lutte contre l’alcool
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Pour les pairs aidants ou pour les soignants
3 participants
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Pour les pairs aidants ou pour les soignants
Quand un malade alcoolique décide d'aller dans un groupe de parole ou chez un soignant, il faut que les soignants ou les aidants aient en tête plusieurs pistes de travail et de réflexions sur la motivation du malade alcoolique.
Tout d'abord, il est important de déterminer ce que vient chercher le MA ici:
-Vérifier s'il est vraiment alcoolique….
-Une solution à son problème, solution toute faite si possible
-La recette miracle en quelque sorte
-des outils pour pouvoir arrêter l'alcool
-de l'écoute aussi, il a besoin de parler et n'a pas de lieu où le faire.
-Parfois un papier pour la justice, pour sa femme, pour sa famille, papier prouvant qu'il cherche à s'en sortir, ce qui lui donne un alibi devant son conjoint ou ses proches pour continuer à boire sans être ennuyé.
-La recette pour boire sans se détruire la santé et sans se faire prendre par la police, notamment en cas de conduite alcoolisée.
-Mais le plus important, c'est de se persuader qu'il n'a pas une tête d'alcoolique, image de l'alcoolo rouge, décrépi, sale etc….Non, il n'est pas comme ça, donc il ne doit pas être alcoolique. Il cherche une confirmation pour se dire qu'il ne ressemble pas à ce portrait qu'il a en tête, donc qu'il n'est pas alcoolique, ce qui reste toujours présent au fond de son esprit…
Dans ces réunions ou dans cette visite à un aidant, il faut que ce dernier s'attende à repérer la minimisation dans ce que va raconter le MA sur sa consommation, ses mensonges aussi, les malades alcooliques mentent très facilement et arrivent à être souvent crédibles. Le soignant ou l'aidant doit aussi savoir que la plupart des MA sont dans le déni et ne vont pas avouer qu'ils boivent à ne plus pouvoir s'arrêter.
Si le malade sort du déni, le soignant va avoir alors à affronter une culpabilité certaine mais aussi un report de cette culpabilité sur les autres: c'est la faute de….
Tout ceci montre la difficulté de la prise en charge d'un malade alcoolique. Il est important qu'il se sente d'abord en confiance, qu'il se rende compte qu'on ne le juge pas lui, mais que l'on peut tout de même avoir un avis sur son comportement. Par exemple, lui dire que taper sur sa femme, n'est pas une solution mais que c'est très grave….On n'a pas le droit de juger la personne, mais son comportement oui.
Ensuite le laisser parler le plus possible, mais si c'est dans un groupe, lui faire remarquer aussi qu'il n'est pas le centre du monde, qu'il y a d'autres personnes qui ont aussi des choses importantes à dire.
Savoir le recadrer de façon amicale et compréhensive….On le respecte, il doit aussi respecter les autres et les règles du groupe.
Il faut aussi faire attention à ne pas le déresponsabiliser. Il est malade oui, mais il est responsable de ses actes, même ceux faits sous alcool. Il faut qu'il en soit bien conscient, rien ne peut excuser un acte délictuel, surtout si l'alcool était présent.
Le soignant ou l'animateur du groupe doit aussi savoir que si la personne est alcoolisée, il ne sert à rien de lui parler , d'essayer de discuter avec lui…Il vaut mieux repousser le rendez vous et lui demander de venir sobre ou peu alcoolisé, quitte à changer l'heure de cette rencontre…
Il ne faut pas non plus confondre solution et problème. Pour le malade, la solution c'est l'alcool pour le soignant, le problème c'est justement l'alcool….Là il faut accepter que pour le moment l'alcool reste un moyen de vivre pour le malade et l'amener peu à peu à donner un sens à tout ça…Il faut se souvenir d'où on vient nous aussi, si nous faisons partie des aidants.
Alors aider les malades alcooliques à s'en sortir, on le voit, c'est loin d'être simple. On peut échouer, il ne faut pas s'en vouloir, le malade n'était sans doute pas prêt pour quitter son produit fétiche, ou nous n'avons pas su appuyer sur les bons boutons….Y réfléchir, mais ne pas culpabiliser, continuer, un autre malade alcoolique peut s'en sortir grâce à nous, c'est celui-ci qui sera important et qui renforcera notre envie d'aider…
Tout d'abord, il est important de déterminer ce que vient chercher le MA ici:
-Vérifier s'il est vraiment alcoolique….
-Une solution à son problème, solution toute faite si possible
-La recette miracle en quelque sorte
-des outils pour pouvoir arrêter l'alcool
-de l'écoute aussi, il a besoin de parler et n'a pas de lieu où le faire.
-Parfois un papier pour la justice, pour sa femme, pour sa famille, papier prouvant qu'il cherche à s'en sortir, ce qui lui donne un alibi devant son conjoint ou ses proches pour continuer à boire sans être ennuyé.
-La recette pour boire sans se détruire la santé et sans se faire prendre par la police, notamment en cas de conduite alcoolisée.
-Mais le plus important, c'est de se persuader qu'il n'a pas une tête d'alcoolique, image de l'alcoolo rouge, décrépi, sale etc….Non, il n'est pas comme ça, donc il ne doit pas être alcoolique. Il cherche une confirmation pour se dire qu'il ne ressemble pas à ce portrait qu'il a en tête, donc qu'il n'est pas alcoolique, ce qui reste toujours présent au fond de son esprit…
Dans ces réunions ou dans cette visite à un aidant, il faut que ce dernier s'attende à repérer la minimisation dans ce que va raconter le MA sur sa consommation, ses mensonges aussi, les malades alcooliques mentent très facilement et arrivent à être souvent crédibles. Le soignant ou l'aidant doit aussi savoir que la plupart des MA sont dans le déni et ne vont pas avouer qu'ils boivent à ne plus pouvoir s'arrêter.
Si le malade sort du déni, le soignant va avoir alors à affronter une culpabilité certaine mais aussi un report de cette culpabilité sur les autres: c'est la faute de….
Tout ceci montre la difficulté de la prise en charge d'un malade alcoolique. Il est important qu'il se sente d'abord en confiance, qu'il se rende compte qu'on ne le juge pas lui, mais que l'on peut tout de même avoir un avis sur son comportement. Par exemple, lui dire que taper sur sa femme, n'est pas une solution mais que c'est très grave….On n'a pas le droit de juger la personne, mais son comportement oui.
Ensuite le laisser parler le plus possible, mais si c'est dans un groupe, lui faire remarquer aussi qu'il n'est pas le centre du monde, qu'il y a d'autres personnes qui ont aussi des choses importantes à dire.
Savoir le recadrer de façon amicale et compréhensive….On le respecte, il doit aussi respecter les autres et les règles du groupe.
Il faut aussi faire attention à ne pas le déresponsabiliser. Il est malade oui, mais il est responsable de ses actes, même ceux faits sous alcool. Il faut qu'il en soit bien conscient, rien ne peut excuser un acte délictuel, surtout si l'alcool était présent.
Le soignant ou l'animateur du groupe doit aussi savoir que si la personne est alcoolisée, il ne sert à rien de lui parler , d'essayer de discuter avec lui…Il vaut mieux repousser le rendez vous et lui demander de venir sobre ou peu alcoolisé, quitte à changer l'heure de cette rencontre…
Il ne faut pas non plus confondre solution et problème. Pour le malade, la solution c'est l'alcool pour le soignant, le problème c'est justement l'alcool….Là il faut accepter que pour le moment l'alcool reste un moyen de vivre pour le malade et l'amener peu à peu à donner un sens à tout ça…Il faut se souvenir d'où on vient nous aussi, si nous faisons partie des aidants.
Alors aider les malades alcooliques à s'en sortir, on le voit, c'est loin d'être simple. On peut échouer, il ne faut pas s'en vouloir, le malade n'était sans doute pas prêt pour quitter son produit fétiche, ou nous n'avons pas su appuyer sur les bons boutons….Y réfléchir, mais ne pas culpabiliser, continuer, un autre malade alcoolique peut s'en sortir grâce à nous, c'est celui-ci qui sera important et qui renforcera notre envie d'aider…
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Pour les pairs aidants ou pour les soignants
Je ne suis pas d'accord avec le fait de repousser , de demander de revenir plus tard à une réunion dans un mab une personne qui est alcoolisée.
Au tout début de mes réunions à Entraid'Addict, jeune abstinente, le modérateur nous avait bien expliqué. Ici ,la porte est ouverte à tous les malades alcooliques. Alcoolisés ou non.
Si nous fermons la porte à une personne pas en"état ", d'abord on le protège ( plusieurs fois, on a emmené des MA aux urgences, ) ensuite c'est oublier comment nous étions, ( sacrée piqûre de rappel), enfin c'est reconnaître l'effort que cela a dû lui demander pour pousser la porte.
Tant que je serai animateur, je suivrai ce qui me semble juste du bon sens, de l'écoute et une main tendue. C'est comme si je fermais la porte à un membre de " ma famille " en détresse.
C'est à l'animateur si le MA est perturbateur de le cadrer avec respect, ou de le conduire soit chez lui, après les 2heures il sera degrise soit aux urgences.
Au tout début de mes réunions à Entraid'Addict, jeune abstinente, le modérateur nous avait bien expliqué. Ici ,la porte est ouverte à tous les malades alcooliques. Alcoolisés ou non.
Si nous fermons la porte à une personne pas en"état ", d'abord on le protège ( plusieurs fois, on a emmené des MA aux urgences, ) ensuite c'est oublier comment nous étions, ( sacrée piqûre de rappel), enfin c'est reconnaître l'effort que cela a dû lui demander pour pousser la porte.
Tant que je serai animateur, je suivrai ce qui me semble juste du bon sens, de l'écoute et une main tendue. C'est comme si je fermais la porte à un membre de " ma famille " en détresse.
C'est à l'animateur si le MA est perturbateur de le cadrer avec respect, ou de le conduire soit chez lui, après les 2heures il sera degrise soit aux urgences.
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Pour les pairs aidants ou pour les soignants
En relisant le texte, je suis d'accord avec toi Tulipe, même alcoolisé, tout le monde a sa place. Si on est sous alcool, il y a tout de même des bribes de phrases qui font tilt dans notre esprit, elles nous suivent assez longtemps pour qu'un jour, on les écoute vraiment et qu'on se dise, ben oui, ils avaient raison...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Pour les pairs aidants ou pour les soignants
Idem, lorsque je propose en zoom, aucune caméra, aucun micro. Qui me dit que la personne qui participe est ou non alcoolisée ?
Je sais juste qu'il y aura un mot,une phrase, une identification qui pourra se faire...les petites graines.
Perso, ça me convient très bien pour un début.
Est-ce que tu donnes de suite ta confiance ?
Pour moi, maîtres mots, écoute ++++, tellement de non-dit dans un silence, tolérance, et respect. Le reste...alcoolisés ou non...il en restera toujours quelques choses.
Je sais d'expérience que dans certains Mab, tu n'es pas admis si tu es alcoolisé....( pas très tolérants à mon goût...)
Je sais juste qu'il y aura un mot,une phrase, une identification qui pourra se faire...les petites graines.
Perso, ça me convient très bien pour un début.
Est-ce que tu donnes de suite ta confiance ?
Pour moi, maîtres mots, écoute ++++, tellement de non-dit dans un silence, tolérance, et respect. Le reste...alcoolisés ou non...il en restera toujours quelques choses.
Je sais d'expérience que dans certains Mab, tu n'es pas admis si tu es alcoolisé....( pas très tolérants à mon goût...)
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Pour les pairs aidants ou pour les soignants
Je vois de quel MAB tu parles, et je ne partage aucune de leurs règles, c'est bien connu, alors surtout pas celle-là...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Pour les pairs aidants ou pour les soignants
tulipe noire a écrit:
Pour moi, maîtres mots, écoute ++++, tellement de non-dit dans un silence, tolérance, et respect. Le reste...alcoolisés ou non...il en restera toujours quelques choses.
Très bon ça
Pour les MABs qui refusent une personne intoxiquée par sa substance, j'ai jamais vu ça ici (chez AA quand j'y allais) et en visio avec Entraid Addict non plus. C'est pas une bonne idée de les refuser :-)
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
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