Le mensonge chez l'alcoolique

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Que le malade alcoolique nie devant les autres qu'il est alcoolique, je peux le comprendre facilement, mais essayer de se le cacher à soi même, c'est une autre démarche que je comprends mal

Je me suis toujours interrogée et m'interroge encore sur ce qui pousse un malade alcoolique a nier la réalité de son alcoolisme. On peut nous prouver par A+B que nous avons bu, nous nierons quand même, envers et contre tous. Les plus flagrantes des preuves ne nous empêchent pas de dire que c'est faux. Là, c'est plus que du déni, nous savons au fond de nous que oui, nous buvons beaucoup trop.
Je me souviens avoir du après une fête, souffler dans un alcootest électronique, j'étais la seule à être positive, et de beaucoup, j'ai raconté que c'était à cause de médicaments que je prenais, que le docteur m'avait prévenue etc.... Maintenant, je me dis que je prenais les gens pour des imbéciles de penser qu'ils allaient gober ça, et pourtant, à l'époque, ça me paraissait tout à fait possible.
Combien de fois j'ai essayé de trouver des exemples de personnes qui buvaient plus que moi pour me dire, que oui, lui il est alcoolique mais je ne suis pas à ce point là..
Pourquoi ces mensonges sur notre consommation sont-ils aussi importants pour nous, je dirais presque vitaux????
Si vous avez des idées, pour ma part, je cherche encore, même si j'ai plusieurs piste...

Le fait de mentir aux autres ou de se mentir à soi même fait partie de ma réflexion, j'ai souvent menti sur mon état. Le pire, c'est que j'ai même culpabilisé d'autres personnes que moi souffrant de cette maladie, tout ça, pour essayer de ne pas être découvert, jugé et condamné. Le fait est que si quelqu'un qui vous aime vous voie en train de vous détruire, je peux comprendre maintenant face à des attitudes de ma part complètement incohérentes, menaçantes plus le déni de la maladie, qu'elle soit impuissante contre ça, baisse les bras et ne dise rien. Par contre, pour l'avoir connu aussi, principalement au travail ; des personnes "bien avisés" vous repèrent et s'en servent...... je l'ai vécu, et là, le mensonge intervient encore plus, mais il devient ridicule, car en plus de vous mentir à vous même, vous mentez à des personnes qui ne sont pas incrédules du tout et en plus se moquent de vous et malheureusement s'en servent. Peut être, ai-je tort, mais c'est ce que je voulais exprimer.

Tu n'as pas tord du tout, tu as même complètement raison. Le mensonge pour nous est une tentative désespérée de nous prouver et surtout de prouver aux autres que nous ne sommes pas alcooliques.
On pense souvent que les autres ne s'en rendent pas compte, c'est quand on en est sorti qu'on apprend que tout le monde le savait. Alors l'entourage ment aussi pour nous protéger ou par lâcheté, ce n'est pas facile de dire à quelqu'un qu'il est alcoolique.
Le mensonge pour nous est vital, même si ensuite, on se rend compte qu'il ne sert qu'à nous enfoncer un peu plus!!!! 

la honte et le fait de croire qu'on a aucun problème, qu'on maîtrise à tout moment notre consommation d'alcool, qu'on peut s'arrêter quand on veut..

Le mensonge chez le malade alcoolique peut être perçu par le malade lui même comme une protection de son image vis à vis des autres, celle ci est déja tellement dégradé que cela lui permet malgrés toutes les evidences d'avoir encore un peu de respect pour lui même. Trés pratiqué pendant la periode du déni, le mensonge s'estompera avec la prise de conscience et l'acceptation de la vérité.

tu as tout à fait raison sergi,le mensonge est là plus pour soi même que pour faire croire aux autres,il nous donne l'illusion d'être encore acceptable et peut être moins dégradé que ce que nous pensons de nous  

C'est plus confortable de penser qu'on a pas de problème... L'alcoolique a une image très laide ici. Il est souvent comparé au SDF, ... à une personne veule qui n'a aucune volonté, ... Donc, lorsqu’on a le choix de se mentir ou non... on prend souvent l'option du "non, j'ai pas de problème" et le "je peux arrêter quand je veux" comme c'est cité plus haut. Puis... on est d'acccord que l’alcool n'aide pas à la réflexion.

Par contre quand on dit à quelqu'un que nous sommes alcooliques mais que nous ne buvons pas d'alcool, je n'ai toujours trouvé que de la sympathie à mon encontre....Il y a même de l'admiration dans les yeux de ceux à qui on en parle...