Les parents et les ados

Je voudrais revenir sur le comportement des adolescents face à l'alcool. Déjà la notion d'adolescence est relativement récente, elle ne remonte guère qu'à plus d'un siècle en arrière.
De nos jours, cette étape de la vie est considérée comme à risque en ce qui concerne la consommation d'alcool ou de drogues diverses. Je m'intéresserai plus à l'alcool car c'est la drogue dont l'accès est le plus facile.
D'un point de vue théorique l'adolescent doit être vu sous divers aspects complémentaires :
-un individu qui se construit son propre appareil psychique, confronté aux pulsions émergentes et aux modifications physiologiques et anatomiques de la puberté.
-c’est aussi un individu dépendant, incapable d’une autonomie totale. Il est encore fortement lié à ses parents et doit donc être envisagé dans son environnement familial
-un individu social. L’adolescent va quitter progressivement ses parents pour devenir cet individu social et cette transition est extrêmement angoissante pour lui. L’adolescent va devoir lâcher la sécurité et la dépendance infantiles pour devenir autonome.
 
De tout ça peut découler un travail de deuil ou de séparation, le deuil de la dépendance infantile mais aussi de leur sécurité d'enfants protégés par les parents. L'autonomie est source de beaucoup d'angoisses , souvent inavouées.
Tout ce qui peut limiter ces angoisses liées à tout ça: alcool, drogue, cigarettes est bon à prendre.
Le jeune a besoin aussi d'expérimenter tout en transgressant. En utilisant l'alcool et la cigarette, il va accéder à des choses normalement réservées aux adultes.
Il apprécie vite les effets de l'alcool qui lui rende le monde qui l'entoure plus facile à vivre, qui lui donne une assurance qu'il n' a pas, qui supprime cette peur de grandir.
On retrouve de plus en plus de jeunes qui font  la fête tous les week-ends en consommant de l'alcool de façon exagérée et souvent en l'accompagnant de cannabis ou autres drogues.Les risques pour la santé sont importants, notamment les risques d'accidents . Mais, vu sous alcool, le danger n'existe plus.
Pourquoi ces jeunes ont-ils autant besoin de drogues pour sortir de leur adolescence? 
A l'adolescence , le jeune doit faire le deuil de son enfance, et cette séparation peut être douloureuse, même si elle est souhaitée
 
Là peut se poser la question de l'autorité. Trouve-t-on encore une autorité familiale généralisée actuellement, je n'en suis plus très sûre. Les jeunes ont acquis une supériorité sur leurs parents en maîtrisant très tôt les techniques actuelles, encore souvent difficiles à comprendre par leurs parents. Sur ce point, ils dominent la famille, les parents ayant souvent besoin de leurs conseils pour utiliser un PC  ou autre technologie moderne. Le décalage entre les parents et le jeune se creuse de plus en plus. La transmission ne se fait plus de parents à enfants, mais au contraire, d'enfants à parents avec les risques que ça comporte. L'autorité des parents est de plus en plus mise à mal.
Cette autorité qui a pour fonction à l'adolescence de donner des règles précises à respecter, règles qui aident à entrer dans le monde social qui les entoure,
beaucoup de parents ne sont plus capables de l'avoir et de l'assumer.
Les parents demandent donc in fine aux médecins, éducateurs ou assistantes sociales d’assurer la fonction autoritaire à leur place, ne sachant comment faire, pris par la culpabilité de pouvoir faire du mal à leurs enfants.
 Les parents, qui sont de plus en plus en décalage par rapport à leurs ados, se voient retirer le peu de parentalité qu’il leur reste. S’il y a bien une chose sur laquelle mon travail m’a éclairé, c’est sur l’importance de remettre les adultes à leur place de parents, de les aider à réinvestir la parentalité.

Je vois deux sujets dans ton texte Shale, le premier axé sur ce qui mène l'ado à la découverte des substances toxiques (qu'il prend pour socialiser et se soulager d'anxiété) et l'autre le vertige que peuvent avoir certains parents face à leur ados, vertige accentué par des habités que les ados auraient et que certains parents n'ont pas (facilité avec les Technologie de l'info et des communications, (TIC)). 

Pour ton premier sujet je suis parfaitement d'accord, pour le deuxième, qui peut aussi être en soi une addiction, là je suis partagé. Je pense qu'un parent moins habile avec les TIC qui son ado peut conserver une autorité parentale pour le développement de son ado. Je viens de traverser cette étape avec mon fils, et il est très branché sur les TIC (jeux en lignes avec ses amis). Il connait de meilleure façon les TIC que moi et cela ne fait pas de lui donne pas plus de pouvoir, ou de mistère, dans notre rapport. J'use aussi d'autorité sur lui quand c'est nécessaire, comme sa mère. Une chose est vraie cependant, ces TIC donnent le vertige, et il est facile de mettre le tord sur ce mode de communication. La mère de mon fils a toujours eu du mal avec cela, nous sommes carrément allés valider avec une intervenant en addiction aux jeux vidéos pour être sûre, et elles nous a rassuré sur notre fils. C'était la démarche de la mère, qui passe bcp de temps sur son ordi, comme moi, comme je le fais en ce moment (les enfants nous immitent).

Je parle évidemment de familles pathologiques. Dans une famille normale, même si les gamins sont bien plus doués que les parents en informatique ou autre, l'autorité revient toujours aux parents....Mais, j'en parlais avec ma nièce qui est institutrice et qui me disait que les enfants méprisent leurs parents quand ils ne sont pas capables d'utiliser le PC correctement. Ils bidouillent leurs résultats mis en ligne par les profs, les parents ne voient rien et ils en rient (les enfants en rient...)

c'est vrai que la période de l'adolescence est très dure à vivre et encore plus à notre époque ,la pandémie à fait énormément de dégats sur nos jeunes et aussi sur leur parents qui vivent des angoisses très fortes. Je ne pense pas non plus que le role des parents et des jeunes soient inversés à cause de la nouvelle technologie,je trouve au contraire que cela peut etre un partage interessant avec nos jeunes, le manque d'autorité est ailleurs je pense, un trop grand laisser aller ,un peu trop permissifs peut être par manque de temps ou d'envie.
Pour l'alcool, il y a l'alcool festif des jeunes (une fête sans alcool n'est pas une fête) mais encore plus grave,l'alcool anti depresseur que certains jeunes boivent seuls juste pour être moins mal.Là où nous avions commencé à l'âge adulte, eux commencent à l'adolescence à prendre l'alcool comme un médicament et à l'âge adulte même jeune adulte ,ils sont déjà dans la maladie. 
Mon fils me parlent de tout ce qu'ol entend au lycée, comme c'est le médiateur de tous,il écoute les malheurs des ados et mon Dieu que ces jeunes sont mal  Alors la fête entre copains,c'est un moyen de fuir la réalité ,de fuir les démons qui les dévorent ,de supporter les journées. J'ai réussi à soigner mon fils parce qu'il parle, parce que je suis à l'ecoute et que j'ai vu le mal être de mon enfant mais combien de parents passent à coté? serais je devenue MA si on avait compris mon mal être à l'adolescence? si on avait pris la peine de me regarder? de me voir? de m'entendre? 
C'est dur pour un parents aussi de faire la part des choses entre la crise d''adolescence et un problème plus grave et aujourd'hui,les jeunes ont plus qu'une simple crise d'ado   Alors oui ,l'alcool pour eux est une solution,c'est accessible,c'est pas très cher et ça donne l'euphorie et la barrière anti pollution que les ados recherchent.
C'est là où la prévention est essentielle ,la prévention et aussi l'ecoute des parents parce que sans eux, sans ce soutien et cette béquille(parents ou autre figure adulte),c'est très difficile d'enrayer ce fléau

Je suis tout à fait d'accord avec toi Cristal.....