L'alcool et la dépression

L'alcool et la dépression.
Nous savions qu'alcool et dépression ne faisaient pas bon ménage, si vous me permettez cette expression. Explication : une personne
dépressive se servant de l'alcool pour soulager les effets
de cette pathologie va en réalité l'aggraver progressivement par
l'effet dépressiogène, (qui déclenche ou aggrave une dépression), du produit. Pareillement, consommer de l'alcool quotidiennement faire courir le risque de déclencher une dépression en causalité directe avec la consommation.
L'université San Diego de Californie, vient de publier une étude sur ce sujet, associant également des rapports aux alcoolisations parentales. Le Dr Marc A. Schuckit, de l'Université de
Californie, San Diego, explique que non seulement le public n’est pas conscient de ce phénomène, mais que les cliniciens devraient y prêter une attention particulière alors que la dépression causée par l'abus d'alcool a un pronostic et un traitement différents de ceux des autres épisodes dépressifs majeurs. Bien que les symptômes puissent être identiques, ils peuvent être effacés de quelques semaines à un mois d'abstinence, et ne nécessitent que rarement un traitement par antidépresseurs.
Un tiers des épisodes de dépression sont observés pendant les périodes d’excès : son étude a suivi, durant 30 ans, 397 hommes âgés de 18 ans au départ. Près de la moitié de ces participants présentaient un risque accru de problèmes avec l’alcool
parce que leurs pères étaient eux-mêmes alcooliques. Au bout de 30 ans, 41% des hommes fils de pères alcooliques étaient coutumiers d’abus d'alcool ou présentaient une dépendance, et près de 20% avaient vécu au moins un épisode de dépression majeure. Près d'un tiers de ces épisodes dépressifs majeurs n'avaient été observés que pendant des périodes de consommation excessives.
L’alcool entraîne la dépression, plus souvent que le contraire : l’alcool est donc bien une cause possible et immédiate de symptômes de dépression, une dépression qui peut disparaître avec l'abstinence, conclut l’auteur. On peut aussi penser
que certaines personnes boivent beaucoup parce qu'elles sont déprimées, c’est possible en effet, ajoutent les auteurs, mais ils n’ont trouvé dans cette étude aucune preuve de la relation dans ce sens. Vous pouvez dire, je bois beaucoup parce que je suis déprimé". Vous pouvez avoir raison, mais il est plus probable que vous êtes déprimé parce que vous buvez beaucoup ».

Bonjours à toutes et à tous,

SHALE, merci pour ce post à lequel j'adhère complètement.

Après plusieurs semaines d'abstinence, mes états dépressifs en anxieux ont disparus comme par enchantement.

Néanmoins, ce week-end, je n'ai pas pris garde et j'ai malheureusement rechuté avec une bière. Bien évidement, une n'étant pas suffisant....cela s'est terminé par 2 bières et un verre de vin. Puis, avec le temps, la prise d'alcool s'accompagne d'une boulimie féroce.

Bref, moi qui fait beaucoup de sport et qui de ce fait fais attention à la nutrition, autant dire que la culpabilité du lendemain et sans nom ( le fait d'avoir retouché à l'alcool conjugué à la prise d'aliment bien évidement gras et sucré compulsif).

Cela s'accompagne d'une rechute sur le plan psychologique. 

Donc oui, je confirme, l'alcool est un puissant dépresseur.

La culpabilité, évidement on se la traîne comme un boulet! 

 Après plusieurs semaines d'abstinences cela s'apparente plus à un caillou.
Le plus important, c'est de reprendre de suite le chemin de la liberté.

Et puis, des fois j'ai un peu des doutes, lorsqu'on pense que c'est "sans faire attention, ou par mégarde"!!!c'est parfois parce qu'à force de s'accrocher à la table, on a besoin d'un petit quelque chose pour "lâcher la pression".

C'est bien aussi de comprendre pourquoi, on c'est "permis cet écart, sans faire attention".

Il faut bien garder en tête la peur du 1er verre! Je sais je rabâche, je radote, mais cette peur là, c'est un sacré bouclier au début, après on n'y fait pratiquement plus attention....(enfin presque, on est tellement sollicité par les pubs, les copains au début, contrariétés, émotions, et j'en passe).

Encore, j'écoutais il y a peu au MAB," l'ancien " avec ses 41 ans d'abstinence, qu'il éprouvait encore cette peur là!

Bonjour.

J'ai beau relire le sujet initial, il manque un lien vers l'étude et une analyse sans doute plus poussée que ce que laisse voir le résumé. Que l'alcoolisme participe à la dépression et puisse même en être l'origine dans un certain nombre de cas, c'est connu.

Par contre, balayer d'un revers de main la causalité entre dépression et recours pathologique à l'alcool me semble faire peu de cas de l'alcoolisme de type 2, que je connais bien, personnellement.

Les racines de ma dépression fondamentale (ancrée dans mes premiers jours/mois/années de vie) ne se sont absolument pas affaiblies avec l'arrêt, je n'ai jamais connu le nuage rose et je travaille encore à essayer de désamorcer mes conditionnements précoces, en subissant toujours un état dépressif diffus et permanent...

Pour la peur du premier verre, cultivée par les AA à des fins nettement prosélytes, c'est de mon point de vue un gros mensonge.

Une personnification d'un danger "Père Fouettard" qui n'a rien de physiologique* mais tout de psychologique. Ça va avec la croyance -fausse elle aussi- qu'on serait irrémédiablement malade et donc condamné de fait à s'en remettre à dieu. Oui, avec "Tel qu'on le conçoit" comme les avertissements en petites lignes au bas des publicités

Bref, tous ceux (dont je suis) qui cessent de consommer et vivent l'abstinence au quotidien démontrent précisément qu'il n'y a rien de miraculeux dans l'arrêt, que c'est bel et bien le travail personnel (aidé par ses pairs et des professionnels) de l'individu qui lui permet de reprendre le contrôle de sa vie. Et qu'il n'y a pas besoin de croyance magique pour ça.

La seule dont on ait vraiment besoin c'est qu'il est possible de se rétablir puis de vivre bien sans devoir picoler.

Prenez soin de vous




* la machine à THP a besoin d'une consommation excessive et régulière pour se mettre en marche, ce n'est pas une U.A. isolée qui pourrait la déclencher, seule. Raviver des comportements, par contre...

Pourquoi fais-tu référence aux AA ? Je n'ai pas parlé d'eux et je n'en parle quasiment jamais car je n'adhère absolument pas à leur dogme et je ne supporte pas le prosélytisme qu'ils font à tour de bras.
C'est vrai que l'alcool sert souvent d'antidépresseur et d'anxiolytique à pas mal de personnes déprimées, mais c'est vrai aussi, et c'était mon cas, qu'il peut aussi nous amener dans un état dépressionnaire très profond. Quand j'ai arrêté l'alcool, la dépression a disparu.
Il n'y a rien de miraculeux dans le fait d'arrêter l'alcool, oui, c'est notre choix et notre détermination qui nous poussent à chercher de l'aide, ce n'est pas une puissance supérieure, non, ce sont juste les simples humains que nous sommes qui mobilisent toutes leurs forces pour trouver le moyen de s'en sortir.

Pour apporter ma pierre au post, je dirais qu'au départ il y avait peut-être un passage difficile de ma vie ce qui a entrainé un état anxiogène/dépressif et consommation d'alcool comme anxiolytique, disponible sans ordonnance et partout.

Mais après, l'effet dépressogène de l'alcool a pris le dessus, et entraîner une fuite en avant et le cercle vicieux.

Quand j'ai repris contact avec le CSAPA, l'interne qui m'a pris en charge m'avait d'ailleurs dit que dans 90% des malades alcooliques dépressif, l'arrêt d'alcool et l'abstinence chassait la dépression.
Sans compter que prendre des anxiolytiques avec des l'alcool, c'est au mieux d'avaler des smarties 

Tu as entièrement raison Lechat!!

Je copie colle ce qu’a écrit Rur 
la machine à THP a besoin d'une consommation excessive et régulière pour se mettre en marche, ce n'est pas une U.A. isolée qui pourrait la déclencher, seule. Raviver des comportements, par contre...




En théorie cela paraît évident, en pratique c’est à 99 % la rechute assurée pour les MA dépendants physiques, à voir… pour un dépendant psychologique qui serait  très peu dépressif, qui aurait travaillé sur lui ect… cela fait beaucoup de SI
 Je veux bien l’entendre mais absolument pas t’écouter ni essayer, et ce que tu écris peut être mal interprété par de jeunes abstinents. Ce n’est que mon opinion’ et point de vue, pas une vérité absolue et en aucun cas une critique.
Cela pourrait être un sujet de débat d’ailleurs 

Tulipe, à qui parles-tu ?

Bonjour.

À moi, je pense. Je développerai mon point de vue sur ces croyances qui me semblent plus des nuisances que des aides. Dans un fil séparé, ce sera en effet plus approprié.

Pour lever tout risque d'ambiguïté, en attendant, je ne peux que réécrire que je suis convaincu que le plus sûr moyen de ne pas risquer la rechute c'est de ne pas boire. Et ça ce n'est pas croyance mais une réalité ;)

J’arrivaisje n’arrivais pas à citer, donc j’ai écrit plus haut le copier coller de Rur, c’est marqué !

SHALE a écrit:Tulipe, à qui parles-tu ?