Céder à l'alcool après plusieurs mois d'abstinence - Pas banal comme conséquences

En effet être entouré est surement le meilleur atout.
D'ailleurs j'ai pensé a toi Lisa, je ne sais plus si je l'ai dit dans mon fil, mais la référente que j'avais il y a 2 ans à l'hdj m'a téléphoné pour me dire que mon dossier est en cours et qu'elle me recontacterait prochainement mais avec les vacances les médecins sont absents, mais qu'ils en avaient fait bonne réception. J'espère que si c'est accepté, l'hdj me fera autant de bien qu'a toi!

Ah chouette! C'est une bonne nouvelle ça Sanka!
J'espère que tu pourras y rentrer rapidement, je suis sûre que ça te fera du bien! En tous cas comme tu as pu le constater, dans mon cas ça me réussit bien
Ce sera de toute façon mieux que de rester entre tes 4 murs pendant ton congé maladie, le côté soins est important et je trouve que l'aspect occupationnel n'est pas négligeable non plus.

C'est un peu grâce a toi Lisa et à certaine allusions d'autres que j'ai eu l'envie de demander a y retourner, même si je sais que ça me fera chier pour certaine choses d'y aller et que je n'accepterai pas toutes les activités comme avant parce que je suis toujours incapable de me lâcher et de faire des choses du genre théâtre ou comme un genre de thérapie du rire tu vois le truc de ce mettre a rire pour rien juste pour être expressif lol
Je compte plus sur les groupes de parole et sur des entretiens qui auront la possibilité de me faire avancer.

Il y a toujours en HDJ (comme en thérapie) des choses qui font chier Et j'ai remarqué que ce sont souvent celles qui font évoluer!
L'an dernier ça me faisait chier d'arriver à l'heure, 9h30 à 15min de chez moi... or maintenant j'arrive sans problème à l'heure et même la plupart du temps en avance. Penser à emporter mon pique-nique me fait chier, or à un job c'est aussi ce que je devrai certainement faire.
A l'atelier "le regard de l'autre" est ressorti le fait que j'ai une sorte de "masque", qui est présent ici sur le forum aussi, c'est qu'extérieurement je fais quasi toujours comme si tout allait bien, il faut vraiment bien me connaître pour déceler les signes qui indiquent que ce n'est pas le cas. Ma référente le voit à mon regard et à mes mimiques. Mes amis le voient à mon comportement.
Pour travailler ça, le psychiatre m'a conseillé des ateliers d'expression, moi qui comme toi ai horreur du théâtre! Pour m'exprimer par écrit pas de problème, mais par la voix et la gestuelle c'est une autre paire de manches! Je vais quand même faire ces ateliers car j'ai confiance en ses conseils et que j'ai pris là conscience de quelque chose en moi.
Tout ça pour dire qu'il ne faut pas forcément fuir ce qu'on aime moins, ce qui semble moins facile, parce que ça fait travailler aussi.
Et puis dans la vie il y a toujours des choses qu'on aime moins mais qu'il faut bien faire

Tu sais Sanka , le théâtre est une très bonne thérapie, en te mettant dans la peau de quelqu'un d'autre pour jouer un rôle, tu peux faire passer et entendre bien des choses sans en être affectée comme tu pourrais l'être maintenant.
En plus ça t'aide à prendre de la distance avec ta vie, ton vécu. C'est très souvent utilisé justement dans un but thérapeutique et ça marche très bien, alors si tu en as la possibilité, essaie trois ou quatre fois d'en faire et tu verras que c'est bien plus facile qu'on ne le croit, surtout que là, tu n'auras pas à monter sur scène pour jouer devant tout le monde....

Je suis d'accord avec toi Lisa sur le fait qu'il est bien plus facile par écrit que par la parole ou avec la gestuelle.
Alors oui peut-être que ce qui est le plus dur pour nous est ce qui nous fait le plus avancer, mais le travail d'expression c'est juste horrible pour moi.
S'exprimer par la parole et les gestes, même si c'est un rôle je n'y arrive pas, j'ai essayé la dernière fois. Alors est ce que au final ça a porté ces fruits ou pas, je ne serai pas le dire. En tout cas ouai c'est vachement dur de ce lâcher et jouer même si dans le but en lui même ça peut aider à s’extérioriser...

Pour moi aussi c'est dur ce genre d'activités mais je vais m'y essayer
Tu peux retenter le coup Sanka, peut-être qu'après quelques fois ça se passera mieux, il ne faut en tous cas pas laisser tomber au premier essai.
Pour le lâcher prise, nous avons aussi des ateliers de relaxation dynamique, qui se rapproche d'une forme de Yoga et d'exercices respiratoires pour lâcher le corps, le déverrouiller et le remettre en "ouverture". J'aime beaucoup!

Lisa a écrit: Pour le lâcher prise, nous avons aussi des ateliers de relaxation dynamique, qui se rapproche d'une forme de Yoga et d'exercices respiratoires pour lâcher le corps, le déverrouiller et le remettre en "ouverture". J'aime beaucoup!

Ah ça je ne connais pas du tout
Je vais voir quand j'aurai mon rdv si je suis admise, en espérant qu'ils aient agrandit leurs activités, comme la salle de sport qu'ils ont mais ou il n'y avait rien de prévu avec. J'aimerai avoir des séances de groupe, du sport, et peut-être autre chose mais oui après les expériences que j'ai eu de l'expressif je me sentais anormal et stupide donc dur de ce lâcher, mais pourquoi pas essayer et sinon je dirais que ça ne me convient toujours pas, après j'ai aussi beaucoup changé et je ne suis plus renfermé sur moi comme il y a 2 ans donc a voir. Mais oui je ne vais pas fermer de porte et voir ce qui m'est proposé.
Merci les filles pour vos conseils

Cette phrase : Garder l'esprit ouvert, fait aussi partie des groupes de paroles d'anciens buveurs.

Elle est toute appropriée dans ce que vous vivez Lisa et Sanka

Et puis, mieux vaut essayer et dire que ça ne vous convient que de dire que ça ne vous convient pas sans l'avoir essayé.

C'est comme un nouvel aliment qu'on ne veut pas goûter et qu'on dit que nous n'aimons pas ça. Comment peut-on le savoir? Et puis, les goûts se développent en vieillissant, je mange des aliments que je n'aimais pas enfant et qu'aujourd'hui je dévore.

Je vous encourage à persévérer les filles, vous en valez la peine.

Merci Crystaline
Ca me fait penser à la première olive (une noire en plus) que j'ai eue en bouche à l'âge de 14 ans en Algérie, j'ai failli la recracher! Et puis je me suis habituée au goût prononcé et à la fin du mois j'adorais!

Je suis d'accord avec tout ce que vous dites les filles, le seule truc et je pense que tu parles de la même chose Lisa, c'est d'oser parler s'exprimer.
Jouer un rôle peut apporter un tas de choses surement comme tu le décris Shale c'est plus le fait de parler devant les autres, de jouer, d'exprimer des choses même si c'est du n'importe quoi et que ca ne nous concerne pas, c'est parler devant 5 personnes en faisant des imitations, des expressions, le côté stupide, de ce sentir ridicule, de ne pas oser en pensant a ce que l'autre va penser de nous, d'être nul, de ne pas savoir faire et rester renfermé.
Et oui Crys' je suis d'accord avec toi, il faut essayer pour savoir et je l'ai fait il y a 2 ans et j'ai pas réussi m'ouvrir

Après je verrais ce qu'en pense ma référente sur ce qu'elle va voir de moi aujourd'hui par rapport a avant...

C'est justement ce qui t'aiderait à ne plus craindre le regard des autres, car nous sommes tous dans le même bain dans un atelier comme ça. Et aussi ça te donnerait de l'assurance pour parler et être à l'aise.

parler devant 5 personnes en faisant des imitations, des expressions, le côté stupide, de ce sentir ridicule, de ne pas oser en pensant a ce que l'autre va penser de nous, d'être nul

Tu ne penses pas que lorsque tu étais alcoolisée tu donnais une image de toi bien pire que ça et que là, contrairement au théâtre, ça ne t'aidait pas, loin de là.
Alors tu sais il ne faut pas se tromper sur ce qui peut détruire notre image de nous...

Je ne peux pas te donner tord mais lorsque l'on est alcoolisé on ce désinhibe, c'est un peu ce qu'il manque lorsque l'on veut faire du théâtre.
Et puis au moment là on s'en fout un peu de l'image qu'on donne...
Mais du coup je crois qu'on perd le sens du fil en parlant de moi là puisque ce fil est fait pour tous ceux qui s'alcoolisent après un temps d'abstinence...

Je voulais insister sur l'importance de faire du théâtre ou des ateliers théâtres ou jeux dramatiques, et j'en reparlerai car vous n'imaginez pas l'importance que ça a. J'ai vu des personnes complètement transformées grâce à ça, c'est dommage qu'Anna ne soit pas là en ce moment pour nous en parler...

Dans la théorie oui je pense que ça peut aider des personnes. Et oui dommage, Anna aurait bien aimé ce sujet...
On lui en touchera un mot quand elle reviendra

C'est intéressant ce que vous dites sur le théâtre. J'avais fait un stage de 3 jours,
assez intenses, avec des mises en situation que les organisateurs avaient
mis au point en fonction de chaque personnalité (nous étions 6).

Cette année là je buvais encore, et en fin de stage ils m'avaient fait "jouer"
en situation un personnage qui est présent, mais que les autres n'intègrent pas et
refusent de regarder, qui détournent la tête dès qu'il approche…

J'y ai repensé quand j'ai eu de gros cailloux (1 bouteille de sky ou vodka les 4-5 fois),
ces "crevages d'abcès" liés à des circonstances dures correspondaient à une
seul nécessité: celle de ne plus y être, ni pour moi ni avec moi.

çà, c'est arrivé durant les premiers 8 mois.
Après une thérapie conséquente, maintenant je n'ai plus d'idée d'alcool,
et surtout pas envie de "ne plus y être".

Ces cailloux auraient pu devenir des rechutes, c'est surtout la notion
de gâchis de tout ces efforts et le dégoût d'un retour à la case départ
qui m'a fait intégrer le fait que l'enjeu n'en valait plus la chandelle.

Je sais que ce sont toutes ces esquives qui ont amené à une noyade,
et à présent j'ai surtout envie d'être bien là, tout le temps, et de ne plus
rien laisser derrière qui pourrait me rattraper.

L'idée de boire = la pire fin à une vie bien reconstruite.
Me pourrir la vie avec çà, ce ne serait pas une rechute, je ne pourrais
plus le supporter et je n'aurai plus ni la santé ni la patience d'emprunter
une dernière fois le chemin d'une mort aussi certaine précédé d'une fin
de vie aussi douloureuse et isolante.

Donc oui, les cailloux rechutes, çà ne peut être anodin, c'est un retour
en arrière en encore plus profond et qui fait peur.
C'est un parcours vers le haut qu'on s'accorde en arrêtant d'aller se bazarder,
les chutes, c'est un surtout un recul , et la vie n'est pas si longue….

Les cailloux, çà nous transforme en carte de jeu à gratter.
Cartes repeintes, mais qui s'usent et où les gains possibles s'amenuisent!

lolo6 a écrit:
ces "crevages d'abcès" liés à des circonstances dures correspondaient à une
seul nécessité: celle de ne plus y être, ni pour moi ni avec moi.

et surtout pas envie de "ne plus y être".

Je sais que ce sont toutes ces esquives qui ont amené à une noyade,
et à présent j'ai surtout envie d'être bien là, tout le temps, et de ne plus
rien laisser derrière qui pourrait me rattraper.

Donc oui, les cailloux rechutes, çà ne peut être anodin, c'est un retour
en arrière en encore plus profond et qui fait peur.

Les cailloux, çà nous transforme en carte de jeu à gratter.
Cartes repeintes, mais qui s'usent et où les gains possibles s'amenuisent!

J'adhère complètement à cette notion de ne plus être , je crois que pour ma part les alcoolisations c'est ça.
M'oublier, ne plus être qui je suis, oublier cette personne qui n'en vaux pas le coup, oublier tous les tracas quotidiens, même si ils font partie de la vie je crois que c'est surtout la manière de les appréhender, la manière dont on les voit et la manière dont on ce vois nous même.
Je ne sais pas si c'est l'alcool qui fait ça, mais en attendant c'est la seule solution que l'on connaisse même si oui c'est une esquive.

Tu as aussi raison quand tu dis que les cailloux, rechutes, sont des retour en arrières mais je pense qu'il y a une raison a tout ça, peut-être quelque chose de ne pas réglé ou peut-être juste la peur du bonheur, je sais pas trop, mais en tout cas a chaque fois oui ça fait peur, oui on ce dit j'espère que c'est un évènement unique et que les prochains jours ne vont pas revenir comme dans le passé, la longue descente en enfer.

Je ne suis pas certaine de comprendre ta dernière phrase, qui pour moi a double sens:
- soit a force de craquer, de gratter, un moment le jeu est perdu et c'est fini on est repartie dans une dépendance complète.
- soit on a tellement usé ce jeu a gratter a essayer de combattre l'alcool qu'a un moment, il faut arrêter de vouloir gratter et d’espérer gagner quelque chose et tout simplement ce rendre à l'évidence qu'on ne pourra rien faire contre notre destin et cette mort lente qui nous attend.

Même si je suppose que c'est la 1ere option que tu parles.
Mais oui sur la durée comme toi en 8 mois, 4-5 alcoolisations, ce qui revient à plus ou moins une alcoolisation tous les 1mois 1/2 aurait pu être comme le texte de l'alcoologue de Shale, sauf que pour toi le mental est bien plus fort et que tu as su voir l'avenir que tu voulais et que tu as réussi atteindre.

En tout cas Lolo, aujourd'hui tu sais mener une vie que tu n'aurais jamais su faire sous alcool que ce soit les bons ou les mauvais moments, tu as tout mon respect

lolo6 a écrit:Cartes repeintes, mais qui s'usent et où les gains possibles s'amenuisent!

c'est tout à fait cela,
j'ai parfois l'impression que ma carte à gratter s'est transformée en peau de chagrin,
après tant d'année d'excès, pas sûr que la vie me donne une nouvelle chance, sur le côté médical surtout,
parfois je doute, je me dis que c'est trop tard, trop de dégâts peut-être irréparables

pour l'instant mon seul objectif, c'est cap sur les 3 mois le 6 septembre (ou plus exactement le 21 sept date du dernier caillou) voir quel changement ça apporte moralement une fois que la THP s'est fait la malle. et puis début sept j'aurais de nouveau un bilan médical, ça me permettra d'avoir une vision plus claire sur la perspective d'avenir que j'ai ou pas

quand le doute s'installe, je m'accroche à ça, passer ce cap pour au moins pouvoir me dire que je me suis laissée une chance de vivre autre chose
pour aujourd'hui ce sera un jour à la fois.....

Pour les cartes à gratter repeintes…
C'est dans le sens où le carton de base, à force d'être gratté, devient de plus en plus
mince, et alors là c'est autant dire coup de poker puisqu'on ne peut pas savoir!

Zabou, je me suis sentie dans ton cas pendant des mois, me disant qu'à mon
âge et après ces excès colossaux (I bouteille de 1l de vodka par jour), même en arrêtant
c'était pas gagné..
Un peu comme une bagnole pour laquelle on découvre après des années d'utilisation
qu'on la polluait à chaque plein.  
Après… On ne peut plus savoir dans quel état est la mécanique,
mais au moins on sait qu'avec les nouveaux pleins à la bonne pompe,
on lui donne de quoi durer.

3 mois.. c'était mon angoisse aussi, à chaque 3 mois.. Le texte de l'alcoologue de Shale
est très explicite là dessus. Tous les…x…, la pièce qui coince va demander sa dose de
merde pour se faire oublier, se faire supporter… et menace de faire tout exploser si elle
n'a pas sa dose..

J'ai trouvé à quoi çà correspondait chez moi, ces délais pourris. En fait, avec
l'art Thérapeute, c'est paru clair et limpide, quasi logique vu le passif.

Sanka, non, je n'ai pas "un mental bien plus fort". J'ai juste eu peur de crever!  
Quand plusieurs toubibs te disent qu'au delà de 6 mois, c'est terminé pour toi, c'est pas acceptable…
Dans un sens, çà a été une chance d'avoir un ultimatum aussi court.
çà booste.

Par contre après, c'est avec le forum que j'ai compris comment çà se passait pour
continuer à arrêter. Les modos et "Les anciens", je peux vous dire que leurs conseils
sont en or et que quand ils tirent la sonnette, ce n'est jamais pour des prunes!

L'avenir, c'est toujours possible quand on s'en occupe activement  

L'avenir, c'est toujours possible quand on s'en occupe activement

Bien d'accord avec toi!!!

up
(une idée de lecture intéressante à une connaissance qui le verra
si le fil est remonté)

Tu as bien fait lolo de le remonter, j'espère que cette connaissance le lira et qui sait, ça pourra peut-être en aider d'autres!

Oui, bien que ce post soit remonté, je ne l'avais pas vu et il est si important.

Cailloux, rocher: nouvelles complaisances ou déni.

Merci Cristaline pour ce texte.
Merci à chacun pour vos partages