SE NOYER AUSSI

Je me demande si le rôle qui m'est dévolu n'est pas celui de porter la souffrance familiale et que quelque part, inconsciemment, cela arrange tout le monde et évite à chacun de se remettre en question. Le fait que je revienne près de ma famille et que tout explose de partout alors que je ne demande rien à personne me laisse à penser cela. Il semble nécessaire que je sois le mauvais sujet pour leur montrer qu'ils vont bien. Le role que joue mon mari sans le savoir et qu'il accentue de par ses comportements montre cela.
Je pars dans des analyses à "la sauvage" mais je cherche ce qui peut déclencher cette violence à mon égard. Je suis mise à l'écart de ma famille depuis ma séparation et je me suis mise à l'écart. Tant que j'étais à distance cela leur convenait et ils ne voulaient rien voir ni savoir de ce que je vivais. Là ça leur explose à la figure et ils ne peuvent plus l'ignorer. 
J'ai l'impression surtout que cela dérange leur vie bien tranquille alors que je ne les vois pas. Je ne sais pas. 
Mon mari a en tout cas l'art de mettre la merde et de se mêler de ma famille en leur envoyant des messages pourris. Moi je sais décrypter sa maladie mais ma famille ne connait pas cela. Je me controle à ne pas m'excuser pour ses messages envoyés alors que je n'y suis pour rien. Le soir sa dose d'alcool journalière lui monte à la tête et il fait et dit n'importe quoi. Il n'a plus de filtres et déborde. Ce sont les moments où je me retire dans ma chambre et ne suis pas maitre des sms qu'il envoie à ces moments là.

Je me demande si le rôle qui m'est dévolu n'est pas celui de porter la souffrance familiale et que quelque part, inconsciemment, cela arrange tout le monde et évite à chacun de se remettre en question. Le fait que je revienne près de ma famille et que tout explose de partout alors que je ne demande rien à personne me laisse à penser cela. Il semble nécessaire que je sois le mauvais sujet pour leur montrer qu'ils vont bien. Le role que joue mon mari sans le savoir et qu'il accentue de par ses comportements montre cela.

En gros c'est ce que je voulais t'écrire...Ton analyse me semble très juste et je crois que tu n'es pas loin de la vérité.
Mais ton mari dérange tout ça et toi tu te retrouves à nouveau ballotter d'un côté et de l'autre. Alors tu te renfermes sur toi et c'est le mieux.
Je me demande tout de même si tu ne devrais pas écrire un mail à toute ta famille, en marquant que ton mari est malade alcoolique et que tu n'es pas solidaire des mails qu'il envoie quand il est sous alcool. Que tu n'aspires qu'à une chose c'est être tranquille et avoir enfin une vie calme, ce qui est loin d'être le cas.
Ensuite tu les laisses faire ce  qu'ils veulent mais au moins tu te désolidarises de ton mari, ainsi oui, ils pourront voir ce que tu subis. Là , ils ne savent pas quelle part tu prends dans l'écriture de ces mails ...

Shale, avant de te lire et sans le savoir c'est ce que je viens de faire avec ma soeur que j'ai eu aussi au téléphone. Elle réalise enfin ce que je vis. Elle vit la même impuissance avec mon neveu (son fils) mais ne le subit pas au quotidien. De plus mon neveu ne leur envoie pas des messages comme il s'est autorisé avec moi. J'ai pu exprimer clairement et calmement à ma soeur ma fatigue et ce que je vivais en devant travailler. Elle semble avoir saisi. Je lui ai fait part de mon immense fatigue et de la nécessité pour moi d'avoir du calme. Elle a été, bien évidemment de son yaka fo con!!!!, mais je m'y attendais alors je lui ai répondu très calmement aussi. Je lui ai dit que je n'étais pas en état d'agir autrement pour l'instant qu'en essayant de me préserver et que mon mari était malade tout comme son fils, que vivre à coté de quelqu'un de MA c'était difficile et qu'il ne fallait pas m'en rajouter une couche car j'allais tomber. Elle m'a déjà vu tomber lors de la séparation d'avec le père de mes enfants alors je pense qu'elle s'en souvient. Nous nous sommes mises d'accord sur l'obligation de notre tante de rester encore à l'hopital car elle voudrait sortir et n'est pas en état. De plus quand elle sortira, il faut remettre en place  un entourage de soutien supplémentaire. C'est déjà un bon point, nous sommes en accord.

c'est très bien ce que tu as fait avec ta soeur,il te faut du soutien et surtout arrêter cette montagnes de reproches qui n'ont pas lieu d'être.Ta soeur pour t'aider ne serait ce que pour te soulager avec ta tante.Il faut evidemment qu'elle reste à l'hopital,tu peux au moins la laisser là bas tranquille car si elle rentre,tu te sentiras obligée d'aller la voir.
Il lui faudra des aides à domiciles et des infirmières si elle rentre,ce n'est pas à la famille d'etre les soignants mais ça tu le sais surement.
Quant à ton mari,il faut "juste" attendre que l'entrée en cure se fasse et si possible,une post cure derrière,que tu puisses enfin vivre ta vie sans tracas journaliers 
encore un peu de patience Marguerite,tu es près de la sortie 

Ma tante ne sortira pas tout de suite. J'ai pu voir un interne qui me dit que pour voir le médecin il faut venir le matin. Je lui ai dit que le matin les visites étaient interdites pour cause de soin et que je travaillais. Je lui ai parlé d'une demande d'APA qu'il faudrait enclencher avant la sortie pour que tout soit calé à son retour. Ma tante est contente de voir que nous allons dans le sens d'un retour à domicile et est prête à accepter toutes les aides.
Mon mari a enlevé le contact de ma soeur à ma demande et j'ai exigé face à moi.
Pour le reste il me dit qu'il a maintenant des capsulites d'épaule!!!!! il a mal de partout. Je lui ai dit aucune capsulite mais de l'alcool. L'alcool fait chercher à son cerveau n'importe quel motif pour expliquer son mal être pour éviter l'alcool.
Je peux sembler dure mais je suis juste ferme. Je lui ai dit que l'alcool l'épuisait. Là il vient de se lever!!!!

Bien sûr que l'alcool l'épuise et use prématurément son organisme, alors il a mal partout, notamment dans les articulations. Il arrête de boire comme par magie, il n'aura plus mal....
Pour le contact , tu as bien fait de le lui faire enlever, c'est une bonne chose....

Je ne sais pas d'où je puise cette force mais sans doute parce que je sens que sa date d'hospitalisation approche. Je me réjouis de me retrouver seule après ces dernières semaines invivables. Cela me permettra de finir mon année de travail plus sereinement. Savoir que mon mari sera pris en charge va me soulager d'un poids énorme. Je n'aurai plus que ma tante, ça ira. Et puis il y aura surtout moi dont il faut que je prenne soin. Je vais me prévoir des moments de plaisir en sachant qu'en rentrant chez moi ce sera calme. Quant à lui, pour la 1ere fois je lui ai dit que je ne souhaitais aucun contact pendant plusieurs semaines, ni visite au domicile. Je n'irai pas non plus le voir sur son lieu de cure. Je le laisse tranquille prendre soin de lui et j'attends la même chose pour moi. On verra après.

oh non marguerite tu n'es pas dure du tout.... tu en as ras le bol et ça se comprend....

tu as très bien fait d'expliquer la situation plus en détail à ta soeur.... tu subis purement et ""simplement"".... 

vivement que tu retrouves ton chez toi au calme.... il sera temps de te cocooner....

courage marguerite 

comme j'ai hate que tu te retrouves enfin seule!!! si seulement tu avais une date d'entrée!!

Bonjour Marguerite et surtout très bonne pose ! Le hic, tu ne pourras plus regarder en arrière ensuite. Plus qu'à avancer.

Penel, je ne pourrai plus regarder le passé mais il sera encore bien présent alors je ferai au mieux pour m'en délester. Mais il me faudra du temps car tout ne s'efface pas d'un coup, c'est le temps, les projets ou l'absence de projets communs, la volonté de chacun de rester ou de partir qui feront que cela avancera. Pour l'instant j'ai juste besoin que mon mari arrête de me nuire et me permette de me retrouver avec moi même au calme. Lui a besoin de la même chose : trouver là et comment il se sent bien. Si chaque fois qu'il fait une cure il se réalcoolise au bout de 10 j ce ne sera pas possible. Notre relation de couple tourne depuis bientot 1 an 1/2 autour de ce poison qu'est l'alcool. Ce n'est pas la 1ere fois mais avant il y avait eu une coupure de près de 3 ans et j'avais repris confiance. Là, la confiance il n'y en a plus. Soit j'aurai la capacité à refaire confiance, soit nous aurons la capacité à retrouver une communication saine soit pas. Je ne sais pas encore et ne fais aucun projet. Depuis des mois c'est au jour le jour.

Je te comprends. Il faut beaucoup de temps pour panser ses plaies... encore ouvertes. C'est vrai que lorsqu'il y a déjà eut un essai d'arrêter de boire et qu'il n'y a plus de confiance, il est presque impossible de continuer sa vie de couple. On est toujours à l'affût du moindre échec. Avec le recul, je me dis que parfois dans mon cas, j'aurais dû réagir autrement. Mais quand on est dedans, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et puis, il y a les mots qu'on nous a balancé, l'isolement que la maladie entraîne, la famille qui nous boude. Et là, d'un coup, on revient. Et c'est là que parfois, on se fait juger. A nous de nous défendre comme on peut, même si cela ne fait pas plaisir. C'est notre combat pour la vie. On s'est laissé démonté pendant des années par l'alcool et voilà qu'il faut encore se battre pour se réinsérer dans la vie sociale. Dur, dur. Mais ce qu'il y a de bien c'est qu'on a notre petit coin de soutien ici. Et qu'on continuera à avancer coûte que coûte.

penel a écrit:Je te comprends. Il faut beaucoup de temps pour panser ses plaies... encore ouvertes. C'est vrai que lorsqu'il y a déjà eut un essai d'arrêter de boire et qu'il n'y a plus de confiance, il est presque impossible de continuer sa vie de couple. On est toujours à l'affût du moindre échec. Avec le recul, je me dis que parfois dans mon cas, j'aurais dû réagir autrement. Mais quand on est dedans, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et puis, il y a les mots qu'on nous a balancé, l'isolement que la maladie entraîne, la famille qui nous boude. Et là, d'un coup, on revient. Et c'est là que parfois, on se fait juger. A nous de nous défendre comme on peut, même si cela ne fait pas plaisir. C'est notre combat pour la vie. On s'est laissé démonté pendant des années par l'alcool et voilà qu'il faut encore se battre pour se réinsérer dans la vie sociale. Dur, dur. Mais ce qu'il y a de bien c'est qu'on a notre petit coin de soutien ici. Et qu'on continuera à avancer coûte que coûte.

Que des mots justes......c'est exactement ça.... je me reconnais dans tous se que tu dit.

oui,c'est vraiment très difficile de refaire confiance quand on a déjà été déçu,je pense qu'il y a une sonnette d'alarme qui ne disparaitra jamais ou alors après bien des années de sobriété
Alors il faut se solidifier pour ne plus souffrir,se construire une carapace anti alcool suffisamment forte pour continuer à vivre malgré les rechutes.Le couple avec un MA n'est pas un couple comme les autres,il n'y a pas cette liberté,cette insouciance,ce lâcher prise,il y a toujours un arrière gout de "ça va durer combien de temps"  et je crois que cette cicatrice reste ancrée de très nombreuses années.Après,c'est au MA de prouver qu'il est sorti d'affaire et à lui de panser les plaies du co dependant,mais ça,il ne peut le faire que lorsque ses propres plaies sont cicatrisées et cela prends des années 

Départ de mon mari ce matin. Il me l'a annoncé hier après midi. Alors je suis rentrée tard car je ne voulais pas prendre le risque de le voir angoissé et je ne sais comment avant son départ. C'est tjs difficile de partir, c'est difficile de rester aussi car tout nous envahit à ce moment là. Je n'avais pas choisi de rentrer plus tard mais une copine rencontrée dans le métro m'a proposé un verre en terrasse et j'ai dit oui. Sans l'avertir, sans qu'il ne m'appelle, j'ai profité d'un moment autre à discuter normalement. Et puis je suis rentrée, il était prostré et la soirée est passée vite car j'ai mangé et zou au lit. De toute façon il ne me fallait pas vivre encore une soirée déstabilisée car j'ai des vertiges, des palpitations. Donc je l'ai évité. Et finalement c'était mieux pour nous 2.

Bon et bien te voilà enfin un peu tranquille,il va maintenant falloir que tu te retapes et que tu prennes soins de toi.AS tu fait un bilan sang complet ,ce serait vraiment une bonne chose pour savoir si tu as des carences.
Tu es libre aujourd'hui alors surtout,profites en pour recharger tes batteries

bonjour marguerite,

tu vas pouvoir t'occuper de toi maintenant 

Je suis rentrée, je ne réalise pas encore qu'il est parti. Je vais essayer de me détendre mais il y a du boulot. En tout cas entendre le calme me fait déjà du bien. M'imaginer seule et juste à vivre tout doucement me fait du bien.
Rien de prévu de particulier ce week end à part d'aller voir ma tante qui commence à s'exciter car elle veut sortir. C'est inenvisageable alors je vais lui parler d'autre chose.
Je suis en charge de ma tante toute seule pendant 10 jours car ma soeur part en congé. Je n'en ferai pas le double et n'irai que 2 peut être 3 fois. Il faut que j'arrive à me protéger. 
J'ai récupéré numéro de téléphone d'une masseuse et il faut que j'arrive à prendre rendez vous. 
De toute façon je me sens toute ramollie.

Tu vas enfin pouvoir penser à toi, ça me soulage de le savoir. Pour la masseuse, c'est le top et pour ta tante tu as aussi raison de ne pas y aller plus, il faut que tu penses à toi, là, c'est le plus urgent....
Essaie de passer un bon week-end...
Je pense très fort à toi!!!

Merci Mamou, merci Shale. Savoir que je vais dormir en paix n'a pas de prix, d'autant plus que je sais qu'il est pris en charge et que j'espère qu'il va se prendre en charge surtout. Je vais m'employer à prendre quelques kilos.
Pour la prise de sang je dois y aller pour vérifier la TSH car j'ai une maladie de la thyroide que je traite et qui est très sensible au stress.....j'espère que mes taux ne seront pas mauvais car il n'est pas facile de retrouver un équilibre dans le traitement.
Je vais me chouchouter autant que je peux. J'ai beaucoup de mal à me concentrer et c'est une bonne chose que la fin de l'année scolaire arrive. Je verrai après comment m'occuper. De toute façon déjà me sentir tranquille sera déjà vacances.

Tout à fait, maintenant c'est cool, et encore cool en pensant à tes vacances, à ce que tu aimerais faire, à ce qui te ferait plaisir, bref de penser à toi et rien qu'à toi....
Gros bisous ma belle!!

repose toi un maximum et pour ta tante,elle n'est pas seule,elle a tous les soignants avec elle,elle est prise en charge alors tu peux te permettre de penser rien qu'a toi sans culpabiliser

Je suis toute molle car je suis sans doute en train de relacher, cela ne m'a pas empêchée de très mal dormir. Tant pis j'irai marcher un peu pour me vider la tête et ne plus penser ni au passé ni à l'avenir. 
Il m'a téléphoné, il était content de la psychiatre qui va le suivre. Tant mieux. De toute façon il se sent bien quand il est protégé. C'est la sortie et la réalité de la vie qui est difficile pour lui. La post cure l'accompagnera vers cela, j'espère. 
Moi je vais ne rien faire. Un grand luxe. Heureusement que ma gourmandise l'emporte. Je vais me cuisiner un clafoutis aux griottes.

bonjour marguerite,

là aujourd'hui, demain et les jours qui suivent, c'est penser à toi, chouchouter ton corps et ton esprit.

Ton mari est pris en charge, c'est une très bonne chose.... la sortie, on y pense pas 

gros bisous ma belle 

comme j'avais hate de te savoir enfin libre Marguerite,tu vas enfin pouvoir relacher la pression et le mode "protection"
profite à fond et DORS dès que tu en ressens l'envie