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Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
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Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Après les chansons, pourquoi pas les poèmes, dans un registre différent.
Vendanges
Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !
Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.
Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !
Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres,
Paul Verlaine
Vendanges
Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !
Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.
Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !
Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres,
Paul Verlaine
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Sonnet ivre
Jean Richepin
Pourtant, quand on est las de se crever les yeux,
De se creuser le front, de se fouiller le ventre,
Sans trouver de raison à rien, lorsque l’on rentre
Fourbu d’avoir plané dans le vide des deux,
Il faut bien oublier les désirs anxieux,
Les espoirs avortés, et dormir dans son antre
Comme une bête, ou boire à plus soif comme un chantre,
Sans penser. Soûlons-nous, buveurs silencieux !
Oh ! les doux opiums, l’abrutissante extase !
Bitter, grenat brûlé, vermouth, claire topaze.
Absinthe, lait troublé d’émeraude. Versez !
Versez, ne cherchons plus les effets ni les causes !
Les gueules du couchant dans nos cœurs terrassés
Vomissent de l’absinthe entre leurs lèvres roses.
Jean Richepin, La chanson des gueux, 1881
Jean Richepin
Pourtant, quand on est las de se crever les yeux,
De se creuser le front, de se fouiller le ventre,
Sans trouver de raison à rien, lorsque l’on rentre
Fourbu d’avoir plané dans le vide des deux,
Il faut bien oublier les désirs anxieux,
Les espoirs avortés, et dormir dans son antre
Comme une bête, ou boire à plus soif comme un chantre,
Sans penser. Soûlons-nous, buveurs silencieux !
Oh ! les doux opiums, l’abrutissante extase !
Bitter, grenat brûlé, vermouth, claire topaze.
Absinthe, lait troublé d’émeraude. Versez !
Versez, ne cherchons plus les effets ni les causes !
Les gueules du couchant dans nos cœurs terrassés
Vomissent de l’absinthe entre leurs lèvres roses.
Jean Richepin, La chanson des gueux, 1881
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
J'aime bcp ce poème de j.Richepin...
Gérard BONIN- Super Tchatcheur
- 05/02/2021
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Il faut bien oublier les désirs anxieux,
Les espoirs avortés, et dormir dans son antre
Comme une bête, ou boire à plus soif comme un chantre,
Sans penser. Soûlons-nous, buveurs silencieux !
Oui ça sent le vécu!!! je m'y retrouve...
Les espoirs avortés, et dormir dans son antre
Comme une bête, ou boire à plus soif comme un chantre,
Sans penser. Soûlons-nous, buveurs silencieux !
Oui ça sent le vécu!!! je m'y retrouve...
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Oh oui ça sent le vécu....
Gérard BONIN- Super Tchatcheur
- 05/02/2021
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
« Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
« Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
« Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;
« J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
« En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »
L’âme du vin C. Beaudelaire
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
« Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
« Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
« Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;
« J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
« En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »
L’âme du vin C. Beaudelaire
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Merci Tulipe. Toujours un plaisir de commencer la journée avec du Baudelaire .. s'il a écrit qlq poèmes sur le vin que je trouve magnifiques, pour pas dire divins, il a bcp écrit en prose sur le vin ou le hachisch . Ainsi écrit il: l'homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables...
Je me demande si les femmes sont aussi concernées par cette bêtise ?
Je me demande si les femmes sont aussi concernées par cette bêtise ?
Gérard BONIN- Super Tchatcheur
- 05/02/2021
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Un merveilleux poète et une personnalité déroutante ... pour ne pas dire ...imbuvable !
béatrisse1- Super Tchatcheur
- 04/01/2009
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Oui, j'aime vraiment le poète. Pour moi le plus grand, le meilleur . L' homme devait, en effet, être assez imbuvable... néanmoins j'ai détesté le livre de jean Teulé " Crénom , Baudelaire " qui réduit cet immense poète, ce grand écrivain et aussi ce génial critique d'art à un alcoolique, drogué jusqu'aux yeux qui n'a fait que dormir et insulter ses contemporains...ce jean Teulé me dégoûte. Le travail de Baudelaire est immense. L' homme passe au second plan.
Gérard BONIN- Super Tchatcheur
- 05/02/2021
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Je ne savais pas que Teulé avait écrit sur lui, ça ne donne pas envie de le lire ... ( pourtant j'adore Teulé)
Je suis complètement d'accord avec toi , le poète prime sur l'homme, il fait partie de mon petit panthéon.
Je suis complètement d'accord avec toi , le poète prime sur l'homme, il fait partie de mon petit panthéon.
béatrisse1- Super Tchatcheur
- 04/01/2009
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Je n'ai pas du tout aimé le livre de Teulè sur Baudelaire, je ne retrouvais absolument pas le poète que j'aime dans ce livre..
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Merci Shale. Plus jamais je ne lirai une ligne de Teulé. Son Crénom est à vomir. Je suis excessif, mais content que tu partages mon avis sur ce torchon.
Gérard BONIN- Super Tchatcheur
- 05/02/2021
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Oui Beatrice Teulé a de bons côtés, mais il s'est fourvoyé dans Baudelaire . C'est juste une entreprise de démolition et quand on aime Baudelaire c'est insuportable . rien sur les poèmes en prose... Pas un mot sur les critiques d'art ...en lisant ce Crénom on ne voit même pas quand Baudelaire aurait pu écrire ces lignes merveilleuses puisque il était camé du matin au soir et du soir au matin...
Je suis définitivement fâché contre ce littérateur de pissotière...
Je suis définitivement fâché contre ce littérateur de pissotière...
Gérard BONIN- Super Tchatcheur
- 05/02/2021
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Je vois, je vois ...
béatrisse1- Super Tchatcheur
- 04/01/2009
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
POÈME IVROGNE ET POURQUOI PAS
Bernard DIMEY
Ivrogne, c’est un mot qui nous vient de province
Et qui ne veut rien dire à Tulle ou Châteauroux,
Mais au coeur de Paris je connais quelques princes
Qui sont selon les heures, archange ou loup-garou
L’ivresse n’est jamais qu’un bonheur de rencontre,
Ça dure une heure ou deux, ça vaut ce que ça vaut,
Qu’il soit minuit passé ou cinq heure à ma montre,
Je ne sais plus monter que sur mes grands chevaux.
Ivrogne, ça veut dire un peu de ma jeunesse,
Un peu de mes trente ans pour une île aux trésors,
Et c’est entre Pigalle et la rue des Abesses
Que je ressuscitais quand j’étais ivre-mort…
J’avais dans le regard des feux inexplicables
Et je disais des mots cent fois plus grands que moi,
Je pouvais bien finir ma soirée sous la table,
Ce naufrage, après tout, ne concernait que moi.
Ivrogne, c’est un mot que ni les dictionnaires
Ni les intellectuels, ni les gens du gratin
Ne comprendront jamais… C’est un mot de misère
Qui ressemble à de l’or à cinq heure du matin.
Ivrogne… et pourquoi pas ? Je connais cent fois pire,
Ceux qui ne boivent pas, qui baisent par hasard,
Qui sont moches en troupeau et qui n’ont rien à dire.
Venez boire avec moi… On s’ennuiera plus tard
Bernard DIMEY
Ivrogne, c’est un mot qui nous vient de province
Et qui ne veut rien dire à Tulle ou Châteauroux,
Mais au coeur de Paris je connais quelques princes
Qui sont selon les heures, archange ou loup-garou
L’ivresse n’est jamais qu’un bonheur de rencontre,
Ça dure une heure ou deux, ça vaut ce que ça vaut,
Qu’il soit minuit passé ou cinq heure à ma montre,
Je ne sais plus monter que sur mes grands chevaux.
Ivrogne, ça veut dire un peu de ma jeunesse,
Un peu de mes trente ans pour une île aux trésors,
Et c’est entre Pigalle et la rue des Abesses
Que je ressuscitais quand j’étais ivre-mort…
J’avais dans le regard des feux inexplicables
Et je disais des mots cent fois plus grands que moi,
Je pouvais bien finir ma soirée sous la table,
Ce naufrage, après tout, ne concernait que moi.
Ivrogne, c’est un mot que ni les dictionnaires
Ni les intellectuels, ni les gens du gratin
Ne comprendront jamais… C’est un mot de misère
Qui ressemble à de l’or à cinq heure du matin.
Ivrogne… et pourquoi pas ? Je connais cent fois pire,
Ceux qui ne boivent pas, qui baisent par hasard,
Qui sont moches en troupeau et qui n’ont rien à dire.
Venez boire avec moi… On s’ennuiera plus tard
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
uN petit dernier pour le plaisir!
POÈME QUAND ON N’A RIEN À DIRE
B .DIMEY
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrot,
Parler de son voisin qui n’a pas fait la guerre,
Parler de Boumedienne et de Fidel Castro,
Parler parler parler… pour que l’air se déplace,
Pour montrer qu’on sait vivre et qu’on a des façons,
Parler de son ulcère ou bien des saints de glace,
Pour fair’ croire aux copains qu’on n’est pas le plus con.
Quand on n’a rien à dire on parle de sa femme
Qui ne vaut pas tripette et qui n’a plus vingt ans,
Qui sait pas cuisiner, qui n’aime que le drame,
Qui découche à tout va, qu’a sûrement des amants.
On parle du Bon Dieu, on parle de la France
Ou du Vittel-cassis qui vaut pas çui d’avant,
On pense rien du tout on dit pas tout c’ qu’on pense.
Quand on n’a rien à dire on peut parler longtemps.
Quand on n’a rien à dire on parle du Mexique
De l’Amérique du Nord où tous les gens sont fous,
Du Pape et du tiercé, des anti-alcooliques,
Du cancer des fumeurs et des machines à sous,
Des soldats des curés, d’la musiqu’ militaire,
De la soupe à l’oignon, de l’îl’ de la Cité.
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l’imbécilité
POÈME QUAND ON N’A RIEN À DIRE
B .DIMEY
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrot,
Parler de son voisin qui n’a pas fait la guerre,
Parler de Boumedienne et de Fidel Castro,
Parler parler parler… pour que l’air se déplace,
Pour montrer qu’on sait vivre et qu’on a des façons,
Parler de son ulcère ou bien des saints de glace,
Pour fair’ croire aux copains qu’on n’est pas le plus con.
Quand on n’a rien à dire on parle de sa femme
Qui ne vaut pas tripette et qui n’a plus vingt ans,
Qui sait pas cuisiner, qui n’aime que le drame,
Qui découche à tout va, qu’a sûrement des amants.
On parle du Bon Dieu, on parle de la France
Ou du Vittel-cassis qui vaut pas çui d’avant,
On pense rien du tout on dit pas tout c’ qu’on pense.
Quand on n’a rien à dire on peut parler longtemps.
Quand on n’a rien à dire on parle du Mexique
De l’Amérique du Nord où tous les gens sont fous,
Du Pape et du tiercé, des anti-alcooliques,
Du cancer des fumeurs et des machines à sous,
Des soldats des curés, d’la musiqu’ militaire,
De la soupe à l’oignon, de l’îl’ de la Cité.
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l’imbécilité
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
L'ivresse spirituelle....
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII
L'ivresse spirituelle....
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Un extrait de "Quatre grandes odes" de Paul Claudel
A demain pour une autre "ivresse"!
Intéressante sa métaphore des "sandales d'or""Ah, je suis ivre! ah, je suis livré au dieu! j'entends une voix en moi et la mesure qui s'accélère, le mouvement de la joie,
L'ébranlement de la cohorte Olympique, la marche divinement tempérée!
Que m'importent tous les hommes à présent! Ce n'est pas pour eux que je suis fait, mais pour le
Transport de cette mesure sacrée!
O le cri de la trompette bouchée! ô le coup sourd sur la tonne orgiaque!
Que m'importe aucun d'eux? Ce rythme seul! Qu'ils me suivent ou non? Que m'importe qu'ils m'entendent ou pas?
Voici le dépliement de la grande Aile poétique!
Que me parlez-vous de la musique? laissez-moi seulement mettre mes sandales d'or!
Je n'ai pas besoin de tout cet attirail qu'il lui faut. Je ne demande pas que vous bouchiez les yeux.
Les mots que j'emploie,
Ce sont les mots de tous les jours, et ce ne sont point les mêmes!
Vous ne trouverez point de rimes dans mes vers ni aucun sortilège. Ce sont vos phrases mêmes. Pas aucune de vos phrases que je ne sache reprendre!
Ces fleurs sont vos fleurs et vous dites que vous ne les reconnaissez pas.
Et ces pieds sont vos pieds, mais voici que je marche sur la mer et que je foule les eaux de la mer en triomphe!"
A demain pour une autre "ivresse"!
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Tu t'y connais en poésie, pour ma part, je suis assez hermétique à ce genre littéraire, sans doute à cause de mon handicap...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
J'aime! Je ne m'y connais pas plus que ça! Disons que ces proses me "parlent", me font écho, me procurent du plaisir à les lire, et représentent quelque part une forme "d'ivresse ", comme dit Baudelaire "enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
J'ai choisi la poésie
J'ai choisi la poésie
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Tout aurait-il existé déjà?
Au pied de l'arbre, ce n'était qu'un ivrogne qui remuait au gré du vent. Son portrait est dans toutes les glaces, son esprit au fond de tous les verres. Est-ce une chose qui reste? Il
a été ivrogne et soulevé par la curiosité de visages anonymes et sans traits. De dos il ressemblait tellement à celui qui portait autrefois le même costume ! Ses
idées et ses dents étaient fausses mais c'était lui qui soutenait l'arbre qui tremblait. Il criait — " je ne suis pas mort le monde est devant moi ". Et il s'en allait en
promenade avec Monsieur Ledante. Son odeur obscurcissait le boulevard et faisait fléchir les roseaux qui avaient, déjà, envahi les terrasses.
Midi...
https://www.poemes.co/autres-jockeys-alcooliques.html
Au pied de l'arbre, ce n'était qu'un ivrogne qui remuait au gré du vent. Son portrait est dans toutes les glaces, son esprit au fond de tous les verres. Est-ce une chose qui reste? Il
a été ivrogne et soulevé par la curiosité de visages anonymes et sans traits. De dos il ressemblait tellement à celui qui portait autrefois le même costume ! Ses
idées et ses dents étaient fausses mais c'était lui qui soutenait l'arbre qui tremblait. Il criait — " je ne suis pas mort le monde est devant moi ". Et il s'en allait en
promenade avec Monsieur Ledante. Son odeur obscurcissait le boulevard et faisait fléchir les roseaux qui avaient, déjà, envahi les terrasses.
Midi...
https://www.poemes.co/autres-jockeys-alcooliques.html
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Je continue " mon petit recueil de poésies" déjà je me fais plaisir toute seule , rien ne vous empêche de participer!
Poéme / Poémes d'Max Jacob
Poéme / Poémes d'Max Jacob
Je ne blâmerai plus l'alcool qui nous rend fou si c'est par la folie qu'on vient à Vos Genoux. A vos ordres, mon Dieu !... je suis à découvert car l'homme est un trésor caché par sa poussière mais l'ivresse est puissante sur nos décombres l'ivresse met à jour les poids qui nous encombrent. Dites à ceux qui me croient mort que je le fus, que je le suis encore. Partagez-vous mon bien, mes esprits et mon corps ! Soixante fois la vie m'a crucifié en vain. Je n'ai pas fondu plus que la pierre au feu mais dans les toxiques, les alcools et le vin ma tête s'est fendue et j'ai visité Dieu. Prométhée dit à l'aigle : « Tenez ! voici mon foie ! je ne pleurerai plus que des larmes de joie. » L'aigle a répondu : « Nage ! l'océan est à toi ! » Comme Noé fut ivre Jonas sortit de la baleine. Comment ai-je habité cet intestin moisi ? Dehors chantait le coq du soleil dans la plaine et moi dans les volières d'anges bavards j'ai choisi. Je préfère être ivre sur les branches d'un arbre que de sang-froid dans une villa de marbre. |
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
Matinée d'ivresse
Ô mon Bien ! Ô mon Beau ! Fanfare atroce où je ne trébuche point ! chevalet féerique ! Hourra pour l'oeuvre inouïe et pour le corps merveilleux, pour la première fois ! Cela commença sous les rires des enfants, cela finira pas eux. Ce poison va rester dans toutes nos veines même quand, la fanfare tournant, nous serons rendu à l'ancienne inharmonie. Ô maintenant, nous si digne de ces tortures ! rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés : cette promesse, cette démence ! L'élégance, la science, la violence ! On nous a promis d'enterrer dans l'ombre l'arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finit, - ne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éternité, - cela finit par une débandade de parfums.
Rires des enfants, discrétion des esclaves, austérité des vierges, horreur des figures et des objets d'ici, sacrés soyez-vous par le souvenir de cette veille. Cela commençait par toute la rustrerie, voici que cela finit par des anges de flamme et de glace.
Petite veille d'ivresse, sainte ! quand ce ne serait que pour le masque dont tu nous as gratifié. Nous t'affirmons, méthode ! Nous n'oublions pas que tu as glorifié hier chacun de nos âges. nous avons foi au poison. Nous savons donner notre vie tout entière tous les jours.
Voici le temps des ASSASSINS.
Ô mon Bien ! Ô mon Beau ! Fanfare atroce où je ne trébuche point ! chevalet féerique ! Hourra pour l'oeuvre inouïe et pour le corps merveilleux, pour la première fois ! Cela commença sous les rires des enfants, cela finira pas eux. Ce poison va rester dans toutes nos veines même quand, la fanfare tournant, nous serons rendu à l'ancienne inharmonie. Ô maintenant, nous si digne de ces tortures ! rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés : cette promesse, cette démence ! L'élégance, la science, la violence ! On nous a promis d'enterrer dans l'ombre l'arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finit, - ne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éternité, - cela finit par une débandade de parfums.
Rires des enfants, discrétion des esclaves, austérité des vierges, horreur des figures et des objets d'ici, sacrés soyez-vous par le souvenir de cette veille. Cela commençait par toute la rustrerie, voici que cela finit par des anges de flamme et de glace.
Petite veille d'ivresse, sainte ! quand ce ne serait que pour le masque dont tu nous as gratifié. Nous t'affirmons, méthode ! Nous n'oublions pas que tu as glorifié hier chacun de nos âges. nous avons foi au poison. Nous savons donner notre vie tout entière tous les jours.
Voici le temps des ASSASSINS.
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Poèmes sur l'alcool, ceux qui vous ont touchés...
[size=31]Le Cabaret[/size]
François Coppée
Dans le bouge qu’emplit l’essaim insupportable
Des mouches bourdonnant dans un chaud rayon d’août,
L’ivrogne, un de ceux-là qu’un désespoir absout,
Noyait au fond du vin son rêve détestable.
Stupide, il remuait la bouche avec dégoût,
Ainsi qu’un bœuf repu ruminant dans l’étable.
Près de lui le flacon, renversé sur la table,
Se dégorgeait avec les hoquets d’un égout.
Oh ! qu’il est lourd, le poids des têtes accoudées
Où se heurtent sans fin les confuses idées
Avec le bruit tournant du plomb dans le grelot !
Je m’approchai de lui, pressentant quelque drame,
Et vis que dans le vin craché par le goulot
Lentement il traçait du doigt un nom de femme.
François Coppée, Le Reliquaire, 1866
François Coppée
Dans le bouge qu’emplit l’essaim insupportable
Des mouches bourdonnant dans un chaud rayon d’août,
L’ivrogne, un de ceux-là qu’un désespoir absout,
Noyait au fond du vin son rêve détestable.
Stupide, il remuait la bouche avec dégoût,
Ainsi qu’un bœuf repu ruminant dans l’étable.
Près de lui le flacon, renversé sur la table,
Se dégorgeait avec les hoquets d’un égout.
Oh ! qu’il est lourd, le poids des têtes accoudées
Où se heurtent sans fin les confuses idées
Avec le bruit tournant du plomb dans le grelot !
Je m’approchai de lui, pressentant quelque drame,
Et vis que dans le vin craché par le goulot
Lentement il traçait du doigt un nom de femme.
François Coppée, Le Reliquaire, 1866
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
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