Allez, passes a autre chose. Lasserions nous?

L'autre jour, je bavardais avec mon meilleur ami, et je lui demandais, en passant s'il avait lu mon dernier post sur mon parcours alcoolique sur mon blog.(et pratiquement le seul que j'ai publié). Je l'avais écris d'ailleurs en ayant son fils de 19 ans en tete. Peut etre une experience a lui faire lire si un jour il reviens bourré du "teuf" (on dis teuf maintenant?    

J'ai eu droit a une etrange reaction. OK, disons le tout de suite, cet ami n'a aucune experience de l'alcoolisme, ni de l'alcool. En 30 ans, je ne l'ai jamais vu boire une goutte. Je dois etre le 1er MA qu'il rencontre   Et il fut aussi le 1er (et pratiquement le seul) a venir me voir pendant mon sevrage et a m’amener des clopes lui qui deteste entrer dans un tabac!

Sa reaction: "Passe a autre chose", "pense a autre chose"

Nous alcoolique abstinents, lasserions nous? Gênerions nous?
Ce n'est pas la premiere fois que je ressens ce silence embarassé, cette attitude du type, "je n'ai plus envie de savoir, je n'ai plus vie d'en parler". De la part de proches. Sachez bien que j'essaye de ne pas les saouler    avec ca. Mais ca rentre parfois dans la conversation.

Cette reaction m'a blessée. Oui j'ai été malade. Oui, je suis toujours concerné. Meme si je ne bois plus. je suis comme dans une rémission qui ne deviendra jamais guérison

Je sais qu'en partie, sa reaction partait d'un bon sentiment. Essaye d'effacer cette periode de ta vie (sans se rendre compte que ce n'est pas possible) C'est comme si l'on demandais a quelqu'un d'oublier ses souvenirs de guerre. Quoi qu'on dise, dans les 2 situations, le trauma est toujours la.

Pour  certaines maladies, on cache les malades. On evite d'en parler. Des maladies honteuse en quelques chose... Cancer (bien que ca change), maladie mentale, addictions. Ce n'est pas comme cela que nous arriverons a modifier notre vision des autres et faire evoluer les mentalités...

Vos idées la dessus?

Coop

PS pour info vous avez la primeur de ces reflexions.Mais il est possible que je les reutilises (avec quelques modifications) sur mon blog. (sans les commentaires bien sur) Si ca pause un pb a nos tres cheres admins,   qu'elle n'hesitent pas a me le dire

Je n'ai pas connu cette réaction. La gêne des autres, si, tout au début, mais comme j'ai parlé très vite de ma maladie, en groupe, en individuel, quand la relation s'y prêtait, j'ai plutôt rencontré des personnes très intéressées, me posant plein de questions et d'ailleurs quand ils me voient, c'est eux qui viennent encore souvent me reposer d'autres questions, en effet beaucoup ont des proches alcooliques ou ont eux mêmes un problème alcool...  

je n'en parle pas non plus a n'importe qui. Cet ami, c'est un ami de 30 ans. Ce n'est pas le seul. D'autres personne, des proches, sont genes quand j'aborde le probleme. La reflexion que je me faisais aussi sur cette reaction, c'est que les gens imaginent que, OK, tu ne bois plus, tu n'a plus envie de boire, tu es gueri. Alors, n'y pense plus, oublie. Ca semble si simple. Mais outre la crainte toujours possible d'une rechute, il y les souvenirs, la honte la culpabilité, les regrets, les remords parfois.

J'ai fait lire ce post a ma mere qui visiblement n'avait rien comprit au film. Elle a ete choquee car elle ne s'etait pas rendue compte. Elle m'a tannée pour que je lui redonne l'article a relire, mais finalement ne le fait pas. La gene encore? .

et je ne parle pas de mes 2 TS qui me poursuivent encore. La c'est le vide total. (bien sur je n'en parle pas avec ma mere. Trop dur our elle et sa seule reaction, c'est "merci pour moi" par rapport a mes tentative. En un mot elle m'en veut.Mais je ne vois aucun proche avec qui echanger.

Heureusement, il y a ma deesse grecque   mon analyste  

    

Coop

Ce qui m'étonne c'est justement la réaction de tes proches ou de tes connaissances, je n'ai pas eu du tout ce genre de réaction, même pas une fois. Certains m'ont évitée pendant quelques temps pour ne pas avoir à me demander comment j'allais, par gêne aussi je pense, mais ils ne me l'ont pas dit et comme je te l'ai écrit, la plus part étaient intéressés par mon histoire, au contraire je n'en pouvais plus de répondre à toutes leurs question....   

Comme Shale je n'ai eu aucun problème à communiquer sur ma maladie à mon arrèt d'alcool ,mais ce qui est pour nous néccessaire ne l'est pas pour les autres, je crois que contrairement à ce que l'on dit l'alcoolisme est encore pour une majorité de personnes une maladie a caché,a ignoré tant elle est liée à la faiblesse et la faiblesse aujourd'hui comme il y a des siecles est non acceptable. Il est trés important pour nous accepter (car nous avons beaucoup appris de notre maladie) que certaines personnes éprouvent de la gène a parler d'alcool souvent concernées d'ailleurs car qui n'a pas un alcoolo dans sa famille, il ne faut pas gratter beaucoup pour en trouver au moins un voire beaucoup plus ; mais silence !!! L'envie de communiquer est normale encore faut il trouver les bonnes personnes pour le faire ,les forums d'entraides et les gam sont la pour ça en partie aussi. Pour ma part j'ai appris et aujourd'hui j'apprends (j'éssaie) aux autres le mécanisme de l'addiction, je communique avec des gens intérréssés et interressants ,des personnes qui m'apportent autant que je leur donne le vrai échange est la sinon à quoi bon..

Sa reaction: "Passe a autre chose", "pense a autre chose"

je ne sais pas mais moi je ne vois pas quelque chose de négatif dans cette phrase,bien sur,il n'y a pas l'intonation sur le forum mais je la lis comme " tu as souffert,tu en es sorti alors pense à ta nouvelle vie et tourne la page alcool "
et je trouve que c'est une assez bonne chose au contraire si on le voit de ce coté là.ça ne veut pas dire "tu me saoules avec tes histoires" mais " regarde devant et plus derrière" 

pour ceux que j'ai mis dans la confidence de mon alcoolisme,personne ne m'a fait de reproche et tous m'ont dit que c'etait génial ce que j'avais fait,tous aussi on comme le dit Sergi un proche dans la MA et sont très interessés quand j'en parle pour savoir comment réagir.Quand je commence à en parler,ils ne me coupent pas la parole et au contraire me posent des questions et admire même la force qu'il m'a fallut pour m'en sortir. 

Ce n'est pas tant qu'on lasse..mais plutôt qu'on intéresse essentiellement ceux
qui sont concernés. Des gens ayant le problème, des proches de MA…

Nos proches à nous, qui ont vu les dégâts, savent très bien de quoi on parle, mais
ont souvent envie de "passer" aussi. Et ils sont davantage intéressés par ce qu'on fait
maintenant, tout ce qu'on a fait depuis, du moins de mon côté c'et çà.

Mais de tout ce colossal merdier, j'ai tendance à faire comme Sergi, discuter
des mécanismes de l'addiction. Sans cibler directement l'alcool, ce sont les mêmes
pour tellement de choses que c'est très ouvert, et passionnant avec beaucoup
de gens très intéressants.

Là, vu le nombre de domaines concernés, on évite le "passe à autre chose".
Simplement, nous, on sait de quoi on parle. D'autant plus que nous sommes
aussi plus ou moins passés par des transferts d'addiction, ce qui nous rend
encore plus aiguisés sur le sujet!
(donc en gros on peut parler tout le temps

"Passe à autre chose", çà m'arrive souvent de le dire, voire de m'énerver,
vis à vis de gens qui sont dans des "activités" qui les empêchent de vivre
leurs vies pleinement. Et dans le lot, il y a très peu de MA

Que veux-tu dire par activités qui les empêchent de vivre leur vie pleinement ?