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La journée d'une malade alcoolique dépendante physique

4 participants

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La journée d'une malade alcoolique dépendante physique Empty La journée d'une malade alcoolique dépendante physique

Message  SHALE 19/1/2024, 09:22

Je vais vous relater la journée d'une malade alcoolique dépendante physique, c’est-à-dire une journée comme j'en ai vécu des dizaines, avant de me faire soigner et de réussir à arrêter l'alcool. Je souhaite vous montrer ce qu'est la dépendance physique, avec ces mots qui racontent une de ces journées . N'attendez pas d'en arriver là, pour arrêter. J'ai vécu l'enfer, et je me dis tous les jours, plus jamais ça.
 
Je me réveille, trempée de sueur et je me prends la réalité en pleine figure...Je suis alcoolique...Que vais -je faire, quelle solution ...Je ne vois que la mort pour me sortir de là….En attendant, j'ai les mains qui tremblent tellement, des nausées épouvantables, il me faut un verre d'alcool tout de suite ou je vais m'effondrer tellement je suis mal..
Je me lève sans faire de bruit pour pouvoir boire ce verre sans être vue par mon mari ou mon fils….Je cherche la dernière cachette , trouvée hier et je bois carrément à la bouteille…….Là, une nouvelle nausée me pousse à tout vomir dans l'évier  mais c'est habituel, je sais qu'en en reprenant un deuxième, celui-ci je réussirai à le boire et les tremblements et les malaises disparaîtront...C'est en effet ce qui se passe….
Après avoir pris le petit déjeuner, je n'ai qu'une hâte, c'est que mes proches partent au travail, j'ai un emploi du temps chargé: Je dois m'approvisionner en alcool, trouver pour ça un magasin où je ne suis pas trop connue et cacher les bouteilles  à la maison ensuite….
Après avoir fait des kilomètres pour acheter de la vodka et du whisky, les moins chers possible , je rentre chez moi et je commence à chercher où les planquer pour qu'ils soient pratiques à prendre pour moi, mais difficiles à trouver pour les autres...J'en cache un dans les toilettes, un dans la salle de bain, deux pièces où je peux me renfermer seule….
Je mérite maintenant ma récompense, deux verres de whisky...Heureusement que je ne travaille pas, le médecin m'a trouvée en mauvaise santé et avec beaucoup de tension, il m'a arrêtée pour un mois, qu'il soit béni, il m'évite sans doute des catastrophes, je ne sais pas comment je tiendrai au boulot….
Je ne mange pas, je n'ai jamais faim, l'alcool me nourrit. Je reprends un verre et je vais essayer d'attendre deux heures avant d'en boire un autre… Je prends un livre, mais sur toutes les pages je ne vois qu'une bouteille et le mot alcoolique, je n'arrive pas à lire autre chose...Je fonds en larme, me demandant encore une fois comment faire pour me sortir de ça…
Je vais essayer de ne pas boire le verre suivant, je vais attendre demain….
Mais arrive l'heure habituelle et les malaises et tremblements reprennent de plus belle, il me faut de l'alcool, c'est indispensable sinon je vais y laisser ma peau, de toute façon, j'y laisserai ma peau…
En buvant ce verre, toujours en larme, je pense à mon fils , à mon mari qui ne savent rien de l'horreur que je vis, pourvu que j'arrive à ne pas craquer pour les épargner un maximum….Je mourrai avant de leur dire, ils ne connaîtront pas la honte à cause de moi…
Il me faut encore un verre pour réussir à préparer le repas, un plat en sauce à base de vin blanc, celui-ci je peux le boire sans me cacher, il me sert à la cuisine, alors deux verres pour la sauce , trois pour moi….Mais ce blanc est tellement mauvais qu'il me râpe l'estomac et me déclenche des douleurs intenables, je prends un verre de whisky, c'est le seul moyen de calmer l'angoisse provoquée par ces douleurs…..
La journée va se terminer, on mangera, mes hommes me raconteront leur journée, j'essaierai de les écouter, mais je sais que demain j'aurai tout oublié…..Le repas fini, je prétexte une migraine pour aller me coucher, je devrais dire pour aller cuver, je ne tiens plus debout et j'ai envie de vomir, heureusement que les médicaments donnés par le docteur pour mes angoisses me font dormir...Et là, je sombre dans un néant où au moins je n'ai pas besoin d'alcool…
La journée du malade alcoolique dépendant physique ou même psychologique dans certains cas, est une horrible à vivre, je ne le souhaite à personne, et je redis que quoique j'ai pu en penser, on peut s'en sortir, je l'expérimenterai plus tard, mais ça, c'est une autre histoire...
 
Ghyslaine Gimenes
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Message  cristal 19/1/2024, 10:12

Je suis vraiment heureuse de m'être arrêtée avant ce stade, quelle terrible façon de "vivre" Crying or Very sad et quel courage pour arriver à s'ne extirper super baiser
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Message  tulipe noire 19/1/2024, 10:50

Oui ça c’est l’enfer…je pensais à ma fille…il n’y a eu qu elle qui m’a empêché de passer à l’acte definif…je ne pouvais pas lui faire ça….quelques parts c’était pire…. Crying or Very sad
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Message  SHALE 19/1/2024, 12:05

J'ai, comme toi Tulipe, pensé souvent à me laisser complètement couler dans l'alcool jusqu'à y laisser ma peau, et l'idée du chagrin de mon fils m'en a empêché. Il ne le sait pas, mais si je me suis battue contre l'alcool, c'est bien sûr pour moi, mais aussi pour pouvoir le regarder en face sans avoir honte d'être devenue un déchet..
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Message  cristal 19/1/2024, 13:45

C'est aussi pour mon fils que j'ai arrêté de boire, ayant vécu avec des parents + ou - alcooliques, je ne voulais pas que mon fils me regarde avec des yeux tristes et apeurés Crying or Very sad Je ne voulais pas qu'il ait peur de moi comme j'ai pu avoir peur de mes parents parfois ou honte Crying or Very sad
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Message  tulipe noire 19/1/2024, 13:52

Honte, déchets,  vice...voilà les raccourcis dans l'esprit collectif. 
Le premier qui osé me le répéter en face, je vous assure qu'il va s'en souvenir ! A moins que je l'ignore tout simplement, c'est vraiment qu'il n'en vaut pas la peine.
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Message  cristal 19/1/2024, 16:23

Moi, j'ai eu honte de ma mère qui etait alcoolisée, de mon père qui ne tenait plus debout face a nos copains à la maison, à la fin, on amenait plus personne, c'etait pas un raccourci dans l'esprit collectif là, c'etait la réalité de ma maison Crying or Very sad et je ne voulais pas ça pour mon fils Embarassed
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Message  tulipe noire 19/1/2024, 16:54

Ah oui Évidemment,tu as raison cristal ,sûrement aussi pour la mienne, elle a certainement eu honte, mais à la fin toi malade alcoolique, tu ne t’en rends même plus compte . Et en colère aussi envers moi….houlala «  les tu n’as aucune volonté «  j’en ai eu pour mon grade…mais rien n’y faisait.
Pourtant, elle invitait ses copines à la maison, mais s’enfermait vite dans sa chambre…. Crying or Very sad
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Message  SHALE 19/1/2024, 17:52

Pour ma part, j'étais vraiment consciente d'être devenue ce que j'appelle encore maintenant un déchet humain...C'était terrible de me voir ainsi, je pense que ça a dû jouer et me participer à la force qu'il m'a fallu pour m'en sortir...
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Message  tulipe noire 19/1/2024, 18:19

Je devais peut-être m aimer encore un petit peu ,  je ne me suis jamais traitée de déchet humain, de nulle alors ça...à longueur de journée ( sauf aux magasins),mais nulle en quoi à bien y réfléchir...nulle à ne pas arriver à extérioriser mon mal être a cause de ma cinglee de mère et m'enfermer , m'enfuir avec l'alcool. 
Alors, non jamais plus ça.
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Message  SHALE 19/1/2024, 18:40

Quand je parle de déchet, c'était physique. J'avais une hépatite alcoolique qui me poussait à vomir très souvent, j'avais pris énormément de poids, bref, j'étais hideuse, à mes yeux tout au moins....Dés que j'ai arrêté l'alcool, j'ai retrouvé confiance en moi et je me suis occupée de me redonner une apparence physique bien plus plaisante... smiles
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Message  rur@lcoolique 20/1/2024, 08:13

C'est plus moralement que je me suis vu "déchet", lorsque j'ai pris conscience d'être devenu drogué. Quand j'ai eu besoin de boire le matin, contre ma volonté, n'importe quoi de fort, au goulot, et de retenir le haut-le-cœur pour ne pas perdre le précieux brevage et pouvoir en reprendre assez pour "démarrer". Et que de jour en jour il fallait augmenter la dose juste pour ne pas être mal et pouvoir fonctionner "normalement" (voiture, boulot, famille, vie sociale). En gérant (?) continuellement pour être assez bourré mais pas trop.
Les idées de mort, obsédantes, ont joué dans mon "réveil" mais moins que la "polyvalence" de mes conso. : pour un amateur de bons vins, passer indifféremment, successivement et sans ordre vieux fond de bib, pastis au goulot, "bouché" discrètement subtilisé à la cave, rhum de cuisine, puis devoir travailler à restituer les stocks publics "dans l'état où je les avais trouvés" pour dissimuler leur évaporation... en buvant évidemment le trop, en plus des provisions fraîches rentrées juste pour assurer l'ordinaire, ça à constitué une alerte.
J'avais "bien" appris à ne pas m'aimer, donc ce n'est pas le mal que je m'infligeais qui me souciait, mais le constat de ne plus avoir aucun contrôle, que le phénomène soit devenu autonome et accélère.

J'ai eu la chance que la pulsion de vie soit plus forte  (je ne sais toujours pas comment) et d'avoir ignoré, à l'époque, les risques que je courrais lors du sevrage (l'obscurantisme médical des AA orthodoxes qui tiennent le forum européen est tout simplement criminel).
N'étant pas resté très longtemps à ce stade (2 ans, peut-être, pour conclure un chapitre de douze ans d'alcoolisme averé) j'en ai incroyablement ch... pour le sevrage mais sans conséquence grave : "juste" suées, insomines, fébrilité, pouls aléatoire, idées obsessionnelles, dépression à vif...
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Masculin 17/03/2021

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Message  SHALE 20/1/2024, 11:48

A te lire, je me rends compte combien tu en as bavé toi aussi. Pour ma part, je n'ai pas souffert du sevrage qui s'est effectué pendant la cure, mais j'imagine l'horreur que ça a dû être...Comme tu le dis, c'est criminel de t'avoir laissé faire un tel sevrage... Crying or Very sad
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Féminin 01/01/2009

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