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Un coup de téléphone

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Message  SHALE Sam 13 Mar - 9:52

Il fait chaud et je profite de la fraîcheur que procure un énorme noyer au fond du jardin. Je commençais à m'endormir quand le téléphone me réveille..
Je reconnais tout de suite, au bout du fil, la voix de P., il pleure tellement qu'il a du mal à parler. P. est un vieil ami, malade alcoolique et qui a arrêté de boire il y a trois mois après un sevrage hospitalier. Il est dépendant physiquement.
A travers ses larmes, j'arrive à comprendre, qu'il est nul, archi nul, qu'il ne mérite pas qu'on s'intéresse à lui, qu'il ne s'en sortira jamais, que c'est un bon à rien qui a toujours tout gâché dans sa vie... Bref, en résumé, il vient de boire deux bières fortes et une bouteille de rosé….
Tout d'abord, je lui demande de se calmer, car j'ai du mal à comprendre ce qu'il me dit. Avec quelques reniflements, il me raconte qu'il n'a pas pu résister que depuis ce matin il ne pense qu'à l'alcool, qu'à la bière bien fraîche qui est dans son frigo, et que n'en pouvant plus, et bien il a bu tout ce qu'il avait chez lui, les bières et le rosé.
Tout d'abord je le rassure sur sa nullité en lui disant que non, ce n'est pas un bon à rien, c'est juste un malade alcoolique et que là, l'alcool a eu le dessus, ce qui arrive assez fréquemment, surtout en début d'abstinence.
Je lui rappelle aussi qu'il a bien fait de m'appeler, mais que c'est avant de boire le premier verre que son coup de fil aurait pu être efficace. En discutant avec lui, il aurait pu prendre du recul face à cette envie impérieuse de boire et nous aurions cherché comment il pourrait faire pour éviter de prendre ce verre...Il en convient ,mais me dit qu'il n'a pas osé…Quand on a bu, on a plus de courage pour appeler au secours, c'est bien là un véritable problème...
Première leçon a en tirer, appeler quelqu'un, oui, mais avant de boire, après ça ne sert plus à grand-chose, mais malgré tout, c'est une tout de même une aide importante, un réconfort dans la nuit où nous nous enfonçons à nouveau
Je lui demande ce qui l'a poussé vers la bouteille. Il me dit qu'il a eu des soucis au boulot, qu'il s'est fâché avec sa femme et qu'il faisait tellement chaud qu'il mourrait de soif.
Là aussi, on reparle des émotions comme celles qu'il a vécues, la colère, la sensation d'être rejeté par sa femme, le besoin de remonter et d'oublier ce qui venait de se passer.
Mais là, il a choisi la plus mauvaise solution pour y arriver , boire….
Ces verres n'ont réglé aucun problème, au contraire ils ont même compliqué une situation déjà pas claire… Il en convient et me demande ce qu'il peut faire maintenant.
Mon seul conseil, c'est de lui demander de virer tout l'alcool qu'il a chez lui, s'il faut qu'il aille en acheter, ça complique tout de même les choses, ensuite de m'appeler ou d'appeler quelqu'un d'autre quand l'envie d'alcool est là, mais avant de la satisfaire, et ensuite de penser que les émotions ne se résolvent pas dans l'alcool.Je lui ai aussi dit de ne jamais attendre d'avoir soif, de boire avant car la soif appelle l'alcool, notamment la bière.
Par contre, il n'est pas le seul à connaître une réalcoolisation, s'il s'arrête là, ce n'est pas une rechute, ce ne sera qu'un caillou qui était sur son chemin et qu'il n'a pas pu éviter. Alors il reprend le zéro alcool en ne pensant qu'à la phrase magique "aujourd'hui, je ne bois pas, demain n'existe pas…" et il reprend sa route là où il en était.
Je lui conseille de reprendre rendez-vous avec son alcoologue et lui demande de me tenir au courant.
Je voulais vous raconter cet incident, tout d'abord, car il m'a marqué, répondre à ce coup de téléphone n'était pas simple, et on peut en tirer plusieurs leçons.


Je voulais vous raconter cet incident, tout d'abord, car il m'a marqué, répondre à ce coup de téléphone n'était pas simple, et on peut en tirer plusieurs leçons.

-ne pas avoir d'alcool chez soi

-appeler avant de boire le premier verre

-trouver de l'aide le plus vite possible et repartir aussitôt dans le zéro alcool

-ne jamais attendre d'avoir soif, c'est aussi une des causes qui conduit souvent à l'alcool, surtout quand il fait chaud.

-penser à se faire aider à nouveau pour continuer le travail sur les émotions qui sont toujours très difficiles à gérer pour un malade alcoolique…
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Féminin 01/01/2009

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Un coup de téléphone Empty Re: Un coup de téléphone

Message  béatrisse1 Sam 13 Mar - 10:50

Merci pour ce beau témoignage Shale.
béatrisse1
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Féminin 04/01/2009

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Un coup de téléphone Empty Re: Un coup de téléphone

Message  cristal Sam 13 Mar - 12:48

oui, c'est une situation terrible mais c'est vrai qu'il faut une sacrée force pour appeler avant de boire car l'envie est là et très forte. c'est paradoxal mais c'est l'alcool qui nous donne la force d'appeler au secours !! Et arrêter alors qu'on a commencé à boire est encore plus difficile  Crying or Very sad
cristal
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Féminin 01/01/2009

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Un coup de téléphone Empty Re: Un coup de téléphone

Message  ppp Sam 13 Mar - 14:18

Merci beaucoup, bonne piqure de rappel, surtout pour un jeunôt dans l'abstinence comme moi. Je n'ai jamais eu de caillou ou rechute, alors je suis très attentif à ce type de message.

:-)
ppp
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Masculin 24/02/2019

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Un coup de téléphone Empty Re: Un coup de téléphone

Message  Gérard BONIN Dim 14 Mar - 8:59

SHALE a écrit:Il fait chaud et je profite de la fraîcheur que procure un énorme noyer au fond du jardin. Je commençais à m'endormir quand le téléphone me réveille..
Je reconnais tout de suite, au bout du fil, la voix de P., il pleure tellement qu'il a du mal à parler. P. est un vieil ami, malade alcoolique et qui a arrêté de boire il y a trois mois après un sevrage hospitalier. Il est dépendant physiquement.
A travers ses larmes, j'arrive à comprendre, qu'il est nul, archi nul, qu'il ne mérite pas qu'on s'intéresse à lui, qu'il ne s'en sortira jamais, que c'est un bon à rien qui a toujours tout gâché dans sa vie... Bref, en résumé, il vient de boire deux bières fortes et une bouteille de rosé….
Tout d'abord, je lui demande de se calmer, car j'ai du mal à comprendre ce qu'il me dit. Avec quelques reniflements, il me raconte qu'il n'a pas pu résister que depuis ce matin il ne pense qu'à l'alcool, qu'à la bière bien fraîche qui est dans son frigo, et que n'en pouvant plus, et bien il a bu tout ce qu'il avait chez lui, les bières et le rosé.
Tout d'abord je le rassure sur sa nullité en lui disant que non, ce n'est pas un bon à rien, c'est juste un malade alcoolique et que là, l'alcool a eu le dessus, ce qui arrive assez fréquemment, surtout en début d'abstinence.
Je lui rappelle aussi qu'il a bien fait de m'appeler, mais que c'est avant de boire le premier verre que son coup de fil aurait pu être efficace. En discutant avec lui, il aurait pu prendre du recul face à cette envie impérieuse de boire et nous aurions cherché comment il pourrait faire pour éviter de prendre ce verre...Il en convient ,mais me dit qu'il n'a pas osé…Quand on a bu, on a plus de courage pour appeler au secours, c'est bien là un véritable problème...
Première leçon a en tirer, appeler quelqu'un, oui, mais avant de boire, après ça ne sert plus à grand-chose, mais malgré tout, c'est une tout de même une aide importante, un réconfort dans la nuit où nous nous enfonçons à nouveau
Je lui demande ce qui l'a poussé vers la bouteille. Il me dit qu'il a eu des soucis au boulot, qu'il s'est fâché avec sa femme et qu'il faisait tellement chaud qu'il mourrait de soif.
Là aussi, on reparle des émotions comme celles qu'il a vécues, la colère, la sensation d'être rejeté par sa femme, le besoin de remonter et d'oublier ce qui venait de se passer.
Mais là, il a choisi la plus mauvaise solution pour y arriver , boire….
Ces verres n'ont réglé aucun problème, au contraire ils ont même compliqué une situation déjà pas claire… Il en convient et me demande ce qu'il peut faire maintenant.
Mon seul conseil, c'est de lui demander de virer tout l'alcool qu'il a chez lui, s'il faut qu'il aille en acheter, ça complique tout de même les choses, ensuite de m'appeler ou d'appeler quelqu'un d'autre quand l'envie d'alcool est là, mais avant de la satisfaire, et ensuite de penser que les émotions ne se résolvent pas dans l'alcool.Je lui ai aussi dit de ne jamais attendre d'avoir soif, de boire avant car la soif appelle l'alcool, notamment la bière.
Par contre, il n'est pas le seul à connaître une réalcoolisation, s'il s'arrête là, ce n'est pas une rechute, ce ne sera qu'un caillou qui était sur son chemin et qu'il n'a pas pu éviter. Alors il reprend le zéro alcool en ne pensant qu'à la phrase magique "aujourd'hui, je ne bois pas, demain n'existe pas…" et il reprend sa route là où il en était.
Je lui conseille de reprendre rendez-vous avec son alcoologue et lui demande de me tenir au courant.
Je voulais vous raconter cet incident, tout d'abord, car il m'a marqué, répondre à ce coup de téléphone n'était pas simple, et on peut en tirer plusieurs leçons.


Je voulais vous raconter cet incident, tout d'abord, car il m'a marqué, répondre à ce coup de téléphone n'était pas simple, et on peut en tirer plusieurs leçons.

-ne pas avoir d'alcool chez soi

-appeler avant de boire le premier verre

-trouver de l'aide le plus vite possible et repartir aussitôt dans le zéro alcool

-ne jamais attendre d'avoir soif, c'est aussi une des causes qui conduit souvent à l'alcool, surtout quand il fait chaud.

-penser à se faire aider à nouveau pour continuer le travail sur les émotions qui sont toujours très difficiles à gérer pour un malade alcoolique…
Oui, très beau témoignage et preuve, s'il en était besoin, qu'il est extrêmement difficile d'appeler "avant"... Alors est-ce dû à une " préméditation " ? Est-ce dû à la croyance que le malade est plus fort que le produit ( voire poison ) ?  Ou " l'orgueil " de croire que l' on peut s'en sortir seul :" je n'ai besoin de personne..." En fait je crois que c'est la peur qui empêche le malade d'appeler avant : la peur que ça marche ! Si ça marche je ne pourrai pas boire , alors je vais d'abord en boire un , juste un au cas où... Sauf que chez nous le " un ", c'est un tonneau!!!
Je crois qu'il y a deux choses, entre autres , qui sont très difficiles dans cette maladie : prendre la décision et accepter que l'alcool ne peut, en aucun cas, être un recours possible...
Bonne journée  coeurs coeurs coeurs onsaidiens

Gérard BONIN
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Un coup de téléphone Empty Re: Un coup de téléphone

Message  SHALE Dim 14 Mar - 9:28

Oui, tu as raison, c'est très difficile d'y arriver.....Pour appeler quelqu'un il faut aussi que ce soit préparé à l'avance. Je m'explique, si c'est une personne que l'on ne connaît pas bien, la peur de déranger nous en empêchera sauf si nous sommes alcoolisés, là nous avons tous les courages...Mais si nous nous sommes mis d'accord avec quelqu'un, un proche ou non, en lui demandant la permission de l'appeler quand ça va mal, c'est déjà bien plus simple...
SHALE
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Féminin 01/01/2009

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Un coup de téléphone Empty Re: Un coup de téléphone

Message  Gérard BONIN Dim 14 Mar - 9:35

SHALE a écrit:Oui, tu as raison, c'est très difficile d'y arriver.....Pour appeler quelqu'un il faut aussi que ce soit préparé à l'avance. Je m'explique, si c'est une personne que l'on ne connaît pas bien, la peur de déranger nous en empêchera sauf si nous sommes alcoolisés, là nous avons tous les courages...Mais si nous nous sommes mis d'accord avec quelqu'un, un proche ou non, en lui demandant la permission de l'appeler quand ça va mal, c'est déjà bien plus simple...
Oui, entièrement d'accord avec toi. J'ai pour habitude de dire aux malades, lorsqu'on échange nos numéros, appelle quand tu veux, tu ne me dérangeras jamais car avec les portables, lorsqu'on est dérangé  il suffit de ne pas répondre et de rappeler plus tard, lorsque nous sommes dispos.

Gérard BONIN
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Masculin 05/02/2021

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