Vous n'êtes pas des victimes....

J'ai souvent envie de dire aux malades alcooliques que je rencontre, notamment sur le forum ou dans des groupes : 
"Vous n'êtes pas une victime, alors arrêtez de blâmer les autres autour de vous comme responsables de vos problèmes.. Si la situation actuelle ne vous satisfait pas, vous pouvez améliorer la situation. Il faut se débarrasser de cette mentalité de victime où on finit par se complaire et qui vous empêche de vivre normalement ! Il faut prendre conscience que vous et vous seule êtes responsables de votre destin."
 
Se voir comme une victime vous empêche d'avancer dans la recherche de soin. Si vous buvez ce n'est pas la faute du voisin, ni de votre conjoint, ni même de votre travail, ce besoin d'alcool vient d'une certaine faiblesse en vous, faiblesse qui, on l'a déjà vu, remonte à une mauvaise construction psychologique. Vous buvez pour trouver de l'assurance dans ce que vous faites, pour trouver le courage d'affronter la vie, pour oser même vous insérer dans un groupe ou en sortir d'ailleurs.
Mais vous avez pu constater que l'alcool ne vous aide en rien et vous amène à un point de non-retour.
Alors arrêtez de reprocher aux autres vos malheurs et de dire que si vous buvez, c'est leur faute. Non, personne ne vous a mis le verre dans la main et vous a ordonné de le boire….
Vous êtes à un stade où vous vous rendez compte que l'alcool vous pourrit la vie et comme vous ne savez pas quoi faire, comme vous êtes en colère après vous, vous préférez passer cette colère sur les autres.
Mais vous ne changerez pas les autres, dans le cas présent, la seule personne qui peut changer c'est vous et comment changer ?
 En vous soignant, en mettant toutes les chances de votre côté pour vous en sortir et surtout en vous faisant aider, ce qui  est très dur pour nous malades alcooliques.

Merci pour ce rappel important Shale     !!

C'est en se responsabilisant et en sortant de la culpabilité que l'on peut avancer dans la compréhension de la MA ...

C'est en tout cas comme cela que je le ressens     !!

   

Tout a fait d'accord Shale. J'ai d'ailleurs tendance à vouloir proposer cette logique aux personnes MA qui ne s'occupent pas du tout de leur problème, et cela est trop raide peut être. J'ai du mal à voir qq se plaindre et ne rien faire pour s'aider, j'ai justement un voisin comme cela, il est spécialiste dans le domaine. Au début, je l'aidais, le plaignais, là, je ne vais même plus le voir, en trois ans, il m'a perdu. Sa santé se rétrécit comme une  peau de chagrin et il ne fait absolument rien pour s'aider... Ça me frustre même, il faut que je me parle, lâcher prise...

J'avoue que même si ce n'est pas de l'alcool qu'il faut sortir, les gens qui se plaignent constamment, le meilleur exemple étant ma mère, et qui ne font rien pour s'en sortir me donne envie de leur mettre un coup de pied où je pense pour leur donner de l'élan. J'ai tendance à les écouter avec colère et d'ailleurs au bout de très peu de temps, je ne les écoute même pas. Il n'y a que leur nombril qui les intéresse et tout ce qui leur arrive de mal est forcément la faute des autres...Alors ras le bol de ces soi-disant victimes... Je suis peut-être dure, mais il y a assez de personnes qui ont vraiment de bonnes raisons de se plaindre et qui ne le font pas, pour écouter les souffrances imaginaires de ces fausses victimes....

Je vois qu'on a le même problème hihi

Alors une bonne tisane pour moi et un bon café pour toi 

C'est compliqué comme utilisation, le mot "victime".

Là, Shale je partage ton avis sur les "plaignants" de toute sorte, mais j'ai
du lire le texte en entier avant de piger qu'il s'agissait en fait de:
"Vous n'êtes pas des victimes de l'alcool"

De toute façon le reste suit, à partir du moment où c'est quelqu'un
qui met tout sur le dos des autres pour éviter de faire les choses qui
pourraient changer sa vie, c'est tout un ensemble cet état
d'esprit. Exaspérant c'est logique!

C'est exactement l'inverse de ce qui se passe en thérapie, où on met des
années à accepter qu'on a été victime et où cette acceptation
est la condition sine quea non du rétablissement.

Oui, tu as raison Lolo, ce n'est pas très clair la façon dont j'ai écrit ce texte, mais l'important c'est que tu l'ais bien compris....