La question....

Je supporte de moins en moins qu'on me demande comment je fais pour passer une soirée sans alcool, comment je peux ne pas m'ennuyer et m'amuser tout de même…
C'est fou le pouvoir qui est donné à l'alcool…
La pression sociale est énorme, on en arrive à se sentir obligé de boire pour être intégré à un groupe et éviter les jugements.
Ne pas boire d'alcool devient une anomalie.
Déjà la question "Mais pourquoi tu ne bois pas", ne devrait pas être, et pourtant, elle revient régulièrement, sans que personne ne mesure le degré d'indiscrétion et de mauvaise éducation qu'il y a derrière.
C'est incroyable d'oser demander ce genre de chose à quelqu'un, le fait de ne pas boire d'alcool est-il donc tellement important qu'il déjoue toutes les règles de la correction la plus élémentaire.
Les personnes qui posent cette question ne mesurent même plus l'indiscrétion qu'elle comporte…
Parfois je réponds simplement "parce que je suis malade alcoolique", il n' y a rien de tel pour jeter un froid , on me considère alors comme une bête curieuse qui pourrait même être contagieuse.
Ou on me fuit, ou on me pose des questions sur ce qu'est la maladie alcoolique, là, ne pas boire comporte l'utilité de pouvoir l'expliquer, mais c'est assez rare.
 
De plus, on se doit de s'expliquer si on ne boit pas d'alcool, on a des comptes à rendre sinon on ne nous lâche pas. C'est souvent intolérable. Les personnes qui essaient de nous convaincre de boire un verre utilisent tous les arguments, les meilleurs, mais aussi les pires, la culpabilité, le manque de respect par rapport à ceux qui invitent, le fait de se mettre à l'écart, tout y passe. Si vraiment, aucun argument ne réussit à nous pousser à boire un verre, on nous laisse dans notre coin, on n'intéresse plus personne.
Faire la fête avec de l'alcool est un chemin de vie pour tout le monde et on nous y prépare dès l'enfance. On voit nos parents s'amuser, rire, se saouler allègrement, par contre, on oublie comment ils sont le lendemain au réveil, et c'est bien dommage, car cette image-là, peut donner envie de poser le verre.

Bien d'accord avec toi nous sommes mis à l'écart et non compris la plus part du temps.
Toujours cette réflexion " juste 1 verre "  et nous devons toujours nous justifier. 
Si tu bois on te montre du doigt et si tu ne bois pas on te met de coté.
Bref de toute façon nous ne sommes pas dans la norme pour tous ces " normaux "
C'est lassant, fatiguant même, il faut bien se préparer mentalement pour pouvoir continuer dans notre abstinence.
 

Dans une société où dès l’enfance on «  t imprègne «  ou le «  bois tu seras un homme mon fils « , où tout événement heureux ou non est l’occasion d ouvrir une bouteille, si tu ne veux pas intégrer le mouvement, tu sors du moule et ça interpelle.
Je mettrai juste une note d’espoir à cette évidence. Je le constate dans la génération de ma fille, ( 30 ans)où justement  ne pas consommer de l’alcool est perçu comme un hygiène de vie et respect de soi. Que tu prennes ou non de l’alcool cela ne regarde que toi.

Il y a de plus en plus de bar qui servent du vin ou bières sans alcool, j'ai même vu un nouveau métier "sommelier du sans alcool" il fait gouter des vins sans alcool et en propose en fonction des plats. Donc il y a de l'espoir mais c'est vrai qu'on nous pose toujours cette question "pourquoi tu ne bois pas" pour savoir si on est malade (traitement) ou alcoolique ,il parait impensable de ne pas boire d'alcool si on est ni l'un ni l'autre ,juste parce qu'on aime pas l'alcool. Le père de ma fille est autiste Asperger, il n'a jamais bu de sa vie même ado et jamais fumé "pourquoi faire, c'est mauvais au gout et pour la santé" , mais cela reste rare de ne pas boire d'alcool si on a aucune contre indication. A chaque réussite, on crie" champagne" , si on crie "jus d'orange," ça n'a pas le même impact  On est élevé dans le culte du vin en France, comment combattre l'alcool dans un pays avec une domaine viticole aussi productif 

Ce qui me marque surtout, je le dis dans le texte que j'ai écrit, c'est l'indiscrétion de cette question : "Pourquoi tu ne bois pas ?", il n'y a pas beaucoup d'autre cas où on se permettrait une telle intrusion dans la vie privée. Maintenant, quand ça arrive, rarement car la plupart des gens que je rencontre, connaissent mon passé de malade alcoolique, mais je réponds systématiquement que ça ne les regarde pas.

Mon paternel connaît* mon parcours, mais il faut toujours qu'il me propose de "boire quelque-chose" à table.
Eux (y compris mon épouse) tapent dans une bonne bouteille, donc il est lui inconcevable que je reste à l'eau. Hors, souvent je n'ai pas particulièrement envie d'un jus de fruit ou d'un soda ou que sais-je.

Dans les "occasions" (galette, repas de fin d'année des chorales ou de l'orchestre) on me laisse relativement tranquille, sans insister quand je décline la proposition. Sauf un boulet que je vais devoir "me payer" un de ces jours.




* sommairement, mes rares explications ont surtout rencontré l'incompréhension....

Récemment, dans le cadre d'une rencontre professionnelle (je travaille dans le social, éducateurs avec ados délinquants dont beaucoup consomment différents produits), à la pause, certains collègues qui evoquaient un professionnel ont pris comme exemple de sa "bizarrerie" le fait qu' en début de formation il avait refusé de prendre un verre avec eux en expliquant qu'il avait arrêté de boire de l'alcool. "On se connaissait à peine" ont ils ajouté pour justifier le caractère choquant pour eux de cette justification. J'ai juste eu le temps de leur dire que ça ne me choquait pas, qu'il s'agissait d'une maladie. Notre réunion a repris.
Si j'avais eu le temps je leur aurais demandé s'ils auraient été aussi choqué, si, se connaissant aussi peu, il aurait refusé un gâteau en disant être diabétique ou refusé de s'approcher de fumeurs en disant avoir arrêté. 
Ce qui me navré le plus c'est que ce sont des professionnels du social qui réagissent comme celà, alors que nous prenons en charge des jeunes touchés par ces difficultés. 
Il faudrait que la personne alcoolique ait honte de consommer mais également qu'il y ait aussi de la honte à dire je ne consomme plus.

Oui, tu n'as pas tort, c'est la double peine...

Évidemment double peine,  soit tu n'es pas un bon vivant qui participe, soit tu es un alcoolique...
Ceci dit,  j'aurais tendance à répondre en fonction de l'autre. Si je le sens réceptif j'explique, sinon je blague ou alors, je leur demande si ça leur pose un problème ?
Retour à l'envoyeur, avec un grand sourire bien polie et généralement ça n'en pose aucun. Vue mon regard 

Je crois que la personne qui refuse de boire dans un groupe met en lumière le fait que le groupe bois. Ce sont les gens qui boivent qui ont un problème, et commencer à le voire leur est difficilement supportable.

C'est pour ca qu'il faut faire boire l''abstinent... En partie du moins. C' est plus par rapport à eux que par rapport à nous qu'ils s' agacent.

Dans mon association bénévole à chaque réunion ou repas organisé, il y a forcément des bouteilles. Il m' arrive de servir puisque j'aide a organiser ces repas. Comme je ne prend même pas de café, je vois bien les remarques *le sain* *celui qui ne bois que de l' eau*...

A la fin du dernier repas, une personne employée voulait terminer au champagne. Pourquoi ? Parceque ça faisait deux ans déjà que les teilles étaient au frigo... Heureusement personne n'y a touché au final. C'est dingue ce que ça se remarque vite quelqu' un qui est sur la mauvaise pente.

Enfaîte les excuses pour picoler sont infinis lol.

On est un frein à l' alcool dans les groupes et il nous le fait payer, ce qui est une bonne preuve qu'on l' emmerde. Ça c'est bien xd

Oui, je pense que tu as tout à fait raison, Adéon...