lutte contre l’alcool
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texte trouvé sur le net
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Onsaide, la vie après l'alcool :: Forums principaux :: Presentation du forum :: Livres, musiques, films, expos, reportages en lien avec l'alcool ou non, infos diverses sur l'alcool.
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texte trouvé sur le net
Antoine, malade alcoolique, a 45 ans.
Le chemin a été long pour admettre qu’il est alcoloique.
Le chemin a été parsemé de :
« Je peux arrêter quand je veux,
J’ai bien le droit de me relaxer, m’évader, c’est bien mérité et pour faire la fête il n’y a rien de mieux… »
La vie était plutôt agréable, sympathique. Puis, peu à peu, il a fallu plus et plus d’alcool pour obtenir le même effet.
Plus difficile de jour en jour de ne pas boire jusqu’à impossible de s’arrêter.
Les nausées, les tremblements, l’obsession de ne pas manquer, peu de choses lui semblaient d’intérêt.
A ce moment de sa vie, le discours changeait :
« Je n’ai plus le choix, je dois boire pour me sentir mieux, j’en ai marre, il faut que j’arrête… »
Antoine est devenu alcoolodépendant.
Plusieurs tentatives d’arrêt ont jalonné son chemin mais suivi imparablement d’alcoolisation ; il faut dire que ces tentatives n’avaient comme motivation que son mal-être physique et les conséquences de l’alcool sur son organisme.
Et puis l’entourage blessé qui se fatigue, qui passe de la compassion à la quasi-indifférence ; eh oui, les promesses non tenues (« J’arrête demain.. »), car non tenables, les mensonges, les cachettes, les colères, les sommeils répétés à tout moment…
Et puis ce qui n’est pas racontable, la police, les nuits passées il ne sait plus où, les bagarres…
Oh, il en a rencontré des personnes et des institutions ; médecins, alcoologues, thérapeutes, intervenants sociaux, mouvement d’entraide… et bien d’autres car il veut s’en sortir, Antoine.
Au fait, pourquoi boit-il, Antoine ?
Parfois pour soulager une souffrance, un mal être,
pour se sentir mieux en société,
pour appartenir à quelque chose,
parce qu’il pense qu’il va au profond de lui-même avec l’alcool,
on lui a dit
que c’était parce qu’il avait manqué d’amour dans son enfance,
que c’était une maladie et qu’il n’y pouvait rien,
qu’il s’agissait d’un problème social,
que c’était héréditaire
On lui a même dit qu’il pensait de façon erronée : qu’il méritait un verre alors qu’il mérite largement mieux que ça, que c’est de moins en moins agréable pour lui, qu’aujourd’hui il ne se sent pas capable d’arrêter mais que demain avec un peu de motivation et de l’accompagnement dans l’aide qu’il aura décidé, c’est possible !!!
Et que doit-il faire pour s’en sortir ?
On lui a dit :
de s’éloigner des mauvaises influences, des bistrots, des copains de bistrot,
de rencontrer des gens plus « intéressants »,
de ne pas boire pour gérer son stress mais de se distraire, de remplir ses journées avec des activités satisfaisantes pour lui,
de gérer son ennui,
de trouver d’autres sources de plaisir que l’alcool, d’avoir des contacts affectifs,
de dire « alcool, je ne te boirais plus jamais » (ça, il ne sait pas faire pour l’instant »),
ou bien de contrôler sa consommation, (ça non plus, il ne sait pas faire)
d’assister à des réunions de mouvement d’anciens buveurs,
de sortir de son déni de l’alcool, d’admettre qu’il est impuissant face à l’alcool (ça, c’est insurmontable pour l’instant même en essayant plusieurs fois),
d’en parler aux personnes compétentes,
de vivre sainement, de faire du sport,
d’analyser sa vie, de se remettre en question, d’en par parler à un thérapeute (ça, il le fait et effectivement ça le soulage de raconter sa vie, de voir qu’il y a encore de l’espoir dans sa vie, qu’il existe encore avec ses imperfections mais avec son histoire, ses envies, ses désirs, ses fantasmes),
de se rappeler des situations à risques et de ne pas s’y confronter,
…..
Mais Antoine, par moments et de plus en plus, est submergé par la honte, la culpabilité de sa vie, l’impuissance, l’anxiété, la dépression, la solitude, l’isolement.
Mais aussi, il se rend compte qu’il se ment aux autres mais surtout à lui-même. Antoine se rend compte qu’il vit dans son monde d’illusion dont il s’est fait le héros et qu’il est le héros de bien peu de choses glorieuses..
Mais Antoine sait bien aussi qu’à chacune de ses tentatives, à chaque épisode de son chemin, il a retenu un petit quelque chose qu’il essaye d’utiliser comme il le peut.
Aujourd’hui il sait que « lui seul peut s’en sortir, mais qu’il ne s’en sortira pas tout seul ».
Alors, il se décourage, il n’a aucune réponse à ses questions sur la mort, le sacré, l’amour, le couple, la spiritualité, la souffrance, sur la vie, sur sa vie.
Alors Antoine décroche, considère que tout est vain, que « la morale, c’est toujours la morale des autres », que tout ce qu’on a essayé de lui faire rentrer dans le crâne (les idéaux, la famille, le combat pour la vie…) n’a que très peu d’importance.
Oui, Antoine décroche, ne veut plus se battre, fuit dans les paradis artificiels,
Et puis, par moments, Antoine se réveille, s’éveille à l’extérieur et pense qu’il aspire quand même à une autre vie, une vie plus porteuse d’espoir et de valeurs qui seraient les siennes.
Mais pour cela, il faut vouloir changer et même quand il veut, souvent Antoine réemprunte les chemins déjà parcourus, les « chemins de traverse », ceux qui ne mènent qu’à la bouteille parce que à un moment Antoine s’est retrouvé tout seul pour décider de la direction à prendre.
Antoine y arrivera-t-il ?
Personne n’a la réponse.
Tout ce que Antoine sait, avec ses années de chemin et d’errance, c’est que ses erreurs, ses mauvais choix de direction ne sont pas vains, il en a appris à chaque fois un petit quelque chose.
Il sait aussi que ses réalcoolisations font partie de son chemin, que c’est toujours plus dur à chaque fois, qu’il en ressort horriblement meurtri mais paradoxalement grandi aussi.
Sa souffrance fait partie de la vie d’un homme avec la mort au bout.
Et surtout Antoine, de façon inconsciente, a perçu qu’il combattait les autres, qu’il combattait ce qu’il percevait comme une prise de contrôle de son individu.
Personne ne l’empêchera de boire : ni sa femme (elle a essayé de le « sauver » mais lui se sentait quelque part « fier » qu’elle n’y arrive pas), ni les médecins (il n’y connaissent pas grand-chose), ni les psychologues (trop long), ni les mouvements d’entraide (combien cachent leurs rechutes), ni la police, ni la justice… personne.
Il sait maintenant, après avoir écrit ces longs paragraphes qu’un jour lors de ses errances sans fin , il a trouvé par hasard une boussole dont il a fait sienne.
Et cette boussole, lorsqu’il l’a sort de sa poche, pour réorienter sa vie dans sa direction, la direction que Antoine veut, la direction qui est plus conforme à ses désirs, ses valeurs profondes, eh bien, Antoine sait qu’il est train de se construire la suite de son histoire d’une façon totalement différente d’avant parce cette suite lui convient.
Et que maintenant, il peut valablement faire confiance à sa boussole parce que c’est lui qui la consulte, quand il le veut. Et elle le dirige vers ces personnes qu’hier il dénigrait, ces personnes qui finalement veulent bien le comprendre quand il accepte de se confier, ces personnes qui ont assez d’empathie pour ne pas le diriger mais l’accompagner sur son chemin, qui le suive sur ce chemin sans lui imposer leur tracé.
Car, il y a une différence fondamentale entre la carte et le monde que l’on parcourt.
Le chemin a été long pour admettre qu’il est alcoloique.
Le chemin a été parsemé de :
« Je peux arrêter quand je veux,
J’ai bien le droit de me relaxer, m’évader, c’est bien mérité et pour faire la fête il n’y a rien de mieux… »
La vie était plutôt agréable, sympathique. Puis, peu à peu, il a fallu plus et plus d’alcool pour obtenir le même effet.
Plus difficile de jour en jour de ne pas boire jusqu’à impossible de s’arrêter.
Les nausées, les tremblements, l’obsession de ne pas manquer, peu de choses lui semblaient d’intérêt.
A ce moment de sa vie, le discours changeait :
« Je n’ai plus le choix, je dois boire pour me sentir mieux, j’en ai marre, il faut que j’arrête… »
Antoine est devenu alcoolodépendant.
Plusieurs tentatives d’arrêt ont jalonné son chemin mais suivi imparablement d’alcoolisation ; il faut dire que ces tentatives n’avaient comme motivation que son mal-être physique et les conséquences de l’alcool sur son organisme.
Et puis l’entourage blessé qui se fatigue, qui passe de la compassion à la quasi-indifférence ; eh oui, les promesses non tenues (« J’arrête demain.. »), car non tenables, les mensonges, les cachettes, les colères, les sommeils répétés à tout moment…
Et puis ce qui n’est pas racontable, la police, les nuits passées il ne sait plus où, les bagarres…
Oh, il en a rencontré des personnes et des institutions ; médecins, alcoologues, thérapeutes, intervenants sociaux, mouvement d’entraide… et bien d’autres car il veut s’en sortir, Antoine.
Au fait, pourquoi boit-il, Antoine ?
Parfois pour soulager une souffrance, un mal être,
pour se sentir mieux en société,
pour appartenir à quelque chose,
parce qu’il pense qu’il va au profond de lui-même avec l’alcool,
on lui a dit
que c’était parce qu’il avait manqué d’amour dans son enfance,
que c’était une maladie et qu’il n’y pouvait rien,
qu’il s’agissait d’un problème social,
que c’était héréditaire
On lui a même dit qu’il pensait de façon erronée : qu’il méritait un verre alors qu’il mérite largement mieux que ça, que c’est de moins en moins agréable pour lui, qu’aujourd’hui il ne se sent pas capable d’arrêter mais que demain avec un peu de motivation et de l’accompagnement dans l’aide qu’il aura décidé, c’est possible !!!
Et que doit-il faire pour s’en sortir ?
On lui a dit :
de s’éloigner des mauvaises influences, des bistrots, des copains de bistrot,
de rencontrer des gens plus « intéressants »,
de ne pas boire pour gérer son stress mais de se distraire, de remplir ses journées avec des activités satisfaisantes pour lui,
de gérer son ennui,
de trouver d’autres sources de plaisir que l’alcool, d’avoir des contacts affectifs,
de dire « alcool, je ne te boirais plus jamais » (ça, il ne sait pas faire pour l’instant »),
ou bien de contrôler sa consommation, (ça non plus, il ne sait pas faire)
d’assister à des réunions de mouvement d’anciens buveurs,
de sortir de son déni de l’alcool, d’admettre qu’il est impuissant face à l’alcool (ça, c’est insurmontable pour l’instant même en essayant plusieurs fois),
d’en parler aux personnes compétentes,
de vivre sainement, de faire du sport,
d’analyser sa vie, de se remettre en question, d’en par parler à un thérapeute (ça, il le fait et effectivement ça le soulage de raconter sa vie, de voir qu’il y a encore de l’espoir dans sa vie, qu’il existe encore avec ses imperfections mais avec son histoire, ses envies, ses désirs, ses fantasmes),
de se rappeler des situations à risques et de ne pas s’y confronter,
…..
Mais Antoine, par moments et de plus en plus, est submergé par la honte, la culpabilité de sa vie, l’impuissance, l’anxiété, la dépression, la solitude, l’isolement.
Mais aussi, il se rend compte qu’il se ment aux autres mais surtout à lui-même. Antoine se rend compte qu’il vit dans son monde d’illusion dont il s’est fait le héros et qu’il est le héros de bien peu de choses glorieuses..
Mais Antoine sait bien aussi qu’à chacune de ses tentatives, à chaque épisode de son chemin, il a retenu un petit quelque chose qu’il essaye d’utiliser comme il le peut.
Aujourd’hui il sait que « lui seul peut s’en sortir, mais qu’il ne s’en sortira pas tout seul ».
Alors, il se décourage, il n’a aucune réponse à ses questions sur la mort, le sacré, l’amour, le couple, la spiritualité, la souffrance, sur la vie, sur sa vie.
Alors Antoine décroche, considère que tout est vain, que « la morale, c’est toujours la morale des autres », que tout ce qu’on a essayé de lui faire rentrer dans le crâne (les idéaux, la famille, le combat pour la vie…) n’a que très peu d’importance.
Oui, Antoine décroche, ne veut plus se battre, fuit dans les paradis artificiels,
Et puis, par moments, Antoine se réveille, s’éveille à l’extérieur et pense qu’il aspire quand même à une autre vie, une vie plus porteuse d’espoir et de valeurs qui seraient les siennes.
Mais pour cela, il faut vouloir changer et même quand il veut, souvent Antoine réemprunte les chemins déjà parcourus, les « chemins de traverse », ceux qui ne mènent qu’à la bouteille parce que à un moment Antoine s’est retrouvé tout seul pour décider de la direction à prendre.
Antoine y arrivera-t-il ?
Personne n’a la réponse.
Tout ce que Antoine sait, avec ses années de chemin et d’errance, c’est que ses erreurs, ses mauvais choix de direction ne sont pas vains, il en a appris à chaque fois un petit quelque chose.
Il sait aussi que ses réalcoolisations font partie de son chemin, que c’est toujours plus dur à chaque fois, qu’il en ressort horriblement meurtri mais paradoxalement grandi aussi.
Sa souffrance fait partie de la vie d’un homme avec la mort au bout.
Et surtout Antoine, de façon inconsciente, a perçu qu’il combattait les autres, qu’il combattait ce qu’il percevait comme une prise de contrôle de son individu.
Personne ne l’empêchera de boire : ni sa femme (elle a essayé de le « sauver » mais lui se sentait quelque part « fier » qu’elle n’y arrive pas), ni les médecins (il n’y connaissent pas grand-chose), ni les psychologues (trop long), ni les mouvements d’entraide (combien cachent leurs rechutes), ni la police, ni la justice… personne.
Il sait maintenant, après avoir écrit ces longs paragraphes qu’un jour lors de ses errances sans fin , il a trouvé par hasard une boussole dont il a fait sienne.
Et cette boussole, lorsqu’il l’a sort de sa poche, pour réorienter sa vie dans sa direction, la direction que Antoine veut, la direction qui est plus conforme à ses désirs, ses valeurs profondes, eh bien, Antoine sait qu’il est train de se construire la suite de son histoire d’une façon totalement différente d’avant parce cette suite lui convient.
Et que maintenant, il peut valablement faire confiance à sa boussole parce que c’est lui qui la consulte, quand il le veut. Et elle le dirige vers ces personnes qu’hier il dénigrait, ces personnes qui finalement veulent bien le comprendre quand il accepte de se confier, ces personnes qui ont assez d’empathie pour ne pas le diriger mais l’accompagner sur son chemin, qui le suive sur ce chemin sans lui imposer leur tracé.
Car, il y a une différence fondamentale entre la carte et le monde que l’on parcourt.
Invité- Invité
Re: texte trouvé sur le net
Texte très intéressant. De qui est-il? Il vaut mieux préciser les sources quand nous citons un texte, sinon nous nous mettons hors la loi. En tout cas ce texte est à lire et à relire...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: texte trouvé sur le net
C'est un texte repris d'un autre forum, sans signature seul Antoine est précisé comme étant un personnage fictif. Je le trouvais moi aussi interessant entre autre dans la description de l'évolution de la maladie, de la prise de conscience ainsi que celle de la relation aux aidants.
Désolé s'il t'en faut plus, je ne pourrais pas. A toi de réfléchir si il faut le supprimer ou pas.
Désolé s'il t'en faut plus, je ne pourrais pas. A toi de réfléchir si il faut le supprimer ou pas.
Invité- Invité
Re: texte trouvé sur le net
Non, on ne va pas le supprimer, il est trop intéressant, tu peux juste préciser de quel forum il vient. S'il n'y a pas de nom, c'est pas grave, la source sera au moins citée ce qui risque de nous éviter des ennuis...
Merci à toi!!!
Merci à toi!!!
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: texte trouvé sur le net
texte boulversant de verité !!!merci pour le partage chiffou
cristal- Admin
- 01/01/2009
Re: texte trouvé sur le net
Merci beaucoup pour ce text. Je m'y reconnait. La boussole.. quelle est votre boussole ?
frankje- Super Tchatcheur
- 11/10/2011
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