Témoignage télé

Quel témoignage poignant !!!j'espère sincèrement qu'elle pourra renouer avec ses filles

Je l'espère aussi , mais c'est très mal parti....Pourtant elle essaie le plus souvent possible de les contacter mais c'est comme s'il y avait un mur entre elle et ses filles, rien ne passe....

il doit y avoir eu beaucoup de souffrance ,c'est dur de passer par dessus ça,le pardon est parfois impossible

Oui, elle a énormément souffert, mais elle a su se relever et pourtant, elle revient de loin....

C'est un très beau témoignage Shale, merci, bien fait.

J'en ai vu à qq reprises, dans les MABs, des personnes MA dans cette situation. Un entre autre, qui a fini par regagner la confiance de sa fille. Réunion après réunion, pendant des mois, il parlait de cette déchirure, au micro, devant le groupe. La journée où il est venu nous annoncer que sa fille était entrée dans sa vie à nouveau, l'émotion était très forte pour nous tous.

Je souhaite à ton amie la même chose.

Je lui souhaite aussi, je n'ose pas imaginer ce que ce doit être quand nos enfants ne veulent plus nous voir.....

Bouleversant. Peut être son témoignage va-t-il permettre de recréer un lien ? Il faut un tel courage pour témoigner ainsi.

Terrible témoignage. Je n'ai l'ai pas encore écouté jusqu'au bout, mais ce que j'ai entendu résonne déjà tellement dans ma tête. Le regard de mes enfants quand leur mère, que pourtant ils adoraient, avait des propos ou des attitudes qu'ils ne comprenaient pas... La souffrance qu'ils pouvaient éprouver quand elle s'en prenait à eux...
Le début du témoignage de cette femme nous explique que le départ de son mari est aussi le point de départ de son alcoolisation. Elle n'a jamais eu de problème avec l'alcool, nous dit-elle...Puis plus loin : j'aimais bien le bon vin... J'aurais envie de poser la question: " pour la saveur ? pour l'effet ? pour la saveur et pour l'effet ? Qu'est ce qui fait qu'un jour on va aller se réfugier dans l'alcool ? et y rester... ? Le découvre-t-on à l'âge adulte sans qu'aucune prémice  n'ait été détectée ?
Voilà un sujet qui m'intéresse...

Les alcoologues disent qu'il faut trois choses pour faire un malade alcoolique:
-une construction psychologique fragile
-une rencontre agréable avec l'alcool, rencontre qui nous permet de repérer l'action anxiolytique de l'alcool.
-un élément déclencheur.

Là, je pense que Carole ne parle que de l'élément déclencheur, je le lui demanderai....
Mais ta question est intéressante....

Si je prends mon cas, j'avais bien une blessure psychologique importante, liée à ma toute petite enfance. Ensuite j'ai goûté à l'alcool très tôt, chez mes grands-parents à la campagne, on buvait de la liqueur de cassis avec de l'eau, à la place de sirop. On mangeait les fraises avec du sucre et du vin....Et l'élément déclencheur pour moi , a été la naissance de mon fils qui a provoqué une très grande dépression chez moi.....

La question "pourquoi le vin" je me la pose aussi . 
J'ai bu mon premier verre de vin à 22 ans et détesté le goût  (  l'odeur du vin me collait des nausées) puis, socialement encouragée ( dîners amicaux etc.) je me suis habituée à ce goût, je l'ai banalisé. J'ai même à une époque fait des stages d’œnologie. Je suis une cause perdue dans ce domaine : je ne "comprenais" pas le vin, je ne l'appréciais pas . 
Mais comme, au bout du compte, ce que l'on cherche c'est l'alcool, j'en consommais. 
Tant qu'à faire je préférais les trucs plus forts ou plus sucrés, mais la tradition en France, la convivialité tourne autour du vin. Le vin en soi n'est pas en cause je crois.

Non, le vin n'est pas en cause, notre faculté d'en tirer les moyens d'être mieux , par contre oui....On se rend très vite compte des effets de l'alcool alors ou on apprécie ou comme certains chanceux, on déteste. Je n'aimais pas non plus le whisky , pourtant pendant ma période d'alcoolisation, en boire une bouteille ne me dérangeait pas....

Oui, je crois que c'est de la rencontre agréable que je parlais. Quand très jeune,  pour des raisons diverses,  on rencontre l'alcool,  ses effets ne donnent pas les mêmes sensations à chacun. Comme en jardinage,  c'est là qu'on prépare le terrain.  De là,  amon avis, naît la croyance que c'est un recours possible lorsque la vie nous malmène, ou lorsqu'il nous faut affronter une situation difficile ou inhabituelle...
Après,  bien sûr,  en plus de l'effet on cherchera la saveur qui nous convient le mieux...

Ce qui m'a frappée dans le témoignage de Carole c'est la vitesse de basculement. 
Nous ne sommes pas égaux devant l'alcool. Ni devant toute autre substance psychotrope d'ailleurs. Je connais une jeune femme qui a basculé dans une dépression très profonde à la suite de quelques pétards ... ça fait plus de douze ans qu'elle plonge , reprend pied, replonge.

Carole a en effet basculé très vite dans la dépendance, mais je pense qu'elle avait déjà un alcoolisme festif sans s'en rendre compte, le passage à la dépendance s'est donc fait rapidement.

Je lui souhaite vraiment de pouvoir reconstruire quelque chose avec ses filles . Si cette émission pouvait y contribuer ...

SHALE a écrit:Carole a en effet basculé très vite dans la dépendance, mais je pense qu'elle avait déjà un alcoolisme festif sans s'en rendre compte, le passage à la dépendance s'est donc fait rapidement.

C'est aussi mon point de vue.

il peut y avoir aussi l'environnement, j'ai basculé dans l'alcool avec mes parents, ma mère alcoolique,mon père buveur excessif,on a commencé à boire en famille très tot. L'ambiance à la maison tendue me poussait à sortir de la maison voir les copines,des soirées alcoolisées où je devenais quelqu'un de drôle et de " regardée" ,je me permettais aussi de parler moi qui etait plutot reservé et tellement peu sure de moi. Je pouvais aussi rejoindre le monde de ma mère avec l'alcool, on se faisait des soirées vin rosé ou champagne toutes les 2 puis une rupture amoureuse m'a fait basculer mais j'ai toujouré vécu dans un monde alcoolisé alors peut etre que carole elle aussi avait cette ambiance plus jeune

Entièrement d'accord avec toi. L'ambiance,  les habitudes familiales jouent un rôle . Carole dit ne jamais avoir eu de problème avec l'alcool,  ce que je crois volontier. Mais la rencontre,  à  mon avis, avait déjà eu lieu. Rencontre agréable,  comme disait Shale...
J'ai du mal à croire qu'on découvre l'alcool par hasard à 30 ou  40 ans... on peut tomber dans la dépendance à cette période,  mais la rencontre agréable est plus ancienne. 
Et si l'on essaie d'agir préventivement,  c'est sur cette rencontre agréable qu'il faut se situer,  me semble t'il .

Oui, il faudrait agir en amont, c'est aussi pour ça que l'alcool pour les enfants, même pour goûter, c'est non....

Oh oui, pour les enfants cest non, même pas de Champomy. Je refuse pour eux le rituel...

Tu as raison ...mais ça on n'en prend conscience qu'une fois que l'on est abstinent , que l'on s'est penché sur la question des origines ... 
Enfin pour ce qui me concerne .

Je vois très souvent des parents faire goûter une larme de bon vin à leur enfant, leur laisser boire un fond de champagne ou même tremper un sucre dans l'alcool après le café, on appelle ça un canard!!! A chaque fois je suis horrifiée, quand je connais, je me permets de dire ce que j'en pense, mais ce n'est pas toujours possible....En tant qu'Aspi, j'ai appris que dans le monde des neurotypiques, il y a des choses qu'on ne peut pas dire à n'importe qui....Pour ma part, je ne comprends pas pourquoi, mais je sais que "ça ne se fait pas".....Alors je me tais...

Ça  je ne l'ai jamais fait et , on ne me l'a jamais fait non plus ( me faire goûter). 
J'ai en revanche le souvenir d'un repas où mon fils de 3 ans s'est emparé , d'un verre vert ( c'est important). A la couleur il a cru que c'était du coca et c'était du vin . Il a dû en boire direct une gorgée , avec élan . Grimace épouvantable , trop tard pour cracher. Il a passé la fin du repas à glousser ...

Quand je pense à l'alcool et à l'enfance, il y a une anecdote qui me revient en premier à l'esprit, comme quoi elle a dû me marquer bien plus qu'elle n'aurait dû. 
Ma grand-mère faisait de la liqueur de cassis et jetait ensuite les grains de cassis macérés dans l'alcool, aux poules qui s'en régalaient. Ensuite, c'était un spectacle très drôle, les poules ivres n'arrivaient plus à marcher droit, tombaient, caquetaient à qui mieux mieux....J'ai demandé à ma grand-mère pourquoi les poules étaient comme ça et elle m'a répondu  que l'alcool rend les gens et les animaux joyeux, heureux et leur donne envie de rire...Je n'ai jamais oublié cette phrase, je pense qu'elle a aussi joué un rôle dans mon attirance pour l'alcool.