mon sentier follet 2

Du sport, c'est beaucoup dire... Je vais à un cours d'aquagym une fois par semaine. Je m'étais mise à courir il y a quelques mois, puis j'ai arrêté : faut que je m'y remette, mais je ne sais pas où est passée ma motivation...

avec le soleil, la motivation va revenir

Ta motivation, JLT te l'a piquée et en nourrit sa dépression!!  

Alors tu essaies surtout de te détendre et de voir ce qu'il y a de positif dans ta vie. Tous les matins tu peux faire une liste de ce qu'il y a de bien dans ta vie, ça fait du bien au moral!!!! Tu vas voir que peu à peu, la liste va s'allonger et ta motivation va revenir....

Dépression, dépression... je viens de m'apercevoir qu'il signe une mise en espace au salon du livre local dimanche prochain, sans même nous prévenir... L'homme dit qu'il attend sûrement qu'on lui dise "merci" (de nous avoir fait travailler)... !!!

J'ai fait ma liste des priorités ; finalement elle n'est pas si longue
Je sors d'une sieste de 2 heures, ça fait du bien ; je vais être plus efficace pour le boulot.
Et ce soir : chœur. Au lieu de culpabiliser de n'avoir pas eu le temps de travailler, je vais essayer de me réjouir de chanter

(C'est la motivation pour recommencer à courir et pour lire qui me manque...)

Coucou anna;

J'espère de tout coeur que tu retrouveras LA motivation pour aller courir; t'y remettre crescendo  .
Ce sport t'apporte tant....
Allez; tu chausses tes baskets?

Alors... dès que je termine ce fichu énorme boulot, je reprends la course, c'est décidé (je vais le noter dans mon agenda : car ce qui y est écrit, il FAUT le faire).
Comme ça, mon tout prochain tatouage me récompensera : d'avoir arrêté l'alcool, d'avoir arrêté la cigarette, d'avoir repris la course !
Et je me suis même obligée à recommencer la lecture il y a une grosse semaine : j'y reprends goût ! Je lis tous les matins ; suis sûre que ça va revenir - question d'entraînement.

Finalement, ce sacré concert (très périlleux, avec une générale la veille à se foutre en l'air) s'est bien passé ! Avec quelques dérapages... mais contrôlés.
On chante à nouveau le 7 mai : je croise les doigts (et vais travailler) pour que ce soit encore mieux.
Par contre, debout à chanter, en gros, de 14 h à 18 h 30 (raccord + concert) : je suis morte, vidée !
Heureusement, l'homme n'a pas bu aujourd'hui - contrairement à hier... - : il va assurer le dîner
(Hier, j'ai réussi à appliquer le détachement : je ne lui ai quasiment pas adressé la parole, l'ai ignoré.)

Voilà ; je vais aussi essayer de voir ce qu'il y a de positif dans ma vie, ça me changera...

Et bien voilà anna 
Au bout du compte; ce n'est pas trop "difficile" de voir le positif 

Et bien tu vois Anna, le concert s'est bien passé, on te l'avait dit!!!  
Pour noter tout et rayer à chaque fois que tu as fait quelque chose de noter, c'est une très bonne idée..
Quand tu arrêtes de penser à ce qui ne va pas dans ta vie, tu commences alors à voir ce que tu pourrais faire pour être bien et tu trouves, ce qui est super!!!

Les petites listes du midi...

Ce qui va bien dans ma vie :
- J’aime et suis aimée
- Je ne suis toujours pas malade, alors que les beaux jours arrivent
- J’ai résisté à l’épreuve Petites Boîtes
- Je ne bois quasi jamais et j’ai arrêté de fumer depuis plus de 6 mois (et je baisse régulièrement le taux de nicotine de ma vapote)
- Je réussis à travailler très correctement
- Je continue l’aquagym
- Je recommence à lire peu à peu
- J’ai moins de soucis d’argent
- Les chats vont bien
- Je vais sans doute enfin réaliser mon projet de tatouage
- Je suis contente que le printemps pointe le bout de son nez
- Je suis quasi sûre qu’un jour je reprendrai goût à la vie

Le revers de la médaille :
- Notre relation amoureuse est incomplète
- Je n'ai pas vraiment d'autres projets théâtraux
- Je dois me méfier du whisky ; l'homme boit toujours trop selon moi, et il ne se décide toujours pas à arrêter la cigarette (je suis inquiète pour sa santé)
- Je n'ai pas repris la course
- J'aimerais avoir plus de plaisir à chanter
- J'aimerais avoir plus de plaisir à vivre chaque journée

Tiens ! la seconde liste est plus courte !
Merci, Shale !


Sans blague, je ne vais pas si mal (ni si bien) que ça ; je vais, quoi. Ça ne peut qu'aller en s'améliorant, sûr.
   

Coucou ma belle;

C'est une idée judicieuse cette liste de + et -   et je trouve même que tes - sont très proches des + 

Gros bisous anna 

Mes - très proches de mes + ? J' comprends pas, Mamou...
En tout cas, l'idée soufflée par Shale me plaît bien

Ce qui est clair c'est que tu as beaucoup avancé en réglant des choses pas faciles.... Tu les énumères très bien.
Il reste quelques défauts, mais si on les voit bien , ils sont minimes par rapport à tous ceux que tu as déjà réglés!!!!
Je dirais que tout va plutôt bien là, dans ta vie... Je pense que si tu avais fait cette liste il y a un ou deux mois, elle aurait été bien plus négative, alors c'est là où tu peux mesurer combien tu as avancé!!! Chapeau ma belle!!!  

Mais c'est drôle, je dois sentir ta force intérieure, je ne suis pas du tout inquiète pour toi, même quand il se passe quelque chose de relativement grave, je me dis, Anna s'en sortira, elle est assez forte...Et effectivement tu t'en sors!!!
Tu sais quand tu as vaincu la PMD plus la maladie alcoolique, plus le tabac, je pense que ça te donne des forces incroyables car tu as fait un travail énormemmmm

Il me semble que tu réussis à être objective, en voyant à la fois les aspects positifs et ce qui l'est moins dans les différents aspects de ta vie, par exemple concernant ton couple.

En tout cas je suis épatée par ta capacité à mettre en valeur les points positifs de ta vie... Bravo Anna !

anna a écrit:Mes - très proches de mes + ? J' comprends pas, Mamou...
En tout cas, l'idée soufflée par Shale me plaît bien

Je voulais dire que les aspects "négatifs" tirent beaucoup vers le positif; ou du moins, il ne manque pas "grand chose"... comme par exemple "aller courir"..... Tu en es proche 

Ah, je comprends mieux

Hier, j'ai passé 3 h et quart avec l'amie malade - je lui raconte ma vie, la fais manger, lui fais la lecture, j'arrive à la faire sourire ! Comme elle ne peut quasiment plus parler, j'ai eu du mal à comprendre : finalement (elle a perdu presque tous ses cheveux à cause de la chimio), il semble qu'elle veuille bien d'une perruque rose, aux cheveux raides - je l'ai trouvée ce matin ! Pourvu qu'elle lui plaise, j'ai hâte de voir sa réaction.
Je fais ce que je peux pour ne pas me laisser trop affecter par son état - pitoyable, effrayant. Je sors de là vidée, abrutie.

Ce matin, j'apprends que le père de l'homme est sur la fin. Il ne s'alimente plus depuis un moment, ne se lève plus et n'ouvre plus les yeux depuis 3 jours, il a une perfusion pour l'hydrater, ce matin on lui a posé un patch de morphine.
Bien sûr, l'homme veut le voir une dernière fois.
Or, il travaille à Périgueux depuis mardi, jusqu'à ce soir, et reprend là-bas lundi matin. Du coup, on part cette nuit pour Lorient/Pontivy et on rentre dimanche soir. Il va être épuisé.

De mon côté, j'expérimente pour la première fois de ma vie le "blindage" : je ne ressens presque aucune émotion, juste un petit serrement au niveau du plexus solaire, parfois dans la gorge. Je n'avais jamais connu ça. Dans ce type de situation, jusqu'à présent j'aurais été totalement retournée, à fleur de peau. Je suis scotchée, et ne suis pas sûre que ça me plaise, de me sentir aussi insensible. En tout cas, je suis extraordinairement stupéfaite.
Ça me fait penser que, de même que je ne sais plus être vraiment joyeuse, je ne sais plus être vraiment triste. Je crains que ce soit mon traitement qui m'ait transformée de cette façon
J'en parlerai à mon psychiatre la prochaine fois. Je ne veux pas vivre comme un zombie.

Coucou anna,

Je pense que tu te mets "automatiquement" en mode protection pour ne pas avoir à souffrir des maladies autour de toi....
Ce n'est pas un manque de sensibilité, mais je dirais plutôt que la "boîte à émotion" est mise sur pause... c'est surprenant et ça amène aussi des questions...
J'ai eu et encore ces "non-sentiments"... et m'en inquiétais aussi; mais ce n'est pas tout le temps ni avec tout le monde....
Je pense aussi que nous avons tellement pleuré; avons tellement été éponge et à l'excès dans nos émotions qu'il faut un moment pour trouver un juste équilibre.

Toutes mes pensées pour toi et ton homme.

mamou a écrit:la "boîte à émotion" est mise sur pause... c'est surprenant et ça amène aussi des questions...
[...]
Je pense aussi que nous avons tellement pleuré; avons tellement été éponge et à l'excès dans nos émotions qu'il faut un moment pour trouver un juste équilibre.

Comme tu dis, ça amène des questions...
En fait, depuis que je vais "bien" (que je ne suis plus hospitalisée pour un genre de crise ou un autre : mi-/fin 2013), je manque d'élan, d'allant, ne ressens pas ou peu de plaisir, pas ou peu de tristesse, d'émotions, quoi ; je me sens plate, ma vie m'ennuie la plupart du temps (sans que je sois dépressive du tout).
Tu parles de temps pour "trouver un juste équilibre" : jusqu'à maintenant, je me disais "tu es en convalescence, anna, tu as été malade 5 années de suite, il faut bien au moins 2 ans pour t'en remettre".
Mais, tu vois, je commence à trouver le temps long. Et puis toutes ces molécules que j'avale chaque jour et qui agissent sur mon cerveau - donc sur mes émotions... je me mets à penser qu'elles y sont sans doute pour quelque chose, au fait que je me sente aussi éteinte.
Même pendant les répétitions et les représentations (plus d'un mois et demi), je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit de très fort, comme ça me serait arrivé avant.
Je ne veux pas dire que souffrir me manque, ce sont les émotions fortes qui me manquent.

A mon avis aussi, tu te rends inconsciemment aussi imperméable que possible à toute cette souffrance qui t'entoure, pour te protéger, et je pense que ce n'est pas plus mal.
Tu n'as pas d'obligation à être mal parce que les autres vont mal autour de toi, compatir ne veut pas dire endosser leurs souffrances et plonger dans la tristesse.
Ne t'inquiète pas si tu as l'impression de rester d'humeur égale, tu te protèges certainement.
Sinon de manière plus générale, je comprends que ce ne soit pas drôle d'absorber des médicaments, mais dis-toi que si tu t'en passes c'est reparti pour les montagnes russes et les hospitalisations. Et puis fais la comparaison avec ceux qui ont trop de tension, trop de cholestérol, pas d'insuline, etc... de la même façon ils prennent des médicaments tous les jours et à vie.
Le dosage "parfait" est sûrement difficile et long à trouver, alors quand ce sera un peu apaisé autour de toi, prends un temps de recul pour toi, voir comment tu te sens, et en parler à ton psychiatre pour éventuellement modifier un peu ton traitement.

A te lire, tu sais, je me demande dans quelle mesure je ne suis pas dans le même état que toi, je n'exulte pas et je ne plonge pas, "tout va bien" Eh bien si ça pouvait durer pour toujours cet état, je signerais tout de suite car j'en ai connu trop des plongées, j'en ai ma dose en matière d'apnées là! En même temps, je ne sais pas toi, mais moi je sens que cet équilibre est encore fragile, que je suis encore sensible, alors je me protège et me préserve autant que possible....

Si les médicaments ont un rôle, ils t'aident à te protéger contre des émotions qui pourraient mettre à bas tout ce que tu as construit!
Les émotions avec le temps on apprend à les gérer aussi. Pour ma part je travaillais avec des enfants dont l'histoire aurait pu me mettre au plus bas tous les jours, or, ce n'était pas mon rôle et ce n'était pas comme ça que je pouvais les aider. Alors j'ai fait une croix sur les émotions les plus fortes.
Ce forum, vous pensez que si nous nous laissions aller à nos émotions, nous pourrions être là pour vous aider, vous soutenir et vous ramasser quand vous êtes à terre ??Et bien non, il nous faut absolument prendre une bonne dose de recul pour ne pas être impactée par vos émotions. Nous les reconnaissons, nous savons que vous les ressentez mais nous, elles ne nous atteignent pas au point de ne plus pouvoir prendre de recul...
Alors tu sais, si c'est pour retrouver l'état où je t'ai connue, qui comme le dit Lisa ressemblait plus aux montagnes russes et te conduisait à l'hosto,et bien je préfère que tu vives une vie plus "plate", c'est plus gérable pour toi!!

Je suis d'accord avec Shale, mais je n'aurais pas su l'expliquer aussi bien. Tu dis être en mode blindage et bien, c'est que ton corps se protège. Tu n'es pas insensible, mais tu vis les émotions autrement, avec un certain détachement. Je pense que tu as bien progressé pour y arriver. Car cela t'atteint moins. Tu peux avoir de la peine et la laisser venir, mais tu es plus en contrôle, je pense.

Je comprends ce que vous dites - très bien, très clairement.
Je le comprends d'autant mieux que j'en ai eu un exemple fort ce week-end.

L'homme et moi sommes donc allés voir son père en Bretagne, en train de mourir. Voir le beau-père = voir un mort qui respire. C'était... très impressionnant. Mais je n'ai ressenti aucune émotion.
Nous avons vu les aides-soignantes et deux infirmières : elles ne sont pas insensibles, loin de là, mais elles ne s'effondrent pas au contact quotidien de vieilles personnes dépendantes, séniles, Alzheimer, etc. Elles sont auprès d'elles, bienveillantes, affectueuses, efficaces, bref, compétentes.
Au moment de partir, l'une d'entre elles a voulu nous embrasser, s'excusant de ne pas trouver les mots, manifestement très émue : là, je l'ai été, émue, par sa propre émotion.
C'est une sensation, une expérience très étrange pour moi, qui ressentais, avant, des émotions fortes, fréquentes.
Peut-être y a-t-il un juste milieu ? Peut-être je pourrais retrouver ma sensibilité sans que celle-ci ne soit dangereuse pour moi ?...

En ce qui concerne les médicaments - que j'ai mis plusieurs années à accepter -, mes psychiatres successifs me donnaient toujours, systématiquement, pour exemple les diabétiques et leur insuline. Sauf que chaque fois je pensais (et disais) : l'insuline ne modifie pas leur cerveau, leur personnalité... Depuis, je le reconnais, j'ai nuancé mon opinion ; je pense que mon traitement ne modifie pas ma personnalité de fond en comble, mais... il me modifie quand même - la preuve. Et voilà, ça, ça me contrarie énormément.
Sauf que, comme vous le dites, il va bien falloir m'y habituer si je ne veux pas vivre en montagnes russes atroces en permanence. Mais c'est difficile.
Et puis, je ne veux pas devenir comme ma mère (PMD stabilisée depuis 27 ans, avec du lithium, notamment), qui ne ressent pratiquement plus rien, à part de petites joies, de petites inquiétudes... Je trouve ça triste, ennuyeux à mourir.

Bon, sinon, je retourne voir l'amie malade avec la perruque rose que je lui ai trouvée : j'espère ne pas me faire rembarrer...

Merci, vous toutes

Je pense aussi que tu imagines que nous ressentons les émotions comme toi tu les ressens quand tu es dépassée par la PMD. Et bien non, elles sont bien moins ingérables et plus faciles à maîtriser. On les ressent, quitte même à pleurer, mais pas à un point pathologique comme toi quand la maladie te rattrape.. Alors tu sais les émotions que tu ressens actuellement ressemblent sans doute fortement à celles que nous ressentons en temps normal!!!!

Mais c'est incroyable : ces émotions que tu dis maîtrisables me donnent l'impression, le sentiment de ne pas être vraiment vivante...
Par exemple, lorsque je suis intéressée par un spectacle (ça m'est arrivé dernièrement), je ne suis plus remuée ni bouleversée ou émerveillée comme je l'étais, je suis seulement... comment trouver les mots justes ?... intéressée, peut-être un peu émue, étonnée, c'est tout. C'est frustrant, je trouve.
Il paraît que beaucoup de PMD ont ce regret de leurs périodes d'exaltation (du moins du début de ces périodes, parce que, après, c'est l'horreur, bien entendu).

Tu as tout compris, on ressent des émotions moyennes mais très agréables, mais pas non plus à tomber par terre..
Alors oui, tu ressens en ce moment des émotions normales et pas de manière pathologique. C'est vrai que beaucoup de personnes atteintes de PMD ont du mal à comprendre leur fonctionnement sous médicament, ils pensent qu'il est anormal, alors que non, justement il est tout à fait normal, ce qui fait que beaucoup regrettent tellement les passages up de la PMD qu'ils plongent dans l'alcool pour retrouver un peu de ce qui les faisait vibrer avant d'être traités...
Il y a énormément de malades bi polaires qui sont alcooliques pour cette raison là....

Tu as raison - une fois de plus ! -, mais je ne sais pas encore comment je vais faire pour m'habituer à ces "émotions moyennes"...