Avoir de l'empathie pour un malade alcoolique

**SHALE** 14/1/2021, 14:25

Avoir de l'empathie pour un malade alcoolique
Au fur et à mesure des posts, je me rends compte combien il est difficile d'avoir de l'empathie pour un malade alcoolique même en étant soi-même malade alcoolique abstinent….
L'alcool recouvre le malade alcoolique d'une armure faite de piquants aux quels on se heurte constamment...Il nous fait mal, il fait mal aux autres, en plus il nous renvoie une image de nous que nous voudrions bien oublier….Et encore, ayant vécu la même chose, on peut comprendre ce qu'il vit et ce qu'il ressent...Alors si c'est difficile pour nous , ancien alcoolique d'avoir un œil compatissant sur ce malade particulier c'est encore bien plus dur pour ceux qui les côtoient au jour le jour dans la famille par exemple…
Le malade alcoolique sous alcool ne montre que ses mauvais côtés, mauvais côtés encore renforcés par l'alcool qu'il a ingurgité….Il redevient un enfant tyrannique, parfois violent au moins en mots mais aussi parfois en geste. Il ment, il vole de l'argent pour acheter de l'alcool, il cache ses bouteilles, il dépense l'argent du ménage pour boire...Il est extraverti à l'excès et se donne en spectacle dés qu'il est ivre, ce qui est très douloureux à vivre pour les proches car il est capable de faire n'importe quoi….Il se met en danger et met aussi les autres en danger…;
Alors pour aborder un malade alcoolique et pour pouvoir l'aider, il faut réussir à séparer l'image qu'il donne de lui alcoolisé de l'image de l'homme ou de la femme que l'on a connu avant….Cette image d'une personne que l'on aime, avec qui souvent on a vécu des moments très forts, il nous faut la mettre de côté pour la protéger, et voir l'alcool comme un être malfaisant, un être à combattre…
le but consiste à faire prendre conscience au malade alcoolique que l'image qu'il donne ce n'est pas lui, c'est l'image que donne l'alcool , une image déplorable et qu'on ne peut pas aimer. Les proches peuvent dire leur souffrance devant cette personne détruite par l'alcool , leur incompréhension, mais il ne faut surtout pas l'infantiliser et mélanger les deux personnes : l'homme ou la femme qu'on aime de l'homme ou de la femme alcoolisés. Il faudrait qu'il arrive de lui-même à séparer les deux personnes que l'alcool crée en lui.
Ce n'est pas un hasard s'il est aussi difficile de faire comprendre que l'alcoolisme est une maladie car le retour que nous donne le malade alcoolique est la pire image qui soit….Il est plus facile de parler de vices que de maladie, car un malade on le plaint, un malade alcoolique c'est bien plus dur de compatir à des souffrances qu'on ne connaît pas…
Pourtant dieu sait qu'il souffre le malade alcoolique, il vit un enfer que l'alcool n'arrive plus à calmer, qu'il augmente même avec le temps, il a de gros problèmes médicaux liés eux aussi à l'alcool, il n'est pas aimable au sens propre du mot….
De plus c'est difficile de l'aider à se soigner car la période de déni peut durer très longtemps et personne ne peut l'amener à se soigner s'il ne l'a pas décidé...
Alors la meilleure solution c'est que l'entourage continue à mener une vie d'où il est exclu, d'où il s'exclut lui-même plutôt et de laisser le malade alcoolique gérer sa maladie...
Il faut aussi qu'il apprenne à se prendre en charge et à comprendre qu'il est malade, ça c'est aussi une démarche qui peut durer un certain temps, temps bien trop long pour les proches...