Boulevard de mes envies!

Ton besoin d'alcool j'ai longtemps pensé qu'il était lié au poker, mais je pense plutôt qu'en fait, il est lié à ton boulot. Il te faut une énergie énorme pour faire tout ce que tu fais, pour tenir la route, ce doit être épuisant, là, tu prends l'alcool comme ce qui peut t'aider à reprendre des forces et à souffler.
Malheureusement, pendant ce temps, l'alcool, loin de te donner des forces, continue son travail de sape et te démolit lentement et sûrement.
Je me souviens à l'époque où nous faisions beaucoup de recherche dans le travail que je faisais, mes collègues et moi nous devions souvent présenter dans des conférences internationales et même mondiales les résultats de nos recherches auprès d'enfants sourds aveugles car nous étions et sommes toujours le seul centre en France.
A chaque fois où je devais préparer une conférence, ma consommation doublait facilement, j'en avais besoin pour trouver la force de travailler et pour aussi avoir le courage d'aller le présenter devant de nombreux professionnels...
Ce travail de recherches est fini, j'ai réussi à arrêter l'alcool après avoir fait tout ce travail, mais surtout après avoir fait une cure et me rendre compte de pourquoi j'avais autant besoin de l'alcool. Maintenant, je pourrais refaire les mêmes conférences sans alcool et sans problème.....

Tu es surement dans le vrai Shale.
Je rechute la plupart du temps à la sortie du boulot ou de mes séances chez l'analyste. Je suis un boulimique du travail parce que chaque cas me parle et m’intéresse. Je me dis: "celui-là, je peux faire quelque chose pour lui", et je le prends. Pour l’année prochaine, j'en ai 21. 21 gamins, 30 rendez-vous parents, 21 équipes de suivi, les foyers, la justice, le social,etc etc. Plus la plupart des collègues qui se défilent devant le transfert.
Mais j'aime trop ça, c'est ma vie.
Encore je ne m'occupe plus des enfants au foot, à raison de 5 jours par semaine.
Mais en raison de tout cet amour pour ce que je fais, je vais y arriver.
Ce weekend, un enfant autiste que je suis depuis 12 ans a chanté avec sa sœur, dans une soirée cabaret en public. Il était extraordinaire et magnifique.
Un paiement merveilleux de tout ce que je peux subir.

tu fais en effet un métier très prenant, usant même, et un lien avec ton alcoolisme me paraît probable.
par contre cette phrase me fait réagir :

Je rechute la plupart du temps à la sortie (...) de mes séances chez l'analyste.

ça me laisse perplexe sur ce que t'apportent vraiment tes séances.....

Je comprends tout à fait la passion que tu as pour ton boulot et l'investissement que tu y mets, j'ai aussi connu ça, mais j'ai aussi appris à prendre du recul pour ne pas y laisser des plumes car je n'avais plus de vie à l'extérieur... Alors j'ai diminué mon temps de prise en charge, j'ai changé plusieurs fois d'enfants pour ne pas nouer un attachement trop difficile ensuit à rompre, pour l'enfant comme pour moi et j'ai appris à déléguer. ce qui fait que j'ai pu tenir le coup bien plus facilement ensuite...

Pour l'analyste, j'en aurais aussi beaucoup à dire, je t'en ai déjà parlé mais je pense que ce n'est pas du tout un analyste de ce bord qu'il te faut pour t'aider à sortir de l'alcool, il ne peut que t'y enfoncer...
Tu sais qu'il y a des analystes qui sont connus pour pousser leur patient au suicide ou à la dépression, pour ma part, je n'en ai pas de preuves, mais j'assistais à un colloque de psychanalistes il y a quelques temps et c'est ce dont ils discutaient, ils ont d'ailleurs cité des noms d'analystes connus et qu'ils classaient dans la catégorie des dangereux, j'ai été très surprise...