout à fait ton avis shale, qui pour moi est une évidence.
Quelque part, nous sommes liés à jamais à l'alcool comme une cicatrice indélébile.
Je peux entendre que ce soit difficile pour un MA "d'adopter" cette notion de plus jamais, et c'est bien pour cela que sur le forum nous y allons un jour à la fois même en étant abstinent depuis des années.
Il me semble que cette notion de guérison fait perdre au MA sa vigilance; il se sent trop fort.
Il n'est pas rare de voir des MA abstinent de longue date revenir vers nous en phase de rechute ou cailloux à répétition pour avoir lâcher cette vigilance.

Il ne faut pas oublier non plus que notre cerveau a été transformé....

SHALE a écrit:
-le hors alcool, là, c'est l'étape idéal. l'alcool ne nous concerne plus, nous n'y pensons plus, les autres peuvent boire à côté de nous sans que celà ne nous affecte. L'alcool nous indiffère complètement
Qu'en penses vous ???

Je trouve qu'il manque un truc: l'alcool nous indiffère oui.
Les autres peuvent boire devant nous: oui
Mais voir des gens malades qui emmerdent tout le monde en niant qu'ils ont
un problème, c'est difficile à supporter.
Ou savoir que quelqu'un est sur la mauvaise pente mais ne peut pas imaginer
ce qui l'attend, çà ne peut pas laisser indifférent.
Donc hors alcool, je ne crois pas que çà veuille dire que l'alcool ne nous
concerne plus. Ce nest plus un problème pour nous, c'est plutôt çà qu'on
devrait dire.

Oui, l'alcool ne nous concerne plus, nous , en tant que malade alcoolique, mais évidemment quand tu vois quelqu'un qui bousille sa vie, tu as envie de l'aider.
Pour ma part, je suis hors alcool depuis très longtemps, mais je suis sur le forum pour apporter de l'aide et des renseignements, alors nous sommes d'accord, mais tu fais bien de le préciser....

C'est dans ce sens là aussi que je le vois et le conçois, l'indifférence par rapport à notre parcours; mais pas vis à vis de personnes qui sont en plein de dedans....