Le malade alcoolique, un être sans avenir

Le malade alcoolique, un être sans avenir.
 
Dans l'obscurité oppressante d'une vie déchue, il erre, étreint par les chaînes invisibles de sa dépendance. L'alcoolique, prisonnier de ses propres désirs altérés, n'a pour horizon que le goulot de sa bouteille, son seul refuge dans un monde qui lui échappe.
Chaque matin, ses pas incertains le mènent inexorablement vers son unique obsession : l'ivresse. Les minutes s'étirent, interminables, tandis qu'il scrute avidement les rayons des épiceries, les bars aux enseignes vacillantes. Chaque gorgée devient une bouée de sauvetage dans l'océan  de sa détresse, une échappatoire éphémère à une réalité qu'il ne sait plus affronter.
Les visages familiers se sont évanouis, remplacés par des silhouettes floues, des voix lointaines qui ne font que souligner sa solitude grandissante. Les promesses brisées jonchent son chemin, des éclats de rêves désormais éteints, perdus dans les méandres de son esprit embrumé. Les projets, les aspirations, se sont dissous dans l'alcool, emportés par le tourbillon de l'oubli.
Le temps, autrefois allié, est désormais son plus redoutable ennemi. Chaque seconde qui s'écoule le rapproche un peu plus de sa propre destruction, un peu plus de l'abîme qui attend ceux qui refusent de voir au-delà de leur addiction. Les regrets s'accumulent, comme autant de poids sur ses épaules affaiblies, mais même la douleur de ces remords ne parvient pas à briser le pouvoir de son addiction.
Dans ses yeux hagards se reflète un avenir sans couleur, sans espoir. La bouteille devient sa seule compagne, son seul confident dans un monde qui l'a abandonné. Incapable de se projeter au-delà de cette brume alcoolisée qui enveloppe son existence, l'alcoolique s'enfonce toujours plus profondément dans  sa propre déchéance, condamné à errer dans les ténèbres de son addiction jusqu'à ce que même la lumière la plus faible s'éteigne définitivement. Pour lui, l'avenir n'existe plus.
J'avais écrit ce texte peu de temps avant de prendre la décision de me faire soigner et de retrouver enfin l'espoir d'un devenir nouveau.
Ghyslaine Gimenes

SHALE a écrit:Le malade alcoolique, un être sans avenir.
 Incapable de se projeter au-delà de cette brume alcoolisée qui enveloppe son existence, l'alcoolique s'enfonce toujours plus profondément dans  sa propre déchéance, condamné à errer dans les ténèbres de son addiction jusqu'à ce que même la lumière la plus faible s'éteigne définitivement. 

Quelle belle écriture, Shale. Ce n’est pas de la lèche, je suis sincère. J’ai noté cette phrase en particulier, mais tout ton texte est émouvant de vérité.
Heureusement pour toi, la lumière même la plus faible ne s’est pas éteinte définitivement. Et du coup pour nous, non plus…..
Merci. 

Merci, tu es adorable...Je crois aussi que même dans la plus grande obscurité, il y a toujours une petite lumière quelque part qui veille et qui nous attend...

Elle attend ceux qui ont envie de regarder aussi