rural...

je l'envisage de façon tranquille, on a tout de même déblayé, déjà

Alors c'est tout bon  C'est bien en tout cas, elle te fait avancer 

Bonjour.

Travail personnel, encore et toujours, avec une "assiduité" variable mais jamais d'arrêt complet ; ça travaille toujours en arrière plan. Et il faut bien accepter que souvent il y a besoin de temps pour "digérer" avant de pouvoir reprendre la réflexion. "Cent fois sur le métier etc."

Le hic c'est que la compréhension progresse, que la carte devient de plus en plus précise mais que je me heurte encore au problème fondamental : qu'est-ce que j'ai ressenti à l'époque, quels sont mes ressentis aujourd'hui, maintenant que je vois, que je sais, que je comprends ?


"L’important n'est pas ce qu'on vit mais comment on le ressent." disait régulièrement notre prof. de psycho-pédagogie. Pas de bol, pour moi, c'est justement ce qu'on n'a pas voulu que j'exprime. Ça ne lâche que très peu, très difficilement. J'ai eu toutes les peines du monde à pleurer mon chat, il y a dix jours. Et fort peu, encore, même en "laissant faire". De même, lorsque je "touche" ce qui a manqué, les besoins que j'ai fait taire au prétexte que "je ne manquais de rien" je sens bien que ça tire, mais dans une telle brume, si loin, que rien ne sort et que je ne sais pas comment panser ces plaies, par quoi les soulager.

Je constate juste que certaines manières (vaines car inappropriées) de remplir mes vides se font moins pressantes, que petit à petit les "réflexes de survie" (inopérants) ne s'imposent plus de façon aussi impérieuse. Je dois donc être sur la bonne voie pour réaliser ma signature (sortir de la dépendance), mais qu'est-ce que c'est lent !!! La cause est identifiée ("extinction volontaire" des émotions et des besoins, sous la férule de ma toxique) mais je n'ai toujours pas de remède efficace, de solution pour récupérer enfin ces compétences essentielles.

Sobriété et patience sont les outils, la liberté est l'objectif. Ce point est un moyen d'éclaircir un peu plus les idées. Si ça peut aider d'autres à "prendre leur mal en patience"...

Prenez soin de vous, personne ne peut le faire à votre place

Je n'ai pas eu de parents toxiques, tout au moins je ne le pense pas, et pourtant j'ai beaucoup de mal avec mes émotions. Déjà, j'ai du mal à les reconnaitre et j'ai encore plus de mal à les relier à quelque chose de concret. Par exemple, tu prends l'exemple de ton petit chat qui est mort, la même chose m'arrive, sur le coup, je ne vais pas réagir, à part essayer de voir un véto, faire des choses pratiques, mais émotionnellement, je ne ressens rien, par contre un ou deux jours après, je vais avoir un profond mal-être, avec crises de larme.. Ce mal-être, j'ai appris maintenant à le relier à une émotion qui peut être passée ou même à venir, mais ce n'est pas simple du tout. Les réactions liés à ces émotions ne sont jamais immédiates, pour ma part, c'est dû en partie, je pense, à mon autisme Asperger. 
Mais si les causes ne sont pas les mêmes, je comprends tout à fait ton ressenti, je sais combien c'est difficile de vivre comme ça. 

La cause est identifiée ("extinction volontaire" des émotions et des besoins, sous la férule de ma toxique) mais je n'ai toujours pas de remède efficace, de solution pour récupérer enfin ces compétences essentielles.

Tu as identifié la cause et tu connais le but (réactiver tes émotions),tu ne t'en rends peut être pas compte mais tu as déjà trouvé la solution, mais il faut du temps pour qu'elle se mette en place. Tu auras toujours des difficultés avec mes émotions car tu ne les maitrises pas et tu sais aussi qu'elles peuvent être dangereuses si elles sont mal gérées mais tu as déjà commencé à ressentir la vie et même si tu stoppes la machine dès que tu ressens (défense) tu vas peu à peu laisser la machine de plus en plus longtemps en marche. Oui, c'est lent, il t'a fallu des années pour tout verrouiller ,il va t'en falloir pour tout déverrouiller aussi mais au final, tu vas y arriver et tu sais pourquoi? parce que tu es déterminé et que tu le veux 

Bonjour.

Tout finit par arriver ! Je suis sorti du CMP avec une bonne  envie de rire, tout à l'heure. J'ai sans doute assez bien "rongé mon os" ce mois-ci pour faire les bons liens (pour moi, déjà) puis les sentir validés pendant la discussion.

Par contraste, les fois précédentes ne m'avaient pas donné cette satisfaction là, quand elles ne m'avaient pas carrément jeté dans le trouble et le doute.

Cinq ans (même un peu plus) que j'y travaille et ça commence à s'éclaircir, à lâcher, à circuler, pas encore normalement mais au moins à vivre un peu au lieu d'être figé et douloureux. Je ne savais pas qu'il y avait tout ça derrière la bouteille. Et je n'aurais pas pu nettoyer ce mal-être en continuant à boire, car la cuite et son "oubli" seraient passés par là plus d'une fois, pour continuer à essayer vainement de ne pas sentir la douleur...

À petits pas, quel que soit le temps que ça prenne, on peut reprendre sa vie en main pour la vivre bien. Arrêter la défonce c'est le tout premier pas.

Prenez soin de vous

 Je ne savais pas qu'il y avait tout ça derrière la bouteille.

je crois que personne ne sait ce qui se cache derrière la bouteille et je dirais heureusement parce que si l'on savait tout le travail qu'il y a à faire sur soi après le combat, on baisserait les bras tout de suite  Tout ce combat est très bien fait en fait car il se fait par étape et on avance à son rythme, toujours en fonction de soi et de ce qu'on est capable de supporter. Il t'a fallu du temps mais ce temps etait nécessaire pour que tout soit solide et acté avant de passer à l'etape suivante. Si tu avais bâclé une étape ou si tu n'étais pas allé au fond de chaque étape, tu n'en serais pas là aujourd'hui. Il y a un moment ou tout s'éclaire et ou on comprend tout et surtout ce qu'on a entendu au début et qui ne faisait pas écho à l'epoque.
c'est super tout ce que tu vis là Rur, ça va te faire avancer à pas de géant, ton cerveau va travailler tout seul là, au fil des jours, tout va s'éclairer encore plus

rur@lcoolique a écrit:Bonjour.

À propos de la honte à la caisse et du problème des techniques de "ravitaillement" je pointais simplement (pour l'avoir vécu longtemps)  qu'il n'est pas spécifiquement féminin.

En réponse je me vois demander de faire preuve d'honnêteté intellectuelle. Donc accusé à demi-mots, parce que je suis un homme, d'avoir pris une position sexiste.

Il se trouve que je connais bien le sexisme :  il me pourrit la vie depuis un demi-siècle, puisque pour ma toxique le seul moyen d'être un bon fils aurait été de naître fille. Je ne détaille pas plus, sinon pour préciser que c'est l'une des blessures les plus profondes parmi celles qui ont si bien accueilli mon alcoolisme. Et que j'ai beaucoup de mal avec le procès d'intention sexiste, même lorsque intellectuellement je vois la nuance...

Il n'y avait pas de volonté de ma part de minimiser le problème, en l'élargissant aux alcooliques mâles. S'il y a une différence de jugement, dans une certaine tradition (patriarcat), elle n'est plus universelle, pas de mon fait et je n'y souscris pas. Surtout, elle ne justifie pas de hiérarchiser les souffrances, arbitrairement, en fonction de la seule naissance.

Prenez soin de vous, en n'oubliant jamais que l'alcool creuse les blessures

Mes insomnies me conduisent à relire des fils.

Bonjour Fred,

C’est du délire ! C’est pire encore que le viol, puisque au moins dans le viol, tu existes même si ce n’est qu’en tant qu’objet. 

Mais comment ton intelligence a t elle pu concevoir cela ? Intégrer cela ? Parce que tu étais trop petit ? 

J’espère vraiment que ton chantier porte ses fruits. Fred. C’est trop injuste sinon. 

Tu écrivais ceci dessus en 2022. J’ai pourtant lu ton fil, mais sans doute Alzeimer me guette…

Ta psy du cmp en 2022 était incompétente, il me semble…. 

Prends soin de toi, toi-même, dur, dur.

Bon, peux plus éditer.

Bazar. Ce n’est pas Alzeimer qui me guette mais la fatigue. Encore une nuit sans… Et je pollue le fil de Rur. Misère. 
Nous ne sommes pas en 2022, mais en 2024. Merci Fred. Je pense avoir compris. Je n’en suis pas sûr mais l’espoir fait vivre l’estime de soi.

L’arrêt de l’alcool a été une condition nécessaire (mais pas suffisante) …… au travail du chantier. 

C’était du lourd en 2022. Tomber dans un abysse sans fond. 

Un café oh la la. 

Tiens, je n'avais pas vu...

T'inquiète, j'ai encore du boulot mais ça va mieux et je peux parler de tout ça en restant assez serein. Je ne sais pas si ce que tu as relevé est plus ou moins pire que le viol, ça n'est surtout pas comparable. Mais les deux types d'agression laissent des blessures profondes et difficiles à cicatriser, ça c'est indéniable.

Et il faut retrouver toutes ses capacités pour se libérer des blocages et tenter de résoudre les problèmes engendrés par ces expériences, panser les plaies patiemment jusqu'à ce qu'elles cicatrisent. Ça gratte un peu, de temps en temps, mais petit à petit ça devient supportable. Alors que la défonce a nettement tendance à les creuser et les laisse encore plus à vif dès que "l'anesthésie" est passée...

rur@lcoolique a écrit:Je ne sais pas si ce que tu as relevé est plus ou moins pire que le viol, ça n'est surtout pas comparable. Mais les deux types d'agression laissent des blessures profondes et difficiles à cicatriser, ça c'est indéniable.

Oui, 

Nous sommes vraiment des « éclopés », Fred. Mais bon, comme le dit Tulipe noire dans un autre fil, ça c’est une constatation mais pas une évolution….. Enfin, je n’sais plus les termes exacts employés. J’aime beaucoup lire Tulipe, elle est cash, mais pas trop. …

La comparaison ne peut se faire évidemment. Si ce n’est que le viol et l’inceste te salissent et te blessent profondément …. Mais être nié par un(e) pervers narcissique, qui plus est, sa propre mère, c’est toute ton intégrité qui est remise en question. 

Bon, j’arrête là avec les comparaisons. Positif tout de même que tu avances dans ton chantier. Chouette travail.