L'important pour la malade alcoolique

**SHALE** 18/10/2022, 09:58

En y réfléchissant, je me dis que le plus gros problème du malade alcoolique, c'est sa méconnaissance de la maladie alcoolique et du système de dépendance. Si ces phénomènes étaient mieux connus, certains ne tomberaient pas dans l'alcool, car ils sauraient de quoi il faut se méfier. Tout au moins, les malades alcooliques se soigneraient plus facilement.
Ils ne savent pas qu'au bout d'un certain temps, l'alcool n' a plus de propriétés anxiolytiques, au contraire, il rend dépressif. Alors les malades alcooliques boivent encore et encore en espérant retrouver cette lune de miel avec l'alcool, période si agréable. Ils oubliaient tous leurs soucis et planaient dans un nuage de bonheur insouciant, tout le monde était beau et gentil.
Mais la chute après cette lune de miel est brutale. Ils retrouvent leur réalité qui souvent est toujours aussi dure à vivre.
De plus, ils ne savent pas qu'à force de boire, ils vont créer en eux un petit labo qui transformera leurs endorphines, la molécule qui nous aide à vivre sans déprimer, en une autre molécule, la THP. Celle-ci aura le même rôle que les endorphines qu'elle remplace, mais il en faudra de plus en plus pour obtenir le bonheur qu'apportait l'alcool et bientôt, même si on boit des quantités considérables, on n'a plus aucun effet de bien-être, c'est tout le contraire, on peut dire qu'on a l'alcool triste, et plus que triste même. La dépression n'est pas loin. On ne boit plus que pour être moins mal.
Ils ne savent pas non plus qu'on ne guérit pas de l'alcool quand on est dépendant. La dépendance a installé dans notre cerveau un système pour fabriquer de la THP et ce , pendant notre vie entière. Les alcooliques dépendants, même s'ils reprennent de l'alcool 10 ou 20 ans plus tard, repartiront au même point où ils en étaient avec l'alcool, quand ils ont arrêté.
Beaucoup se disent, allez, ça fait longtemps que je ne bois plus, un petit verre ne me fera pas de mal. Le premier et le deuxième, peut-être pas, mais ceux qui vont forcément suivre vont réactiver la dépendance. Le malade ne pourra plus contrôler sa consommation et sera soumis pieds et poings liés à l'alcool.
Ils ne savent pas que pour arrêter l'alcool, il faut un sevrage pour nettoyer notre sang de l'alcool qu'il contient et que ce sevrage est un moment qui peut être très dangereux, si on le fait seul et sans aide médicamenteuse et autre. Il y a souvent des accidents de sevrage et certains peuvent être mortels.
Ils ne savent pas non plus à quel point l'alcool détruit peu à peu leur corps et leur cerveau, toutes les maladies qui découlent de ce produit qui conduit, si on ne l'arrête pas, à la prison, à la rue ou dans le pire des cas, au cimetière. L'alcoolisme est une maladie mortelle et incurable, sauf si on arrête totalement l'alcool, ce n'est pas moi qui le dit, mais l'OMS.
Alors, nous devons aussi avoir un rôle explicatif pour faire comprendre aux malades alcooliques, mais aussi à leurs proches, ce qu'est cette maladie très grave.
Il ne faut pas oublier que l'alcool est une drogue dure en vente libre.