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Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
4 participants
Onsaide, la vie après l'alcool :: Forums principaux :: Presentation du forum :: Livres, musiques, films, expos, reportages en lien avec l'alcool ou non, infos diverses sur l'alcool.
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Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
[size=31]Au pied des roches réfractaires[/size]
Richard Taillefer
Cet irrésistible appel du grand large
Déambulant
Tard le soir
Imbibé
De trop d’alcool complice
Le long
Des quais désaffectés
Titubant
Comme un dératé solitaire
En rond
Tournant
Et te détournant en vain
De ta cage de faraday
Insensible à l’humidité
Et aux extrêmes variations hygrométriques
Qui parasitent ton corps
Pataugeant
Dans d’improbables inversions
De cris
De rires
De larmes
Pour te jeter
Sans vergogne
Au pied des roches réfractaires
Richard Taillefer, Tendresse de la pénombre, 2014
Richard Taillefer
Cet irrésistible appel du grand large
Déambulant
Tard le soir
Imbibé
De trop d’alcool complice
Le long
Des quais désaffectés
Titubant
Comme un dératé solitaire
En rond
Tournant
Et te détournant en vain
De ta cage de faraday
Insensible à l’humidité
Et aux extrêmes variations hygrométriques
Qui parasitent ton corps
Pataugeant
Dans d’improbables inversions
De cris
De rires
De larmes
Pour te jeter
Sans vergogne
Au pied des roches réfractaires
Richard Taillefer, Tendresse de la pénombre, 2014
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
[size=31]Le vin triste[/size]
Jean Richepin
J’ai du sable à l’amygdale.
Ohé ! ho ! buvons un coup,
Un, deux, trois, longtemps, beaucoup !
Il faut s’arroser la dalle
Du cou.
J’ai le cœur en marmelade.
Les membres froids, l’esprit lourd.
Hé ! ho ! crions comme un sourd
Pour étourdir ce malade
D’amour.
J’ai le nez blanc, l’œil qui rentre,
Le teint couleur de citron,
Le corps sec comme un mitron.
Je veux trogne rouge, et ventre
Tout rond.
J’ai, pour guérir ma folie,
Pris un remède, dix, vingt;
Et puisque tout fut en vain,
Je veux être une outre emplie
De vin.
Que les verres soient mes armes.
Moi je serai leur fourreau.
Nous tuerons l’amour bourreau
Qui met dans mon vin mes larmes
Pour eau.
Je ne bois pas, je me panse.
Au bruit du glouglou moqueur
Je fais taire ma rancœur.
Et j’enterre dans ma panse
Mon cœur.
Jean Richepin, La chanson des gueux, 1881
Jean Richepin
J’ai du sable à l’amygdale.
Ohé ! ho ! buvons un coup,
Un, deux, trois, longtemps, beaucoup !
Il faut s’arroser la dalle
Du cou.
J’ai le cœur en marmelade.
Les membres froids, l’esprit lourd.
Hé ! ho ! crions comme un sourd
Pour étourdir ce malade
D’amour.
J’ai le nez blanc, l’œil qui rentre,
Le teint couleur de citron,
Le corps sec comme un mitron.
Je veux trogne rouge, et ventre
Tout rond.
J’ai, pour guérir ma folie,
Pris un remède, dix, vingt;
Et puisque tout fut en vain,
Je veux être une outre emplie
De vin.
Que les verres soient mes armes.
Moi je serai leur fourreau.
Nous tuerons l’amour bourreau
Qui met dans mon vin mes larmes
Pour eau.
Je ne bois pas, je me panse.
Au bruit du glouglou moqueur
Je fais taire ma rancœur.
Et j’enterre dans ma panse
Mon cœur.
Jean Richepin, La chanson des gueux, 1881
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
"Je ne bois pas, je me panse.
Au bruit du glouglou moqueur
Je fais taire ma rancœur.
Et j’enterre dans ma panse
Mon cœur."
Au bruit du glouglou moqueur
Je fais taire ma rancœur.
Et j’enterre dans ma panse
Mon cœur."
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
pour ceux qui aiment la poésie, 4 belles conférences
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/livresse-poetique
[size=26]TOUS LES ÉPISODES
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (1/4) : Baudelaire, pour une vie d'ivresse
[/size][/size]
Épisode 1 : Baudelaire, pour une vie d'ivresse
LE 27/04/2015
"Il faut toujours être ivre, de vin, de poésie ou de vertu, à votre guise, mais enivrez-vous !" Pour suivre l'injonction baudelairienne, apprenez à écouter...[/size]
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (2/4) : Rimbaud, l'ivresse de la liberté
[/size][/size][/size]
Épisode 2 : Rimbaud, l'ivresse de la liberté
LE 28/04/2015
Est-ce une forme d'ivresse qui a poussé Rimbaud à écrire "Le bateau ivre" et le reste de son oeuvre ? Quelle force propre anime ses poèmes ? Quelle était...[/size]
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (3/4) : Apollinaire, boire l'univers dans un verre de vin
[/size][/size][/size]
Épisode 3 : Apollinaire, boire l'univers dans un verre de vin
LE 29/04/2015
"Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers. Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres..." Ecoutez Apollinaire, le mal-aimé, le mélancolique,...[/size]
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (4/4) : Bukowski, entre la poésie et le bar
[/size][/size][/size]
Épisode 4 : Bukowski, entre la poésie et le bar
LE 30/04/2015
De la bière de la bière de la bière !" L'ivresse a-t-elle encore quelque chose de poétique chez Bukowski ? Bukowski écrivait comme il s'accoudait au bar...[/size]
À PROPOS DE LA SÉRIE
Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Bukowski nous rappellent, à travers quatre émissions, la nécessité et la lucidité de l'ivresse, comme seul moyen de tenir debout dans un monde sans idéal.
[/size][/size]
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/livresse-poetique
[size=26]TOUS LES ÉPISODES
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (1/4) : Baudelaire, pour une vie d'ivresse
[/size][/size]
53 MIN
[size][size][size]Épisode 1 : Baudelaire, pour une vie d'ivresse
LE 27/04/2015
"Il faut toujours être ivre, de vin, de poésie ou de vertu, à votre guise, mais enivrez-vous !" Pour suivre l'injonction baudelairienne, apprenez à écouter...[/size]
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (2/4) : Rimbaud, l'ivresse de la liberté
[/size][/size][/size]
54 MIN
[size][size][size]Épisode 2 : Rimbaud, l'ivresse de la liberté
LE 28/04/2015
Est-ce une forme d'ivresse qui a poussé Rimbaud à écrire "Le bateau ivre" et le reste de son oeuvre ? Quelle force propre anime ses poèmes ? Quelle était...[/size]
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (3/4) : Apollinaire, boire l'univers dans un verre de vin
[/size][/size][/size]
53 MIN
[size][size][size]Épisode 3 : Apollinaire, boire l'univers dans un verre de vin
LE 29/04/2015
"Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers. Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres..." Ecoutez Apollinaire, le mal-aimé, le mélancolique,...[/size]
[size=40]Réécouter L’ivresse poétique (4/4) : Bukowski, entre la poésie et le bar
[/size][/size][/size]
54 MIN
[size][size][size]Épisode 4 : Bukowski, entre la poésie et le bar
LE 30/04/2015
De la bière de la bière de la bière !" L'ivresse a-t-elle encore quelque chose de poétique chez Bukowski ? Bukowski écrivait comme il s'accoudait au bar...[/size]
À PROPOS DE LA SÉRIE
Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Bukowski nous rappellent, à travers quatre émissions, la nécessité et la lucidité de l'ivresse, comme seul moyen de tenir debout dans un monde sans idéal.
[/size][/size]
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Poésie : Gris
Titre : Gris
Poète : Germain Nouveau (1851-1920)
Recueil : Valentines (1885).Je connais un charmant ivrogne,
Autant vous le nommer, ma foi !
Dire que vous avez la trogne,
Ce serait mentir sans vergogne.
Pourtant, un soir, écoutez-moi !
Vous aviez bu trop de champagne,
Ça se lisait dans vos yeux pers.
Vous battiez un peu la campagne,
Sans feuille de figuier ni pagne
À votre esprit, vraiment, sans pairs.
Et vous me dérouliez le thème
De tous les jolis mouvements
Que votre corps sait bien que j'aime.
J'étais, d'ailleurs, ivre moi-même,
Au Bon-Bock, tu vois si je mens.
La brasserie était houleuse,
On aurait dit, sur l'Hellespont,
D'une cabine nuageuse,
Quand l'eau, changée en Maufrigneuse,
Choque les gens dans l'entrepont.
Vous aviez l'air gai d'une chatte
Qui joue et sent son ongle armé,
Forte, ambigüe, et délicate,
Comme une rime sous la patte
Magistrale de Mallarmé !
Je flottais comme la moustache
De Paul Verlaine au plectre d'or,
Je voyais couleur de pistache ;
Camille agitait sa cravache,
Sur je ne sais plus quel butor ;
Si bien qu'au milieu des querelles
Je vous retrouvai sur un banc,
Dans l'attitude de ces Belles
Que Forain, dans ses aquarelles,
Habille d'un bout de ruban.
Tu t'endormais sur mon épaule.
Alors, je fis signe au cocher.
Ces choses-là, c'est toujours drôle !
J'entrais d'autant mieux dans ce rôle
Que j'aurais eu peine à marcher ;
Quand on nous déposa sur terre,
Vous fîtes un léger faux pas,
Le seul qu'on vous vit jamais faire ;
Encor, même à l'œil trop sévère,
Peut-être ne l'était-il pas ?
Car, dans l'ombre où s'éteint le rêve
De mes désirs réalisés,
Ton ivresse que l'Art relève
Ouvrait, ô noble Fille d'Ève,
La volière à tous les baisers !
Germain Nouveau.
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
[size=31]Le Père[/size]
François Coppée
Il rentrait toujours ivre et battait sa maîtresse.
Deux sombres forgerons, le Vice et la Détresse,
Avaient rivé la chaîne à ces deux malheureux.
Cette femme était chez cet homme – c’est affreux ! –
Seulement par l’effroi de coucher dans la rue.
L’ivrogne la trouvait toujours aigre et bourrue
Le soir, et la frappait. Leurs cris et leurs jurons
Faisaient connaître l’heure aux gens des environs.
Puis c’était un silence effrayant dans leur chambre.
– Un jour que par l’horreur, par la faim, par décembre,
Ce couple épouvantable était plus assailli,
Il leur naquit un fils, berceau mal accueilli,
Humble front baptisé par un baiser morose,
Hélas ! et qui n’était pas moins pur ni moins rose.
L’homme revint encore ivre le lendemain,
Mais, s’arrêtant au seuil, ne leva point la main
Sur sa femme, depuis que c’était une mère.
Le regard noir de haine et la parole amère,
Celle-ci se tourna vers son horrible amant
Qui la voyait bercer son fils farouchement,
Et, raillant, lui cria :
« Frappe donc ! Qui t’arrête ?
Notre homme, j’attendais ton retour. Je suis prête.
L’hiver est-il moins dur ? le pain est-il moins cher ?
Dis ! et n’es-tu pas ivre aujourd’hui comme hier ? »
Mais le père, accablé, ne parut point l’entendre,
Et, fixant sur son fils un œil stupide et tendre,
Craintif, ainsi qu’un homme accusé se défend,
Il murmura :
« J’ai peur de réveiller l’enfant ! »
François Coppée, Poèmes modernes
François Coppée
Il rentrait toujours ivre et battait sa maîtresse.
Deux sombres forgerons, le Vice et la Détresse,
Avaient rivé la chaîne à ces deux malheureux.
Cette femme était chez cet homme – c’est affreux ! –
Seulement par l’effroi de coucher dans la rue.
L’ivrogne la trouvait toujours aigre et bourrue
Le soir, et la frappait. Leurs cris et leurs jurons
Faisaient connaître l’heure aux gens des environs.
Puis c’était un silence effrayant dans leur chambre.
– Un jour que par l’horreur, par la faim, par décembre,
Ce couple épouvantable était plus assailli,
Il leur naquit un fils, berceau mal accueilli,
Humble front baptisé par un baiser morose,
Hélas ! et qui n’était pas moins pur ni moins rose.
L’homme revint encore ivre le lendemain,
Mais, s’arrêtant au seuil, ne leva point la main
Sur sa femme, depuis que c’était une mère.
Le regard noir de haine et la parole amère,
Celle-ci se tourna vers son horrible amant
Qui la voyait bercer son fils farouchement,
Et, raillant, lui cria :
« Frappe donc ! Qui t’arrête ?
Notre homme, j’attendais ton retour. Je suis prête.
L’hiver est-il moins dur ? le pain est-il moins cher ?
Dis ! et n’es-tu pas ivre aujourd’hui comme hier ? »
Mais le père, accablé, ne parut point l’entendre,
Et, fixant sur son fils un œil stupide et tendre,
Craintif, ainsi qu’un homme accusé se défend,
Il murmura :
« J’ai peur de réveiller l’enfant ! »
François Coppée, Poèmes modernes
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Quand tu descendras les trottoirs de l’ivresse…
quand tu descendras les trottoirs de l’ivresse
n’oublie pas de regarder en arrière
la rage du vent roule sur les automobiles
tu poursuivras cette marche le corps délesté
de tout ce qui te suit à la trace
rien vraiment ne meurt enfoui dans les yeux
ce sont les oreilles qui se couvrent de mains
tu ne goûtes que le sel si tu restes en place
il faut aller plus loin que ce coin de rue
descendre vers l’effloraison des lumières
ou nier cette guirlande aux devantures de néon
tu jetais toujours le magazine une fois parcouru
lisant quelquefois mais saisissant trop vite le quoi
encore que dans tes yeux se mourait un goût de suie
Michel BEAULIEU, Paysage, précédé de ADN, 1971 Éd. du Jour
quand tu descendras les trottoirs de l’ivresse
n’oublie pas de regarder en arrière
la rage du vent roule sur les automobiles
tu poursuivras cette marche le corps délesté
de tout ce qui te suit à la trace
rien vraiment ne meurt enfoui dans les yeux
ce sont les oreilles qui se couvrent de mains
tu ne goûtes que le sel si tu restes en place
il faut aller plus loin que ce coin de rue
descendre vers l’effloraison des lumières
ou nier cette guirlande aux devantures de néon
tu jetais toujours le magazine une fois parcouru
lisant quelquefois mais saisissant trop vite le quoi
encore que dans tes yeux se mourait un goût de suie
Michel BEAULIEU, Paysage, précédé de ADN, 1971 Éd. du Jour
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Dans vos yeux
Dans vos yeux
J’ai lu l’aveu de votre âme
En caractères de flamme
Et je m’en suis allé joyeux
Bornant alors mon espace
Au coin d’horizon qui passe
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
J’ai vu s’amasser l’ivresse
Et d’une longue caresse
J’ai clos vos grands cils soyeux.
Mais cette ivresse fut brève
Et s’envola comme un rêve
De vos yeux.
Dans vos yeux
Profonds comme des abîmes
J’ai souvent cherché des rimes
Aux lacs bleus et spacieux
Et comme en leurs eaux sereines
J’ai souvent noyé mes peines
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
J’ai vu rouler bien des larmes
Qui m’ont mis dans les alarmes
Et m’ont rendu malheureux.
J’ai vu la trace des songes
Et tous vos petits mensonges
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
Je ne vois rien à cette heure
Hors que l’Amour est un leurre
Et qu’il n’est plus sous les cieux
D’amante qui soit fidèle
A sa promesse… éternelle
Dans vos yeux.
Gaston Couté
Dans vos yeux
J’ai lu l’aveu de votre âme
En caractères de flamme
Et je m’en suis allé joyeux
Bornant alors mon espace
Au coin d’horizon qui passe
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
J’ai vu s’amasser l’ivresse
Et d’une longue caresse
J’ai clos vos grands cils soyeux.
Mais cette ivresse fut brève
Et s’envola comme un rêve
De vos yeux.
Dans vos yeux
Profonds comme des abîmes
J’ai souvent cherché des rimes
Aux lacs bleus et spacieux
Et comme en leurs eaux sereines
J’ai souvent noyé mes peines
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
J’ai vu rouler bien des larmes
Qui m’ont mis dans les alarmes
Et m’ont rendu malheureux.
J’ai vu la trace des songes
Et tous vos petits mensonges
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
Je ne vois rien à cette heure
Hors que l’Amour est un leurre
Et qu’il n’est plus sous les cieux
D’amante qui soit fidèle
A sa promesse… éternelle
Dans vos yeux.
Gaston Couté
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Texte trouvé sur le net, que je trouve très pertinent.
L'alcool est un dissolvant des parois de la sphère émotive. Il modifie les registres du langage et concentre la pensée sur les molécules constitutives du rapport à soi. Il s'attaque aux résistances et révèle l'ampleur ou la petitesse de la personnalité. Il se met au niveau de celui qui parle et imagine. Il rétrécit ce qui est étroit, il enrichit ce qui est déjà ouvert. Il s'attaque aux vigilances pour faire surgir une étrange lucidité.
Peu nous importe l'alcool bourgeois qui s'acoquine et qui réchauffe la petite société des gallinacés afin que poules, coqs et pintades, ainsi parés des ailes de la liberté, caquettent en coeur et se trémoussent aux rythmes de leurs sauts de puces et de leurs cabrioles.
Peu nous importe l'alcool mauvais de la solitude qui ressasse et qui s'obsède de son malheur. Misérable demeure l'alcool de ceux qui souffrent seuls ou ensemble, et qui ne peuvent déglutir l'existence qui les condamne.
Quant à l'alcool entremetteur de l'amitié, il se met à la hauteur de la vérité de cette affection: ni il ne crée cette amitié, ni il ne la renforce, ni il ne la rend plus authentique. L'alcool est toujours aussi vrai et aussi faux que ceux qui le partagent.
Mais il y a un autre alcool, pareil à l'encre des poètes. Celui-ci vient dans le sang produire ses ravages oniriques et ouvrir l'esprit à ses métamorphoses. Son doux poison enflamme alors chaque mot et chaque image dans l'immense brasier du désordre. Là, naissent à profusion le merveilleux et l'étonnement, sources d'une vérité supérieure aux pâles beautés de l'ordre établi.
Buvons goulûment l'alcool divin du corps social qu'on assassine, absorbons jusqu'à la jouissance l'alcool sublimé du sexe qui imagine.
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
[size=16]Larme
Arthur Rimbaud
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d’après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
Que tirais-je à la gourde de colocase ?
Quelque liqueur d’or, fade et qui fait suer.
Tel, j’eusse été mauvaise enseigne d’auberge.
Puis l’orage changea le ciel, jusqu’au soir.
Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L’eau des bois se perdait sur des sables vierges,
Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares…
Or ! tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages,
Dire que je n’ai pas eu souci de boire !
Mai 1872
Arthur Rimbaud, [size=19]Derniers vers[/size][/size]
[size=16]Le parfum
Charles Baudelaire
Lecteur, as-tu quelquefois respiré
Avec ivresse et lente gourmandise
Ce grain d’encens qui remplit une église,
Ou d’un sachet le musc invétéré ?
Charme profond, magique, dont nous grise
Dans le présent le passé restauré !
Ainsi l’amant sur un corps adoré
Du souvenir cueille la fleur exquise.
De ses cheveux élastiques et lourds,
Vivant sachet, encensoir de l’alcôve,
Une senteur montait, sauvage et fauve,
Et des habits, mousseline ou velours,
Tout imprégnés de sa jeunesse pure,
Se dégageait un parfum de fourrure.
Charles Baudelaire, [size=19]Les fleurs du mal[/size][/size]
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
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