L'alcoolique er la non-communication

**SHALE** 4/11/2022, 09:20

L'alcoolique et la non-communication.
Un des plus gros problèmes du malade alcoolique, c'est son impossibilité à communiquer normalement avec les autres, même avec le corps médical.
Il parle avec ses copains de bistrot, mais c'est l'alcool qui parle et la conversation n'est souvent qu'un monologue. Quand on écoute un groupe de buveurs au bistrot, on constate qu'il y a peu d'interactions entre eux.
En fait chacun parle de lui et continue son discours pour lui-même sans faire attention à ce que disent les autres. On se trouve devant un ensemble de discours assez incohérents et à qui personne ne cherche à donner un sens.
Dans sa famille, le malade alcoolique ne communique pas non plus, il est plombé par l'alcool et ne peut pas parler consciemment de choses et d'autres. Il n'espère qu'une chose "que personne ne voit qu'il a bu". Alors soit il se tait, soit il s'énerve contre ceux qui l'entourent et qui lui posent des questions. Son agressivité lui évite de répondre. On ne peut plus avoir de conversation sérieuse et pertinente avec celui qui est alcoolisé. Souvent, il se réfugie dans le sommeil, ce qui lui permet de cuver et en même temps de ne pas paraître avoir trop bu, de fuir la réalité.
Mais même devant le corps médical, il y a peu de malades alcooliques qui parlent franchement de leur problème à leur médecin. Ils se plaignent de tous les problèmes physiques que l'alcool leur cause mais sans jamais prononcer ce mot. Ils comptent sur le médecin pour les soigner sans lui dire qu'ils sont malades alcooliques. Le médecin lui-même doute souvent d'avoir affaire à un malade alcoolique ou n'ose pas lui parler d'un problème alcool.
La honte est toujours présente et renforce cet enfermement sur eux même.
Ne jamais avouer qu'on souffre d'une tare comme l'alcoolisme. Même si tout le monde le sait, le malade alcoolique est persuadé que personne ne s'en rend compte. C'est presque là que se trouve le plus grand déni, ne pas imaginer que les autres se rendent compte de son état quand il a bu.
Quand le malade alcoolique dépasse le stade de cacher son problème et accepte d'en parler, tout au moins avec les soignants, un grand pas est fait. Il va alors pouvoir envisager une démarche de soin en demandant de l'aide à qui de droit.

Landaise 5/11/2022, 23:13

C'est vrai que c'est difficile d'avouer au médecin, par peur sûrement d'avoir une étiquette ensuite qui ne s'enlève plus.....

**SHALE** 6/11/2022, 10:37

Il est pourtant indispensable que le médecin soit au courant pour te soigner correctement. Il est lié au secret professionnel et, normalement, ne porte aucun jugement sur ses malades...

**cristal** 6/11/2022, 12:13

le problème ce n'est pas que le médecin en parle, c'est l'image qu'il va se faire de nous, quand on est dans l'alcool, le regard de l'autre est très important et on se sent jugé par tout le monde déjà sans l'avouer mais si on l'avoue en plus, alors la honte nous submerge Crying or Very sad

j'ai réussi une seule fois à en parler à ma gynéco quand j'ai su que j'etais enceinte parce que j'étais enceinte de 9 semaines quand je l'ai su et que je buvais pas mal déjà ,j'avais peur pour le bébé mais je ne lui ai pas dit "je bois beaucoup" j'ai réussi à lui dire que j'avais fait pas mal la fête ces derniers temps mais je ne pense pas que j'aurais pu le dire autrement Embarassed

Une fois qu'on est dans la démarche de soins, c'est plus pareil, on y arrive bien plus facilement mais le dire direct ,c'est pas facile. Je pense qu'avec un addictologue, c'est plus simple car si on va le voir c'est qu'on est forcément dans une addiction mais le médecin généraliste, c'est complexe Crying or Very sad

**SHALE** 6/11/2022, 13:23

Oui, tu as raison, pour ma part, je ne l'ai jamais dit à mon toubib, il l'a appris quand il est venu me voir au CHU après ma première hospitalisation. Il mettait tous mes problèmes sur le fait que j'avais une thyroïde qui déconnait. Crying or Very sad

Landaise 6/11/2022, 13:48

Oui avec un addictologue.
Sinon pour avoir travaillé dans les hôpitaux, l'étiquette "alcoolique" se transforme ensuite en "ancien alcoolique", et ce à chaque compte-rendu, même si le patient vient pour tout autre chose....
Quant au secret médical, on s'assoie dessus! Autrefois, c'était sacré, mais maintenant c'est l'inverse.....
Moi, je ne l'ai pas dit au doc, il a pensé que c'était un traitement donné pour une mycose digestive qui m'avait intoxiqué le foie. C'est à ce moment là que j'ai décidé d'arrêter de déconner....avant d'être "démasquée".....

**cristal** 6/11/2022, 14:08

c'est vrai que ça peut aussi être une motivation, s'arrêter pour ne pas être démasqué parce que les prises de sang ne trompent pas Rolling Eyes

Pour l'étiquette qu'on nous colle dessus, j'ai été piquée quand mon fils a été hospitalisé car dans les antécédent familiaux, il y avait " ATCD d'éthylisme du coté de la mère" ,ça m'a foutu un choc de lire ça !! même si c'est vrai Crying or Very sad

Landaise 6/11/2022, 14:15

Oui c'est ça, l'étiquette reste collée même quand il n'y a pas de rapport....pour moi il devrait y avoir un droit à l'oubli.....et je le suis toujours posée la question de savoir pourquoi les médecins continuaient à ressortir ces étiquettes, car c'est un manque total d'empathie....c'est une espèce de punition interminable.....

**SHALE** 6/11/2022, 16:42

J'ai pourtant été hospitalisée plusieurs fois à cause de mon alcoolisme, à ces périodes-là, j'étais très mal vue à l'hosto, mais depuis, je n'en ai plus jamais entendu parler quand j'ai dû me rendre à des consultations hospitalières. Ce qui n'empêche que ce doit effectivement être inscrit dans mon dossier. Crying or Very sad

**ppp** 6/11/2022, 17:28

C'est un trait caractéristique des MA que je n'avais pas, cacher ma conso aux soignants. Je me rappelle avoir avoué ma réelle conso à une médecin en sans rendez-vous pour une consultation en urgence, elle fût estomaquée. Elle m'a simplement dit "Mais cela doit affecter votre jugement" Je lui ai répondu que je buvais en soirée et w end et que je ne mettais pas à risque hihi. Elle m'avait dis de ralentir, sans plus.

Après, j'ai bu qq années et je suis allé en cure sans passer par l'aide des médecins où autre. J'ai juste fait le questionnaire de dégré de dépendance à ma maison de cure et j'étais mûr pour un stage dans le monde du traitement de la dépendance hihi Et quel beau voyage coeurs